Glockenspiel Café

Le 10 décembre 2023

Glockenspiel Cafe, Marienplatz 28, Munich (Allemagne) 
De 9h à 23h (10h à 18h30 les dimanche et jours fériés), accessible
Note globale : 14
Situation : 17
Cadre : 13
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 13Prix du café : 3,20 €

Aux mots croisés du jour :
« Fêtée à Münich » (bière)

Il fascine touristes et munichois depuis plus de 100 ans : c’est le carillon du l’Hôtel de ville ou « Glockenspiel », littéralement « Jeu de cloches. Célèbre pour ses personnages grandeur nature, son horloge reconstitue deux fois par jour des scènes de l’histoire de Munich.

Vous souhaitez assister à son tournicotis musical sans risquer le torticolis ? Ou êtes Frig’horrifié ? Ou les deux ? Courez vous réfugier au « Glockenspiel » situé en face. On y accède par une rue adjacente. De l’extérieur, l’immeuble n’est pas vraiment attrayant, difficile d’imaginer qu’il abrite un café – ni encore moins une institution. L’ascenseur est on ne peut plus banal, mais au 5ème étage, tout s’éclaire (au sens propre comme au sens figuré !) : les baies vitrées plongent sur le beffroi et son horloge … et on y est au chaud : par – 12°, voilà qui est très apprécié !

Evidemment, on n’est pas seuls et l’attente peut être longue … surtout dans la véranda à l’heure où le Glockenspiel est activé. Il reste les autres salles ou la terrasse extérieure, aux airs de jardin d’hiver car couverte à cette période. Elles ne donnent certes pas sur la Marienplatz et son Marché de Noël, mais offrent confort, chaleur** et tranquillité.

Contrairement à la vue, notre breuvage préféré n’a rien d’exceptionnel. Le Kräftiger Glühwein mit Schuss***, si (hips !) Et les spécialités qui l’accompagnent (il faut bien éponger !) sont de qualität : Frühstück, plats ou desserts typiquement bavarois****.

Pour conclure : rien qui cloche.

* Hôtel de ville dont le beffroi est orné d’une horloge mécanique qui se met en action chaque jour à 11 h et midi. On peut aussi grimper à son sommet, pour profiter des clochers à bulbe de la cathédrale, des toits en tente du stade olympique, des forêts environnantes et même, par temps clair, des Alpes !
** Chauffage sous les bancs (particulièrement apprécié aujourd’hui !) et sièges en velours.
*** Vin chaud et son traditionnel shot de rhum car, en cette période de Noël, la plupart des recettes reposent sur le schnaps de canne à sucre éprouvé par le grog.
**** Petit-déjeuner traditionnel composé de jambon, salami, saucisse truffée, cornichons, œufs bio, fromages, fromage blanc, pains, beurre et confitures maison. Parmi les desserts, mention spéciale à l’Apfelstrudel !




Cafe Frischhut

Le 3 décembre 2023

Cafe Frischhut, Prälat-Zistl Strasse 8, Munich (Allemagne)
Tous les jours de 8h à 18h 
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 12
Prix du Haferl Kaffee : 3,90 €

Aux mots croisés du jour :
« Coule à flots à Münich » (Isar)

« Frischhut » signifie « chapeau frais ». Sûrement celui qui a recouvert la ville vendredi soir.
Il a tellement neigé que Münich s’est retrouvée coiffée d’un blanc bonnet … et est totalement bloquée : aucun tram, train, avion hier et ce matin ! Et il fait – 12° : raison de plus pour s’engouffrer dans un café …

Sur la place du marché aux victuailles*, une belle enseigne surplombe une façade de bois foncé, sa guirlande de pin et son gros nœud rouge. C’est celle de l’une des plus anciennes boutiques de la ville. Derrière la vitrine, des pâtissiers s’affairent. C’est qu’ils ont leur réputation à tenir, on vient de très loin goûter leurs spécialités bavaroises !

