Washington Poste

3 rue Washington, 75008 Paris  | Station vélib’ rue Lamennais | Dimanche de 8:00 à 2:00

Note globale : 15

Situation : 15  | Cadre : 15| Accueil : 16 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 14

Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Elle a sa place à Paris » pour « Etoile »

 

Trouver un café tranquille, abordable et authentique à quelques mètres des Champs-Elysées, mission impossible ? Et pourtant, si !

Le nom sonne américain mais c’est une vraie brasserie de quartier à la fois typiquement parisienne et dans l’air du temps. Et tellement plus chaleureuse que celles de la célébrissime avenue. Idéale pour relâcher la pression après la bousculade de la semaine.

Des murs de brique rouge et d’anciens guichets de poste, des fauteuils en cuir et des tables en bois : chaleureux et confortable ! Tiens, il y a même d’anciens téléphones et de vieux livres posés sur des tuyaux (originale, la bibliothèque !). Chansons de Calogero en musique de fond, et à l’extrémité de la salle, de vieux films américains des seventies diffusés sur des écrans : on peut dire que pour leurs clients, ils mettent le paquet !

Un éboueur prend sa pause sur le zinc tandis que le sosie de Tonton Sigmund s’y offre un petit déjeuner : café/croissant pour 2,50 E (J’ai dit « petit » le déjeuner … mais le tarif l’est aussi vu la situation !) Zut, sa canne est tombée. Aussitôt, mais avec beaucoup de discrétion, le garçon quitte son comptoir pour la lui ramasser : adorable ! Et la classe en plus : pantalon et bretelles noires sur chemise blanche, voilà un look délicieusement rétro !

Dans la salle, des touristes ouvrent une grande enveloppe postale : le Menu. A 6 E l’expresso avec son orange pressée et sa tartine ou crêpe sucrée, ou bien pour 3 de plus, une grande boisson, une orange pressée, une tartine et une viennoiserie, le petit déjeuner est au prix d’un carnet de timbres !

Les clients ne s’y trompent pas. Nous non plus qui savourons notre Lavazza – et presqu’encore plus le verre d’eau qui l’accompagne : à 9 h, il fait déjà 29° : l’enfer, c’est dehors … de quoi nous donner envie de ne plus bouger de notre Poste !

Pour conclure : à ce tarif là, ce ne sont pas des imposteurs.

www.youtube.com/watch?v=61rMv8gHAYM

 




Literaturhaus

Fasanenstr. 23 (Charlottenburgsbezirke), Berlin

Dimanche de 9:00 à 24:00

Note globale : 17

Situation : 15  | Cadre : 19| Accueil : 19 | Ambiance : 17 | Qualité du café : 15

Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :

La meilleure def’ : « Support de la pensée » pour « Tige »

Cinquante ans ! Non, ce n’est pas mon âge mais celui de la Chorale Franco-allemande de Berlin : l’occasion d’une cérémonie bien orchestrée avec ses petites sœurs de France et d’Allemagne … et pour votre caféologue attitrée, de m’adonner à mon violon d’ingres dans une nouvelle contrée.

A deux pas du bruyant Ku’Damm, équivalent de nos Champs Elysées, une grande villa
entourée d’un jardin planté de rosiers … et de quelques tables à l’ombre de grands parasols.
So romantisch !

On n’y cultive pas que de belles plantes : des livres attendent les amateurs dans la petite librairie du rez-de chaussée, tandis que la véranda et les vastes salles du premier rassasient tous les appétits : littéraires lors des présentations d’auteurs, artistiques grâce aux tableaux et photos exposés mais aussi terrestres.

De grandes tablées petit-déjeunent déjà dans une ambiance animée : Rührei (omelette à la crème fraîche), salades de pommes de terre, charcuteries accompagnées de Brötchen et autres pains aux graines, blancs ou noirs ; müesli aux fruits frais et Käsekuchen pour la note sucrée. C’est substantiel … et servi jusqu’à 16 h, comme dans la quasi totalité des établissements de la ville : le premier repas de la journée est un incontournable !

Plus de table disponible. Qu’à cela ne tienne, on s’installe à des places restées libres le temps d’en récupérer une : l’occasion de tailler une bavette avec de parfaits inconnus, c’est la coutume ici. Et donc, une fois installés, à nous d’accueillir les STF (« Sans Table Fixe ») nouvellement arrivés.

