La fabrique des colibris

Le 18 février 2024

La Fabrique des colibris, 2 rue des Justices, 32 120 Mauvezin
De 9 à 16h, sauf vendredi (9h-15h/18h-22h30) et samedi (17h-22h30) 
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour :
« Il se nourrit dans un calice* » (Colibri)

Un petit colibri s’active et va chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu, tandis que les autres animaux observent atterrés l’immense incendie qui décime la forêt. Un tatou s’agace : « ce n’est pas comme ça que tu l’éteindras ! ». « Je sais, mais moi, je fais ma part », lui répond le colibri. Ainsi donc, nous dit la légende**, des actes apparemment dérisoires peuvent changer les choses s’ils s’ajoutent à d’autres.

Notre colibri a fait des émules dans les bastides de Lomagne***. 
En 2015, un café-restaurant solidaire ouvre à Cologne****, pour accompagner des personnes éloignées de l’emploi et permettre leur émancipation professionnelle et sociale.
Sept ans plus tard, un second voit le jour dans un ancien restaurant de Mauvezin. La grande bâtisse est pleine de charme avec ses vieilles pierres et poutres. Vaste aussi, avec son dédale de salles et petits salons. Une grande véranda donne sur la terrasse, elle-même ouverte sur le jardin : idéal pour se reposer au frais l’été !

Touristes et habitants s’y retrouvent volontiers – d’autant que la chair est bonne ! Les menus sont élaborés en fonction des saisons et les prix se révèlent … aussi légers que notre colibri ! Produits bio issus du terroir, plats originaux dressés de manière impeccable, café à la saveur délicate ; assurément la meilleure adresse des environs !

Mais c’est aussi un lieu d’échanges et de partage. De nombreux ateliers et animations accueillent écoliers, familles et anciens du village. Concerts, expositions, conversation anglaise, ateliers de Reiki et moult autres. De quoi donner une belle dynamique à cette jolie bourgade.

Pour conclure : à essayer goutte que goutte. 

https://www.facebook.com/LaFabriquedesColibrisMauvezin/

* En botanique, le calice est constitué de l’ensemble des sépales d’une fleur.
** Légende Quechua d’Amérique du sud, dont sont originaires les colibris.
*** Villages fortifiés de l’est du Gers. 
**** « Le Comptoir des colibris », à 9km de Mauvezin.            




L’Optimiste

Le 5 novembre 2023

L’Optimiste, 1 rue de Dinan, 35 400 St-Malo
De 12h à 21 h (10h30-14h le dimanche), fermé mercredi / Accessible
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2 € (Brunch 25 €)

Aux mots croisés du jour :
« Ne manque ni de sel ni de profondeur » (mer)

Optimiste, chacun l’était ! Après une vie professionnelle déjà bien entamée, trois trentenaires ont eu envie de créer un projet qui leur ressemble et les rassemble. La première avait travaillé dans l’immobilier d’entreprise. Son frère et sa compagne dans la restauration, lui comme sommelier, elle au service. L’emblématique Café de la bourse* était en vente : ils l’acquièrent, le rénovent puis le rebaptisent « Optimiste », en souvenir de leurs escapades de jeunesse sur un petit voilier du même nom**. 

Avec les grandes marées, le Quai de Bulles*** et la trêve nocturne prolongée (changement d’heure oblige !), les visiteurs sont nombreux ce matin … et chaque nouveau grain*** les incite à s’engouffrer dans les tavernes. Ici, un comptoir en bois les accueille (superbes et très originales suspensions !) tandis qu’un coin salon ouvre sur la vaste salle (belle hauteur sous plafond et jolis luminaires en forme de gouttes d’eau). Le papier peint est certes sombre mais chic et cosy. Vases de graminées emplis de sable, grandes cartes marines, la mer est partout, d’autant qu’à travers les petits carreaux, on distingue les remparts, la Porte de Dinan et son embarcadère****. 

Le dimanche, c’est brunch ! Après les traditionnels jus de fruits, boisson chaude, viennoiserie (hélas décevante) et pain (par contre délicieux)-beurre (demi-sel, il va sans dire !)-confiture (maison), 3 assiettes parmi un large choix sont proposées : copieuses, savoureuses, voire originales (belle découverte que le camembert pané !) Plus tard dans la journée, au retour d’une  promenade, on se détend autour d’un verre et de jeux (de cartes ou autres mis à dispo). 

