Le Pont Traversé

Le 2 octobre 2022
Le Pont Traversé, 62 rue Vaugirard, 75 006 Paris
De 8h30 à 18h30, 9h à 19h le WE
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour : « Monte et descend en un clin d’œil » (paupière)

Incroyable, c’est LA découverte du jour :
une ancienne devanture, à la porte entourée de têtes de boeufs sculptées et de plaques émaillées. 
– Normal, sourit un vieux monsieur amusé, à l’origine, c’était une boucherie ! 
– Pourtant, c’est l’enseigne d’une librairie ? 
– Exact ! Un écrivain surréaliste l’avait reprise en 49. Il s’était spécialisé dans les livres rares, un paradis pour les bibliophiles ! Le Pont Traversé, c’est d’ailleurs un nom qu’il avait trouvé dans un ouvrage de Paulhan
Après, sa veuve a pris la suite jusqu’à sa retraite. 

– Et maintenant c’est un coffee-shop, si j’en crois l’ardoise posée devant ?
– Exact ! Deux ans et un Covid plus tard, il a pris le relais. Mais comme la devanture est classée monument historique, la nouvelle proprio a dû garder la façade et le nom. Remarquez, ça devait lui plaire, parce qu’à l’intérieur, elle a aussi conservé carrelages et fresques d’époque. Un comptoir, quelques tables et chaises vintage et voilà le décor planté !
Pas vraiment confortable ni pratique, mais original et décalé – comme les produits d’épicerie* à la place des livres sur les rayons. La cuisine est moderne par contre, la nourriture aussi ; « healthy » et sans gluten, comme ses restos** !

Après la carafe d’eau et ses verres à l’arrivée, voici les cafés servis sur un plateau :
sachets de sucre brun, belle mousse du Latte … et gobelet digne d’un camp scout.
–  J’ai l’impression de boire dans un pot de chambre, maugrée mon voisin ;
en plus, ce rebord creux, ça vous cisaille quand on boit. C’est pas de pot … si j’puis dire ! 

Pour autant, la formule plait : les places sont prises d’assaut dès l’ouverture, y compris à l’étage*** où l’on se faufile par un petit escalier hélicoïdal plein de charme.
La plupart sont rivés sur leur téléphone ou leur ordinateur ; pour un peu, on se croirait dans un espace de co-working ! 
Il reste quelques places sur le trottoir à l’angle des deux rues, et puis on peut aussi emporter : après tout, le Luco**** est à deux pas …

Pour conclure : un décor qui fait un effet bœuf.

https://www.leponttraverse.com

* Confitures et pâte à tartiner maison, mais aussi chocolat, thé, café et huile d’olive, que des produits de qualité !
** 
Masseur-Kiné intolérante au gluten et au lactose depuis toujours, Frédérique Jules a fondé Noglu à son retour de Californie. D’abord à Paris (VIIè et XIè) puis à New York, où elle propose une cuisine savoureuse adaptée aux intolérances et allergies. 
*** Salle tranquille et pleine de charme avec ses vieilles poutres verticales qui la séparent du palier et sa vue surplombant la rue. A noter qu’on peut la privatiser pour un dîner.
**** Surnom donné par ses habitués au Jardin du Luxembourg (23 hectares de verdure au cœur de Paris !)




Le Québec

Le 4 septembre 2022
Le Québec, 45 rue Bonaparte, 75 006 Paris 
De 8h à 2h, sauf le dimanche
Situation : 15
Cadre : 7
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 11 
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour : « Il nous enfume » (tabac)

Une douzaine de tables s’alignent au soleil sur le trottoir et la véranda.
De là, on aperçoit l’église éponyme*, « l’Embâcle** » et « Les deux Magots »***.  

Ici, c’est plutôt les deux mégots : notre bistrot fait aussi tabac (notons qu’il ne vend pas seulement de vulgaires cibiches****, mais également des cigares : on est dans le VIè tout de même !) Face à l’unique banquette, une demi-douzaine de tables et un petit comptoir : le décor est planté, sans fioritures, limite quelconque.

