Le Shamrock

Place du Bourg, 22 870 Bréhat | D’avril à novembre + vacances de Noël

Note globale : 15

Situation : 17  | Cadre : 15 | Accueil : 13 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 14

Prix d’un café : 1,90 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Connue pour ses vieux loups » pour « mer »

 

Au large de Paimpol, il est un paradis sur mer : Bréhat ! Ses ruelles bordées de murets en pierres, ses maisonnettes aux jardins clos, ses criques sauvages et son eau turquoise ; le dépaysement est instantané. On la nomme aussi « île aux fleurs » pour ses jasmins, ses mimosas, ses eucalyptus, ses aloès et, surtout, ses agapanthes devenues son symbole. Dommage qu’elles ne soient plus en fleurs à cette saison …

De l’embarcadère, on rejoint rapidement l’unique bourg. Pas de voitures ; on se laisse bercer par le chant des vagues que seuls viennent troubler parfois le cri d’oiseaux marins ou un tracteur pétaradant sur le chemin. Tout en tirant sa carriole à bras, un jeune bréhatin nous salue, courtoisie qui nous étonne ; c’est qu’on est loin d’être les seuls continentaux à débarquer !

Sur la (vaste) place du centre, quelques tables s’étirent au soleil – et à l’abri du vent, voilà qui est tentant ! D’autant que la traversée, pourtant courte, nous a asséché le gosier : bolée de cidre ou bière bretonne (grand choix !), voire café pour les irréductibles (du Cellini, ma foi fort bon !), qu’on accompagne à loisir de saucisson sur planche ou autre fromage local.

A l’intérieur, l’estaminet ne manque pas de pittoresque : une demi-coque de bateau en guise de comptoir, de gros galets et de vieilles pierres, sans compter les tables et bancs de bois, ainsi que des maquettes et autres objets marins qu’on distingue dans la pénombre. Et en musique de fond, du rock comme nous l’annonçait l’enseigne : pour sûr, le tavernier est un amateur !

Retour en terrasse pour régler la note, plus salée que sur le continent – mais après tout, on est sur une île ! – et accompagnée du traditionnel « Kenavo* ».

Pour conclure : un endroit qui vous laissera bréhats d’admiration.

http://www.brehat-infos.fr/#diaporama

* « Au revoir » en breton.




Café In

15 rue Compagnie Roger Barbé, 22 300 Lannion | Du mardi au samedi de 10:00 à 19:00

Note globale : 15

Situation : 13  | Cadre : 13 | Accueil : 16 | Ambiance : 16 | Qualité du café : 17

Prix d’un café : 1,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Non loin des côtes » pour « nombril »

  

7° au petit jour : il fait froid de retour* … et notre envie de café est décuplée !!
Malheureusement (pour nous !), de nombreux taverniers ont pris quelques jours après la saison et les refuges se font rares en ville. Par chance, le café In n’est pas out !
Dans une petite rue (que seuls les initiés peuvent connaître !), ce coffee-shop où l’on s’en tasse est assurément connu comme le fond de la poche ; il est pourtant grand comme un sac à main !

Une bonne odeur de gâteaux et café ainsi qu’une douce chaleur nous envahissent à l’entrée. Dans la minuscule vitrine du comptoir, les premiers attirent notre œil tandis que la carte nous en apprend plus sur les seconds : six variétés bio et torréfiées maison, à déguster en ristreto, expresso, entre deux ou allongées ; plusieurs sortes de Latte aussi.
Et puis ce « Café breton » qui m’intrigue et pour lequel finalement je me décide : un expresso au lait chaud surmonté d’une crème Chantilly nappée d’un coulis de caramel au beurre salé et d’éclats de sablés bretons. Le genre qui tient au corps, juste ce qu’il faut par ces temps de frimas ! Mais il est léger, presqu’aérien : les produits sont assurément de qualité et mitonnés sur place : je plonge dans un océan de saveurs !

