Café Sans Nom

Le 1 er octobre 2023

Café Sans Nom, 57 rue de la Réunion, 75 020 Paris
Tous les jours, de 7h30 à 1h30 du matin
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 17
Café : 14
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour :
« Reste propre même après avoir été sali » (Nom)

La Réunion ? Une île paradisiaque : sa forêt tropicale, ses volcans*, ses récifs de corail, ses plages, l’Océan indien … et les 10 000 km qui nous séparent : trop excentré pour notre café dominical ! Oublions nos rêveries ultra-marines et revenons sur le continent …

La Réunion, c’est aussi un quartier du 20è arrondissement : il réunit le petit et le grand Charonne autrefois séparés par un mur. Populaire et chaleureux, avec ses  petits restos, boutiques et ateliers d’artisans – et sa célèbre école**. La place du même nom en est le cœur ; elle s’anime les jeudis et dimanches lors du marché. 

Les cafés y étendent leurs terrasses. Dont le nôtre : naguère « Café-tabac de la Réunion », comme le rappelle la mosaïque au sol, il est devenu « Café Sans Nom ». Pourquoi ? Mystère ! Mais si son nom est anonyme, son cadre est authentique, du parquet au bar arrondi en zinc, en passant par les tables en formica, banquettes en moleskine et rayonnages de livres – avec, au milieu, un vieux poste radio TSF, comme celui de mon grand-père ! 

Sous les miroirs, les visages de Brel et Gainsbourg restent songeurs, tandis que les dessins d’« Edith en marcel », ou « Maria qu’a l’as » amusent. Sur un autre, une main tend une bouteille de coca au plus têtu des mammifères : « Passer du coke à l’âne ». Sans Nom, mais pas sans caractère !

La délicate musique jazzy rend propice la lecture ou les échanges. Ici, les gens se parlent facilement. C’est ce que souhaitait le patron quand il a repris l’affaire*** : un lieu où se retrouvent aussi bien les éboueurs que les bobos. Gagné : c’est un vrai lieu de « Réunion »,  un lieu de vie et de papote sans fin …

Pour conclure : Sans Nom mais pas sans charme.

https://www.privateaser.com/lieu/42810-cafe-sans-nom

* Le piton de la Fournaise, un volcan actif qui s’élève à 2 632 m d’altitude, mais aussi le piton des Neiges, immense volcan éteint.
** Ecole publique, Vitruve est connue pour sa pédagogie expérimentale par projets pour permettre à chacun, enfant comme adulte, de trouver sa place dans le collectif.
Sa devise : « C’est à plusieurs qu’on apprend tout seul ».
*** Ancien cadre commercial, Tahar Mouici, a repris cette affaire en 2015.




Babel

Le 21 mai 2023

Le 28 mai 2023
Babel, 3 rue Lemon, 75 020 Paris
Tous les jours, de 7 h30 à 1h
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 17
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Cours souvent séché » (oued)

Babel* évoque la tour que les Babyloniens voulurent construire pour atteindre le ciel et ainsi le Paradis. Quels présomptueux ! Eux qui ne parlaient qu’une langue, ne formaient qu’un peuple, furent punis : Dieu créa les langues pour les empêcher de communiquer entre eux et les dispersa sur toute la terre …

Le rapport avec notre Babel du jour ? Un café (bien sûr !) situé dans un quartier cosmopolite**.  Ici, synagogues, boucheries halal, supermarchés asiatiques, bars de nuit et ateliers d’artistes se côtoient dans une ambiance joyeuse et souvent bruyante. 

Du très animé boulevard de Belleville, on repère pourtant une ruelle piétonne étonnamment paisible. Quelques clients discutent tranquillement autour des tables posées sur les pavés, terrasse d’un café-hôtel-restaurant ouvert voilà 18 mois.

L’intérieur est tout aussi inattendu, plutôt sombre et bas de plafond. Murs patinés, poutres au plafond, papier peint vintage, sol de tomettes et mobilier rustique donnent l’impression d’arriver dans une vieille auberge. Et puis au fond, une mezzanine tout aussi surprenante : lumineuse grâce à sa verrière de toit et dépaysante avec son imposante tenture orientale. Pour le coup, on se croirait à Bab El Oued*** !

