La Canopée

Dimanche 18 octobre 2020
La Canopée, 23 place de l’hôtel de ville, 22 700 Perros-Guirec
De 9h à 17h30 (21h30 vendredi et samedi), fermé dimanche et lundi
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 16
Prix d’un café: 1,40 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« On se passerait bien de son avis » (tempête)

 

Sur son zodiaque, Bruno-Guy Doré fendait les flots : chaque été, c’était lui qui tirait le portrait des stagiaires et moniteurs* du Centre Nautique en pleine action. Il faut dire qu’il n’avait pas son pareil pour saisir leurs expressions. Au cœur du Bourg, sa boutique ne désemplissait pas. Et puis, en mars 2015, le choc : il décède brutalement à 56 ans. Après quelques mois,      sa femme finit par mettre la clé sous la porte …

Aujourd’hui, le vent est glacial. Ses rafales nous poussent à l’intérieur d’un petit café. Quatre tables et une tablette devant un hublot géant, ce mouchoir de poche est une oasis réconfortante, un (mini) jardin tropical. Sur le papier peint, fleurs et oiseaux exotiques colorent le feuillage luxuriant, tandis que des plantes en cascade dégringolent du plafond. C’est vrai qu’on a l’impression d’être dans une canopée** !

Derrière le comptoir, Aurore, la pâtissière, enfourne un financier aux châtaignes dont le fumet embaume bientôt la pièce. Son amie Laura, gérante du lieu, nous apporte nos boissons sur un petit plateau rond, d’un joli vieux rose assorti au mur
de la cuisine … et à la devise de la ville : « #lavieenroz ». Mon expresso pur Arabica torréfié chez Darjeeling*** est présenté dans une jolie tasse rétro. Il est accompagné d’un échantillon du dessert du jour, fait maison et moelleux à souhait.
Par contre, notre restauratrice n’a pas encore la main (ou le matériel**** ?) pour le Latte ; mon cher et tendre est un peu déçu de ne pas trouver de mousse crémeuse même s’il  admet qu’il ne manque pas de caractère. Ce sera la seule (petite) fausse note tant les produits sont de qualité et l’accueil délicat. Bruno-Guy serait fier de sa fille …

Pour conclure : de la photo au restau.

https://www.facebook.com/lacanopee.perros/ 

* Dont nos deux fistons dans les deux catégories pendant quelques années ! 😉
** Strate supérieure d’une forêt, composée des feuillages directement exposés au rayonnement solaire, parfois considérée comme un écosystème distinct, notamment en forêt tropicale où elle constitue un habitat riche de biodiversité. 
*** http://lescafesdottilie.fr/mokadarjeeling-tregastel/
**** Buse vapeur de la machine à expresso pour les professionnels,
voire mousseur à lait automatique disponible au rayon petit électro ménager.




Piha

Dimanche 4 octobre 2020
Café Piha, 69 rue des Ayres, 33 000 Bordeaux
De 9h à 16h30, 10h le WE (17h le samedi, 16h le dimanche), fermé le mardi
Note globale : 17
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 18
Prix d’un café: 2 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Peut être bourgeois à Bordeaux » (Cru)

 

Piha, c’est là : de l’hôtel de la Presse*, on a descendu la rue principale** puis tourné à droite. Quelques tables
sur les pavés, notre coffee-shop du jour est à mille lieues de l’effervescence et pourtant au cœur de la ville …

Un porte-filtre de percolateur professionnel remplace la poignée : dès l’entrée, le ton est donné !
L’odeur du café torréfié sur place, les sacs en toile de jute des quatre coins du monde et la rutilante machine à torréfier
le confirment : on est au royaume du café !

C’est en Nouvelle-Zélande que le patron en a appris les secrets. Grand amateur de Kitesurf, il était parti y chercher le vent … et en est revenu barista. Il est vrai que depuis une vingtaine d’années, ses habitants ont développé une passion pour ce nectar, à tel point que leur pays compterait, dit-on, plus de torréfacteurs par habitant que la moyenne mondiale – et même qu’il produirait le meilleur café du monde.