Bercée par les conversations tranquilles doublées d’un discret fond de reggae, je profite de ce que mon cher et tendre est absorbé par le Trégor (gracieusement mis à dispo !) pour jeter un œil sur les quelques toiles accrochées au mur, paysages du cru joyeusement colorés, tandis qu’à la caisse, un autre artiste a joliment disposé des grains de café sur une assiette pour former des yeux rieurs et un énorme sourire …

Pour conclure : un lieu d’exception, pas un café bateau !

http://www.bretagne-cotedegranitrose.com/fr/fiches-touristiques/15191-cafe-in.html

*Comme on dit ici !




La Librairie

2 rue Duban, 75116 Paris | Station Vélib’ 51 rue des Vignes | Brunch le dimanche de 11h30 à 15h30 (28€, 14 pour les moins de 10 ans) | Accessible symbole-handicap

Note globale : 15

Situation : 14  | Cadre : 17 | Accueil : 17 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 12

Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Homme de lettres » pour « facteur »

 

C’est en face de la charmante gare de Boulainvilliers que nous posons nos montures, pour passer ensuite devant ce petit bijou qu’est le théâtre du Ranelagh* et remonter vers la rue piétonne de l’Annonciation, toujours très animée. Juste avant, cette ancienne librairie où l’on peut à présent aussi se restaurer … dont je vous livre, sans attendre, mes impressions.

C’est un lieu à la page, à la fois intimiste et soigné : les tables sont installées au milieu des bibliothèques, sous des citations rimbaldiennes et autres portraits d’écrivains, avec des livres du sol au plafond – et même sur la carte, puis l’addition. L’occasion, pour les amoureux des lettres (ou amoureux tout court) de se sustenter en compagnie des grands noms de la littérature ; Balzac notamment, dont la maison, nichée au cœur d’un joli jardin, est toute proche.
Mais les classiques ne sont pas seuls à l’honneur : récits de voyages, bandes dessinées, livres d’art ou albums pour enfants se côtoient dans de vieilles ou plus récentes éditions ; il y en a pour tous les goûts : il ne reste plus qu’à dévorer ces mille feuilles sur place (une boîte à lunettes est même prévue pour les étourdis !) ou chez soi ; on les rapporte alors plus tard, ou d’autres – ou pas : ici, tout est basé sur la confiance !

Le dimanche, le long comptoir se transforme en buffet : habitants du quartier et touristes étrangers se retrouvent pour le brunch dans une ambiance conviviale et décontractée. L’espace est par contre limité et il devient vite difficile de se déplacer : mieux vaut venir à la première heure !
Imperturbables, un garçonnet s’applique à un coloriage entre deux bouchées de brioche au Nutella tandis que sa soeur bouquine en dégustant un appétissant pain perdu nappé de sirop d’érable. Le cuisinier en connaît visiblement un rayon ! Variété, fraîcheur ; seules les boissons chaudes des thermos sont bien décevantes au regard de la qualité des autres produits. Mais le sourire et l’efficacité des serveuses nous les font vite oublier …

Pour conclure : une bonne adresse à plus d’un titre !

https://www.facebook.com/restaurant.lalibrairie/videos/

* Salon de musique transformé en cinéma d’art et d’essai dans les années 30, il est à présent classé et propose des programmations éclectiques mêlant théâtre et musique.

 




Le Petit Poucet

5 place de Clichy, 75017 Paris | Station Vélib’ 10 bd des Batignolles | Tous les jours de 7:00 à 2:00, même les jours fériés

Note globale : 14

Situation : 13  | Cadre : 15 | Accueil : 13 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 3,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Tourne dans sa cage » pour « escalier »

 

Il était une fois une place bruyante, au carrefour des 8 e, 9 e, 17e et 18e arrondissements de la capitale …
Et à deux enjambées des théâtres et autres cinémas, une maison et sa grande terrasse d’où les promeneurs égarés peuvent à loisir profiter du spectacle des monstres à quatre roues qui tournent sans discontinuer.