Passé le comptoir d’entrée, de grandes salles vous accueillent (et même une cour intérieure – l’été !) : chaises et leurs cœurs évidés au dos, grandes tables et leurs banquettes. Le mobilier est rustique, typique … et costaud ! L’ambiance, très munichoise, est appréciée des habitants du cru, touristes mais aussi choristes de notre CFA**. Un vrai coup d’chœur !

Pour accompagner notre Haferl Kaffee***, la serveuse nous recommande un assortiment de leurs spécialités à partager : Krapfen, Stritzerl, Schmalznudel**** et brioche aux prunes. (M)ünich en son genre ! … Elle repart sous un concert d’approbations ! 

Pour conclure : un café qui ne vous laisse pas de bois.

https://www.viktualienmarkt-entdecken.de/kopie-von-saure-ecke

* Situé au centre de la ville, le Viktualienmarkt est le plus vieux marché de la ville. De bonnes odeurs de saucisse et cannelle, vin chaud et amandes grillées s’échappent des stands et échoppes en bois généreusement garnis. L’occasion de goûter un Leberkäsesemmel (sandwich bavarois typique à la viande) avec un verre d’Hönigwein (vin chaud au miel) suivis d’un Lebkuchenherz (cœur en pain d’épice).
** Chorale Franco-Allemande de Paris venue donner un concert hier soir avec celle de Münich.
*** Grand café noir, bien fort.
**** Krapfen (beignets à la confiture d’abricots), Stritzerl et Schmalznudel (beignets frits saupoudrés de sucre et cannelle). Schmalznudel = nouilles de graisse (il en faut par ce temps !!)




Kaffeebar 19

Le 11 juin 2023

Kaffeebar 19, 26 bis rue de l’Ourcq, 75019 Paris
De 8h30 à 17h (9h30 à 18h le WE)
Note globale : 13
Situation : 11
Cadre : 13
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 15 
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Il ne fait plus bloc » (Est)

Cap à l’est pour une balade dans notre ancien quartier. Autrefois populaire, il s’est encore transformé – gentrifié* même, comme on dit ! Devenu branché, le Bassin de la Villette** est aussi couru (nombreux joggeurs d’ailleurs ce matin !) Pourtant, si l’on sort un peu des sentiers battus, il est (encore) possible de trouver de petits coins plus authentiques à l’abri de la folie du Canal.

Quelques tables de jardin en rang d’oignons le long d’une minuscule échoppe à la devanture gris-souris, retiennent notre attention. Celles d’un petit café « caché » : un coffee-shop germanophile … histoire de se retrouver encore plus à l’est !

L’espace est retreint : dans la pointe formée par l’angle des deux rues, on a juste le comptoir d’un côté, une tablette de l’autre. Au fond par contre, quelques marches montent à une mezzanine à la déco « retour de brocante ». Tables aux formes variées, ourson accroché à une étagère de livres et jardinières aux fenêtres, c’est minimaliste et épuré, à la berlinoise – ou plutôt dresdoise, ville d’origine du gérant.

Aaron a ouvert son Kaffeebar il y a 9 ans, il s’est entouré d’une équipe de compatriotes. On ne peut pas dire que ce soit un grand communiquant, mais pour peu qu’on s’intéresse, il peut être plus loquace. Et puis, il aime les produits de qualité : ses cafés (3 différents, tous de chez Coutume***) qu’il prépare dans une Marzocco****. Côté assiettes, tout est fait maison ; du délicieux Karottenkuchen à l’original Muffin à la farine de riz au chocolat et banane (plus léger que le classique), en passant par les soupes, tartes et même pains au parfum de sésame grillé …

Pour conclure : un délicieux est-aminet.

                                  https://www.facebook.com/p/Kaffee-bar-19

* Sa population a été remplacée par une couche sociale plus aisée.
** Depuis la Rotonde de Stalingrad, il est bordé de comptoirs pour croisières fluviales, cinémas (dans d’anciens portiques en fonte reliés entre eux par bateau électrique !), port de plaisance, centre nautique, auberge de jeunesse, cafés et restaurants. Au pont-levant de Crimée, il se rétrécit pour rejoindre le rond-point où convergent les Canaux de l’Ourcq et St-Denis.
*** Torréfacteur parisien de cafés d’exception depuis 2011.
**** Machine à café expresso haut de gamme – italienne, bien sûr ! 




