Mado à Paris

Le 8 octobre 2023

Mado à Paris, 252 rue de Rivoli, 75 001Paris
Du mercredi au lundi, de 8h30 à 19 h (9h30 le WE)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 9
Prix d’un café : 2,90 €

Aux mots croisés du jour :
« Faire sa madeleine » (pleurer)

Mado* était une passionnée. De danse ; elle enchaînait les tournées d’un bout à l’autre de la planète. Et de pâtisserie : à son retour, elle inventait de nouvelles recettes aux saveurs du bout du monde. Sa préférée ? Les madeleines**, bien sûr. Elle avait même appris à sa nièce comment les confectionner … et savourer !

Nostalgique de ces moments magiques, cette dernière décide, bien plus tard – en 2019, d’ouvrir un salon de thé dédié à « ce petit bonheur à croquer ». Un véritable cocon au cœur de la capitale, dont la terrasse, installée sous les arcades de la rue de Rivoli, fait face au jardin des Tuileries. Le décor est soigné, intimiste ; sur les étagères, des livres et sur les murs … des photos de Mado, sa tant(e) admirée. 

Avec son chef-pâtissier, elle imagine de nouvelles recettes*** : framboise-pistache, chocolat noir-orange, coco-ananas, violette-yuzu, crème de marron-chocolat, fleur d’oranger, caramel beurre salé, chocolat au lait-guimauve et autres saveurs toujours plus surprenantes. Légèrement croustillantes à l’extérieur et fondantes à l’intérieur, ce sont de purs délices. Et pourquoi ne pas tester le « Tea Time » avec ses 3 madeleines salées, 3 sucrées et boisson au choix ? Ou partager une madeleine géante à coque de chocolat ?   

Les amateurs de café risquent d’être déçus, ils préfèreront le cappuccino dont la mousse de lait masque (un peu) l’absence de saveur. Ou un chocolat chaud goûteux et onctueux, clairement une meilleure option. Pour les autres boissons, je ne peux guère vous conseiller, ce n’est pas trop ma tasse de thé 😉

Becs sucrés, fermez les yeux avant de partir : il vous serait difficile de résister aux jolies boîtes de madeleines à emporter et autres gourmandises exposées à l entrée !

Pour conclure : des madeleines près de la Madeleine.

https://madoaparis.com/

* Née en Bretagne en 1924, Mado devint une danseuse de renom.
** On raconte qu’un chef pâtissier avait disparu lors d’un dîner royal. Dans l’urgence, sa commise avait utilisé des coquilles Saint-Jacques comme moules. Conquis, le roi et ses convives avaient donné le nom de la cuisinière à ce nouveau gâteau.
*** Constituées d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, de produits de saison et de fruits frais, elles sont confectionnées chaque matin dans leur laboratoire situé à quelques pas : fraîcheur et saveur sont ainsi garanties.
NB. Possibilité de privatiser la salle (jusqu’à 40 personnes), commander centre de table, cadeaux d’invités ou pièce montée de madeleines, demander une animation triporteur pour un événement ou personnaliser les madeleines à partir de 50  (logo  d’entreprise ou photo).




Immersion

Le 11 décembre 2022
Immersion Vendôme, 23 rue Danielle Casanova, 75 001 Paris
Tous les jours de 9h à 16h, 19h le WE
Note globale : 14 
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 15 
Prix d’un café : 2,50 €
Brunch tous les jours, compter une trentaine d’euros

Aux mots croisés du jour : « Font les grandes rivières » (joailliers)

– Immersion : au sens propre, « action de plonger dans un liquide ».
Voilà qui est de bon augure pour un café ! Effectivement, leur « liquide » est un café de spécialité*. L’expresso et le latte révèlent des arômes subtils et délicats, le bonheur pour les gourmets que nous sommes ! Nos voisines ont préféré un chocolat chaud, plus réconfortant en ce jour de frimas (- 2° !). Elles le savourent avec délice tant il est « crémeux et fondant, avec une légère pincée de cannelle qui fait exploser les saveurs » : des connaisseuses, assurément !

