Jozi Café

Le 25 février 2024

Jozi Café, 3 rue Valette, 75 005 Paris
De 8h à 16h30 (9h à 17h30 le WE) 
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 16
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
« Cimetière des éléphants » (Panthéon)

Jozi … Le surnom de la patronne ? … Eh bien non, c’est celui de Johannesburg*, la plus américaine des métropoles du continent noir, d’où viennent les membres de l’équipe. Aussi sympathiques que chaleureux, ces aficionados du café ont ouvert un coffee-shop sur les flancs de la Montagne Saint Geneviève. Niché dans une petite rue calme, quelques tables alignées sur le trottoir permettent de profiter du Panthéon tout proche – et même de Notre Dame au loin …

La file d’attente est looongue, mais c’est plutôt bon signe. Effectivement, 10mn plus tard de bonnes effluves nous happent à l’entrée. Les places sont limitées (22 !), le cadre sobre mais égayé de plantes, tableaux clairs et livres coincés entre deux poutres (notamment de nombreux spécimens des Guides du Routard !) 
Les petits d’hommes disposent d’une ribambelle de figurines d’animaux de la savane et sans doute de quoi dessiner, si l’on en croit les quelques chefs d’œuvres affichés – dont la devanture de Jozi soigneusement reproduite brique par brique ! 

L’ambiance est animée et polyglotte : si les étudiants ont déserté l’échoppe pour le week-end, de nombreux touristes venus sillonner le célébrissime Quartier latin les ont vite remplacés. Beaucoup optent pour le Brunch** ; nous en restons à nos traditionnels Latte et Espresso. 
Produit au Brésil par un collectif de femmes, ce café de spécialité est ensuite torréfié à Paris*** puis servi ici dans une jolie tasse bleu-Prusse siglée « Jozi ». Mais on peut aussi l’emporter (avec viennoiserie offerte avant midi !) ou l’acheter en grains …

Pour conclure : aussi joli que cosy, le Jozi !

https://www.facebook.com/jozicafeparis/

* Surnommée « Jo’burg » ou, à l’africaine, « Jozi » avec « Jo » et le suffixe « zi ».  
** Boisson chaude et jus de fruits pressés, pancakes surmontés de fruits frais accompagnés d’un petit granola qu’on arrose de sirop d’érable à sa guise, tartine de saumon et/ou avocat – voire, en option, œuf-mouillettes et/ou cakes au citron, à la banane ou la carotte. Le tout joliment présenté (22€).
*** Beans on Fire, torréfacteur collaboratif, atelier 7 rue du Général Blaise (IXè)




La fabrique des colibris

Le 18 février 2024

La Fabrique des colibris, 2 rue des Justices, 32 120 Mauvezin
De 9 à 16h, sauf vendredi (9h-15h/18h-22h30) et samedi (17h-22h30) 
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour :
« Il se nourrit dans un calice* » (Colibri)

Un petit colibri s’active et va chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu, tandis que les autres animaux observent atterrés l’immense incendie qui décime la forêt. Un tatou s’agace : « ce n’est pas comme ça que tu l’éteindras ! ». « Je sais, mais moi, je fais ma part », lui répond le colibri. Ainsi donc, nous dit la légende**, des actes apparemment dérisoires peuvent changer les choses s’ils s’ajoutent à d’autres.

Notre colibri a fait des émules dans les bastides de Lomagne***. 
En 2015, un café-restaurant solidaire ouvre à Cologne****, pour accompagner des personnes éloignées de l’emploi et permettre leur émancipation professionnelle et sociale.
Sept ans plus tard, un second voit le jour dans un ancien restaurant de Mauvezin. La grande bâtisse est pleine de charme avec ses vieilles pierres et poutres. Vaste aussi, avec son dédale de salles et petits salons. Une grande véranda donne sur la terrasse, elle-même ouverte sur le jardin : idéal pour se reposer au frais l’été !

Touristes et habitants s’y retrouvent volontiers – d’autant que la chair est bonne ! Les menus sont élaborés en fonction des saisons et les prix se révèlent … aussi légers que notre colibri ! Produits bio issus du terroir, plats originaux dressés de manière impeccable, café à la saveur délicate ; assurément la meilleure adresse des environs !

Mais c’est aussi un lieu d’échanges et de partage. De nombreux ateliers et animations accueillent écoliers, familles et anciens du village. Concerts, expositions, conversation anglaise, ateliers de Reiki et moult autres. De quoi donner une belle dynamique à cette jolie bourgade.