Kaffeehaus

Le 5 mars 2023
Kaffeehaus, 11 rue Poncelet, 75 017 Paris
De 12h à 19h (13h le dimanche, 10h pour la boutique, fermé le lundi)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15 
Café : 14 
Prix d’un café : 2,60 €
Aux mots croisés du jour : « Eau de Cologne » (Wasser)

Cologne accueillait les délégués des Choeurs Franco-Allemands* ce week-end. Ambiance studieuse, tellement que – ça va vous paraître incroyable ! – je n’ai même pas eu le temps de tester un café ! C’est donc de ce côté du Rhin que j’ai cherché un Kaffeehaus et il est tenu par un natif** de … Cologne ! 

Non loin de la place des Ternes, les commerçants d’une rue animée vantent les produits de leurs étals :
« Elles sont bonnes mes oranges, elles sont bonnes ! ». 
De la terrasse de notre boulangerie-pâtisserie, on est aux premières loges pour profiter de cette ambiance de marché. Mais entrons plutôt dans la boutique : au fond, un escalier en colimaçon (raide !) permet d’accéder au salon de thé-restaurant. Parquet clair, tables en bois sculpté, horloges à coucous, tableaux de famille ; on se croirait dans un chalet en Forêt noire ! Une banquette et ses coussins, des livres en allemand, un long tapis : gemütlich*** ! On est un peu serrés, rien de tel pour engager la conversation avec les nostalgiques de la gastronomie d’outre-Rhin …

Avec ces derniers frimas, la tuile-maison servie avec l’expresso ne suffit pas. Qu’à cela ne tienne ! On va se faire une douce violence et l’accompagner, à l’allemande, de Stücke**** de différents gâteaux : Forêt noire (ah ! l’appel de la forêt !), Strudel à la pomme ou au pavot, Streusel aux figues, Käseshane ou Sachertorte. Que du bon ! Mention spéciale à la première, légère et peu sucrée, aux fruits légèrement acidulés et à la chantilly délicatement parfumée au kirsch.
D’aucuns regrettent que la part diminue au fil des années : « Si ça continue, il ne restera plus que la griotte ! »

Pour conclure : coucou à nos amis allemands !

                                               www.kaffeehaus-paris.fr

* La Fédération des CFA regroupe 18 chœurs français et allemands, dont Paris.
** Formé en Allemagne, Ralf Edeler est un pâtissier globe-trotteur : Londres, Bruxelles puis Paris où il travaille notamment avec Pierre Hermé. Elu meilleur pâtissier en 2008, il revient à ses origines 5 ans plus tard avec cette exquise « maison de café » dédiée à « la gastronomie allemande et de l’Est ». Son fils Jeremy l’y a rejoint l’an dernier …
*** Confortable.  
**** Petits morceaux. 




Engel Weincafé

Le 25 septembre 2022
Engel Weincafé, Ostertorsteinweg 31-33, Brême (Allemagne)
Du mardi au samedi, de 10h à minuit (17h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 2,10 €

Aux mots croisés du jour : « Cahier de notes » (partitions)

Les musiciens de Brême*, c’est nous ! Pour un week-end – pardon : « Wochenende » -, tous les présidents et chefs de chœur des chorales franco-allemandes** se rejoignent cette année dans la cité hanséatique***.

Notre point de ralliement est l’Institut français, dans le Viertel, quartier branché de l’est de la ville.Tout le monde n’est pas encore arrivé. Sur la place voisine, un ange passe ; on l’attrape au vol : quel meilleur endroit qu’un « Café à vin » pour patienter ?