– Immersion : au sens figuré, « action de plonger dans un milieu particulier ».
C’est un univers à part en effet : entre l’Opéra et la place Vendôme, il est situé dans une petite rue, à mille lieues de l’effervescence du quartier. La devanture est discrète mais l’intérieur coloré. Chaleureux aussi avec ses lustres en raphia, son bananier et ses plantes vertes qui dégringolent de la rampe de l’escalier**. Mais étroit : les serveuses doivent quasiment se faxer*** pour porter leurs commandes aux convives agglutinés. Sans doute la rançon du succès : s’il est particulier, c’est aussi parce qu’il est connu pour être « Le temple du brunch ».
Pas de chance : on a déjà petit-déjeuné. Plus prévoyants, les autres clients profitent d’une assiette aussi joliment présentée que bien garnie. A commencer par nos voisines qui arrosent généreusement leurs pancakes de sirop d’érable avant de se délecter de la crème fouettée à la fève de tonka qui les accompagne ! A notre gauche, un papa poule tartine de beurre la crumpet**** de son petit d’homme, pour lui montrer comment il fond tout doucement dans les petites alvéoles … 

Pour conclure : on s’y plonge avec délices.

https://immersionparis.fr/restaurant-vendome/

* Les cafés de spécialité se définissent comme des boissons haut de gamme, au goût et au caractère distincts et supérieurs à une boisson ordinaire à base de café : l’équivalent des grands crus pour les vins.
** Au premier, une autre salle peut accueillir une quinzaine de convives … sous réserve qu’ils ne soient pas trop grands !
*** Se glisser en rentrant la taille pour essayer d’avoir l’épaisseur d’une feuille passant dans un fax 😉
**** Petite crêpe anglaise, entre muffin et pancake. Avec ses petits trous, le dessus ressemble à la surface de la lune tandis que le dessous est doré. Une fois grillée, l’extérieur devient croustillant, tandis que l’intérieur reste moelleux.




L’Inavoué

Dimanche 14 juin 2020

L’Inavoué, 4 impasse Gomboust, 75 001 Paris
Tous les jours de 11h à 1h
Horaires post-confinement : jusqu’à 22h.
Prix de l’expresso : 3 €
Brunch week-ends et jours fériés : 17 €, boissons non comprises

 

Inavoué … mais surtout inattendu ! A deux pas de la célèbre place Vendôme, ce joyau se cache dans un écrin de verdure.
Sa terrasse s’étire au fond d’une (large) impasse, en toute discrétion. Loin de l’effervescence de la ville, si loin …

En guise d’accueil, un flacon de gel hydro alcoolique trône sur le guéridon à l’entrée : on ne risque pas d’oublier
les gestes barrière ! On s’installe ensuite à l’extérieur – post confinement oblige.
Un pur bonheur ! Dans cette enclave piétonne, bien à l’abri des regards, on profite de ce lieu simple et bohème.
Plantes vertes et suspensions en macramé, grands coussins et objets chinés, tout est fait pour nous dépayser.
Bercés par le doux bruit d’une fontaine, on se sent à mille lieues de la capitale …

Quand les températures auront chuté, il sera toujours temps de se réfugier à l’intérieur – avec un peu de chance,
le coronavirus aura tiré sa révérence ! Avec ses banquettes de velours et sa cheminée, il est intime et chaleureux.
On s’imagine déjà dîner aux chandelles dans cette ambiance tamisée propice aux confidences, voire au secret … inavoué ?

Mais pour l’heure, c’est brunch ! Et si on le prend au jardin, cela n’empêche pas l’élégance : les serviettes blanches sont
en tissu, les couverts en métal argenté et la vaisselle à l’ancienne. Le contenu de l’assiette est tout aussi raffiné et la présentation soignée. Les œufs brouillés à huile de truffe sont moelleux, les toasts à l’avocat craquants (mention spéciale au pain noir !). Ils sont accompagnés d’un granola aux fruits, de pancakes au sirop d’érable et de mini moelleux au chocolat. Un unique plat donc, mais copieux autant que savoureux. Tout est fait maison avec des produits frais nous précise d’ailleurs notre serveur, un jeune homme souriant et efficace.

La boisson n’est pas comprise, mais les jus frais minute incontournables. On opte pour la « Vis ta mine », composée de carottes, pommes et gingembre : un puissant antioxydant, anti-inflammatoire et antifatigue. De quoi prendre des forces avant de replonger dans la trépidante vie parisienne 😉

Pour conclure : se trouver dans une impasse devient ici un plaisir.

https://inavoue.com

* Inavoué mais incontournable depuis novembre 2017, quand trois amis ont ouvert ce restaurant situé dans une enclave
de la place du marché Saint-Honoré.