En 2017, notre aventurier acquiert cette ancienne imprimerie bordelaise qu’il transforme en salon de café ;
il lui donne le nom de sa plage préférée là-bas : Piha***.

Dans cette vieille bâtisse, l’espace est limité mais plein de charme. Les pierres apparentes, le mobilier en bois et les canapés recouverts de coussins multicolores lui donnent un côté chaleureux. Les canisses tendues entre les poutres du plafond et les plantes tropicales apportent quant à elles une touche d’exotisme.
Au fond, face à la cuisine vitrée, la table d’hôtes accueille une famille. Car toutes les places sont déjà prises (on est pourtant arrivés 10 minutes avant l’ouverture officielle, c’était déjà quasi plein !) Malgré cela, le personnel reste zen tout en étant efficace ; c’est une équipe de passionnés qui a plaisir à échanger autour du café et vous orienter vers celui qui vous correspond le mieux. Dommage que l’on doive (déjà) rentrer dans la capitale : on aurait bien testé leur atelier dégustation-torréfaction !

Pour conclure : rue des Ayres … mais pas désert !

https://www.cafepiha.com

* Notre base incontournable à Bordeaux ! 😉              
** Rue Sainte-Catherine.
*** A l’ouest d’Auckland, Piha est une plage de sable noir appréciée des surfeurs pour ses rouleaux. 
L’immense rocher qui la coupe en deux illustre le logo de notre coffee-shop du jour.




Kuro

Samedi 3 octobre 2020

Kuro, 5 rue Mautrec, 33 000 Bordeaux
De 9h à 17h (sauf le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 17
Prix d’un café: 2,80 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Brûle un palais japonais » (wasabi*)

Tout près de l’hôtel de la Presse**, au bout de la rue Ste Catherine et en face du théâtre, Kuro est situé dans l’un des quartiers les plus animés du centre historique de Bordeaux. Et en même temps, il est installé dans une vieille bâtisse
d’une ruelle piétonne particulièrement calme : à la fois éloigné de l’agitation et à deux pas du cœur de la ville,
autant dire une localisation parfaite !

A 9h10, on est déjà 7 à faire le pied de grue : bon signe pour la qualité … moins pour la ponctualité. Il faut patienter
encore un peu avant que le store ne se soulève, puis encore pour que la jeune gérante sorte et déplie une à une
les 3 tables et 6 chaises installées dehors (On a eu le temps de les compter !)

L’intérieur est minuscule (15 places !) mais ne manque pas de charme avec ses vieilles pierres, ses meubles en bois clair
et sa belle hauteur sous plafond.
D’exquises effluves s’échappent du four qu’on aperçoit au fond. Aujourd’hui, le patron a confectionné un roulé-sucré
à la japonaise***. C’est qu’il adore ce pays qui a inspiré le nom de son coffee-shop : « Kuro » signifie « noir » comme
la couleur de l’expresso dont il est grand amateur. C’est même un expert (un vrai sommelier du café !), qui prend plaisir
à conseiller ses clients en fonction de leurs goûts.

De son côté, sa compagne prépare les boissons et assure le service. Celui-ci s’accélère peu à peu – elle est en mode diésel ! Heureusement, car la salle est bientôt pleine : des adaptes du café – notamment le filtre type Hario ou Chemex****, mais aussi de petites familles attablées pour une collation insolite et gourmande.

Pour conclure : on court au Kuro !

https://www.youtube.com/watch?v=cTTxdHuwcDY

* Condiment très piquant.
** Dirigé par la femme de notre petit dernier : on l’a testé … et approuvé ! 😉
*** Avec des haricots rouges « azuki », très utilisés en sucré dans la cuisine japonaise.
**** La Chemex est la méthode douce la plus populaire ; son filtre à papier épais donne au café
un corps léger tout en gardant une grande douceur aromatique. Avec le Hario V60, on est moins dans l’infusion 
car il apporte une grande puissance aromatique tout en gardant un corps léger.