Et pourtant, on y vient, et en nombre ! Il faut dire que c’est une institution : le dernier vrai bistrot du secteur.
Installés depuis 50 ans – un demi siècle ! -, ses propriétaires sont devenus la mémoire du quartier …

Ce matin, c’est Nathalie qui nous accueille d’un « Bonjour ! » joyeux. Une petite dame fluette, absolument délicieuse.
En apportant nos boissons chaudes, elle s’inquiète de savoir si les portions de sucre sont suffisantes – tout en fustigeant les Cafés Richard qui ont drastiquement réduit la taille de leurs nouveaux emballages (C’est vrai qu’ils sont devenus lilliputiens !!) … mais pas leur prix ! Elle prend des nouvelles de ses habitués dont elle connaît tous les prénoms, mais aussi des absents. Attentive à tous, elle est vraiment aux petits soins pour ses clients.

Voilà donc pourquoi on s’y précipite : ouvriers accoudés au zinc autour d’une Leffe Pression – bientôt remplacés par des chauffeurs de taxi portugais, vieux monsieur tiré à quatre épingles visiblement heureux avec son barreau de chaise*****, jeune geek pianotant fébrilement sur sa tablette, étudiantes refaisant le monde et touristes émerveillés par la vue de carte postale conjuguée à l’ambiance du Paname d’autrefois …

Pour conclure : un rade à la patronne radieuse.

https://www.petitfute.com/v17231-17301-paris-75006/c1169-s-amuser-sortir/c182-bar-cafe/1577948-le-quebec-bar-tabac.html

* Saint-Germain–des-Prés, la plus ancienne église de Paris.
** Sur la place du Québec, cette sculpture a été offerte en 1984 par ce même pays : des plaques en bronze soulevées et courbées donnent l’impression que le trottoir s’ouvre pour laisser jaillir l’eau d’une fontaine souterraine.
Charles Daudelin l’appelée « Embâcle », du nom de cet empilement massif de glace qui obstrue le Saint-Laurent en hiver jusqu’à la fonte des neiges. 
*** Brasserie emblématique où se sont succédés, depuis 1885, de célèbres artistes et écrivains. Si elle attire aussi à présent les gens du spectacle, de la mode et de la politique, elle reste encore l’un des hauts lieux de l’art et de la littérature : http://lescafesdottilie.fr/les-deux-magots-paris-copy/   
**** Terme populaire et désuet pour désigner la cigarette.
***** Expression familière désignant les longs cigares à cause de leur ressemblance avec les véritables barreaux de chaise. 




Judy

Le 29 mai 2022
Judy, 18 rue de Fleurus, 75 006 Paris
De 8h à 18h (9h à 19h le WE)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 15  
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Elève la pensée » (tige)

Judy, c’est la petite dernière* d’Arnauld et Dominique, après Georgette (en face !) et Loulou (tout près) : une cantine plus qu’un restaurant, mais toujours de qualité. Elle s’est installée à deux pas du très chic (et très prisé) jardin du Luxembourg, à l’angle de deux rues, dont celle de Fleurus – comme « fleurs » ! Autant dire qu’on s’attend à une ambiance printanière …

Effectivement : côté trottoir, un store rayé jaune et blanc, des plantes vertes qui dégringolent et des chaises en osier tournées vers le soleil. A l’intérieur, un espace lumineux et épuré, des cascades de plantes, des suspensions aériennes,
mais aussi, des banquettes en velours moelleuses. Le plus ? Les tables, suffisamment espacées pour qu’on s’entende parler, et la petite salle annexe qui ouvre sur un micro jardin. Nos (tous) petits d’hommes ne sont pas oubliés : on les assied sur des chaises hautes (rétro) et on les change sur une (confortable) table à langer devant un papier peint jungle, raccord avec le lieu. Pendant ce temps, Joan Baez** nous berce avec sa guitare, loin du brouhaha et du stress : Judy est un vrai havre de verdure ! 

J’ai opté pour un café de Colombie*** à l’acidité tempérée ; mon cher et tendre a préféré un Latte au lait de vache plutôt qu’au lait d’amande : bons choix, même si une petite douceur (biscuit ou chocolat) n’eut pas été de refus ! 