Les serveurs sont jeunes et souriants – désorganisés aussi ! On finit par passer commande au comptoir. L’attente reprend. Encore oubliés ? Eh non ! Nos boissons arrivent, avec leurs cuillères et pot de cassonade vieillots à souhait, sur un plateau qui l’est tout autant (ils ont dévalisé le buffet de la grand-mère ou quoi ?) Mais quel nectar ! Notre café développe une gamme d’arômes incroyable ! Et les petits déjeuners, servis dans une superbe vaisselle dépareillée, nous inspirent tout autant : croissants, tartines, mais aussi chakchouka, babka et keshkeh**** : une véritable invitation au voyage !

Pour conclure : Babel mène bien au paradis, c’est maintenant prouvé.

             https://www.babel-belleville.com/restaurant 

* Nom hébreu de Babylone, ville antique de Mésopotamie  située sur l’Euphrate, dans ce qui est aujourd’hui l’Irak.
** Qui comprend des personnes de tous les pays et subit leurs influences multiples.
*** Quartier populaire du centre historique d’Alger, mais aussi expression de la langue française pour désigner un lieu lointain.
**** Poêlée de poivrons et piments, tomates, oignons et œufs de la cuisine berbère ; gâteau traditionnel polonais ; plat traditionnel composé de yaourt mélangé avec du boulgour, très présent au petit-déjeuner en Syrie ou au Liban.

 




Le Papillon

Le 10 avril 2022
Le Papillon, 144 rue de Bagnolet, 75 020 Paris
De 8h à 2h (9h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour :
« Jadis, il coiffait les Alsaciennes » (papillon*)

 

Le Papillon, on le découvre une fois remontée la rue Saint Blaise** jusqu’à l’église de Charonne. Il s’est posé un peu plus loin à droite. Sa façade, d’un joli vert, s’accorde parfaitement au jardin*** d’en face. Plus de 10 000 m2 de chlorophylle : de quoi profiter pleinement de la douceur printanière, à l’ombre des magnolias en fleurs.

A l’intérieur, ce vieux bistrot rénové a conservé son âme. Le comptoir en bois est classé et les faïences d’époque, tandis que murs blancs et larges baies vitrées illuminent la salle. Un somptueux bouquet, de beaux tableaux de Paris la nuit et d’élégantes statues apportent une touche plus intimiste. On s’y sent bien.

A cette heure, l’ambiance est familiale. Une mère et ses deux filles petit-déjeunent. Trois jeunes skateurs rejoignent leurs pères accoudés au zinc et offrent au passage leurs dessins au bistrotier qui les affiche aussitôt.
Des habitués les rejoignent et discutent avec animation devant leur ballon. Aujourd’hui, c’est la Présidentielle :

  • Alors, tu t’es décidé Maurice?
  • Minute papillon**** ! Mais ce s’ra pas la Maire, j’en ai ma claque de ses travaux !
  • Pourtant, au niveau où elle est, elle va finir par nous trouver du pétrole, persifle le premier. Et toi, Roger ?

    Le dit nommé, 84 ans, soulève sa casquette pour prendre le temps de la réflexion :

  • Ouais … je vais voter Europe Œnologie les Verres !

Pour conclure : pour les papilles, on aime.

https://www.cafelepapillon.com

* Coiffe traditionnelle à grand nœud noir, où le ruban prend appui sur le bonnet pour former le papillon caractéristique. 
On la retrouve un peu partout, tant dans l’imagerie populaire que sur les logos de produits alsaciens.
** Jolie rue pavée qui donne l’impression d’être en province ; nous y avions testé un petit café plein de charme il y a quelques mois : http://lescafesdottilie.fr/magnolia-village-charonne/
*** Ouvert en 1982 sur une partie de l’ancien parc du château de Bagnolet, il a conservé un magnifique pavillon XVIIIè et la dernière folie de style Régence (maison de villégiature construite au XIXe siècle par les aristocrates en périphérie des villes).
**** D’après un serveur nommé « Papillon », connu pour sa réponse aux clients désireux d’être servis sur le champ :  
« Minute ! ». On lui aurait alors attribué le surnom de « Minute papillon» … d’où l’expression signifiant « Pas trop vite ! »




L’Entrepot’s de Ménilmontant

Le 10 octobre 2021
L’Entrepot’s, 2 rue Sorbier, 75020 Paris
De 7h à 2h sauf le dimanche
Note globale : 12,5
Situation : 10
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 10 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Coup de bar » (apéro)

 

Ménilmontant, que Maurice Chevalier* chantait en son temps :
« un p’tit coin sans égal et ses gars, toujours remontant, 
et même redescendant, les rues de Ménilmuche, le coeur ardent 
»

En la remontant justement, on trouve ce vrai bistrot parigot, bien connu des alpinistes de la rue Ménilmontant. Par cette fraîche journée d’automne, on délaisse sa terrasse ouverte sur le square pour se réfugier près du vieux poêle en faïence.

