Jozi Café

Le 25 février 2024

Jozi Café, 3 rue Valette, 75 005 Paris
De 8h à 16h30 (9h à 17h30 le WE) 
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 16
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
« Cimetière des éléphants » (Panthéon)

Jozi … Le surnom de la patronne ? … Eh bien non, c’est celui de Johannesburg*, la plus américaine des métropoles du continent noir, d’où viennent les membres de l’équipe. Aussi sympathiques que chaleureux, ces aficionados du café ont ouvert un coffee-shop sur les flancs de la Montagne Saint Geneviève. Niché dans une petite rue calme, quelques tables alignées sur le trottoir permettent de profiter du Panthéon tout proche – et même de Notre Dame au loin …

La file d’attente est looongue, mais c’est plutôt bon signe. Effectivement, 10mn plus tard de bonnes effluves nous happent à l’entrée. Les places sont limitées (22 !), le cadre sobre mais égayé de plantes, tableaux clairs et livres coincés entre deux poutres (notamment de nombreux spécimens des Guides du Routard !) 
Les petits d’hommes disposent d’une ribambelle de figurines d’animaux de la savane et sans doute de quoi dessiner, si l’on en croit les quelques chefs d’œuvres affichés – dont la devanture de Jozi soigneusement reproduite brique par brique ! 

L’ambiance est animée et polyglotte : si les étudiants ont déserté l’échoppe pour le week-end, de nombreux touristes venus sillonner le célébrissime Quartier latin les ont vite remplacés. Beaucoup optent pour le Brunch** ; nous en restons à nos traditionnels Latte et Espresso. 
Produit au Brésil par un collectif de femmes, ce café de spécialité est ensuite torréfié à Paris*** puis servi ici dans une jolie tasse bleu-Prusse siglée « Jozi ». Mais on peut aussi l’emporter (avec viennoiserie offerte avant midi !) ou l’acheter en grains …

Pour conclure : aussi joli que cosy, le Jozi !

https://www.facebook.com/jozicafeparis/

* Surnommée « Jo’burg » ou, à l’africaine, « Jozi » avec « Jo » et le suffixe « zi ».  
** Boisson chaude et jus de fruits pressés, pancakes surmontés de fruits frais accompagnés d’un petit granola qu’on arrose de sirop d’érable à sa guise, tartine de saumon et/ou avocat – voire, en option, œuf-mouillettes et/ou cakes au citron, à la banane ou la carotte. Le tout joliment présenté (22€).
*** Beans on Fire, torréfacteur collaboratif, atelier 7 rue du Général Blaise (IXè)




Le Cosmo Exemplaire

Le 3 septembre  2023

Brasserie Cosmo, 1 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours de 7h à minuit (8h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Culture intensive » (Erudition)

C’est la rentrée … déjà ! Direction : rue des Ecoles, bien sûûûr ! – ou plutôt des Universités : elle relie la Sorbonne au Campus* de Jussieu. Face à ce dernier, la terrasse d’une brasserie fait l’angle de la rue du Cardinal Lemoine. Le repère des étudiants ? Pas vraiment : c’est plus cossu et surtout plus onéreux que les bars alentours … mais plus calme et confortable. Donc plutôt leurs ascendants ainsi que les clients des hôtels voisins et visiteurs de l’IMA** ou du Jardin des Plantes. Cadre feutré, jazz léger en fond sonore, assises de velours … comme l’ambiance ! 

Au comptoir, un couple d’octogénaires attaque gaillardement son petit déjeuner, tandis que son voisin plonge dans l’un des quotidiens. Attention, je n’ai pas dit « au zinc » : tous sont confortablement assis sur de moelleuses chaises hautes recouvertes de velours (on y revient !)
Entre un couple : Madame salue élégamment et pose son chapeau-cloche tandis que Monsieur commande une infusion pêche-églantier et un chocolat bien tassé. 
Face à la rue, quasi dessus (les baies vitrées sont grandes ouvertes), un homme noircit fébrilement des feuillets au stylo plume : un prof de la Fac voisine préparant son nouveau cours … ou le futur Goncourt ?

Le soir, l’atmosphère s’anime et se fait plus légère : la journée de travail est finie, les visites terminées, l’heure est à la détente. Et quand le spectacle du cabaret voisin*** s’achève, il déverse ses spectateurs et danseurs de l’autre côté de la rue … ici !