Canelés-Café Baillardran

Vendredi 2 octobre 2020

Canelés-Café Baillardran, 36 Place Gambetta, 33000 Bordeaux
De 8h30 à 20h (9h à 19h30 le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café: 1,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Proche du bordeaux » (cramoisi)

 

Vendredi soir : notre TGV Inouï entre en gare Saint Jean …
Mon œil aguerri avise bientôt un café rouge et or. C’est Baillardran qui propose aussi (et surtout) de petits gâteaux recouverts d’une croûte caramélisée. Ah, les canelés !* Si l’on devait résumer Bordeaux à une gourmandise, c’est cette spécialité** à la forme si particulière qui viendrait aussitôt à l’esprit. Son nom vient d’ailleurs des petits moules en cuivre canelés dans lesquels on les cuit.

C’est en 1988 que Philippe Baillardran, fils de pâtissier, décide d’en faire son produit phare. Alliant savoir-faire et tradition,
il améliore sa qualité et reste LA référence malgré les nombreux concurrents. Peu à peu, d’autres boutiques de l’enseigne ouvrent au cœur de la ville. Son vaisseau amiral ? Incontestablement celui de la place Gambetta. La preuve : il s’est offert cette case dans la nouvelle édition du jeu Monopoly Bordeaux ! Un nouveau concept qui marie judicieusement café, boutique, laboratoire et cours ouverts à tous.

La boutique est colorée et joliment mise en scène. On y retrouve les couleurs de la Maison – jusqu’à la robe de (l’adorable) serveuse ! – et son côté rétro souligné par les vieilles pierres et le carrelage à l’ancienne. Des luminaires en cuivre rappellent les moules des célèbres canelés tandis qu’on aperçoit derrière un mur vitré, la fameuse « Ecole de canelés*** ».
La partie café ne propose qu’une demi-douzaine de tables bistrot, plus quelques une à l’extérieur … mais il pleut !
Par chance, nous trouvons deux places. De quoi prendre plaisir à déguster nos excellents cafés**** accompagnés de
mini canelés aux notes légères de rhum et de vanille … pour un prix somme toute modique compte tenu du cadre et
de la prestation !

Pour conclure : des gâteaux pleins d’a-rhums.

www.baillardran.com     

* Ou « cannelés » car personne ne s’accorde vraiment sur l’orthographe exacte du nom 
et en fait, aucune des écritures n’est inexacte. 
** Pâtisserie bordelaise datant du XVIè siècle.
*** Associée à l’Atelier des Chefs.   
 **** Italiens (« Ily »)




L’Adresse

Dimanche 20 septembre 2020 

L’Adresse, 17 Place St Pol, 28400 Nogent-le-Rotrou*
Du lundi au samedi de 8h30 à minuit
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« On l’écrase parfois en voiture » (champignon)

 

En ce moment, nos voisins sont à l’ouest. Ils ont invité tout l’étage pour le week-end et nous avons saisi la Perche ! Quelques kilomètres avant l’arrivée, un impressionnant donjon** surplombe la route : il a été bâti par les ancêtres
de nos gens de Rotrou, de quoi donner envie de faire leur connaissance – des nogentais, pas leurs aïeux ! Quoique :
on n’est pas loin de Montmirail et des Visiteurs pourraient s’annoncer …

Sur la place de la Mairie, c’est l’effervescence ; c’est samedi, jour de marché ! Après avoir fait le plein de produits du terroir, les chalands apprécient de pouvoir se poser sur les terrasses des nombreux cafés. On en choisit une un peu au hasard
pour ses tables à l’ombre de grands parasols. L’intérieur, plus frais encore, s’étire tout en longueur, d’une rue à l’autre – avec une entrée accessible : avis aux PMR***. Un peu sombre mais on y vient plus pour l’ambiance que mettent le patron et ses habitués.

« Je baisse le rideau ! » L’un d’eux enlève son masque et s’adresse à l’assemblée réunie autour du comptoir. L’heure
est à la lecture des nouvelles. Aujourd’hui, ce sont les accidents de la route. « 40 % sont dus à l’alcool », décrypte-il
sur le journal local, pour conclure hilare : «  Ca veut dire que 60 % sont provoqués par des buveurs d’eau ! … 
Gauthier, remets-moi un calva**** ! … Bon, pas trop quand même, sinon ma femme va encore m’crier dessus ! ».