La légende dit que l’Ogre du Petit Poucet en a autrefois habité l’étage. Par précaution, nous ne nous risquons donc pas dans l’escalier en colimaçon : sait-on jamais … La carte semble nous donner raison : tartares, grillades et même quatuor de burgers ; ça sent la chair fraîche assurément !

Parquet de chêne sombre et meubles patinés, cadres anciens et papier peint usé par le temps, forêt de chandelles attendant d’être allumées au crépuscule : on est à milles lieues du brouhaha extérieur, comme si le temps s’était arrêté …

Quelques ombres conversent à voix feutrées ou sont plongées dans la lecture de gazettes. Un géant, taillé comme un crayon, s’enquiert de notre commande. Cravate et fines bretelles noires sur long tablier blanc, il est professionnel jusqu’au bout des pouces – pas souriant, mais concentré. Derrière le bar, un de ses compères fait tournoyer des flacons pour mélanger ses philtres : voilà qui nous botte !

Et si d’aventure, on se risque dans les tréfonds du sous-sol, plus sombre encore, on découvre d’antiques miroirs piquetés de tâches noires et de vieux robinets en cuivre semblant avoir vécu des milliers d’années.

Pour conclure : ils se marèrent et burent beaucoup de cafés …

http://www.lepetitpoucetparis.com





Café Laurent

33 rue Dauphine, 75006 Paris | Station Vélib’ 7 rue du Pont de Lodi | De 9:00 à minuit

Note globale : 16

Situation : 16  | Cadre : 17 | Accueil : 17 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 15

Prix d’un café : 4,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Ne sèche pas facilement » pour « érudit »

 

Les ennuis volent autour de vous en escadrille ? Il est temps de vous poser dans un endroit quiet pour reprendre votre souffle. Un petit havre de paix se cache justement derrière les murs de l’hôtel d’Aubusson, au coeur du vieux Paris.

Passée la porte cochère en chêne massif, cette authentique demeure du XVIIème a un charme fou : des pièces grandioses, d’énormes poutres, de majestueuses tapisseries (à l’origine du nom), de lourdes tentures ainsi qu’une monumentale cheminée en pierres de Bourgogne et un piano à queue.

Mais notre coup de cœur va au patio central, invisible de la rue et tranchant avec l’animation très urbaine du quartier : jardinières de fleurs et buis taillés, statue grecque et fontaine encadrée de treillages donnent l’impression d’être hors du temps. Un immense parasol protège autant des regards que du soleil (et réchauffe même l’hiver venu). L’occasion de se déconnecter pour s’évader du quotidien tout en savourant une boisson ou un petit-déjeuner. Ici, tout est calme et sérénité.

Le personnel s’active discrètement, absolument impeccable et d’une exquise gentillesse ; les autres clients (anglo-saxons pour la plupart) s’entretiennent à voix feutrée. On savoure notre nectar – servi dans des tasses en porcelaine sur des nappes immaculées …

Les vieilles pierres nous rappellent que le lieu est chargé d’histoire : depuis 1690, les gens de lettres y dissertent autour d’une nouvelle boisson, « l’Eau de Café » et Montesquieu déclare : « Au Café Laurent, on apprête le café d’une telle manière qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent ».

Devenu « Café Tabou » après guerre, il reste le rendez-vous des intellectuels : Sartre, Camus, Beauvoir et Queneau s’y retrouvent, Vian joue du jazz tandis que Greco déclame du Prévert. Bardot y dansera quant à elle des nuits entières : les ouvriers des Messageries de Presse voisines travaillant 24 heures sur 24, il a en effet obtenu l’autorisation de rester ouvert et devient alors le centre de la vie nocturne Germanopratine.
Depuis, il a repris son nom d’origine mais poursuit la tradition en accueillant régulièrement concerts et cafés littéraires.

Pour conclure : pour un peu, je me prendrai pour la Dauphine …

www.cafe-laurent.com