Mais on y vient aussi – pour ne pas dire surtout, tant la pression est appuyée ! – pour se sustenter. 
C’est un établissement « qualitarien ». Qualitaquoi ? C’est un concept ! Celui d’une nourriture saine et goûteuse, mais pas seulement : respectueuse de la planète. Autant dire, dans l’air du temps. Alors qu’est-ce qu’on mange ? Dans « qualitarien », il y a « rien ». Donc, pas de gluten, pas de lactose, pas de sucre raffiné. Mais il y a aussi « quali » (ouf !) : les produits sont bios, frais, de saison et locaux – donc, pas pour toutes les bourses … mais raccord avec le quartier (le plus cher de Paris !)

Pour conclure : un choix judy … cieux !

https://www.judy-paris.com

* Née en septembre 2016.
** Auteure-interprète née à New-York (1941), cette soprano est surnommée « la reine du folk ». Son œuvre est variée : ballades irlandaises, gospel et nombreuses reprises. Son titre le plus connu en France est « Here’s to you » (1971).
*** Du café torréfié à Paris par « Coutume » qui ne sélectionne que des producteurs éco responsables.




Les Insouciants

Le 20 février 2022
Les Insouciants, 116 bd Saint-Germain, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à 0h (2h du mercredi au samedi)
Note globale : 13
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 13 
Prix d’un café : 2,50 €
(Brunch le WE, 27 €)

 

Insouciants, ils ont repris cette brasserie*. Ceux qui ont connu l’âge d’or du Quartier latin pensent sans doute que c’était une affaire. Mais avec la pandémie, les commerces ont sacrément dévissé depuis 2 ans, ici plus qu’ailleurs, car touristes et étudiants ont déserté. Alors ils devaient l’être, insouciants, pour se lancer alors que les variants du Covid n’en finissaient pas de se succéder …

Heureusement, l’établissement est bien situé, traversant, avec une terrasse d’angle, lumineuse et animée.
Deux mois donc qu’ils sont installés ; la peinture est encore fraîche, la déco conforme aux tendances (on dit « trendy » !) : mobilier sobre, abat-jours de toutes formes pour la touche bohème et papier-peint verdoyant pour le côté nature.

Venons-en au brunch. A l’instar de la valse, il est à trois temps :

– On ouvre le bal avec deux boissons, fraîche et chaude. Plutôt que le traditionnel jus d’orange pressée, la citronnade maison au gingembre frais** nous inspire. Voilà une boisson qui devrait stimuler notre système digestif ! Pas de regrets : elle n’est ni trop amère, ni trop sucrée … et généreuse dans ses proportions (pas la peine d’entamer un régime détox, on a fait la semaine en une journée !)

– Pour le plat, on délaisse les pancakes au bacon et l’avocat brioché pour des oeufs brouillés au saumon. Accompagnés d’une salade mesclun et de galettes de pommes de terre, ils sont joliment présentés, et les produits soignés – mention spéciale aux dernières, particulièrement savoureuses.

– Enfin, et bien que repus, on ne résiste pas à la note sucrée : non pas les pancakes au sirop d’érable ou la pavlova*** aux fruits rouges mais un granola bowl et une brioche perdue (pas pour tout le monde !) au caramel au beurre salé … goûteux et raffinés à la fois !                       

Pour conclure : “L’insouciance ne s’improvise pas” (Raymond Radiguet)                      

https://www.thefork.fr/restaurant/les-insouciants

* La mal nommée « Boul’Mich » qui était donc sur le boulevard Saint-Germain et non boulevard Saint Michel !
** Citron, gingembre et piment sont reconnus pour leurs multiples bienfaits pour notre organisme. 
Une boisson healthy, à consommer plusieurs fois par semaine dans le cadre d’une cure détox :
Presser 3 citrons jaunes, verser leur jus dans de 40 cl d’eau tiède. Ajouter 2 cuillerées à soupe de miel, une pincée de Piment de Cayenne ainsi qu’un petit morceau de gingembre frais râpé. Mélanger rapidement.
NB. On peut remplacer le piment par du poivre et le miel par du sirop d’érable, voire ajouter quelques feuilles de menthe (laquelle possède des vertus digestives, grâce à sa concentration en fer et vitamine C).
*** Gâteau à base de meringue nappé de crème chantilly et recouvert de fruits frais, nommé en l’honneur de la ballerine russe Anna Pavlova. Sa spécificité est d’être croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur.