Et avis aux passionnés de tricot : un apéro leur est tout spécialement dédié le 13 novembre : l’occasion de papoter autour d’un verre de vin et de tapas … « parce qu’on n’est pas obligés de boire de la tisane ! »

Pour conclure : un café de bon caractère.

https://loptimistebistrot.wixsite.com/loptimiste

* Vendu en 2022, il reste encore son enseigne et un panneau en façade, le bâtiment étant classé. 
** Doté d’une coque à fond plat, d’une voile unique, l’optimist est un bateau léger, stable et très simple à manœuvrer : on l’utilise souvent pour l’apprentissage de la voile.
*** Coup de vent brusque et violent, généralement accompagné d’averses.
**** Départ des bateaux-bus pour Dinard.




Darling

Le 29 octobre 2023

Le Darling, 1 bd Albert 1er, 35 800 Dinard
Tous les jours, de 7h à 22 h (accessible)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 2,90 €

Aux mots croisés du jour :
« Promenade des Anglais » (walk)

« Darling », c’est le chéri des amateurs de beaux espaces … et des célébrités de passage ! C’est là que nos amis briochins nous ont donné rendez-vous, dans la plus british des stations balnéaires bretonnes. Ce salon de thé trône à l’entrée du Royal Emeraude*, l’une des élégantes demeures bâties à la fin du 19ème siècle par de riches Anglais en quête de villégiature. Face au cinéma et tout près de la plage de l’Écluse, du casino, des commerces et des galeries d’art – autant dire, on ne peut plus central ! -, loin de la foule et un peu hors du temps – autant dire, au calme !  

Sous une imposante verrière Belle Époque, le Darling est un club** anglais au charme délicieusement suranné. De confortables fauteuils Chesterfield invitent à s’installer pour feuilleter les journaux mis à disposition. Piano à queue****, abat-jour à pampilles, atmosphère feutrée, il ne reste plus qu’à se laisser aller et s’imaginer dans le salon d’un roman d’Agatha Christie …

Lors du five o’clock, tout le monde commande a cup of tea. Tous***** ? Non ! Une irréductible alsacienne demande une tasse de café ! C’est heureusement possible (ouf !) et il est servi, lui aussi, dans une jolie vaisselle – avec l’échantillon d‘une de leurs pâtisseries maison comme griotte sur le Strudel. Après une traversée en mer et une balade vivifiante, voilà une escale bien réconfortante !

Pour conclure : un accueil royal.

https://www.royalemeraudedinard.com/fr/bar-dinard.html

* Construit en 1892, il fût d’abord hôtel Emeraude, puis annexe de l’hôtel Royal 2 étoiles, puis Mercure 3 étoiles et enfin Royal Emeraude 4 étoiles en 2011.
** Lieux de détente très sélectifs et traditionnellement fermés aux femmes, les « clubs » jouaient autrefois un rôle important dans la vie sociale des milieux aisés de Grande-Bretagne.
*** Petites pendeloques groupées en franges servant d’ornement en couture ou en déco.
**** Piano-bar le vendredi de 19 à 21 h, avec apéro-concert une fois par mois, où le directeur de la Maison partage sa passion du jazz et pousse même la chansonnette (plutôt bien, dit-on …) 
***** Clin d’œil à Astérix (dont le dernier album sort cette semaine) : « Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les romains… Toute ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur ».