Pour conclure : assez Cosmo-polite.
 

https://www.brasserie-cosmo.fr

* Ensemble universitaire regroupant unités d’enseignement et résidences étudiantes.
** Institut du Monde Arabe : centre culturel français consacré au monde arabe, créé en 1987.
*** Plus ancien cabaret de Paris, le Paradis Latin est niché au cœur du quartier Latin. Érigé à 500 mètres de Notre-Dame de Paris par Napoléon, il fut d’abord un théâtre où bourgeois, intellectuels, commerçants, ouvriers et étudiants se croisaient – notamment Balzac, Dumas et Mérimée. C’est en 1889, avec sa reconstruction par Eiffel, qu’il devient un incontournable lieu d’émerveillement et de distractions nocturnes.




Le Cosmo

Le 3 septembre  2023

Brasserie Cosmo, 1 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours de 7h à minuit (8h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Culture intensive » (Erudition)

C’est la rentrée … déjà ! Direction : rue des Ecoles, bien sûûûr ! – ou plutôt des Universités : elle relie la Sorbonne au Campus* de Jussieu. Face à ce dernier, la terrasse d’une brasserie fait l’angle de la rue du Cardinal Lemoine. Le repère des étudiants ? Pas vraiment : c’est plus cossu et surtout plus onéreux que les bars alentours … mais plus calme et confortable. Donc plutôt leurs ascendants ainsi que les clients des hôtels voisins et visiteurs de l’IMA** ou du Jardin des Plantes. Cadre feutré, jazz léger en fond sonore, assises de velours … comme l’ambiance ! 

Au comptoir, un couple d’octogénaires attaque gaillardement son petit déjeuner, tandis que son voisin plonge dans l’un des quotidiens. Attention, je n’ai pas dit « au zinc » : tous sont confortablement assis sur de moelleuses chaises hautes recouvertes de velours (on y revient !)
Entre un couple : Madame salue élégamment et pose son chapeau-cloche tandis que Monsieur commande une infusion pêche-églantier et un chocolat bien tassé. 
Face à la rue, quasi dessus (les baies vitrées sont grandes ouvertes), un homme noircit fébrilement des feuillets au stylo plume : un prof de la Fac voisine préparant son nouveau cours … ou le futur Goncourt ?

Le soir, l’atmosphère s’anime et se fait plus légère : la journée de travail est finie, les visites terminées, l’heure est à la détente. Et quand le spectacle du cabaret voisin*** s’achève, il déverse ses spectateurs et danseurs de l’autre côté de la rue … ici !

Pour conclure : assez Cosmo-polite.
 

https://www.brasserie-cosmo.fr

* Ensemble universitaire regroupant unités d’enseignement et résidences étudiantes.
** Institut du Monde Arabe : centre culturel français consacré au monde arabe, créé en 1987.
*** Plus ancien cabaret de Paris, le Paradis Latin est niché au cœur du quartier Latin. Érigé à 500 mètres de Notre-Dame de Paris par Napoléon, il fut d’abord un théâtre où bourgeois, intellectuels, commerçants, ouvriers et étudiants se croisaient – notamment Balzac, Dumas et Mérimée. C’est en 1889, avec sa reconstruction par Eiffel, qu’il devient un incontournable lieu d’émerveillement et de distractions nocturnes.




Odette

Le 21 mai 2023

Odette, 77 rue Galande, 75 005 Paris
Tous les jours, de 10h à 19h
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 11
Prix d’un café : 3,30 €

Aux mots croisés du jour : « Lieux de naissance » (choux)

Odette était mon adorable grand-mère, née Wintergerst en 1897, si attentionnée qu’elle donnait l’impression, à chacun de ses (nombreux) petits-enfants, qu’il était unique. Et puis gourmande : elle n’adorait rien tant que les Paris-Brest !

Odette était aussi le prénom de celle de Frédéric. Née en 1920 (une jeunette, cette Odette !), elle excellait dans la confection des choux à la crème. D’abord spécialiste du web, son petit-fils décide ensuite de partir à la recherche des arômes perdus de ses madeleines à lui : il s’entoure de chefs pâtissiers et ouvre cette échoppe en 2007.