D’autant que la terrasse est agréable : à l’ombre des arbres ou des parasols, on s’émerveille des maisons colorées et des ruelles pavées … moins des trams tout proches. Heureusement, à l’intérieur, la vieille bâtisse ne manque pas de charme ; bois foncé et sol en damier nous rappellent que c’était autrefois une pharmacie. Un parfum de nostalgie flotte ; l’atmosphère est tranquille : une vraie petite oasis … 

L’amatrice de café que je suis est aux anges : l’expresso est servi dans une tasse siglée « Freibeuter Kaffee aus übersee**** », avec un dé de gâteau maison et un petit verre d’eau croquignolet … il ne manque plus que le napperon !
Le fin connaisseur de thé doit avoir une patience d’ange : ici, pas de sachets mais des feuilles de thé en vrac !
L’amateur de vin exigeant quant à lui bénéficie d’un vaste choix, qu’il peut compléter d’un plat du cru, bien roboratif. 
Et le curieux ne résiste pas à un très amusant et savoureux Spritzer de jus de cola et rhubarbe, servi dans un verre à vin !

Mais pour qui veut sourire aux anges, c’est un lundi qu’il faut venir, quand au début de chaque mois, des artistes viennent s’y produire … musicallemand !

Pour conclure : on en repart en-chant-és !

https://www.engelweincafe-bremen.de/

* Conte des Frères Grimm : un meunier décide de tuer son âne devenu trop vieux, pour récupérer sa peau. L'animal, qui a compris, s'enfuit à Brême pour devenir musicien. Chemin faisant, il rencontre un chien, un chat et un coq dans la même situation. Tous quatre découvrent une maison habitée par des voleurs. Ils élaborent un plan pour prendre leur place : l'âne se place devant la fenêtre, le chien monte sur l'âne, le chat sur le chien et le coq sur le chat puis ils donnent tous de la voix ensemble. Effrayés, les voleurs s'enfuient et nos 4 compères s'installent dans la maison.
** Berlin, Münich, Freiburg, Bonn, Aachen, Köln, Brême et Hambourg ; Paris, Strasbourg, Lyon, Orange, Toulouse, Aurillac, Le Mans, Boulogne-sur-mer + Zürich et Varsovie.
*** Ville d’Europe du Nord qui, au Moyen-Age, a adhéré à la ligue marchande de la Hanse : 200 en tout dont Lübeck, Hambourg, Cologne et dBrême.
**** Littéralement : « Café corsaire d'outre-mer » !




Cantate du Café

Corona Café / 26ème semaine sans cafés : une demi année !!

Dimanche 7 mars 2021

 

Cantate du Café* de Johann Sebastian Bach : pouvais-je rêver mieux pour conjuguer ma passion
à l’anniversaire du dernier concert de notre Chorale Franco-allemande** ?

C’est l’une des plus connues de Bach. Elle s’inspire d’une ode*** à la « cafémania » qui envahit alors l’Europe.
La haute société s’entiche de cette boisson tonifiante sans être alcoolisée. Mais les autorités tentent de l’interdire :
elle a la couleur du diable, ensorcelle les femmes et les rend stériles dit-on …

Notre compositeur est venu s’installer à Leipzig****, l’une des capitales musicales de l’époque.
S’il est connu pour être un protestant austère, il aime aussi la bonne chère, la compagnie*****
… et apprécie ses trois petites tasses de café quotidiennes.

Dans cette ville, les cafés sont alors particulièrement à la mode. Le Zimmermann est l’un d’eux ;
il accueille un collège musical dont Bach assure la direction. C’est pour lui qu’il a composé cette cantate.

Bach s’y moque des jeunes qui se passionnent pour le café et de la vieille garde rigide qui n’y voit que du mal :
un père ne supporte pas de voir sa fille prête à tout pour ses « trois tasses quotidiennes » (Tiens, tiens !)
Il la menace mais rien n’y fait :

           Père, ne soyez pas si dur ! 
           Si trois fois par jour je ne peux pas
, boire ma petite tasse de café,
           Alors dans mon tourment, je deviendrais comme une chèvre rôtie.
           Ah, comme le café a bon goût !