Pour conclure : à essayer goutte que goutte. 

https://www.facebook.com/LaFabriquedesColibrisMauvezin/

* En botanique, le calice est constitué de l’ensemble des sépales d’une fleur.
** Légende Quechua d’Amérique du sud, dont sont originaires les colibris.
*** Villages fortifiés de l’est du Gers. 
**** « Le Comptoir des colibris », à 9km de Mauvezin.            




Nuances

Le 11 février 2024

Nuances, 10 rue de la Trémoille, 75 008 Paris
De 8h à 18h (9h le week-end) 
Note globale : 12
Situation : 12
Cadre : 10
Accueil : 15
Ambiance : 9
Café : 13
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour :
« Il est parfois mis en pièces » (Or)

Jamais deux sans trois : après l’Opéra Garnier puis Saint-Germain-Des-Prés, Nuances a ouvert en septembre un troisième coffee-shop dans le Triangle d’or*. 

Si la façade est immaculée, l’intérieur est …vitaminé ! Murs oranges, sol dégradé bleu-orangé reflété par le miroir du plafond aux sphères galactiques pour l’éclairage. L’architecte s’est dit-on inspiré d’un coucher de soleil dans le désert tunisien. Ou lever de soleil ? C’est que ça réveille !! Créatif, minimaliste et futuriste, de quoi me plaire, à priori. Mais non, tout cet orange, c’est trop !

Au fond, un bar en inox occupe toute la largeur. Froid, impersonnel – décidément pas ma tasse de café ! 😉 Heureusement, le barista est adorable et donne moult explications et anecdotes sur ses produits et la Maison. Enfin un peu d’humain !  

Vous qui me suivez depuis des années, vous savez que j’aime m’asseoir pour savourer tranquillement mon nectar en devisant avec mon Cher et tendre. Ici seules deux sinueuses banquettes se font face … avec un espace central traversé par les clients pour aller jusqu’au comptoir : bonjour la convivialité ! 
De petites tables basses, aussi design que colorées, permettent tout de même de poser, non pas nos tasses en porcelaine, mais nos gobelets en carton (Sacrilège !!)

Vous l’aurez compris : malgré l’originalité du lieu, le café sourcé et la gentillesse du barista, je n’y reviendrai pas. C’est plus un « Take away » (version améliorée !) pour ceux qui travaillent à côté et boivent leur café en marchant – très tendance ! (d’autant que c’est le seul coffee-shop du coin). Sinon, hormis des voisins venus se ravitailler en sachets de grains torréfiés, les clients ne sont que de passage : touristes (la Tour Eiffel est proche) ou shoppeurs (au portefeuille bien garni !)

Pour conclure : avis … nuancé !

https://cafenuances.com/

* Partie du 8e arrondissement, il est délimité par les avenues Montaigne, George V et les Champs-Elysées. C’est dans ce quartier que se concentrent les plus grandes fortunes de France, un grand nombre d’entreprises et de multiples commerces de luxe.
** Comme pour les deux premiers coffee-shops, le décor a été réalisé par le même et novateur studio d’architectes.




Le Verbalon

Le 4 février 2024

Le Verbalon, 198 rue de Tolbiac, 75 013 Paris
De 8h à 24h, 10h le samedi (sauf dimanche et lundi) 
Note globale : 13
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 13
Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :
« Il est souvent en tournée » (Apéro)

« Verbalon » … pour « verre ballon », comme ceux qu’on trouve sur les tables : dans ce vieux bistrot, on annonce la couleur. On l’expose aussi, sur les murs et les bords du comptoir en étain, sans compter les plantes vertes, bien sûr. Rétro avec son sol en mosaïques et son mobilier à l’ancienne, il ne manque pas de charme.

Guetteurs, à vous la véranda : à l’angle des deux rues, c’est là qu’il faut se poster pour observer les flâneurs qui escaladent la Butte aux Cailles* ou les Smombies** qui manquent de se faire écraser sur l’artère principale !

Nostalgiques du Paris d’autrefois, préférez la salle. Gladys, la serveuse s’y active avec énergie. « Zut, je l’ai oublié : la tête à l’envers ! … Et le torchon du chef par terre, allez ! ». Pittoresque avec sa voix digne d’Arletty*** et sa bavarderie**** infatigable !