L’entrée étonne : on croirait une bouche de métro** ! L’intérieur détonne avec sa déco unique … mais pas uniforme : c’est un bric à brac vintage et bigarré, avec quelques vraies pièces de musées : retour dans le passé ! On se lance dans un inventaire à la Prévert*** pour répertorier le nombre d’objets – incongrus parfois ! – accrochés aux murs et au plafond : une caisse enregistreuse du siècle dernier, une vieille machine à café en cuivre, des téléphones d’une autre époque, casiers de bouteilles, tableaux, dessins, affiches ou encore un antique vélo et des petites voitures d’un autre âge.

L’espace ne manque pas et l’ambiance est bon enfant ; les habitués sont légion.
– Tu forces un peu, Robert !
– C’est l’toubi’ : faut boire au moins 1 litre et demi par jour qu’il m’a dit !
– Ouaih, mais c’était d’l’eau !
– Eh ben, c’est d’l’eau d’vie que j’prends !

On s’y retrouve aussi entre potes autour d’un plateau de cochonnailles. Et les spectateurs des salles branchées voisines**** viennent y commenter les concerts. C’est vite bruyant d’autant qu’à l’occasion de rencontres musicales, on y chante même tout en sirotant une bonne bière brassée dans le quartier …

Pour conclure : le bon plan de Ménilmontant.

https://www.facebook.com/Lentrepots-1246315752125138/

* Il est né le 12 septembre 1888 dans le XXe, dans cet ancien centre industriel de Paris. Chanteur, acteur, écrivain, parolier, danseur, imitateur, comique, il fut même, brièvement, chroniqueur et homme d’affaires. Il décède le 1ᵉʳ janvier 1972.
** Elle rappelle les accès aux stations de métro conçus par Guimard au début du XXᵉ siècle, dans un style Art nouveau.
*** A l’origine de cette expression, un poème de Jacques Prévert, appelé « Inventaire », issu de son célèbre recueil « Paroles » (1946). On y retrouve des éléments sans lien apparent, donnant à l’ensemble une dimension confuse.
**** « La Maro » (ou Maroquinerie), installée dans une vieille usine, et le « Vingtième Théâtre », juste à côté.




Le Magnolia d’Eden

Le 12 septembre 2021

Le Magnolia d’Eden, 29 rue Saint-Blaise, 75020 Paris
De 8h à 2h (Fermé le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 11 
Prix d’un café : 2,20 € 

Aux mots croisés du jour : « Façon de compter sur ses doigts » (tâtons)

 

Des magnolias à Paris ? Pourtant, on n’est pas au jardin des Serres d’Auteuil*, ni au Louvre ou au Palais royal, mais au cœur de l’ancien village de Charonne**, dans le nord-est de la capitale. En remontant la rue Saint-Blaise, piétonne et pavée à cet endroit, on aperçoit l’église Saint-Germain-de-Charonne*** dressée sur la colline. Autour de nous, maisons et jardinets lui donnent un charme provincial …

Sur une placette qui fleure bon la vie de cocagne, se trouve notre bistrot du jour : sa salle minuscule ne peut contenir que quelques tables et chaises. Qu’importe ! Ce sont ses terrasses qui attirent. La première est fermée et chauffée, idéale pour l’hiver. La seconde s’étale à l’ombre des magnolias ornés d’ampoules multicolores : il y a comme un air de fête !

C’est ici qu’on s’installe par beau temps … et on y est nombreux aujourd’hui : habitants du quartier et touristes désireux de découvrir l’un des derniers témoins du Paris rural**** – dont ceux de l’auberge de jeunesse voisine. Pendant la semaine, c’est le tour des parents de l’école toute proche, une fois déposés leurs petits d’hommes, et des collégiens et professeurs du collège Saint-Blaise. Plus insolite : les camarades du Parti dont la permanence donne … sur la terrasse ! On peut dire qu’ils ne manquent pas de sens pratique. Ni d’humour d’ailleurs si l’on en croit le conseil du jour d’une des permanentes : ton patron te fait des avances ? Profite-en pour lui en demander une !