Nous autres citadins sommes plus sobres. A tort car le petit noir est loin d’être préparé avec la même adresse :
il nous arrache la gorge et le biscuit qui l’accompagne ne suffit pas à l’adoucir !

Pour conclure : côté café, une mal adresse …

https://www.facebook.com/ladressebarnogentrtou

* La forme ancienne nogiomum permet de dissocier ce Nogent des autres Nogent. Il s’agit ici d’une composition
novio– (nouveau), plus –magos (champ, marché), donc « le nouveau marché ».
Le toponyme Nogent-le-Rotrou apparait au XIIè siècle, du nom des seigneurs de la ville et comtes du Perche.
** Construit dans les années 1040, le donjon du château Saint-Jean est l’un des plus anciens de ce type encore debout
en France ; il est rectangulaire et fait 35 m de haut.
*** Personnes à Mobilité Réduite.
**** Appellation familière du « Calvados », le « Calva » est une eau-de-vie de Normandie obtenue par distillation
de cidre ou de poiré.




Le Grand Café du Printemps

Dimanche 2 août 2020

Le Grand Café du Printemps, 2 place Verdun, 32 120 Mauvezin
Tous les jours « du matin au soir »
Prix de l’expresso : 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Arrive sans précipitation » (sécheresse)

Face à l’esplanade de l’ancien château*, le Grand Café du Printemps est un incontournable. 
Il a abrité le premier cinéma du village en 1924 … et semble figé dans le temps depuis !
Sa grande terrasse ombragée est toujours prisée, particulièrement quand le cagnard assomme le village.
Et notamment aujourd’hui : il fait 39° !

Un freluquet vieillard s’y dirige tranquillement.
– Eh bé, v’là le jeune homme !, sourit Annie, la patronne.
– Attention, v’là l’Antiquité ! prévient-il en pénétrant sous la tonnelle.
Il aborde une famille de touristes avec un large sourire :
– Moi, j’ai 94 ans et mes 100 ans, je vais y arriver : je partirai quand il faudra, mais pas avant !
Vous savez ce que c’est qu’une carne ? C’est invendable et ça sert à rien. Eh bé moi, j’suis une carne.
Et d’ajouter avec un clin d’œil complice : les vieux, faudrait s’en débarrasser dès qu’ils sont pitchous**.
Allez, roulez jeunesse !
Puis il se tourne vers un couple attablé plus au fond :
– Vous savez le remède miracle qui m’fait marcher sans canne pour 3,11 € par mois ?
C’est l’aspirine ! Et ma mémoire, elle a pas besoin d’ordinateur ! Allez, adiou !
Il repart alors, visiblement ravi de sa prestation : un vrai Gascon !***
Un habitué lève les yeux au ciel :
– Y nous épuise, faut faire quelque chose. Comment qu’on l’débranche ?
Avec lui, ils sont une demi-douzaine de papys à commenter les résultats du dernier match de rugby
de leur accent rocailleux …

Bientôt midi : notre avenante patronne disparaît pour s’enquérir du repas.
Le café fait aussi restaurant – oh, pas un étoilé, mais une cuisine simple et familiale à base de produits locaux.
On y propose un déjeuner à prix fixe composé de 3 plats et un quart de vin en pichet :
melon de Lectoure, jambon cru ou foie gras de canard maison ;
magret, confit ou cassoulet accompagnés de pommes de terre sautées à l’ail de Mauvezin et tomates desséchées 
et la fameuse croustade**** en guise de dessert.
Ici, le bonheur est dans l’assiette et l’authenticité au bout de la fourchette ! 

Pour conclure : un Gascon qui tient ses promesses.

https://www.facebook.com/grandcafeduprintemps/

*  L’ancienne forteresse du village, redoutée des alentours, lui valut son nom de « Mauvais voisin » (en occitan : mau vesin)
**  Enfants.                                              
*** Fanfaron, hâbleur.                                           
**** Tarte aux pommes régionale.