Les habitués l’interpellent et s’interpellent dans une ambiance gentiment bruyante. On s’inquiète des bulletins des enfants, de l’électricité qui augmente, des bouchons – pas ceux des bouteilles, non ! Le patron met un point d’honneur à servir de jolies quilles pour partager sa passion des vins d’auteur**** que son chef accompagne de petits plats de saison. Et ça plait : tout le quartier s’y donne rendez vous. Si la table vous tente, pensez à réserver, c’est presque toujours plein !

Pour conclure : pour boire un vert de rouge.

https://leverbalon.fr

* Colline recouverte de prairies, vignes et bois à l’origine, elle tire son nom de Pierre Caille qui l’acheta en 1543.
** Smartphone + zombies = le nez dans leur Smartphone.
*** Figure mythique de l’âge d’or du cinéma français, Arletty est connue pour ses répliques culte, dont la plus célèbre dans « Hôtel du Nord » : « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai un gueule d’atmosphère ! » (1898-1992)
**** Habitude de parler beaucoup, y compris pour ne rien dire (terme ancien, rarement utilisé de nos jours).
***** Vin qui ne ressemble pas à celui du voisin, donc tout sauf un vin standard, stéréotypé et fait pour plaire au plus grand nombre. Il est donc rarement produit en millions d’exemplaires. NB. Quilles = … bouteilles ! 😉




Café du Marché

Le 28 janvier 2024

Café du Marché, 144 rue du Vieux Pont de Sèvres, 92 100 Boulogne
De 7h à 2h (6h mercredi et samedi, fermé le dimanche), accessible
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
« Bon parfois » (Marché)

Le Café du Marché, c’est l’adresse boulonnaise par excellence. Situé près du métro Marcel Sembat (coeur de la ville), de la piscine, de la patinoire, de l’école municipale des sports, il fait face au marché* … comme son nom l’indique !

A l’angle des deux rues, sa terrasse est le meilleur poste pour observer les marchands ambulants qui s’égosillent à côté. 
L’intérieur a été joliment rénové par le couple (corse, comme en atteste la discrète carte de l’île accrochée derrière le comptoir) qui l’a repris il y a deux ans : de grandes baies vitrées (qui s’ouvrent totalement pour un effet dedans/dehors – par temps chaud : ce matin, il fait – 2° !), un beau parquet foncé et du mobilier vintage. C’est confortable, chaleureux et spacieux.

Et puis un immense bar en bois recouvert de zinc autour duquel s’agglutinent les consommateurs en ce samedi, jour de marché. Ils sont nombreux, vendeurs ou clients, à venir y faire une petite pause, s’y retrouver entre compères, debout au coude-à-coude au milieu du brouhaha. On parle de tout et de rien, ça rigole, dans une ambiance comme on les aime, simple et authentique. 

Un vieil homme entre, un grand bouquet posé sur le dessus de son caddie.
« J’te mets une noisette, Frédé ? », s’enquiert le patron. 
Notre habitué opine tranquillement du chef (ou plutôt de la casquette).
Une petitoune en robe fuchsia, ressort avec son grand gaillard de père (qui porte son mini sac à dos rose flashy !)
« Au revoir, Princesse ! », lui lance le patron visiblement amusé …

Pour conclure : un café corsé.

https://lebistrotdumarche.eatbu.com/?lang=fr

* Les mercredis et samedis, de 8 à 12h30, produits du terroir de producteurs locaux, gastronomiques et artisanaux.




Fringe

Le 21 janvier 2024

Fringe, 106 rue de Turenne, 75 003 Paris
De 9h à 17h30 (10h le week-end)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 16
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour :
« Elle rafraîchit la mémoire » (Photo)

Fringe ? La frange, pour les anglais, ou la bordure. Le rapport avec ce coffee-shop ouvert par un photographe américain amoureux du café* ? Je cherche …

Sur la placette d’un des quartiers les plus branchés de la capitale, deux chaises et un banc devant une devanture noire. Personne. A se demander si c’est ouvert. Mais il fait – 6° et si la vitrine est recouverte de buée, on devine une lueur à l’intérieur. On pousse la porte. Difficilement : c’est plein comme un œuf – petit, l’oeuf : 8 tables de 2, 4 places au comptoir et une file de clients de l’entrée à celui-ci.