L’ambiance est bon enfant, cosmopolite et conviviale. A mille lieues de la circulation et des buildings semble-t-il.
Et pourtant …

Pour conclure : l’âme de Paname ..

https://le-magnolia-deden.business.site

* Élégant jardin du XIXè siècle situé Porte d’Auteuil, célèbre pour sa grande serre tropicale.
** Avant son annexion à Paris en 1860, on y trouvait les demeures de riches parisiens qui appréciaient ses paysages de campagne et sa situation à flanc de colline. C’est aujourd’hui une zone protégée.
*** Pleine de charme avec son clocher du XIIIè siècle et son cimetière attenant, l’un des 2 derniers de Paris.
**** Avec la rue Berton, au pied de la Maison de Balzac, dans le XVIè arrondissement.




L’Usine de Charonne

 Le 13 juin 2021
L’Usine de Charonne, 1 rue d’Avron, 75 020 Paris
Tous les jours de 7h30 à 2h, 8h le WE (23h pendant le couvre-feu) 
Note globale : 13,5
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Il nous met au courant » (électricien)

 

Charonne* était à l’origine un village agricole. Après son rattachement à Paris**, il s’industrialise de manière prodigieuse. Puis, dans les années 60, usines et ateliers disparaissent peu à peu, au profit d’immeubles de logements …

Seuls les anciens se souviennent aujourd’hui de cette époque. Le cadre rétro indus’ de notre Usine leur rappelle sans doute la Centrale de production électrique. Des éléments ont été récupérés un peu partout : un voltmètre***, un tableau électrique et ses bobines, une banderole (« Non à la fermeture de l’Usine ! »), des turbines et des engrenages.
On pense à l’affiche du film « Les temps modernes » où Charlot travaillait à la chaîne. Il finissait par sombrer dans la folie, à force de resserrer des boulons à une cadence infernale.

Mais ici, l’ambiance est toute autre, c’est la cantine du quartier. On s’y retrouve autour de la « gamelle du jour »,
dans une ambiance bruyante et chaleureuse. Le lieu porte bien son nom, c’est l’usine !
On y vient aussi avant le turbin, pour un petit noir au zinc. On y retourne après, pour partager la Cuvée du Syndicat entre camarades travailleurs. Pour un peu, on ne serait pas surpris de voir débarquer Arlette**** !
Côté détente, pas besoin de congés payés : l’Usine dispose d’une terrasse. Elle est un peu bruyante certes – on est sur le boulevard Charonne ! -, mais vaste et ensoleillée.

« Toute la chaîne de production de l’Usine vous souhaite la bienvenue » lit-on. Pourtant, le service tient du minimum syndical : il est efficace mais distant. Peut-être s’agit-il de diesels, on est à l’ouverture après tout …

Pour conclure : un bon tuyau !

https://usinedecharonne.fr  

 

* A l’est de la capitale et à deux pas de la Nation.  
** En 1860 par Napoléon III.
*** Appareil, dont l’unité de mesure est le volt. Il mesure la tension ou différence de potentiel électrique entre deux points.
**** Militante syndicale, Arlette Laguiller devient porte-parole de Lutte Ouvrière. Elle est la première femme à se présenter à l’élection présidentielle en 1974. Elle se représentera les 5 fois suivantes et obtiendra de 1,33 à 5,72 % des suffrages. A ce jour, elle détient le record du nombre de candidatures présidentielles en France.




L’Abribus Café

L’Abribus Café, 56 rue de Bagnolet, 75020 Paris |
Tous les jours de 7h à 2h | Station Vélib’ Charonne-Pierre Bayle

Note globale : 14
Situation : 12 | Cadre : 11 | Accueil : 16 | Ambiance : 15 | Café : 13
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
« Appréciée quand elle manque de retenue » pour « paie »

 

Déjeuner d’affaires avec une ancienne collègue, nommée à présent sur ce secteur du Père Lachaise à la place de la Réunion* … l’occasion de me faire découvrir un café bien dans son jus !