Bougeotte

Le 22 octobre 2023

Bougeotte, 5 rue du Puits aux Braies, 35 400 Saint-Malo
De 8h30 à 17 h, sauf jeudi
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 18
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
« Grand quand son fils le devient » (grand-père)

Après avoir vécu vécu en Californie, à Washington et à Londres, deux sœurs décident d’ouvrir un coffee shop à Montmartre avec une amie : ça leur manque tellement !  Elles le doublent d’une petite cantine healthy, tendance végétaro-gourmande.
Dix ans plus tard, la cadette est à nouveau prise de bougeotte : avec son mari, ils rachètent une ancienne crêperie de la Cité corsaire, pays de leurs grands-pères respectifs. On est en janvier 2022 ; ils se donnent 3 mois pour la transformer en café-cantine …

A deux pas de la Grand-Porte et du Port de plaisance, mais légèrement en retrait des artères principales (et de leurs hordes de touristes), la situation idéale. Si la rue est étroite, quelques tables ont néanmoins trouvé place sur les pavés. L’intérieur est à peine plus grand mais chaleureux : miroirs en rotin, ampoules accrochées à une tige de bambou, dessins à l’encre de chine joliment encadrés, petit colibri** et coussins wax* pour la touche de pep. Les petits d’hommes ont leurs chaises hautes, coloriages, livres et jouets (on voit que les propriétaires en ont des spécimens !) 

Ouvert de bonne heure (rare !), l’ambiance est y accueillante et décontractée. Mais le café, me direz-vous ? Celui du jour (préparé dans une Marzocco : la Rolls des machines !) a l’arôme généreux et le corps étoffé. Et la fougère dessinée sur le Latte de mon Cher et tendre est parfaitement maîtrisée. Au petit déjeuner, Granola aux fruits frais et compotés, brioche roulée à la cannelle, cake à la banane, voire rösti*** ou Croque Bougeotte**** les accompagnent. Et à midi, de petits plats maison, inspirés de leurs voyages et des saisons, peu nombreux mais malouins et de qualité.
Mais chut : évitez d’ébruiter cette pépite, elle risquerait de perdre son âme …

Pour conclure : du blé noir au café noir.

www.bougeotte.net

*  Recouverts d’un tissu africain traditionnel, reconnaissable par ses motifs spécifiques mais surtout ses couleurs très vives. 
** Sigle de la Maison. Cf « La sagesse du colibri » ou « Comment chacun fait sa part », conte amérindien de Pippa Dyrlaga.
*** Galette de pommes de terre aux herbes, fromage frais, bacon et œuf au plat.
**** Leur sandwich-signature : comté 18 mois, Saint-Nectaire, confit d’oignons, crème à la moutarde et pain au levain.




Café St-Martin

Le 10 septembre  2023

Café St-Martin, 28 rue St-Martin, 49 100 Angers
Du mardi au samedi de 10h à 21h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour : « A un côté touchant » (Adjacent)

Après avoir musardé dans le centre piétonnier de la cité angevine, une pause s’impose. C’est que le thermomètre a atteint un seuil stratosphérique, 35° à l’ombre ! Tous aux abris !
Sur la Place de la Préfecture, une terrasse s’étire. Sous les parasols, pas de pollution mais la vue sur la Tour Saint-Aubin* : un véritable havre de fraîcheur et de paix avant de retrouver l’effervescence des rues adjacentes …   

L’intérieur est plus banal – hormis le patron qui s’affaire au comptoir : avec sa barbe drue et son bandana noué sur la tête, il a des airs de flibustier !
– Salut Georges, j’te mets un crème ? 
Le vieil homme le salue, pose sa casquette (Y a plus de chaume sous la toiture** !) et attrape le « Courrier de l’Ouest ». La chemise roulottée sur les avant-bras, il regagne la terrasse, allume un cigare et se plonge dans le journal : comme chez lui !

Dehors, la serveuse arrive avec son calepin, s’arrête et regarde les chaises désertées et éparses comme une poule qui a trouvé un couteau*** : où est passée la douzaine de lycéens arrivée 5 minutes plus tôt ?
– Ils n’ont plus de patience, nos jeunes, s’attriste une petite mamie.
– Pas grave, ils étaient bruyants, persifle son voisin.

Une sexagénère interroge sa mère : 
– Tu prends une ‘tite bière, toi ?
– Et toi, l’apéro maison ? L’inénarrable Kir pétillant à la fleur de sureau, sourit-elle. 

Une joggeuse passe, ruisselante ; le patron lui offre un verre d’eau. 
Moi aussi, j’y ai droit avec mon expresso. Si, si, j’en ai pris un : pour (essayer de) sortir de ma torpeur. C’est un café bio, servi dans une tasse ornée d’un joyeux « ENJOY » et accompagné d’une petite meringue faite maison. Pas étonnant que cette adresse soit si prisée ! Et avis aux becs sucrés : le gérant est pâtissier ! 