Une jeune scandinave à l’accent délicieux prend commande de ceux qui veulent emporter, oriente ceux qui préfèrent s’asseoir, puis leur apporte les menus, puis les boissons et enfin encaisse tout ce petit monde. Absolument exquise et de bonne volonté, mais totalement inefficace (elle est venue nous voir à 5 reprises !) – malgré sa Gameboy dernier cri !
Guère plus d’efficacité chez les 3 baristas qui mettent plus de 10 minutes à préparer un Latte et un espresso. Il y a du tirage dans le service …

Voilà qui nous laisse le temps d’observer les lieux : décor minimaliste dans un écrin immaculé. Mention spéciale aux suspensions façon papier froissé. Sur l’étagère, de vieux appareils et livres de photos** ; aux murs, d’immenses clichés. Le propriétaire a voulu un espace à la frontière (bordure ?!!) du café de quartier et de la galerie de photographes émergents. Il invite professionnels ou amateurs*** à exposer et vendre leurs créations.
Pour être franche, on m’en offrirait que je l’oublierais dans un coin … 

Heureusement j’ai repéré la Marzocco … de quoi prendre mon mal en patience ! 😉
Servi dans une tasse blanche et épurée comme le cadre (photo !), avec une petite cuillère plus design encore (du jamais vu !!), il est fraîchement torréfié et sa mousse est onctueuse : il faut être objectif, c’est un grand cru ! 

Pour conclure : y a pas photo, c’est bien.

http://www.fringecoffeeparis.com

* Né en 63 aux EU, Jeff Hargrove a grandi en Arabie Saoudite puis s’est installé en France en 1984. Après des études de linguistique puis d’informatique, il rencontre celui qui s’occupe du club-photo de sa faculté qui guidera sa future carrière de photographe. Amoureux du café, il ouvre ce coffee-shop en 2016 pour conjuguer ses deux passions.
** Dont « Paris Coffee Revolution », livre d’art, où notre américain et une journaliste relatent l’histoire du café de spécialité à Paris, depuis le début des années 2000 avec la Caféothèque jusqu’à la Brûlerie de Belleville, Coutume et L’Arbre à café. 
*** Professionnels ou amateurs peuvent proposer leurs clichés : il suffit d’en envoyer une dizaine par PDF avec une présentation du projet. Si leur choix est retenu, elles sont exposées 6 semaines et le produit des ventes revient en intégralité à leur auteur.




Le Moliteuil

Le 14 janvier 2024

Le Moliteuil, 55 rue Molitor, 75 016 Paris
De 6h30 à 1h (7h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
« Arme de service » (Ace)

       

Moliteuil ? Juste la contraction de « Molitor* », nom de la rue, et « Auteuil** », celui du quartier : simple, mais efficace ! 
Moliteuil … ça commence par « mol », équivalent de « mou » : « Qui manque d’énergie, de vitalité ». Bigre ! Pourront-ils seulement actionner la machine à café ? 

Pas d‘inquiétude : sous son élégant catogan, le jeune serveur ne manque pas de dynamisme. Il actionne ses manettes avec maestria puis file en sifflotant servir de nouveaux arrivants. C’est que de bon matin, ils sont nombreux à s’agglutiner autour du zinc. Des habitués, qui se passent aimablement le quotidien mis à disposition, ou des joueurs de tennis, raquette en bandoulière, se rendant à l’entraînement …

D’autres préfèrent le confort de la salle avec ses banquettes et fauteuils en cuir et ses épais rideaux, voire la terrasse d’angle chauffée et ses plaids moelleux … histoire de profiter des cinq millionièmes travaux en cours de la capitale – J.O*** obligent !

Au-dessus du comptoir, une citation de Camus : 
« Il n’y a pas d’endroit où l’homme est plus heureux que dans un stade ». 
A voir l’ambiance dans cette brasserie, il n’y a pas que dans les stades ! Nous sommes ici au carrefour de hauts lieux du sport : la Fédération de tennis (en face), le Parc des Princes et le stade Jean Bouin (à deux pas) puis Roland Garros (à quelques centaines de mètres) … donc un but pour les supporters de ces stades qui submergent par vagues notre Moliteuil à chaque événement. Et quand ce ne sont pas les sportifs ou amateurs, ce sont les élèves de la Cité scolaire voisine (2000 sans compter le personnel et les enseignants) ou les clients de l’hypermarché voisin (le seul de la capitale !) Autant dire que les clients ne manquent pas et que nos serveurs du Moliteuil n’ont guère le temps de … mollir !