Terrasse sous cellophane (pas ce qu’il y a de plus esthétique mais qui a le mérite de l’abriter de la circulation plutôt passante ici) et déco années 60 légèrement déjantée : tables en formica, chaises dépareillées mais surtout, peintures sculptées descendant comme des gouttes du plafond … une inépuisable source d’interrogations !

Beaucoup de monde, l’ambiance est animée : c’est un vrai lieu de rencontre
où se croisent toutes les générations et couches sociales dans un mix assez improbable.
Certains y font juste une halte, d’autres y passent des heures ; on y prend une goulée ou on en fait sa cantine ; il y a un côté bistrot du coin qui renforce ce côté chaleureux : un endroit sympathique et sans prétention où se retrouvent aussi bien les habitués du quartier que les gens de passage ; il fait bon s’y poser.

Deux jumeaux s’installent à côté de nous avec leur maman, des élèves de CM2 … de la dite collègue justement ! Deux gourmands qui commandent comme moi un moelleux au magnésium. Je leur fais croire que j’ai pris le dernier … mais soulagement : en voilà deux autres pour eux ! Au moment de partir, le plus grand me glisse, malicieux : « Moi, j’ai léché l’assiette ! » – sous-entendu : j’en ai eu plus ! Pour sûr … mais c’est plus d’mon âge !

Pour conclure : un abribus digne de Jean-Claude Déco**.

https://www.facebook.com/pages/LAbribus-Café/101670869900508

* Connue pour son marché alimentaire des jeudis et dimanches, petit mais dense
et convivial avec sa clientèle principalement composée d’habitués.

** Jean-Claude Decaux, industriel spécialisé dans la fabrication et l’installation du mobilier urbain – notamment les abribus !




Mon Coeur Belleville

Mon Cœur Belleville, 1 rue des Envierges, 75 020 Paris | Station Vélib’ 30 rue Piat | De 11h à 2h du lundi au samedi, de 10h à 23h le dimanche

Note globale : 13

Situation : 15  | Cadre : 13 | Accueil : 14 | Ambiance : 13 | Café : 12

Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Point de vue » pour « cécité »

Belleville, quartier cosmopolite perché sur une colline*. En dégringolant la rue du même nom,
on découvre la maison sur les marches de laquelle Piaf a vu le jour. De petites rues pavées au charme provincial nous mènent ensuite au belvédère surplombant le Parc** : vue plongeante sur tout Paris et la Tour Eiffel ! On s’amuse à reconnaître les principaux monuments …

Sur cette jolie placette, il flotte comme une ambiance de village. Avec un café qui ne manque pas de hauteur et permet, de sa terrasse, de profiter du panorama tout autant que de la douceur automnale. Petites et grandes tables sont d’ailleurs vite prises d’assaut.
L’intérieur est un peu suranné mais plaisant. Idée récup’ : de vieux cageots fixés au mur en guise de bibliothèque au–dessus du canapé d’un autre âge.

Les clients sont en famille ou entre amis pour boire un simple café ou bruncher***.
Le jeune serveur sait quand on a besoin de lui, ni trop zélé, ni porté disparu ; il n’hésite pas à réveiller tout ce petit monde avec une bonne tourne de reggae et proposer des jeux de société ou kaplas aux plus jeunes.

Notre nectar du jour est un café Brosio bio mais il manque malheureusement de caractère ;
un petit verre d’eau l’accompagne. Mais quelle est donc cette saveur discrète en arrière-goût ? Bon sang, mais c’est bien sûr : du concombre ! 

Pour conclure : Belle vie à Belleville …

http://moncoeurbelleville.com/en/

* Deuxième colline la plus haute de la capitale après Montmartre, avec 128 mètres de hauteur.

** D’une surface de 45 000 m², le Parc de Belleville a été crée en 1988 : outre sa vue panoramique imprenable sur la capitale, il propose un village de bois avec escaliers, tourelles
et toboggans pour les petits d’hommes, des cascades et jets d’eau, mais aussi – en souvenir
du passé viticole de la butte – 140 pieds de vignes dont le raisin est récolté chaque année.