Autre habitude : le paiement en espèces. Comme dans beaucoup de commerces en Allemagne, les cartes de crédit ne sont pas acceptées. C’est d’ailleurs la seule fausse note que j’ai pu trouver. Même l’accueil aussi exquis que le cadre nous a enthousiasmés, et l’impression d’avoir passé un bon moment dans une maison de famille à la campagne …

Pour conclure : idéal pour deviser amic’allemand !

www.literaturhaus-berlin.de/

 




Le Barbes

2 boulevard Barbès, 75018 Paris  | Station vélib’ Place Barbès | Dimanche de 8:00 à 2:00

Note globale : 14

Situation : 10  | Cadre : 17| Accueil : 14 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Un garçon à histoires » pour « Toto »

 

Pauvre et bigarré, c’est la réputation qu’a Barbès avec ses grecs-frites, ses boutiques de téléphonie et ses magasins de textile bon marché (Tati, Toto et Compagnie). Ses vendeurs à la sauvette aussi et ses dealers de crack, de shit ou d’héroïne, d’où sa mauvaise réputation – le quartier a même été qualifié de « No go zone » par la chaîne américaine Fox News après les derniers attentats de janvier. Le quartier bouge pourtant : le Louxor a rouvert en 2013, de grandes enseignes s’y sont installées (Gibert, la Grande Récré) et depuis le 30 avril, une brasserie branchée a remplacé un célèbre magasin de tissus parti en fumée, à la place même du dernier débit de boissons du secteur fermé il y a 40 ans.

L’édifice se dresse tel un phare à l’angle des deux boulevards. Inspiration industrielle avec des parpaings peints en blanc et vert, du béton ciré et un mobilier style rétro (Mention spéciale à la grande table d’hôtes en bois et aux chaises-hautes cannées à l’intention des petits d’hommes !)

C’est un vrai vaisseau avec à chaque niveau, une identité propre :

Au rez-de chaussée, une salle grande et claire : idéale pour boire un verre, prendre un petit-déjeuner ou manger sur le pouce – à la terrasse, un trio d’italiennes au soleil (un pléonasme !) qui observent tranquillement le fourmillement urbain tout en faisant la papote …

Au premier étage, les baies vitrées du restaurant plongent sur le métro aérien et les frises néoégyptiennes du mythique cinéma. Un bar à cocktails le sépare du patio des fumeurs, installé sous une verrière coulissante pour profiter des beaux jours. Et l’hiver, on profite des gros canapés face à la (vraie) cheminée.

Au second enfin, un autre bar, plus cosy, avec une petite piste de danse (pardon : « dancefloor » !) qui s’ouvre sur une coupole de verre. Et le top :

le toit-terrasse (pardon, «rooftop» !) aménagé comme un solarium avec des plantes vertes et des chaises longues, avec une vue imprenable sur Montmartre et les néons de Tati … pour voir la vie en rose ? Mais «Les plus bas prix», c’est là-bas ; ici, les tarifs sont musclés pour le secteur !

Pour conclure : un bar qui monte à Bar-baisse.

www.brasseriebarbes.com

 




The Peninsula

19 avenue Kléber, 75116 Paris | Station vélib’ rue Galilée | Dimanche de 7:00 à 17:00

Note globale : 15

Situation : 15  | Cadre : 16| Accueil : 15 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 15

Prix d’un café : 8,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Coup de pompe » pour « Faste »

 

Envie d’une fraîche terrasse après l’étuve des derniers jours !

Problème : la plupart n’ouvrent pas avant 11h ou midi ; beaucoup trop tard pour nous autres qui piaffons dès le lever du soleil !

Solution : choisir celle d’un grand hôtel. En route pour l’Etoile !

Sur la tranquille avenue Kléber, un peu en retrait et légèrement en hauteur, quelques larges fauteuils agréablement placés sous de grands parasols sont installés devant une (somptueuse) façade Haussmannienne. Deux solides lions de pierre gardent les marches, tandis qu’un groom nous accueille de manière très protocolaire. Un élégant voiturier est à disposition pour prendre les clés de notre Rolls, mais bon, on a préféré la discrétion du vélib : inutile de lui confier notre Pass Navigo.

C’est ici qu’en 1928, Gershwin a composé « Un américain à Paris » devenu depuis la musique du célèbre film. Quelques décennies plus tard, on traverse l’écran ; ça y est : on est dans le film ! Des Américains, en voilà justement, attablés sur la large terrasse à l’ombre d’un arbuste. Sans doute fortunés si l’on en croit les tarifs de l’hôtel : 795 E pour les chambres les plus modestes, 6700 E pour les suites les plus prestigieuses. Tiens, il y en a une qui est descendue pieds nus dans ses tennis roses : chics mais sportifs … à moins que ce ne soit pour aller se montrer à Roland Garros, finale du jour oblige !

Le service est un peu guindé – on est dans un palace tout de même ! – mais courtois et d’une grande disponibilité tout en restant discret. Demoiselles en robe noire à col et tablier blancs, messieurs en costume, tous sont parfaitement anglophones, of course. Sur la table, le raffinement est perceptible dans les moindres détails : argenterie, porcelaine fine, nappes et serviettes en tissu blanc immaculées. Le décorum est en tous points splendide : de quoi passer un moment d’exception … comme la note !

Pour conclure : un palace dont je ne suis pas lasse.

paris.peninsula.com/fr/