Cassette

Corona Café / 17

Dimanche 3 janvier 2021

Cassette, 73 rue de Rennes, 75 006 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h à l’ordinaire,
actuellement et pour la dix-septième semaine depuis la pandémie,
du mercredi au dimanche de 12h à 20h :
vente uniquement à emporter (boissons, huîtres et crêpes)
Prix du café-enlevé : 1,60 €

L’Assoiffé dégringole la rue de Rennes de Montparnasse jusqu’au Cassette* :              

Au secours ! Au secours ! A l’assassin ! Au meurtrier !
Juste Ciel ! Je suis déshydraté, on m’a asséché le gosier, on m’a lyophilisé !
Qui est ce Covid ? D’où vient-il ? Où se cache-t-il ?
Comment faire pour l’arrêter ? Où me faire vacciner ?
Depuis que je suis masqué, mon esprit est troublé ;
j’ignore où je suis, qui je suis et ce que je fais.
Qu’on me donne un café !
Euh ? Que dites-vous ? Je suis arrivé ?

C’est un mirage, une oasis : ma Cassette !
Elle vient d’avoir 100 ans ? On ne le dirait point !
Elle est si joliment fleurie et colorée avec ses plantes luxuriantes**, ses parasols bariolés et ses drôles d’animaux chapeautés. Au loin, les cloches des bien nommées Notre-Dame-des-Champs et Saint-Germain-des-Prés se font écho ;
pour un peu, on se croirait au bout du monde.
Mais je suis loin d’être seul ; sa champêtre terrasse est visiblement très prisée. A distance réglementaire, chacun attend paisiblement son tour, que dis-je : son Graal ! Il fait un froid de gueux, les chauds breuvages sont ardemment espérés. 
Le garçon s’active derrière sa rangée de tables transformées en comptoir …

Cassette : « coffret destiné à conserver des objets précieux ».
Jamais taverne n’aura si bien porté son nom, tant il est vrai que le Café est désormais devenu un trésor.
Et en ce jour glacial, une telle découverte a de quoi réchauffer le cœur !

https://www.cafecassette.com

* Librement inspiré de l’Avare de Molière (Monologue d’Harpagon, acte IV, scène 7)
** Artificielles et donc quelque peu kitsch … mais non dépourvues de charme 😉




Frappé par Bloom

Dimanche 5 juillet 2020

Frappé par Bloom, 2 rue Guénégaud, 75 006 Paris symbole-handicap
Du mardi au dimanche, de 11h à 19h (minuit du jeudi au samedi)
Prix de l’expresso : 2,50 €
Brunch le week-end de 11h30 à 16h (Buffet à 35 €)


Aux mots croisés du jour, l
a meilleure def’ de Philippe Bouvard :
« Cesse d’ouvrir son porte-monnaie quand on lui offre un portefeuille » (Ministre). 

 

Par ici la Monnaie ! Saviez-vous que celle de Paris est l’institution la plus ancienne de l’Hexagone et plus vieille entreprise du monde ? Eh oui ! C’est la seule à n’avoir jamais cessé sa production puisqu’aujourd’hui encore, ses usines continuent
de frapper les pièces de deux euros … d’où le nom de son nouveau Café : « Frappé » !

Face au Pont-Neuf où elle est installée depuis 1775, La Monnaie abrite en effet non seulement ses ateliers et son Musée* mais aussi le restaurant trois étoiles de Guy Savoy et ce nouvel espace**. Ouvert il y a 3 ans, il est destiné aux visiteurs
du Musée mais aussi aux connaisseurs. Des amoureux de la rive gauche ou des organisateurs d’événements qui profitent de cette adresse discrète, à l’abri des regards, pour leurs soirées d’entreprise, anniversaires, mariages ou séminaires.