*** Brunch dominical : 19 € l’assiette + 5 € pour les deux boissons (pas donné !!)




Le Chantefable

93 avenue Gambetta, 75020  | Station vélib’ Mairie du XXème | Dimanche de 8:30 à 1:00

Note globale : 14

Situation : 12  | Cadre : 14 | Accueil : 17 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 2,10 €

 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Prélude pour violon » pour « Ebriété »

Amoureux de l’Art Déco, cette brasserie est pour vous ! A deux pas du théâtre de l’Est parisien, elle vous plonge dans le Paris des années 30. Mieux encore : on y sert encore tard le soir. L’ardoise est franchouillarde et met en appétit : idéal pour un souper après une pièce (par contre, il en faudra plus d’une pour régler !)

Autrefois taverne, les poètes du quartier s’y réunissaient pour chanter des fables. Des reproductions de Toulouse-Lautrec l’agrémentent désormais lui donnant un charme particulier. Des banquettes de moleskine, on en profite d’autant plus qu’elles sont démultipliées par de grands miroirs. Toute une époque !

Un petit d’homme, haut comme deux pommes, déboule en courant et grimpe sur une chaise en criant joyeusement « Café ! » (le premier mot qu’il a prononcé, qui sait ?!!). Sa mère accourt en expliquant : « C’est la place où on est d’habitude ! ».
Ils retournent sur la terrasse rejoindre le reste de la famille. Un peu en retrait de l’avenue, juste en face du square et sous un beau ciel azur : pour la vitamine D, c’est quand même mieux qu’une cuillérée d’huile de foie de morue, non ?

Un vieillard entre.
– Ca fait belle lurette qu’on vous a pas vu, Lucien ! Un café ? interroge la serveuse.
– Oui, Madame Sophie, avec deux sucres et un verre d’eau !
Il nous aperçoit alors et salue avec trois doigts sur le chapeau :
– M’sieur, Dame !

La demoiselle court d’une table à l’autre, toujours souriante. Gilet noir multi poches et long tablier blanc, elle est raccord avec le cadre. Un bistrot resté dans son jus, bruyant mais chaleureux, avec une ambiance familiale et une clientèle d’habitués : une bonne maison, en vérité !

Pour conclure : une serveuse à fables.

http://www.chantefable.fr/




Aux Folies

8 rue Belleville, 75020 | Station vélib’ 8 bd de la Villette | Dimanche de 7h00 à 2h00

Note globale : 12

Situation : 10  | Cadre : 11 | Accueil : 14 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 11

Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Aime la chine » pour « brocanteur »

 

Les Folies Belleville, c’était le bal d’une guinguette au milieu du XIXème siècle. Transformées en cabaret, elles accueillirent ensuite Maurice Chevalier et Édith Piaf, puis Line Renaud et Yves Montand qui y débutèrent. Puis ce fut un cinéma de quartier, qui permit à de jeunes Bellevillois – à commencer par le petit Eddy Mitchell – de découvrir leurs premières toiles …

La salle de projection est finalement devenue un supermarché, et le bar un vrai bistrot de quartier tenu par une famille kabyle qui lui a donné une nouvelle vie : il ne paye pas de mine mais garde un charme indescriptible.

On y boit pour pas cher, qui un kawa, une mousse ou un thé à la menthe – comme là-bas !

Le tout Belleville s’y retrouve toujours, dans une ambiance bon enfant. On ne se prend pas la tête, on échange facilement avec les voisins : des jeunes venus en bandes, de vieux prolétaires, des couples de bobos, des grappes d’asiatiques (surtout ce matin de fête du nouvel an chinois, en attendant le défilé qui doit démarrer à sa porte). On se mélange, on se détend ; c’est un vrai véritable carrefour de rencontres. Le passage est incessant et les discussions vont bon train dans un joyeux brouhaha …

Dehors, la terrasse déborde sur la petite rue piétonne dont les murs sont graffés par les artistes des ateliers. Dedans, une déco inchangée depuis des lustres : des tables dépareillées, des sièges pas vraiment confortables, d’anciennes cartes, un vieux zingue, un flipper des années 80. Le patron est sûrement un bricoleur à l’esprit pratique : c’est une petite cuillère qui fait fonction de clé là où l’on a besoin d’être tranquille ! Et puis partout des néons de toutes les couleurs qui ajoutent encore au côté rétro et qu’on devine briller jusque tard dans la nuit …

Pour conclure : convivial comme pas deux, faut-l’y voir !

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