On est au cœur de Paris, à quelques mètres de la Huchette où les touristes affluent par hordes. Tout est pourtant incroyablement paisible dans cette petite ruelle pavée. 
Une vieille église*, un joli jardin public**, de beaux immeubles XVIIè éclairés par quelques lampadaires. On se croirait au fin fond de la province …

Devant une devanture pittoresque, le comptoir à choux est une invitation à s’installer.
Au soleil, sur les tables rétro, ou à l’intérieur – dans tous les cas, vue unique sur Notre-Dame ! Les plus alertes escaladent le vieil (et étroit) escalier en colimaçon jusqu’aux étages. Autour de petites tables rondes, un peu dans la pénombre, l’ambiance est feutrée ; il flotte comme un parfum des Années folles***.

Après la boisson (un chocolat chaud bien épais plutôt que le café un peu âcre, voire – soyons fous ! – une coupette de champagne pour une grande occasion !), le choix du chou : l’un des incontournables ou la spécialité du mois (Cappuccino pour la fête des pères, histoire de devenir le chouchou !) Vient alors la dégustation de ces bijoux – à genoux : trop chou ! Puis l’achat d’une réglette de 6, aux parfums variés … avant d’aller confesser son péché de gourmandise juste en face !  

Pour conclure : Odette, elle est chou-ette !

                         https://www.facebook.com/leschouxodetteparis/

* Saint-Julien-Le-Pauvre est l’une des plus anciennes églises de Paris, construite en 1165, en même temps que Notre-Dame.
** Le Square René-Viviani fait sans doute partie des plus insolites de Paris. Situé près des quais de Seine, c’est un jardin verdoyant parsemé de vestiges historiques et donnant vue sur Notre-Dame. On y retrouve même le plus vieil arbre de Paris, un robinier planté en 1601 !
*** Période d’intense activité sociale, culturelle et artistique, commençant en 1920 et se terminant aux États-Unis en 1929 avec le début de la Grande Dépression, qui atteint la France en 1931.




Tram

Le 5 février 2023
Tram, 47 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, 75 005 Paris
Du mardi au samedi, de 9h à 19h30
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 12
Accueil : 14 
Ambiance : 15
Café : 16 
Prix d’un café : 2,80 €

Aux mots croisés du jour : « Toujours à la page » (Livre)

« Tram » : le moyen de transport pour s’y rendre ?
Que nenni ! Le cœur du vieux Paris ne s’y prête pas,
ni encore moins cette pittoresque ruelle de la montagne Sainte-Geneviève.
Alors, un nom en lien avec celui de sa créatrice ?
Sans doute, puisqu’elle s’appelle Marion Trama.
Il évoque aussi la trame d’un roman* ou celle d’une imprimerie**.
En août 2020*** justement, notre entrepreneuse a fermé son bistrot de la rue du Cherche-Midi pour ouvrir ce café-librairie … ou librairie-café. 

Au pied d’un bel immeuble XVIIIè****, une devanture bleu nuit avec deux entrées :

  • Celle du coffee-shop, où les amateurs apprécient l’excellent café d’un grand torréfacteur italien*****, préparé avec une Marzocco, rolls des machines et italienne elle aussi ! Pour l’accompagner, le père de notre gérante – ancien étoilé Michelin, excusez du peu ! – propose une carte courte mais alléchante, avec son célèbre croque-monsieur rehaussé de sel à la truffe et son tout aussi renommé fondant à la châtaigne. Dommage que le cadre soit aussi austère, ça manque de chaleur !
  • Celle de la librairie, où les férus de nouveautés littéraires dénichent des ouvrages aussi soigneusement sélectionnés que les produits frais. Ici, point de livres à succès, uniquement les coups de cœur des propriétaires : comme quoi on peut être à la fois au four et aux bouquins !
  • Au fond, une troisième salle relie les deux précédentes. Son mur de livres et sa grande table d’hôtes invitent à réunir le sens et les sens. Parfait pour épicer le goût des mots ou dévorer un bon roman. Vous reprendrez bien un petit livre ? 

Pour conclure : un café de caractères.

                                 https://www.facebook.com/tramlibrairiecafe/

* Dans un récit, la trame désigne l’ensemble des événements qui vont survenir et structurer l’histoire.
** En imprimerie, la trame correspond à un maillage de points permettant la reproduction. 
*** Pile entre les deux premiers confinements !
**** C’est là que fut tournée la première scène du Corniaud (film avec Bourvil et de Funès, 1965).
***** Gianni Frasi, « chasseur de haricots » comme il aimait se définir et héritier d’une célèbre famille, torréfacteurs à Vérone depuis 1836.