Le Café des Sports

Dimanche 26 juillet 2020
Le Café des Sports, 3 rue du Général de Gaulle, 35 360 Montauban-de-Bretagne
Tous les jours de 7h à 21h (8h le WE)
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont souvent une fièvre de cheval » (turfistes)

Il fait soif ! Partis aux horreurs* pour un interminable voyage jusqu’à Montauban de Gascogne, notre gosier est déjà sec. Mais trouverons nous de quoi nous désaltérer à une heure si matinale … un dimanche de surcroit ?
A droite de la voie rapide se dresse un clocher tout proche, celui de Montauban de Bretagne : un signe !

Gagné ! Le café du village est ouvert. Plutôt banal de l’extérieur, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Et là, surprise : la déco est bien plus au goût du jour à l’intérieur, avec beaucoup d’espace et de lumière – mention spéciale
à la verrière en pyramide de la pièce du fond. Mais surtout quelle ambiance ! Chaleureuse et bon enfant dans la première
salle noire de monde. A croire que tous les Montalbanais** s’y sont donnés rendez-vous ! Les plus anciens sont
dûment chapeautés, jour du Seigneur oblige. Un petit verre de blanc pour chacun et les échanges fusent :

– Tu crois en Dieu, toi ? Eh ben, t’es pas rancunier !
– J’ai dit je crois, j’ai pas dit qu’j’étais sûr … Eh, le Gwe, remets-moi un coup ! ***
– C’est çà : quand ton verre est plein, tu le vides et quand il est vide, tu le plains …
– Dis voir Imogène, tes prothèses visuelles t’as pas c’te jour ?
– Ah, gast ! J’oublie toujours quelque chose ; la seule chose que je n’oublie pas, c’est d’oublier quelque chose …

Dans la pièce voisine, des jeunes disputent une partie de billard tandis qu’un turfomaniaque remplit fébrilement ses grilles,
ses journaux étalés devant de lui.
Ici, c’est LE coeur du bourg ; on s’y retrouve  au quotidien mais pas seulement. Toute l’année est rythmée par des soirées : de la galette des rois à la Saint-Sylvestre en passant par la Saint-Patrick, la fête de la musique, Halloween et le Beaujolais nouveau – sans compter les spéciales karaokés, latinos ou despérados.

Si le service est un peu débordé, la gentillesse est de mise. Mais ne demandez pas croissants ou tartines ;
il faut aller les chercher soi-même, comme souvent dans la région, à la boulangerie (heureusement) voisine****.
Le petit noir a du caractère, le lait du crème est servi à part dans un charmant petit pot et les biscuits qui les accompagnent sont délicieusement craquants. Vous préférez un Perrier ? Ne soyez pas surpris de voir arriver une « Plancoët intense » :
c’est sa cousine bretonne !

Pour conclure : lever le coude, c’est du sport.

https://www.facebook.com/pages/category/Sports-Bar/Le-BDS-Bar-Des-Sports  

*  Aux aurores ! 😉        
** Habitants de Montauban-de-Bretagne (environ 6 000)     
*** Sers-moi à boire !
**** « Aux Délices de Montauban », ouverte tous les jours de 6h30 à 20h … et dont le nom tient ses promesses !




Café Pesked

Dimanche 19 juillet 2020
Café Pesked*, 21 rue du Port, La Roche jaune, 22 220 Plouguiel
Du mercredi au dimanche, tous les jours pendant les vacances scolaires
Prix de l’expresso : 1,50 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Des gars des eaux » (Marins).

 

La petite route dégringole jusqu’au port de La Roche Jaune**. Sa particularité ? Elle est submersible : chaque mois, le Jaudy la recouvre entièrement jusqu’à s’inviter parfois dans les maisons. Emile a vécu enfant au Pesked et se souvient avoir vu
la mer y entrer et venir jusqu’au pied du lit. L’ancienne cabane de pêcheurs est devenue café-restaurant, mais les grandes marées*** rythment toujours les mois. Il vaut donc mieux surveiller leurs coefficients avant d’y faire escale et prévoir de grandes bottes, voire un canot pour accoster jusqu’au perron !