           Plus agréable que mille baisers, plus doux qu’un vin de muscat.
           Un café, je dois avoir un café,
           Et si quelqu’un veut me faire plaisir, ah, qu’il me donne juste un café !

Elle finit pourtant par céder quand il lui annonce que puisque c’est ainsi, elle ne pourra se marier …
Mais elle fait savoir secrètement qu’aucun homme ne l’épousera sans un contrat qui l’autorise à boire
autant de cafés qu’elle le veut !

https://www.francemusique.fr/emissions/la-cantate/cantate-bwv-211-schweigt-stille-plaudert-nicht-ubenden-caffe-dite-cantate-du-cafe-62028

* Oeuvre profane, et même légère, elle se distingue de ses autres cantates car elle n’est ni religieuse
ni dédiée à un prince. Son fils a même porté la mention « cantate comique » sur la partition.
Elle se présente en effet comme un amusant commentaire satirique sur l’addiction au café.
Si Bach n’a pas écrit d’opéras, une mise en scène costumée illustre souvent cette cantate.
Une flûte traversière, un alto et deux violons accompagnent enfin ténor (narrateur), basse (père) et soprane (fille).

** A cause de la pandémie, la Chorale Franco-Allemande a dû suspendre ses activités juste après ce concert ;
elle ne devrait malheureusement pouvoir reprendre qu’en septembre. 
*** Christian Friedrich Henrici, dit « Picander » et grand ami de Bach, l’a publié en 1732.
**** Leipzig, « ville des tilleuls » (lipzk), est à l’est de l’Allemagne.
Bach, puis Mendelssohn, Schumann et Wagner y ont vécu.
***** Il a eu tout de même vingt enfants de deux épouses, dont neuf lui ont survécu !




Café Dom

Le 8 décembre 2019
Café Dom, Münsterplatz, 52 062 Aachen
De 9h à 18h30 (19h le samedi, 10h le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 14
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,10 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Utile pour régler la note » (diapason)

« Dom » ? Was ist das ? C’est une cathédrale, et même la plus ancienne de toute l’Europe du Nord*.
En cette fin d’année, un parfum de pain d’épices et de vin chaud à la cannelle flotte dans les ruelles de
l’ancienne capitale impériale que nous découvrons à l’occasion d’un concert commun avec nos homologues Aixois.

Envie de faire une pause après la cohue des marchés de Noël ?
Quelques chaises en fer forgé vous tendent leurs assises dans une jolie cour pavée entourée de vieilles maisons.

Frigorifié ? Réfugiez-vous à l’intérieur, face à la baie vitrée, dans l’un des deux fauteuils : bien installé sur votre peau de mouton, vous savourez alors la vue sur (un bout de) la cathédrale, ainsi qu’un excellent café accompagné d’un mini Printen**. Délicat sucrier de faïence bleue, joli petit pot de fleurs, musique fifties toute en discrétion, service attentionné : une vraie bulle de confort !

En bande ou en famille ? La longue table en bois est pour vous.

Ambiance tranquille dans ce café tout en longueur au mobilier dépareillé. Et déco sympathique : lustre à l’ancienne et bûche accrochée au plafond (doré !), d’où dégringolent des rubans au bout desquels sont suspendues des boules de Noël.

A l’autre extrémité, près d’un vieux poêle en faïence, une seconde table basse et ses fauteuils donnent sur la rue piétonne. Sur le comptoir tout proche, des cloches  transparentes laissent deviner d’appétissants gâteaux – tous faits maison par la femme du chef, nous précise Germaine, la serveuse, ainsi qu’une pile de crêpes tout aussi engageantes.

Quel endroit charmant pour qui est épuisé par la valse des répèt’ après un réveil en fanfare pour arriver jusque là.
Un vrai havre de paix !