Parmi eux, mon cher et tendre – digne père de notre fils ! 😉 -, qui m’invite à fêter mon passage de la quarantaine***
à la soixantaine. Avec une nouvelle surprise : les portraits de mes congénères**** affichés sur les murs de ce monument historique tout autour de la cour où nous sommes installés !

Mais il est temps de passer aux réjouissances : à l’ombre de l’olivier, notre brunch débute par des mini viennoiseries accompagnées d’un café du Brésil gourmand et doux, aux notes de noisettes et chocolat noir*****.
Charcuteries et poissons fumés, salades composées, pain cocotte et plats chauds****** prennent ensuite le relais.
Puis vient la farandole de desserts, avec du café filtre à volonté pour clôturer ces agapes.

Au final, un brunch en or qui mérite une médaille. Mieux vaut ne pas être aux pièces pour bien en profiter car on ne peut pas dire qu’on soit payé en monnaie de singe. Et même s’il vaut mieux ne pas avoir d’oursins dans son porte-monnaie,
on règle finalement la note argent content.

Pour conclure : un brunch qui n’est pas monnaie courante.

http://www.frappe.bloom-restaurant.fr

* On y découvre l’art de la gravure et nos monnaies successives ainsi qu’un espace d’expositions d’art contemporain.
** Espace de détente et de restauration ouvert par la famille Bloom, déjà propriétaire de deux autres restaurants à Paris. Leur règle : des plats 100% maison à partir de produits de saison provenant directement de petits producteurs régionaux. 
*** Les Schtroumpfs, personnages imaginés par Peyo en 1958, auxquels la Monnaie rend hommage cette année. 
**** Le confinement !
***** « Bob’o link », torréfié par « Terres de café », spécialiste parisien des cafés de spécialité.
****** Oeuf cassé dans un petit pain individuel, lasagnes végétariennes, risotto aux courgettes, poulet aux épinards.




Malongo

Le 12 mai 2019

Malongo, 50 rue Saint-André-des-Arts, 75 006 Paris
De 7h30 à 20h (8h30 le week-end)
Note globale : 13
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 7
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 2,70 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Perles de pluie » (buée)

 

Elle fait la jonction entre le populaire quartier Saint Michel et le plus classique Saint-Germain-des-Prés : c’est la rue Saint-André-des-Arts, toujours animée avec ses cinémas d’art et d’essai, magasins, restaurants et … cafés !

Le nôtre* se présente comme une boutique de l’extérieur : à l’entrée, café (sous toutes ses formes, ou presque !) et
nombreux accessoires. Plus loin, un espace de torréfaction et le comptoir de dégustation où de grandes ardoises listent
les nectars que le barista prépare puis dépose sur un plateau – à porter soi-même ensuite.
Ni bonjour, ni sourire : il n’est pas réveillé, Antony ? (Son prénom figure sur le ticket de caisse !) Ah si : le voilà qui récupère prestement le pourboire (laissé plus par réflexe que par envie) … mais sans un mot de remerciement ! Il sait pourtant être volubile avec les jeunes étrangères qui commandent quelques instants plus tard : quinquaphobe peut-être ? Dommage, l’idée était de passer un bon moment, il nous a cassé un peu l’ambiance, le gamin !

Tapi à l’arrière, le « salon de café » est heureusement plus chaleureux : poutres et pierres apparentes, grandes photos noir et blanc d’une péruvienne triant des grains et d’un vieux mexicain juché sur des sacs en toile de jute. De sympathiques lustres en liège tout en rondeurs aussi, une lonnnnnngue table haute en bois clair où de jeunes geeks pianotent sur leur ordinateur, de plus petites sur le côté et, au fond, un canapé et ses rondins pour pouvoir déposer ses tasses. Et puis une grande plante verte plantée dans un tonneau (sympa, l’idée déco !) et quelques notes de guitare à la Django Reinhardt :
de quoi savourer tranquillement notre expresso, élégant et fruité, et son carré de chocolat noir bio à 70% …

Pour conclure : qualité maximum, service minimum.

https://www.malongo.com/societe/nossecteursdactivite-lesboutiquesmalongo.php?page=41

* À deux pas d’ici, au 17 du quai des Grands-Augustins, Malongo a ouvert son nouveau centre de formation pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration mais aussi les passionnés voulant s’initier à la théorie et la pratique.