Pour conclure : lever le coude, c’est du sport !

www.brasseriemoliteuil.fr  

* Du nom de Gabriel Jean Joseph Molitor, maréchal d’empire (1770-1849). D’où celui de la mythique piscine Molitor : inaugurée en 1929, c’est un joyau de l’Art déco qui devient la plus courue de Paris jusqu’en1989. Classée aux monuments historiques, elle rouvre en 2014, avec … hôtel, restaurant, bar, toit-terrasse et spa.
** Un des 4 de cet arrondissement de l’ouest de la capitale, entre le bois de Boulogne et la Seine, ancien village du même nom qui exista jusqu’à son annexion à Paris en 1860. 
*** Lancés début 2021 en vue des Jeux Olympiques de l’été 2024, ces travaux n’en finissent pas … au grand dam des parisiens ! Ici auront lieu les épreuves de boxe et tennis (Roland-Garros) et football (Parc des Princes).  




Au Roi du Café des Puces

Le 7 janvier 2024

Au Roi du Café des Puces, 32 rue Paul Bert, 93 400 St Ouen
Du mardi au vendredi (8h-16h), du samedi au lundi (7h-20h), accessible
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 16
Café : 11
Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :
« Elles énervent le Labrador » (Puces)

« Les Puces de Clignancourt », un gigantesque (et mythique !) marché qui attire chaque année cinq millions d’antiquaires, chineurs ou simples flâneurs : miroirs, lustres, meubles marquetés, fripes, cartes anciennes, instruments scientifiques ou autres animaux empaillés. Des bricoles* ou trésors à dénicher sur sept hectares …

Autant dire qu’on a vite le gosier sec et l’estomac creux. Pas de souci ! On trouve de pittoresques bistrots à foison. Parmi eux, « Le Roi du Café des Puces ». En voilà un qui a du caractère : vrai zinc, vieilles briques et tuyaux noirs, siège bébé rétro et tables usées – mais siglées « Roi du Café ». Le café est d’ailleurs partout : à l’intérieur des poignées transparentes des portes, sur les doseurs qui ornent le comptoir, dans les gros sacs en toile de jute du fond de la salle … 

Pour autant, on ne se sent pas à l’étroit : la terrasse d’angle s’étale sur deux rangs (vue imprenable sur les Puces !) et à l’intérieur, on circule facilement. 
Beaucoup de monde s’y presse pourtant : franciliens de sortie, touristes en goguette et puciers ayant fait de bonnes affaires. L’ambiance est décontractée, l’accueil empressé pour les habitués (« Bonjour Louisette ! », « Salut Marcel ! »), affairé pour les autres.

Et le petit noir, me direz-vous ? Il est servi dans une chaleureuse tasse jaune soleil mais rugueux en bouche. Les âmes sensibles le préféreront viennois – et nos cousins alsaciens opteront pour une Météor** ou un vin chaud à la cannelle. En ce premier dimanche de janvier, pourquoi ne pas l’accompagner d’une traditionnelle galette … et succéder au Roi du Café pour trôner aux Puces !

Pour conclure : quand le Roi cligne en Cour***.

https://www.facebook.com/profile.php?id=100039388346077

* Petits objets sans valeur.
** Brasserie alsacienne créée en 1640, au nom évoquant la couleur de la bière (« or » en finale).
*** Pour « Clignancourt », nom de ces Puces situées à la Porte du même nom.




Terres de Café

Le 31 décembre 2023

Terres de Café, 36 rue des Blancs-Manteaux, 75 004 Paris
Du mardi au dimanche, de 12h30 à 19h (9h30 le samedi), accessible
Note globale : 16
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 17
Ambiance : 16
Café : 17
Prix d’un café : 2,70 €

Aux mots croisés du jour :
« On le sent passer » (café)

Terre-assez* par cette année ? Enfilez de Blancs manteaux** pour rejoindre, non pas un hôtel particulier, un musée, une galerie d’art ou une enseigne branchée du Marais, mais une micro-boutique de torréfacteur et son (confidentiel) espace de dégustation : pas de terrasse, peu d’assises … mais quatre fauteuils en osier suspendus. Amusant ! L’un d’eux est libre ? Installez-vous, oubliez tout, délassez-vous ! 
ici, pas de réseau ni d’ordinateurs ou téléphones, juste de vieilles pierres, jeunes plantes ou polaroïds du bout du monde … et de bonnes, de merveilleuses effluves qui vous transportent au pays des palmiers : le café du jour arrive tout droit du Brésil, il est rond et chocolaté, avec un arrière goût légèrement fruité. Un grand cru : fermez les yeux, savourez …

Fils et petit-fils de torréfacteur, Christophe Servell a fondé « Terres de café » il y a quinze ans. Considéré comme le pionnier des « Cafés de spécialité », il parcourt inlassablement la planète à la recherche des meilleurs cafés qu’il torréfie. Dans ses boutiques***, ses baristas les réalisent ensuite à la perfection. Aussi professionnels que passionnés, ils prennent le temps d’expliquer, s’inquiètent de savoir si on a apprécié et nous émerveillent de leurs dessins de Latte parfaitement maîtrisés.