Sept-Cinq

Le 5 janvier 2020
Sept-Cinq, 26 rue Berger, 75 001 Paris
De 11h à 19h, brunch le WE de 11h à 15h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 13
Brunch : 15 
Prix du Brunch : 25€

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Coiffe de chasseur alpin » (galette)

 

Leur histoire débute sur les bancs de l’école (de commerce) et puis, très vite, elles ont l’idée de s’associer :
Audrey et Lorna ont 23 ans, elles imaginent un concept-store pour promouvoir les créateurs parisiens (d’où « Sept-Cinq » ?)
Leur première boutique-salon de thé ouvre en 2012 rue Notre Dame de Lorette ; la seconde, trois ans plus tard,
sous la toute neuve Canopée, au cœur de la capitale.

Un vrai havre de tranquillité pour qui veut s’extraire de l’agitation du Forum. Les places sont chères
(une vingtaine seulement à l’intérieur, presque autant sur la rue piétonne), mais l’espace gai et lumineux 
grâce à sa large baie vitrée et ses murs orange ou recouverts de papier peint fleuri.

Quant à leur sélection d’accessoires (vêtements, bijoux et livres de bloggeurs sur Paris),
elle est vraiment originale : top pour une idée cadeau qui sorte du lot ! Et en retrait de la boutique, le coin salon de thé
est parfait pour un déjeuner entre amis, une pause-goûter girly … ou un brunch du nouvel an en famille.

Nous voilà donc attablés, puisque telle est la tradition, avec nos kids et leurs dulcinées.
Le jus d’orange est fraîchement pressé et le thé* plein de saveurs (d’après nos spécialistes !)
Par contre le café, pourtant de spécialité**, est servi dans une grande tasse – que dis-je, une baignoire ! –
et sans une once de lait. Sacrilège pour accompagner des tartines !
Mais le pain est croustillant et les confitures goûteuses***.
Un bon point aussi pour l’assiette salée même si elle mériterait d’être un peu plus copieuse.
La cerise sur le gâteau enfin, ce sont justement ceux qui sont exposés sous leur cloche à l’ancienne**** :
le choix est cornélien !
Tout est fait sur place (on peut même vérifier, la cuisine est ouverte), et servi dans une jolie vaisselle chinée.

Pour conclure : Halles et s’y !

http://www.sept-cinq.com/fr/content/18-salon-de-the

* Large choix de thés de la marque « Collection T », petite entreprise familiale la rue des Martyrs
proposant une gamme de thés raffinés en vrac.
** Café de la célèbre maison de torréfaction « Lomi » de la rue Marcadet.
*** Confitures artisanales d’une jeune marque parisienne, les « Confituriers de Paris ».




Kitsuné

Le 22 décembre 2019
Kitsuné, 2 place André Malraux, 75 001 Paris
De 8h30 à minuit (8h30 à 12h dimanche et lundi) ; symbole-handicap 
Note globale : 12,5
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 10
Ambiance : 11
Café : 12 
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Un coup des japonais » (atemi)

 

Kitsuné, késako ? C’est le nom d’un empire – rien de moins ! Créé par un breton et une japonaise, la marque du renard*
est devenue le summum de la branchitude dans l’univers de la mode, la musique … et des cafés : Tokyo en 2013, Paris, Séoul, New-York, puis de nouveau Paris avec ce premier Café-Restaurant inauguré en septembre.

Voici donc la nouvelle adresse trendy** de la capitale : au pied de la Comédie française, un bel immeuble Haussmannien face au Louvre. Grande hauteur sous plafond et larges baies vitrées au rez-de chaussée pour la partie café, mais déco épurée, très épurée, trop épurée : quatre petites tables rondes et leurs fauteuils, un comptoir en inox et l’escalier d’accès au restaurant. Ca manque de convivialité !

Le service est tout aussi minimaliste. Au pays du soleil levant***, le réveil est semble-t-il laborieux : la porte est close
à l’heure annoncée, il faudra patienter quinze bonnes minutes, puis passer commande au comptoir – pour ne pas manquer les accessoires en vente ? Tasses, soucoupes et mugs siglés, paquets de café Kitsuné, gourmandises (dont des sablés
en forme de renards) et compilations musicales de la maison qu’on entend en fond sonore, très sonore, trop sonore !
La barista – une Européenne sortie d’un Manga**** –  s’attelle (enfin) à notre latte. La mousse est belle et ornée d’un magnifique cœur, mais le café manque de parfum pour un ensemble … nippon ni mauvais.

Un label éponyme, un quartier chic, un café branché, un peu trop sans doute : trop de la hype***** ! 