Café d’Avant

Le 27 novembre 2022
Café d’Avant, 35 rue Claude Bernard, 75 005 Paris
De 8h à 23h30 sauf le WE
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Tendre avant d’être mûr » (âge)

Café d’Avant, café d’antan : on est là dans un authentique bistrot à l’ancienne, avec son carrelage à motifs et son mobilier en bois, ses bibelots et sa tapisserie d’un autre âge. Autour du comptoir massif, ses piliers, solides comme des fûts de chêne, n’ont pas fini de fêter l’arrivée du Beaujolais nouveau. 

– Quand le vin est tiré, il faut le boire, explique l’un d’eux d’un ton docte. 
Plus que jamais, ils sont au verre – en tout vin, tout honneur, bien sûr ! 
Et on peut dire que dans ce domaine, ils commencent à avoir de la bouteille. 
– Mais c’est pas un pichet capital, relativise un autre. 
– Mmm ! … Il a un goût de banane, cette année, s’émerveille un troisième.
– Méfie-toi ; si tu forces trop et qu’tu r’prends ta bagnole, c’est un goût d’prune* qu’il va avoir, persiffle le premier … 
Sur les tables voisines, imperturbables, les habitués plongent dans leur journal, entre deux gorgées de leur petit noir.

Dans la seconde salle, les tables sont déjà dressées pour le déjeuner. C’est ici qu’on se retrouve à midi, entre collègues ou amis, autour du plat du jour inscrit sur l’ardoise. La cuisine est simple, sans prise de tête, à l’image de la Maison.
De temps à autre, on y expose peintures ou photos. Et une fois par an, le patron y organise l’anniversaire de son bistrot :
il invite tous ses clients fidèles à un grand buffet … de quoi vous donner envie de devenir un habitué !

Mais il est temps de les quitter. Dehors, de nouveaux clients ont envahi la terrasse, particulièrement agréable il est vrai : face à la rue piétonne, on y est au calme, et ses guirlandes lumineuses et plaids épais contribuent à réchauffer le cœur et le corps.

Café d’Avent** : c’est aujourd’hui le premier des 4 dimanches d’avant Noël. 
Le compte à rebours a commencé …

Pour conclure : beaucoup d’Avant-ages.

http://www.lecafedavant.com

* Cf. L’expression familière « prendre une prune » = écoper d’une amende, avoir une contravention.
** En ancien français « advent », du latin « adventus » (« arrivée », « action d’avenir ») : avènement de Jésus-Christ et, par extension, temps liturgique des quatre semaines précédant la fête de Noël – L’année liturgique reprenant les principaux événements de la vie du Christ et commençant justement par l’Avent.




Litteratum

Le 13 novembre 2022
Café Litteratum, 22 rue des Écoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 9h à minuit
Note globale : 17
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 19
Café : 16 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
« Deux notes pour une mélodie nostalgique » (Fado)

« Litteratum », rue des écoles : voilà qui est raccord puisque cet adjectif latin (comme le quartier !) désigne un érudit, particulièrement féru de littérature. De l’extérieur, c’est un écrin de verdure : deux petites tables de jardin, des plantes comme s’il en pleuvait, et, derrière la vitrine, des bouteilles et produits d’épicerie fine. Intrigués, on pousse la porte : un vaisselier, deux capelines, trois orchidées, quatre autres tables, des bocaux, des livres, des fleurs : seul manque le raton laveur* ! Tout cela en un seul et même lieu, à la fois boutique, café et galerie d’art. Dans un décor immaculé sur lequel tranchent plantes vertes et tableaux joyeusement colorés. 

Personne ? Ah si ! Une voix nous parvient du haut d’un escabeau tout au fond :
– Je finis d’arroser et je suis à vous !
C’est Gloria, la propriétaire. Un petit bout de femme élégamment chapeautée et toute de blanc vêtue (Tiens, tiens !).
Elle nous accueille avec chaleur et nous parle de ses passions qui envahissent son (minuscule) local :
les plantes, la littérature, la peinture.
– Le Portugal aussi, non ?
– Comment savez-vous ? 
– A cause des bouteilles de Porto, de Vino Verde, et puis l’affiche du Douro … 
– C’est ma région ! 
Et nous voilà partis sur ses attraits, tandis que notre hôtesse actionne les manettes de sa Simonelli** (blanche, il va sans dire !) pour nous préparer un (excellent) café …

Un voisin entre et s’installe ; « Philippe », nous précise-t-elle. Puis une compatriote, Sophie, venue corriger ses copies tout en dégustant un pastel de nata***. Carlos, son mari, arrive avec le chariot de courses. Tout ce petit monde discute de tout : poésie, fado****, jardinage : le lieu est propice aux échanges. On est pris par son charme et la gentillesse de ses hôtes. Bien plus qu’un café, c’est une expérience humaine !