 

 




L’Heure gourmande du Passage Dauphine

Le 24 mars 2019
L’heure gourmande, 22 Passage Dauphine, 75006 Paris
De 11h30 à 19h (15h le lundi)
Note globale : 14
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 16
Café : 13
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Fleur que le jardinier peut avoir à l’œil » (iris)

Le plus difficile, c’est de trouver l’entrée ; sans connaître impossible ! Entre les rues Dauphine et Mazarine*,
la grille d’un passage que personne ne remarque, pas plus que la discrète enseigne en forme de théière.
On est à Saint-Germain-des-Prés, au cœur du Paris historique, avec pourtant l’impression d’être à mille lieues de la capitale : plus de voitures, de boutiques, de touristes. Juste un passage ancien au milieu duquel se niche une cour pavée, véritable oasis de calme et de fraîcheur. Et puis, parmi les appartements d’exception et bureaux hautement design,
ce salon de thé installé dans une ancienne ébénisterie …

Dehors, une poignée de tables prises d’assaut. Dedans, une bonbonnière un peu désuète avec son papier peint pour le moins daté (il faut aimer !), sa collection de théières (originales) et son chariot de desserts (visiblement faits maison) … également bondée. On finit par trouver une place sur la mezzanine, moins agréable car moins haute sous plafond
et pour le coup sans charme, mais tout aussi animée.
Etudiants de l’institut de langues d’en face, personnel des maisons d’édition voisines ou habitants du quartier,
tous se retrouvent devant une boisson chaude** et d’appétissantes douceurs à grignoter.

Tout le monde semble prendre son temps … surtout les serveurs ! Agréables mais leeeeeeeeents ! Or notre greeteuse*** tourangelle doit bientôt reprendre son train. Je descends accélérer le mouvement. Une délicieuse odeur de chocolat
a envahi l’escalier : il est servi à l’ancienne et fouetté devant vous dans sa chocolatière ; un peu amer et épais, mais doux
et réconfortant : « ça glisse dans la bouche, on dirait du velours », commente une connaisseuse qui l’accompagne d’une brioche à la confiture. Ici, la gourmandise n’est plus un vilain défaut : avis aux amateurs !

Pour conclure : un chocolat show.

https://www.facebook.com/pages/category/French-Restaurant/lheure-gourmande-228100473895438/

* Entre le n°30 de la rue Dauphine et le n°58 de la rue Mazarine.
** Belle carte de thés siglés.
*** Ambassadrice passionnée de sa ville, Evelyne nous a fait découvrir, avec nos amis canadiens cet été, les maisons insolites, passages secrets et cours privées de Tours … devant lesquels nous étions pourtant déjà passés à plusieurs reprises sans les remarquer ! (https://greeters.fr)

 




Marcello (Saint-Germain-des-Prés)

Le 17 mars 2019

Marcello, 8 Rue Mabillon, 75006 Paris
Tous les jours, de 8h à 23h, 23h30 le week-end
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Fait tourner la tête » (cou)

 

Deux ans déjà que notre bel italien s’est installé face au marché Saint-Germain* !
En toute discrétion, car seuls les initiés le remarquent. Ou les lynx : si on dirige ses yeux vers le bas, on aperçoit sa terrasse en contrebas. Une petite passerelle nous conduit d’abord dans l’ancienne bâtisse d’où l’on rejoint un escalier qui permet de descendre jusqu’à la jolie cour pavée : surprenant !
Loin du bitume et du brouhaha, c’est un vrai havre de paix. Bucolique avec son mur végétal (rafraîchissant en période
de canicule !) et italien avec sa petite fontaine si romantique, où certains ont même lancé des piécettes comme à celle
de Trévi**.
L’intérieur est aménagé en café turinois industrialisé (mur argenté, néons colorés, câbles apparents), cosy (canapés Chesterfield) et décontracté. Quoique … un chat s’y promène nonchalamment : félinophobes ou allergiques, tous aux abris !