Pour conclure : un cas raté.

https://www.maisonkitsune.com/mk/fr/cafe-kitsune-2/ 

* Petit renard se dit « kitsuné » en japonais.   
** Branchée, dernier cri.
*** Pourquoi dit-on que le Japon est le pays du Soleil-levant ? En japonais, « Japon » se dit Nihon ou Nippon et s’écrit 日本, 日 signifiant « soleil » (ou jour) et 本 « origine » (ou racine). Nihon peut donc se traduire comme « origine du Soleil »,
soit « Soleil Levant ». Les Japonais eux-mêmes appellent donc leur archipel ainsi.   
**** Bande dessinée japonaise.
***** Avant-gardisme.

 




Au Chien qui fume

Le 7 juillet 2019

Au chien qui fume, 33 rue du Pont Neuf, 75 001 Paris
De 7h30 à 2h
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 13
Café : 13
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Parfois assis sur un toit » (chien)

 

Tout commence en 1740 : une modeste auberge* ouvre devant les Halles au Roy. Avec Haussmann et la rénovation
du quartier, elle disparaît pour réapparaitre quelques années plus tard face aux pavillons conçus par Baltard.
En 1920, le nouveau propriétaire s’affiche avec son griffon et son caniche, l’un fume le cigare, l’autre la pipe : le nom
est trouvé ! Depuis, le Forum a remplacé les Halles, mais le Chien qui fume a conservé ses bonnes vieilles recettes.
Et visiblement, la formule fait un tabac : si vous avez les crocs …

Ici, les cabots sont partout : sur la devanture et le comptoir en bois** ornés de têtes de chiens qui fument, ou les tableaux classiques revisités par la gente canine. Pour le reste, l’établissement est cossu : idéal quand il fait un temps de chien !

Notre serveuse aussi ne manque pas de chien. Pour autant, elle ne nous traite pas comme tels*** et nous propose même de choisir notre table. Elle nous apporte un café encore fumant, accompagné d’une meringue maison joliment décorée de paillettes multicolores, puis retourne s’affairer : un groupe arrive, c’est le moment de donner un bon coup de collier. 

Avec ma collègue-amie-et fidèle lectrice ;), nous nous installons face à la terrasse ouverte sur le parvis des Halles.
On distingue la Canopée et l’église Sainte Eustache au loin, tout en observant le ballet des voitures, bicyclettes, trottinettes, gyropodes et monoroues**** – sans compter les gens du cru promenant leurs compagnons à 4 pattes. Gare à ne pas
passer sous l’un de ces engins… au risque de se retrouver dans la rubrique des « chiens écrasés » !

Pour conclure : pour les mordus du rétro décalé.

https://www.auchienquifume.com

* « Au chien qui fume » fait partie des plus anciens restaurants de la capitale au même titre que le Procope ou La Pérouse.
** Tous sont inscrits au titre des monuments historiques français et donc protégés.
*** Comme des chiens. 
**** Plateformes à deux roues avec manche dotées d’un système de stabilisation gyroscopique et
roues électriques équipées d’un moteur.

 




Café Verlet

Le 23 juin 2019

Café Verlet, 256 rue St Honoré, 75 001 Paris
De 9 h à 19h sauf le dimanche
Note globale : 16
Situation : 15
Cadre : 17
Accueil : 14
Ambiance : 16
Café : 18
Prix d’un café : 3,80 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Broyer du noir » (moudre)

Dans les années 20, Auguste Verlet transforme l’ancien comptoir de négoce colonial fondé par sa marraine en temple
de la torréfaction : une grande première à l’époque !
Quarante ans plus tard, son fils Pierre innove à son tour en torréfiant de grands crus d’origine. Et son neveu perpétue aujourd’hui la tradition en allant chercher des cafés d’exception sur les 5 continents pour les torréfier*.

La devanture est discrète – on a failli manquer l’entrée ! Mais une fois le seuil franchi, plus de doute : une délicate odeur
de café fraîchement moulu mêlée d’effluves de vieux bois nous enveloppe. Retour dans le passé : gros sacs en toile de jute « Paris Verlet depuis 1880 » entassés à l’entrée de la boutique délicieusement surannée. De vieux comptoirs et étagères garnies d’immenses bocaux de confitures, madeleines ou chocolats. Et moult cafés – et thés ! – vendus au détail.