Pour conclure : « Litteratum », tout un poème !

                https://www.facebook.com/profile.php?id=100034332197970  

* Cf. « Inventaire », poème de Jacques Prévert (1957)
** L’une des machines professionnelles les plus fiables et robustes, qui garantit un expresso de qualité.
*** Sorte de petit flan pâtissier, dégusté parfois tiède, typique du Portugal – littéralement « pâtisserie à la crème ». 
**** Chants populaires portugais au thème mélancolique, accompagné d’instruments à cordes pincées.




Café Léa

 Le 4 juillet 2021
Café Léa, 5 rue Claude Bernard, 75005 Paris
Tous les jours de 9h à 2h (10h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
« Passage d’une berge à l’autre » (anniversaire)

 

Léa, est notre café du jour … et le prénom de l’aînée de nos amis : ceci explique cela !
Bien situé, en bas de la Mouffe*, il ne paye pas de mine mais c’est un vrai bistrot populaire,
à l’ambiance conviviale des petits cafés parisiens.

Son intérieur est gentiment désuet, mais chaleureux avec ses murs orange, jaune et mauve dont la peinture s’écaille.
Nous lui préférons les chaises alignées à l’angle des deux rues, le long des baies vitrées : vue imprenable sur les scooters garés juste devant, certes, mais bénéfice des doux rayons de l’astre suprême … entre deux averses !

La matinée est tranquille : des habitués lisent le journal qu’ils ont récupéré à l’entrée et trempent de généreuses tartines dans leur café au lait. Les accros de l’expresso – dont je fais partie ! 😉 – apprécient qu’il soit servi sur un joli petit plateau argenté avec ses spéculoos et sucres en sachets – sans compter le verre d’écolier rempli d’eau : un service royal vu le prix !

L’atmosphère s’anime à midi ; on s’y presse pour le plat du jour. Ce n’est pas de la haute gastronomie, mais un bon repaire où se détendre les papilles, avec un goût de revenez-y. Du coup, il est plus prudent de réserver son rond de serviette.

Avec l’après-midi arrive une nouvelle parenthèse de calme : les habitants du quartier s’y retrouvent pour discuter ou simplement bouquiner. Pendant l’année universitaire, l’ambiance est carrément studieuse. Entre les étudiants de la Fac voisine** qui révisent leurs cours et les professeurs qui corrigent leurs copies, ça phosphore sec …

Le soir, la tension neuronale retombe et l’animation revient. La salle devient même bruyante : c’est vite bondé ! 

Pour conclure : un bon quartier général.

https://www.petitfute.com/v17231-17300-paris-75005/c1169-s-amuser-sortir/c182-bar-cafe/21050-cafe-lea.html

* La rue Mouffetard est l’une des rues les plus anciennes et les plus pittoresques de la capitale. Longue et pavée,
elle dégringole en pente douce de la montagne Sainte-Geneviève, bordée de nombreux commerces et restaurants.
** Appelée aussi Sorbonne Nouvelle ou Paris 3, elle fait partie des treize nouvelles universités qui ont remplacé l’ancienne Université de Paris, dissoute après les événements de mai 1968. Son siège est à la Sorbonne, bâtiment historique qu’elle partage avec deux autres universités. Elle dispense principalement des enseignements en lettres, langues, arts du spectacle, communication et études européennes.




L’Annexe

Dimanche 6 septembre 2020 

L’Annexe, 22 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,40 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont quitté l’école depuis longtemps » (encriers)

 

C’est la rentrée : on se rue sur l’Annexe de la rue des Ecoles !
Un bistrot bien sûr, où les instit’ épuisés trouvent un peu de répit. Faire la classe masqué, ce n’est pas une sinécure,
or c’est le seul endroit où l’on peut l’enlever ; aucun inventeur n’a encore trouvé le moyen de boire avec !