Mais qui sont les Marcello ? « De fortes personnalités, exigeants et sérieux, mais capables de se détendre franchement » nous éclaire le dictionnaire des prénoms. Voilà qui correspond bien à nos serveurs du jour, tous chaleureux et pro.

Mon caffè matinal est un Malabar d’Inde, pesé et moulu à la minute pour exprimer toutes les saveurs de ses arômes et
très court, comme il se doit ; il est accompagné d’un biscuit aux amandes et d’un verre d’eau « frizzante » pour rafraîchir
le palais avant de le déguster. Mon cher et tendre a préféré un Caffe d’Orzo, aux graines d’orge torréfiées comme à Turin (une alternative au déca), et notre aîné (photographe émérite !), la Colazione***, pour attaquer la journée !

Pour conclure : un café qui nous botte …

http://www.marcello-paris.com

* Ancien marché couvert du quartier de l’odéon, il a réouvert en 2017 après cinq ans de travaux : quatre enseignes internationales (Apple, Nespresso, Uniqlo & Mark et Spencer Food) et deux boutiques consacrées à l’alimentation haut
de gamme (boucherie et restaurant), ouvertes le dimanche car situées en zone touristique internationale.
** A Rome où Fellini a tourné la scène mythique de son film, « La dolce vita », palme d’or au festival de Cannes en 1960 :
on y voyait un journaliste de presse people, prénommé justement Marcello, y rejoindre sa dulcinée …
*** Boisson chaude, jus de fruits au choix et croissant nocciola ou marbré italien (12€) – La Grande Colazione comprenant en plus un yaourt au granola et aux fruits rouges, des oeufs à la napolitaine ou pancakes au mascarpone ou tarte focaccia-avocat et de la mozzarella ou une assiette de fromages italiens (32€).

 

 

 

 




Les antiquaires

Le 16 décembre 2018

Les Antiquaires, 13 rue du Bac, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à minuit
Note globale : 13,5
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 10
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Souvent en chine* » (antiquaire)

 

D’une nature solitaire, il vient ici se rattacher au monde : il y prend son café-tartines matinal tout en dévorant le journal. C’est qu’il aime s’informer et lit d’ailleurs, avec pour chacun un rituel différent, tous les quotidiens – dont notre humoriste s’inspire sans doute pour ses one-man show …

C’est donc en voisin que Michel Boujenah vient ici ; mais les touristes du musée d’Orsay tout proche – voire du Louvre situé juste de l’autre côté du Pont Royal – semblent s’y trouver bien eux aussi.

C’est vrai qu’il a beaucoup de charme, ce bistrot ! Inspiré des boutiques d’antiquaires du quartier, il dégage quelque chose de so french, avec ses moulages au plafond, son carrelage en damiers, ses miroirs anciens, ses vieux radiateurs en fonte et ses ventilateurs. Il y a même un antique porte-parapluie : accessoire indispensable aujourd’hui … et délicieusement désuet!

Bien calés sur notre banquette capitonnée, on aimerait savourer notre nectar du jour mais il est aussi insipide que la tasse qui le contient, aucune saveur, juste un arrière goût d’eau ; pas de chocolat ni de biscuit non plus pour l’accompagner :
le minimum syndical … alors qu’il est loin d’être donné !

Pour conclure : un antique air.

https://www.facebook.com/pages/Les-Antiquaires/172103736291999

* Même s’il est entré dans le vocabulaire courant, l’origine du terme est très ancienne.
Les premiers chineurs étaient des colporteurs ou chiffonniers, qui allaient de village en village dénicher de vieux objets
à vendre ou échanger. Ils les transportaient sur leur dos, autrefois appelé échine, tâche évidemment très physique :
on disait donc qu’ils s’échinaient.
Aujourd’hui, le sens du mot a bien évolué et ne signifie plus que rechercher de vieux objets usagers, dans les brocantes ou vides greniers.