La partie dégustation est tout aussi exigüe, les guéridons aux étroites rallonges rabattues de chaque côté pleins de charme. Le salon de l’étage est plus tranquille encore : par la fenêtre en demi-lune, on observe la ville bruisser en savourant son café du bout du monde. C’est le refuge des travailleurs survoltés, désireux de s’offrir une parenthèse hors du temps. Quelques étrangers aussi, venus découvrir la plus ancienne maison de café parisienne à torréfier de façon artisanale.
Et puis des initiés, désireux de goûter aux nombreuses variétés et mélanges maison** servis sur un plateau d’argent dans des tasses à l’ancienne siglées. Pot à lait, sucrier et carré de chocolat plein de saveurs (directement découpé de la tablette !) les accompagnent … que d’exquises pâtisseries*** peuvent agréablement compléter !

Pour conclure : un café qui mérite d’être Honoré.

https://www.verlet.fr/fr/

https://www.lci.fr/emploi/cafe-le-retour-des-torrefacteurs-2099232.html 

* Il a acquis une brûlerie rue de Montpensier, derrière le Palais Royal … mais la Maison mère n’a jamais déménagé !
** Grand Pavois, Romain (un italien joliment corsé), moka d’Ethiopie Sidamo, maragogype du Nicaragua, Moka Harrar, Cameroun, Papouasie Nouvelle Guinée, Blue Mountain (Jamaïque), San Pedro de Porto Rico et Kopi Luwak (Indonésie).
*** Livrées chaque matin de la rue Censier, elles sont l’oeuvre d’un grand chef pâtissier. Grands classiques français mais aussi une création exclusive : la tarte Verlet au café Panama La Torcaza (sur fond sablé d’amandes, de fines couches de marmelade d’orange, croustillant praliné, crémeux et mousse au café, parsemés de touches de noisettes caramélisées).




Le Nemours

Le 19 mai 2019

Le Nemours, 2 place Colette, 75 001 Paris
De 7h à 1h (8h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Place de rêve » (lit)

 

Une magnifique terrasse sous des arcades XVIIe ouverte sur la place piétonne, en retrait de la circulation.
Entre le Louvre et les jardins du Palais-Royal, on est au cœur du Paris historique. L’occasion d’observer tranquillement,
sous des parasols assortis aux colonnes de Buren toutes proches, les touristes nonchalants ou les parisiens frénétiques. Avec une insolite bouche de métro digne du pays d’Alice au pays des merveilles en ligne de mire* – voire un orchestre
de jazz aux beaux jours. 

La salle est toute en longueur et en hauteur, mais heureusement ouverte sur l’extérieur grâce à de grandes baies vitrées entre les colonnes. La pierre est claire, la déco élégante et dans l’air du temps : dallage graphique, meubles en bois, luminaires en laiton, bar central Art déco, ombres d’arbres sérigraphiées au plafond et sur l’étagère (bleue !),
sans compter la collection d’assiettes customisées par une céramiste en vogue pour la touche vintage !

Un café d’atmosphère, chic à souhait, où se croisent habitués, écrivains et amoureux de Paris ; des artistes de la Comédie française aussi (c’est leur annexe !) et leurs spectateurs, pour une ambiance très parisienne, « intello » dans le bon sens
du terme : un lieu où l’on échange et on réfléchit, on se confronte et on s’enrichit …

Service prévenant et efficace ; notre garçon de café (habillé à l’ancienne) aime visiblement son métier, ce qui le rend aimable et disponible : rare par ici ! Légère déception par contre avec le café, servi avec un verre d’eau et un bouquet
de différents sucres mais assez ordinaire …

Pour conclure : royal pour le cadre, terne pour le palais.

https://www.lenemours.paris

* Commandé pour le centenaire de la construction du Métro et inauguré le 30 octobre 2000, le “Kiosque des Noctambules” est une œuvre du plasticien Jean-Michel Othoniel. L’œuvre s’articule autour des 3 côtés de l’escalier d’accès : structure en aluminium formée d’anneaux soudés les uns aux autres et perles géantes en verre de Murano aux tons chauds pour l’une des coupoles, froids pour l’autre, évoquant ainsi le jour et la nuit …

 

 

 




Ma Salle à Manger

Ma Salle à Manger, place Dauphine, 75 001 Paris |
Du lundi au samedi, de 9h à 22h30

Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 3,00 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
La meilleure def’: « Béarnais comme Henri IV » (béret)

 

À la pointe de l’île de la Cité, la place Dauphine est l’une des plus romantiques
de la capitale. Contrairement à ce que l’on croit bien souvent, elle n’est pas royale :
ce n’est pas un « ensemble urbanistique homogène destiné à mettre en valeur la statue
d’un souverain située en son centre ». Il y a bien celle d’Henri IV, mais elle se trouve à quelques mètres, dans un renfoncement du Pont-Neuf, histoire de rappeler qu’il l’avait fait construire en l’honneur du Dauphin*.