Envie d’acquérir, vous aussi, un savoir-faire ? Que vous soyez débutant ou confirmé, Pierre de Chanterac, triple champion de France vous propose diverses formations : Expresso, Méthodes Douces, Latte Art, culture du café de spécialité, dégustation et cupping****. De quoi vous immerger encore un peu plus dans ce précieux nectar …

Pour conclure : une terre qui tient ses promesses.

https://www.terresdecafe.com

* « Terrassés » ! 😉
** Ce terme est, à l’origine, le surnom donné à Paris de 1258 à 1277, aux religieux de l’ordre des serviteurs de la Sainte Vierge en raison de la couleur blanche de leur manteau. 
*** 7 à Paris (Ier, IIIè, IVè, VIè, VIIè, XIVè, XVIIè), 1 à Versailles … et 2 à Séoul (Corée du sud) !
**** A l’instar du vin, le café se déguste dans les règles de l’art : on appelle ça le cupping. 
Cette pratique est destinée à évaluer la qualité du café, en lui attribuant un score de 1 à 100 (100 étant la meilleure note).




Le Marché

Le 24 décembre 2023

Le Marché, 238 rue de la Convention, 75 015 Paris
Tous les jours de 7h30 à minuit, accessible
NB. Marché le mardi, jeudi et dimanche jusqu’à 14 h 30.
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
« Plus apprécié à la crèche qu’en classe » (âne)

Le Marché porte bien son nom : il est autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais même quand il ne se tient pas sur le trottoir, la rue reste animée grâce à ses commerces de proximité. L’ancien faubourg a gardé son côté village et s’il ne compte pas de lieu touristique incontournable, il a ses pépites : la villa Santos-Dumont*, petit îlot de campagne plein de charme où Georges Brassens s’était installé, et le parc voisin** à qui l’on a donné le nom du chanteur et pour les allées, les titres de ses chansons. 

Le Marché est un vrai bistrot de quartier. Repris en 2019 (juste avant le Covid !) par Joachim et Julie, il a gardé ses boiseries sombres, ses faïences … et son âme ! 
Pour l’heure, ça sent le sapin sous la terrasse couverte et chauffée : elle est toute enguirlandée ! Tiens : une luge dégringole du store !

Bien installés sur la banquette recouverte d’épais coussins, on sirote notre petit noir tout en appréciant les décos qui ont remplacé les livres des étagères : ours blancs, rennes, lutins, Männele***, paquets cadeaux, gros nœuds rouges et que sais-je encore. De quoi être aux anges : c’est qu’ils ont mis le paquet ! Et à travers la verrière, on aperçoit les cuisiniers à l’œuvre : visiblement, c’est du fait maison**** ! 

Le Marché est confortable et chaleureux, mais pas au point, pour nous, d’y passer le réveillon : c’est qu’on a une commande à récupérer dans la boutique voisine***** 😉

Pour conclure : un Marché au-dessus du panier.

https://lemarchecaferestaurant.fr/

* Une impasse tranquille et fleurie, où maisons et lofts ont remplacé les ateliers d’artistes. 
C’est dans son prolongement, au 42 de la rue du même nom, que Brassens a passé ses dernières années (1966-1981).
** On y découvre d’anciens abattoirs, un jardin des senteurs, un rucher, le dernier vestige du pavillon des ventes à la criée et l’ancienne halle aux chevaux où se tient un marché du livre ancien et d’occasion chaque week-end. On profite aussi de ses aires de jeux, kiosque, mur d’escalade, manèges, tables de ping-pong et de pique-nique.
*** Brioches en forme de bonhommes que font les boulangers et familles alsaciennes, lorraines et allemandes pour la St-Nicolas.
**** La carte est courte, mais originale et composée de produits frais.
***** La pâtisserie de Laurent Duchêne, Meilleur Ouvrier de France.