Pour conclure : un Aix-cellent établissement.

www.cafedom-aachen.de/page 

* Construite au VIIIᵉ siècle sous le règne de Charlemagne qui avait fait d’Aix-la-Chapelle sa capitale, c’est une basilique octogonale à coupole de style carolingien (d’où les colonnes de marbre, portes de bronze et mosaïques) ; l’empereur
y fut enseveli en 814. Et sur le trône de pierre de la galerie supérieure, les rois de l’Empire romain germanique se firent couronner jusqu’en 1531.
** Spécialité aixoise possédant une appellation d’origine contrôlée, composée de farine, sucre, cassonade et épices.




Van den Daele

Le 1er décembre 2019

Van den Daele, Krämerstr. 11, 52 062 Aachen
De 9h à 18h30 (10h à 18h le dimanche, fermé le jeudi)
Note globale : 13
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 9
Ambiance : 16
Café : 9 
Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Clé du sous-sol» (fa)

 

Les marchés de Noël, la Chorale Franco-allemande de Paris aime !
Tellement, qu’elle s’arrange pour que les échanges avec ses cousines germaines aient lieu à cette période. Cette année, c’est Aix-la-Chapelle*, à 5km des Pays-Bas et de la Belgique, dans le centre historique* lové autour de la cathédrale.

Une vieille demeure attire l’attention, la plus ancienne pâtisserie-café de la ville, fondée par Léo Van den Daele en 1890.
Une véritable institution depuis que ce Flamand y a créé ses propres recettes, dont le Printen**, spécialité locale.
Le comptoir de l’entrée en regorge ainsi que d’autres desserts régionaux ou plus traditionnels – sans compter les chocolats : ils ne sont pas belges pour rien ! Les clients se bousculent, pour emporter ou déguster sur place.

Le froid est mordant, on s’engouffre à l’intérieur, mais difficile de trouver un bout de table malgré le nombre incroyable
de salles. Il s’agit en fait de quatre maisons regroupées au fil du temps – ce qui explique les différences de niveaux.
On passe de l’une à l’autre par d’étroits escaliers, avec l’impression de plonger dans un autre siècle, pour découvrir
une enfilade de pièces de formes et de tailles différentes. Petites fenêtres et boiseries d’autrefois, mobilier en bois foncé, vieilles cheminées, miroirs et horloges. Un peu sombre et austère mais vraiment particulier, tellement que les clients parlent à voix basse. Des habitués pour la plupart …

L’heure est au Kaffee-Kuchen***. Sur leur conseil, je teste le « Kuttcafé » servi dans une tisanière en porcelaine : malheureusement sans caractère ! En revanche, leur flan au riz (« Reisfladen ») est étonnement léger.
Le service l’est moins : il faut retourner faire la queue à l’entrée, passer commande au comptoir, puis attendre
que la serveuse ait parcouru le dédale des salles … un temps infini !

Pour conclure : un bel écrin au contenu décevant.

https://www.van-den-daele.de

* Aix-la-Chapelle (« Aachen » en allemand) est connue comme ville de Charlemagne et des couronnements d’empereurs.
** Spécialité aixoise, à l’appellation d’origine contrôlée, composée de farine, sucre, cassonade et épices.
*** « Café-gâteau » : les allemands déjeunent souvent d’un plat unique le midi, complété en fin d’après-midi par
une pâtisserie et une boisson chaude. 




Biergit

Le 29 septembre 2019
Biergit, 8 rue des Batignolles, 75 017 Paris
Tous les jours de 8h à 2h (10h à 23h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,20 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Unité de pression» (bière)

Warum Biergit ? Parce que la patronne s’appelle Birgit ? Nein !
Biergit Kraft est tout simplement l’icône des amoureux de la bière outre-Rhin ! Cette jeune paysanne en costume traditionnel de la forêt noire symbolise la brasserie Rothaus depuis les années 30 ; elle en est devenue l’emblème, à l’instar du pêcheur de nos bières Fischer en Alsace. Son nom vient de « Bier gibt kraft », qui signifie : « La bière donne de la force » … plutôt vendeur, non ? Tous les allemands la connaissent, c’est donc avec le sentiment d’être un peu chez eux qu’ils arrivent ici, et la retrouvent en grand sur le mur.