Bordée de beaux immeubles** à l’arrière du Palais de justice, elle comporte quelques galeries d’art et cafés-restaurants … dont notre étape du jour.
Une demi-douzaine de tables aux nappes un peu froissées et de jolis pots de fleurs donnent à
sa petite terrasse un air de campagne. On s’installe au soleil – il reste juste deux places !
Aucune voiture pour nous troubler ; par contre, des inconditionnels de la pétanque tirent et pointent sur le terre plein central, à l’ombre des marronniers : ambiance farniente à souhait …

La vitrine de la Maison annonce la couleur : tresses d’ail et de piment***, invitation au Concours de belote  – « S’inscrire ici ! » – et basque rondouillard en costume traditionnel.
L’intérieur, blanc et rouge, est tout aussi pittoresque, avec ses murs tapissés d’affiches à la gloire des fêtes de Bayonne. La patronne nous accueille avec une vraie gentillesse (et un accent délicieux !) : c’est vrai qu’on a l’impression d’être dans sa salle à manger – grande comme un mouchoir de poche, mais on s’y sent bien …

Une pancarte m’interpelle : « Une journée sans café, c’est risquer de s’endormir avant l’apéro : ne prenez pas ce risque ! » Voilà une adresse qui ne manque pas de piment … idéale pour prendre un Pau !

Pour conclure : on resterait volontiers accrochés à ses basques.

https://www.facebook.com/Ma-salle-à-manger-316476178476152/?rf=103856096428177

* futur Louis XIII.
** dont celui où vivaient Simone Signoret et Yves Montand.
*** même la crème brûlée à la vanille est parfumée au piment d’Espelette !




Au Petit Bar

Au Petit Bar, 7 rue du Mont Thabor, 75 001 Paris |
Du lundi au samedi de 6h30 à 21h

Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 10
Accueil : 19
Ambiance : 17
Café : 12
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
La meilleure def’: « Servie sur un plateau » (l’Auvergne)

 

Grandeur et luxe : au Palais du Louvre où défilent des milliers d’étrangers, place Vendôme où sont installés les joaillers les plus réputés, rue Saint Honoré où se pressent les fashionistas et
rue de Rivoli, où voituriers et porteurs de Palaces s’empressent auprès de clients fortunés.

Et puis, derrière le plus ancien d’entre eux*, un incroyable petit bar. C’est son vieil auvent orangé qui a attiré notre attention ; sinon, on ne l’aurait sans doute pas remarqué tant il semble incongru dans ce quartier. Et pourtant, il était là bien avant tout ce beau monde !

1956 : Jean monte à Paris ; il porte des sacs de charbon de 50 kg pendant un an avant d’être embauché comme garçon de café par des Lozériens** comme lui.

1966 : sa femme le rejoint pour ouvrir le leur ; elle tient le zinc tandis qu’il vend du bois de chauffage comme c’est l’usage à l’époque.

2018 : comptoir en Formica, distributeur à cacahuètes, téléphone à cadran, ventilo Hélix, banquettes de moleskine et baromètre-thermomètre : rien n’a changé … nos deux auvergnats ont juste quelques années de plus. Elle est maintenant aux fourneaux, lui supervise la salle :
il passe à chaque table pour vérifier que tout se passe bien tout en veillant à ne pas déranger.
Leurs fils les secondent, Hubert au comptoir, Michel au service.

Ce dernier  nous accueille avec une bonne humeur communicative. Les clients sont nombreux
et visiblement comme chez eux. Certains l’appellent pour poser avec eux sur la photo :
« Faut que j’me recoiffe ? », lance-t-il gouailleur.
Il revient un peu plus tard faire sa « distribution de bons points » : les additions soigneusement écrites à la main sur des feuilles volantes*** !

Ici, on se contente de l’essentiel : un cadre simple, un accueil sincère, une ambiance familiale. Loin, très loin des artifices, une atmosphère authentique ;
bulle intemporelle au coeur de ce quartier si chic …

Pour conclure : ce petit bar mérite qu’on s’y arrête 😉

https://www.francebleu.fr/emissions/femmes-de-paname/107-1/marie-cuisiniere-qui-fait-la-cuisine

* Le Meurice.
** « La Lozère nouvelle » est toujours mise à disposition des clients !
*** Attention : ni chèques, ni cartes bleues …