Pour conclure : un patron Angers-lique.

https://check.fr/cafe-saint-martin-bar-restaurant-angers-16485 

* Attenante à son abbaye, la tour Saint-Aubin domine la cité de ses 54 mètres de hauteur. Au Moyen Âge, elle formait à elle seule une petite forteresse avec meurtrières et servait de tour de guet. Depuis, beffroi, campanile et toiture ont été détruits. Elle accueille à présent des expositions temporaires.  
** Il est complètement chauve !     
*** Décontenancée.  




Vacances …

Vacances d’été dans notre port d’attache : Saint-Malo – formidable biotope à cafés !

Mais si j’y ai jeté l’encre ;), j’ai aussi lâché la plume.

De ma place préférée (sur la mezzanine de la Bakery, face à la Porte Saint-Vincent), je me contente de savourer …

A bientôt, pour la rentrée !




Le Georget

Le 25 juin 2023
Le Georget, 42 place des Héros, 62 000 Arras
De 7h à 20h (8h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 17
Cadre : 10
Accueil : 13 
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 1.50 €

Aux mots croisés du jour : « Orateur sur perchoir » (Ara)

Harassés par la chaleur, nous quittons l’étuve parisienne pour une escapade dans la cité atrébate*. Jacqueline, Colas, Dédé et l’ami Bidasse nous accueillent à l’Hôtel de Ville (Arras est fière de ses Géants – on la comprend !) 
Le temps est clair, idéal pour une grimpette en haut du Beffroi**. A 75 mètres, la vue porte loin. Et juste à nos pieds, la place des Héros, avec ses arcades, ses façades baroques … est couverte de nombreuses terrasses de café. De quoi me combler d’aise !

Parmi elles, celle du plus vieil estaminet de la ville : le Georget. Si le bâtiment date du XVIè siècle, l’intérieur, plus récent, manque de charme. Un tantinet désuet, il évoque plutôt un bistrot des années 50.
Après plus de trente ans, l’ancienne patronne a rendu son tablier, mais l’esprit « Marie-Jo » habite toujours les lieux : c’était la mémoire vivante d’Arras – parole d’ancien !

Ici, on prend un p’tit jus – pas une chirloute tout d’même, un p’tit noir, un vrai : faut qu’ça réveille, précise un habitué tout en parcourant distraitement la Voix du Nord. 
On s’y retrouve entre nordistes, devant une pt’ite mousse, sans faire de manières. On s’y ravigote*** aussi avec un bon pt’it plat du cru : carbonnade flamande, poulet au Maroilles (ce fromage au si discret fumet !) ou, plus populaire encore, une andouillette**** ! 
Et quand vient le samedi, jour de marché, l’animation monte d’un cran …

Pour conclure : après ça, vous ne risquez pas de caler (« Pas de Calais » ! 😉

https://check.fr/cafe-georget-bar-restaurant-arras-17003

* Peuple celte de Gaule Belge.
** Depuis le XVIè siècle, il domine la ville. En 2015, il a été élu monument préféré des Français. 
On accède à son sommet par un ascenseur, puis un étroit escalier en colimaçon (43 marches !)
*** Se redonner de la vigueur, de la force.
**** Apparue au Moyen-âge, l’andouillette est devenue ici une institution culinaire. Depuis 1997, la Confrérie de l’andouillette veille à sa fabrication à l’ancienne, avec des ingrédients naturels et du terroir, et chaque dernier dimanche du mois d’août, une grande fête la célèbre sur cette même place.




Maison Générale

Le 7 mai 2023

Maison Générale, 4 rue de la Corne de Cerf, 35400 Saint-Malo
De 10h à 13h et 14h à 19h (dimanche et lundi de 14h à 19h)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Produit de régime » (datte) 

Maison Générale ou maison du monde ? Non loin du Château, à l’angle de deux ruelles pavées, cette bâtisse évoque une maison coloniale autant qu’un magasin général. On imagine les cargaisons débarquées sur les quais de la Cité corsaire : tapis noués à la main, coffres en teck sculpté, mobilier asiatique ancien et autres trésors exposés dans le magasin. Mais aussi des pamplemousses d’Israël, ananas du Cameroun, canneberges du Canada et plantes d’Afrique du sud qu’on retrouve dans les jus de fruits et infusions du Salon de thé. 