Une nouvelle adresse donc pour les germanophiles, depuis un peu plus d’un an et à deux pas de la Mairie du XVIIème.
Quelques tables en rangs d’oignons sur le trottoir, d’autres plus nombreuses à l’intérieur, et de longues banquettes
au fond. Des petits cœurs en pain d’épices sont accrochés aux branches du grand arbre de bois clair qui orne l’un des murs et des Ampelmännchen* indiquent si les sanitaires sont libres. Décidément, nos allemands ont peu de chances d’être dépaysés !

Le café est de gute Qualität : fraîchement torréfié, il est préparé avec soin par le Barista. On peut lui préférer le Latte, onctueux à souhait ou l’une des 60 bières allemandes de la carte – en forme de chope ! A la « Oktober Fest », il y a même une cuvée spéciale … et une ambiance qui l’est tout autant ! Pendant le championnat de la « Bundesliga » aussi, ça chauffe et ça s’échauffe : tous les matchs sont diffusés sur écran géant en direct des chaînes allemandes, avec commentaires
en allemand ! Et pour accompagner l’effort, de généreux bretzel bien sûr, mais aussi des saucisses de toutes sortes**, Schnitzel*** et autres Maultaschen***.

Le mot de la fin pour Jacques Chirac, disparu jeudi. 
A Angela Merkel qui lui avait offert une chope de bière datant de 1710, il avait déclaré :
« J’ai mieux à la maison, j’ai une canette de 1664 ! »

www.cafebiergit.com

* Personnages symboliques des feux de signalisation lumineux destinés aux piétons en ex Allemagne de l’est.
** Currywurst, Bratwurst, Nurnberger et Bockwurst. 
*** Célèbre escalope de volaille panée. 
**** Ravioles de porc aux épinards.




Au Temps Passé

Le 22 septembre 2019
Au Temps Passé, 108 rue d’Alésia, 75 014 Paris
Tous les jours de 6h à minuit
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « La mort y précède la naissance, le divorce y vient avant le mariage et le succès avant le travail » (dictionnaire)

« Il s’est glissé dans nos pensées à notre insu, 
   Le temps passé n’est pas passé inaperçu », chantait jadis Michel Jonasz*. 
Ce Temps Passé là est bien visible lui aussi, à l’angle des rues des Plantes et d’Alésia – axe ô combien fréquenté.
En bus, à bicyclette, en voiture ou pédibus jambus**, impossible de le manquer !

Le café passe, le temps aussi : comment le passer ?
Prendre un café ou boire du petit lait, manger un morceau ou digérer une nouvelle, parler de la pluie et du beau temps
ou faire de l’esprit, feuilleter des dossiers jaunis ou compulser des écrits, charger son ordinateur ou envoyer un texto,
et bien d’autres passe-temps. On s’y retrouve comme au bon vieux temps, tandis qu’au mur, l’antique pendule égrène imperturbablement ses heures. On y passe du bon temps … et on finit par se fossiliser.

Des meubles patinés, un vieux radiateur en fonte, des lampadaires et lustres dépareillés, une cheminée et son miroir
d’un autre âge : s’il n’était le grand comptoir recouvert de journaux, on se croirait chez Mémé. Il y a même sa batterie
de casseroles en cuivre et ses photos de famille ! Seul détail insolite, le vélo suspendu à l’entrée qui fait figure d’OVI***.
Il a du vécu lui aussi.

Grand-mère sait faire un bon café et son garçon le sert avec gentillesse et discrétion. Un regret toutefois : que nos breuvages ne soient pas servis dans des tasses un peu vintage. Après tout, les assiettes murales sont bien d’époque …

Pour conclure : un café dans l’air du temps.

www.restaurant-autempspasse.fr

* En 1988, reprenant une chanson de Georges Brassens écrite en 1961.
** Pour les non latinistes, « à pied » : 
« pedibus » (forme de « pes » pour pied) et « jambus » (pseudo-latin d’après la jambe en français).
*** Objet Volant Identifié.