Au Quartier latin, des tables s’étirent sur le trottoir à l’angle de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève :
n’hésitez pas à Rentrée. 
Passé le tonneau et son désormais traditionnel flacon de gel hydro alcoolique, on découvre une vaste salle
bordée de larges baies vitrées et murs de briques.
Vous venez en groupe ? La longue table industrielle à manivelle et engrenages sera parfaite.
Vous aimez les objets détournés ? Le billot de boucher récupéré pour le service vous amusera tout autant.
A moins que ce ne soient les plaques émaillées qu’un artiste a joliment assemblées. Il a joué sur tous les tableaux : métropolitain, avec celles de la ligne 10 voisine, publicitaire, sur le thème des apéritifs, et routier. Sachant qu’avec
ce dernier, les panneaux de signalisation peuvent judicieusement servir de piqûre de rappel à ceux qui reprendraient
le volant en ayant un peu forcé sur les précédents.

Au comptoir, il y a de l’ambiance ; quelques habitués s’offrent visiblement une bonne tranche de rigolade.
Avec leurs bottes, tabliers et bérets noirs, ils sont aussi pittoresques qu’inattendus ici, au coeur de la capitale.
Et le serveur, haut en couleur lui aussi, n’est pas en reste ; il faut dire qu’il est à bonne école.
Il n’en oublie pas moins notre nectar qu’il prépare avec soin. Son café est bien tassé, bien serré, et malgré
une attaque un peu brutale, s’avère avoir beaucoup de corps ensuite.
Aucune ombre au tableau, en somme … y compris au niveau de l’addition.

Cet Authre** Bistrot est l’annexe de la Petite Périgourdine, brasserie installée en face.
Tous deux ont été rachetés par un bougnat … d’où la présence d’aligot à la carte tout autant que de magret et foie gras
– sans oublier quelques bonnes bouteilles. Alors, si vous n’êtes pas végétariens, prof-itez en!

Pour conclure : une adresse maîtresse, que dire … une instit’ution !

https://www.facebook.com/pages/category/French-Restaurant/L-Annexe-de-La-Petite-Périgourdine-Paris-5-289457201252926/

* Suite aux mesures drastiques prises avec le rebond de la pandémie.           
 ** Autre plaque émaillée du décor, au nom d’une rivière auvergnate, qui coule dans le Cantal. 




Les pipos

Le 26 janvier 2020
Les Pipos, 2 rue de l’Ecole Polytechnique 75 005 Paris
Du lundi au samedi de 7h à 1h
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 12 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Son arrivée provoque un départ » (relève)

En haut de la Montagne Sainte Geneviève, des touristes passent devant une devanture qui paye si peu de mine
qu’ils n’osent y entrer. S’ils savaient …
Depuis la fin du 19e siècle, c’est ici que les habitants du quartier se retrouvent.
Le nom a changé presque autant que les propriétaires. L’actuel « Pipos » vient de « p’tits polytechniciens »,
surnom donné aux élèves de première année de l’École* jadis voisine. Combien sont venus s’y ragaillardir ?
Et parmi eux peut-être, notre oncle Paul dans les années quarante puis notre père par la suite, qui sait ?

A l’intérieur, rien n’a changé ou si peu : le sol de mosaïque date la 2ème guerre, le bar en bois sculpté est resté dans son jus (depuis 1946 !), les murs sont recouverts de vieilles réclames et le plafond d’affiches jaunies. C’est rustique mais authentique. Sans doute ce qui a donné envie à Woody Allen, venu tourner « Midnight in Paris », d’y installer sa base. On est au cœur d’un des plus vieux quartiers de Paris**, face à une minuscule place pleine de charme … et au calme : un luxe ici !
Ce n’est pas pour autant un musée, c’est un vrai lieu de vie. Tout le monde semble se connaître, on y échange dans la bonne humeur, on s’y désaltère (de bons vins !), on s’y rassasie de « petits » plats traditionnels – genre potée auvergnate, saucisse d’Auvergne ou truffade : du roboratif, on est dans la Montagne, que diantre !

Mais une ombre plane sur cette institution qui, malgré son titre de « meilleur bistrot parisien 2018 », pourrait bien disparaître : le propriétaire du local commercial recherche un nouvel acquéreur du bail – une franchise de magasin notamment qui lui fournirait un loyer nettement plus élevé. La menace est telle que les clients ont lancé une pétition
en novembre dernier, pour demander à l’Unesco et à la Ville que les Pipos soient classés : pipophiles, à vos plumes !

Pour conclure : ce bistrot, c’est pas du pipeau !

https://www.facebook.com/lespiposbaravins/

* Fondée en 1794 et militarisée en 1804 par Napoléon, l’École polytechnique, – surnommée l’« X » (du symbole dans l’algèbre des polynômes)  -, est la plus prestigieuse de nos écoles d’ingénieurs.
** Le quartier latin.