Jusqu’en 1946, c’était l’imprimerie de la ville. La grand-mère de Dominique la transforme en commerce de tissus et linge domestique : la « Maison du Rideau ». Sa fille lui succède, puis son petit-fils. Architecte d’intérieur, il reconfigure entièrement l’espace pour en faire un concept-store*. Murs en pierres apparentes, larges escaliers en métal brut, offre élargie ; on est en 2014 : la Maison Générale est née. 

Sur 3 étages ouverts, il propose des pièces uniques chinées à travers le monde pour décorer son intérieur (sous réserve d’une bourse bien garnie) ou simplement passer un agréable moment … On y trouve à boire et à ranger : du magasin, on passe directement à l’espace Café, impressionnant par ses volumes, son imposant comptoir et sa pénombre. Malgré la ribambelle de luminaires de toutes formes et tailles, les meubles exotiques sont massifs et sombres, et les portraits d’autochtones en noir et blanc. Des livres de voyage, des vases étonnants, nous voilà propulsés au bout du monde ! Mais pourquoi tous ces … compteurs à gaz ?

L’ambiance est feutrée, la clientèle cosmopolite – raccord avec le cadre. Beaucoup ne résistent pas aux appétissantes pâtisseries présentées sous cloche. Nous nous « contentons » d’un breuvage : café d’Ethiopie au goût intense et fruité, accompagné d’un chocolat noir de marque pour moi. Et pour mon cher et tendre, nectar de myrtilles sauvages particulièrement onctueux. La qualité est là …

Pour conclure : monde et merveilles.

                    https://www.facebook.com/lamaisongenerale/?locale=fr_FR

* Notion marketing décrivant un commerce de détail thématique qui intègre un point de restauration, lié au thème du lieu. Il se caractérise par la mise en scène d’univers créatifs mélangeant les produits et multipliant les tendances.




Le Café de la Place

Le 30 avril 2023
Le Café de la Place, 3 place de l’église, 35 350 Saint-Coulomb
De 7h30 à 13h30 et 16h30à 20h (sauf l’après-midi, dimanche et mercredi)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 12
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Local à canons » (bistrot) 

Entre Cancale et Saint-Malo, Saint-Coulomb comptait 19 bistrots : il n’en reste qu’un ! C’est Matthieu* qui l’a repris il y a 3 ans. Picard et petit-fils d’un bistrotier du Nord, il passait ses vacances chez ses autres grands-parents dans l’intra-muros**. Murs de briques, plancher et vrai zinc (rare !), la petite salle est prolongée d’une véranda et d’une terrasse : les habitués y apprécient leur café matinal, une galette-saucisse ou un verre en journée. C’est avant tout un lieu d’échanges, en témoignent les ardoises d’écolier qui annoncent blind-test musical, happy-hour et concerts …. 

Aujourd’hui, il a invité Pierrick Bourgault*** pour une causerie sur les cafés d’autrefois, longue et captivante histoire de ces lieux ancestraux. Notre jeune bistrotier répertorie ensuite les cafés d’antan sur la carte du village, tandis que les anciens réagissent à leurs noms :
 
– « Chez Adrienne » : ça défilait les cultivateurs et leurs marchandises ! Y avait un sacré trafic de calva**** avant les années 60 ; dès qu’une charrette débordait de trèfles, on savait qu’il y avait un tonneau dessous. Mais si la maréchaussée les arrêtait, ils ouvraient le côté cidre : il y avait un double-fond !
– « Le Casino » : ah, s’exclament-ils tous en chœur ! Yvon complète : le frigo, c’était un gros seau rempli d’eau, et puis y avait des poules et des chèvres, ça donnait pas envie de boire ; on y allait avec son casse-croûte et on demandait une bière sans verre. J’ai jamais vu le patron, il vivait que la nuit : traumatisé par la guerre ? 
– « Numéro 19 ? » On dirait un loto, s’amuse une colombanaise ! J’ai : « la Cabane ! »
– « On voit que le Bourg était fourni ! Mais pourquoi tant de bistrots ? »
Ben, y’avait pas la télé, avance l’un. Et puis, y avait la gnole le matin, ajoute un autre. Le coup de rouge dans la soupe aussi ; dans les fermes, y avait pas de vin : que du cidre … 

Pour conclure : verve autour d’un verre.

https://www.facebook.com/people/Le-Café-de-la-Place-35/100063473019953/ 

* Directeur de société, Matthieu avait un très bon job. A 32 ans, le confinement lui permet de profiter de ses jeunes enfants: il comprend que ses nombreux déplacements le font passer à côté de quelque chose d’important, la famille change de vie …
** Intérieur de la vieille ville fortifiée de Saint-Malo.
*** Journaliste, photographe et auteur d’une quinzaine de livres sur les bistrots (dont les deux derniers : « Au bonheur des bistrots » et « Journal d’un café de campagne »), il expose ses photos à l’Hôtel de Ville de Paris actuellement.
**** Eau-de-vie obtenue par distillation de cidre (mot originaire du Calvados voisin).




Café de la Poste

Le 2 avril 2023

Café de la Poste, 14 Place de la République, 59 380 Bergues
De 7h à 21h (9h le week-end)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 10
Accueil : 17 
Ambiance : 17
Café : 14 
Prix d’un café : 1,40 €

Aux mots croisés du jour : « Alimentaire, il emballe » (Film)

 « Bienvenue chez les Cht’is* » : quinze ans déjà ! Français, Belges, Allemands, et même Brésiliens et Japonais continuent d’affluer à Bergues. Ils visitent la petite ville fortifiée à l’occasion du « Ch’ti Tour », ponctué d’anecdotes sur le tournage du film de Dany Boon. Et font une halte au Café de la Poste pour se retrouver au cœur du décor. Sa terrasse est installée sur la place principale** avec pleine vue sur l’hôtel de ville et l’incontournable beffroi*** … il ne manque plus que la baraque à frites ! A l’intérieur, le bistrot affiche les souvenirs du film : le fameux vélo (c’est là que Kad Merad fait sa mémorable chute !) et les photos du tournage. 

Pour le reste, simplicité et convivialité sont les maîtres mots. Vous ne connaissez personne ? Aucune importance ! On vient vous saluer et vous serrer la main ; c’est çà le nord ! Et puis, les habitués discutent de tout et de rien, de rien surtout, c’est bon pour le moral ! Le patron a un mot pour chacun. Il a repris le café il y a un an et ne compte plus les (généreuses) tartines, pintjes****, gaufres et cafés servis !

Parlons café justement : dans le film, le personnage joué par Dany Boon expliquait qu’on y ajoutait toujours de la chicorée et qu’on y trempait sa tartine de Maroilles*****. C’est donc un peu méfiants qu’on le commande aujourd’hui. Mais non ! L’expresso et le cappuccino sont excellents et le biscuit en forme de cigarette fourré au chocolat exquis !

Pour conclure : recommandé 😉             

                https://www.cirkwi.com/fr/point-interet/677002-cafe-de-la-poste  

* Mot inventé par les Poilus durant la Première guerre mondiale pour désigner leurs camarades originaires du Nord, à partir de « ch’est ti, ch’est mi » (c’est toi, c’est moi).
** Le centre-ville est en cours de réaménagement, d’ici 2 ans, tout sera terminé : il sera plus verdoyant, plus accueillant pour les piétons qui pourront se poser et profiteront d’une grande fontaine. Et le stationnement sera légèrement déplacé mais toujours dans le centre. 

*** Édifices abritant les cloches communales, chartes et trésors, les réunions échevinales et servant de tour de guet et de prison, ils sont devenus les symboles de la puissance des communes. 
A Bergues, l’oncle de Dany Boon en était le carillonneur de 1934 à 1999 et y habitait. Son successeur ayant préféré vivre ailleurs, il est désormais possible d’y passer la nuit (25 € par personne). 
**** Petites pintes, verres de bières.   
***** Considéré comme le roi des fromages du Nord et le plus fin des fromages forts.