Une fois rendu, on est au bout du monde : les pieds dans l’eau ou leurs doigts en éventail, on profite de la vue sur l’estuaire et ses « plates**** ». Si l’extérieur peut paraître banal, dès le seuil franchi, on est sous le charme : les couleurs bigarrées,
le joyeux bric à brac d’objets marins et le comptoir aux allures de bar des îles avec son toit de paille. Tellement pittoresque que bien des films ont d’ailleurs été tournés ici.

Quelques plaisanciers et randonneurs (on est sur le GR 34), mais pas de hordes de touristes. Les clients sont surtout
des Rochois, pêcheurs ou retraités, ostréiculteurs ou cultivateurs bio (dont quelques figures locales particulièrement expressives !) On échange des infos entre voisins ou on trinque dans un joyeux brouhaha (ce doit être le rhum !)
Des étudiants étrangers venus apprendre notre langue assurent le service : simple et convivial, parfois approximatif,
mais c’est finalement bien dans l’esprit de la maison !

Si l’on peut boire un café (accompagné de sa mini galette Saint-Michel toute au beurre !) ou une bière du cru*****,
la spécialité, ce sont les rhums arrangés maison : canneberge, gingembre, miel, figue, ananas, dattes, cannelle, kumquat
et autres. Souvenir des Antilles où la patronne a passé son enfance avant de s’installer au Québec comme boulangère
puis guide de chiens de traîneau … mais c’est une autre histoire !
Un petit creux ? Cap sur les ressources locales : bar grillé, moules de bouchot, homard entier, palourdes farcies, huîtres
du coin (l’ostréiculteur est à 200m) … mais une addition qui a parfois le goût de la mer : salée !

Pour conclure : ici, tous les chemins mènent à rhum.

https://www.facebook.com/Le-Café-Pesked

* Pesked (prononcer « pesket ») : poissons, en breton.  
** Nom en lien avec les lichens qui recouvrent les rochers. A moins que ce ne soit avec l’infidélité associée à cette couleur : on sait que les marins partaient pour de longs mois …
*** A la pleine lune et la nouvelle lune, lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont dans le même axe : l’influence des corps célestes s’additionne et les marées sont de plus grande amplitude.
**** Bateaux ostréicoles.  
***** « La Philomenn » de Tréguier (petite ville de caractère toute proche).




L’Univers

Le 23 février 2020
L’Univers, 12 place Chateaubriand, 35 400 Saint-Malo
Tous les jours de 7h à 1h
Note globale : 16
Situation : 17
Cadre : 16
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 14
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Milieu du bar » (mer)

 

A l’abordage ! Remparts et rues pavées de la vieille ville sont pris d’assaut par les vacanciers en ce mois de février …
sur les pas des corsaires* qui y ont vu le jour. Le vent est glacial : l’occasion de goûter à la convivialité des bars malouins 😉

Face au château, L’Univers est un ancien relais de poste devenu malouinière** puis hôtel. Son fumoir, transformé en bar,
a accueilli le premier yacht-club de la cité.
Depuis, c’est l’escale préférée des marins, qu’ils soient plaisanciers ou grands navigateurs. Ses murs sont couverts
de photos, cartes marines et objets rapportés de lointaines expéditions. Du fond d’un immense fauteuil au cuir patiné,
on les scrute un à un : sabre d’abordage, casque de scaphandrier, côtes de baleine, carapace de tortue ou peau de python, tandis qu’au plafond, une maquette de bateau semble suspendue hors du temps …
Dans la seconde salle, un comptoir massif, construit à partir d’anciens coffres de bois foncé, accueille les vieux loups de mer ou visiteurs en quête d’authenticité autour d’une mousse, d’un rhum ou d’un whisky.

Repaire favori des skippers, c’est ici qu’en 78, Alain Colas a pris un dernier café avant son départ pour la Route du Rhum dont il n’est jamais revenu. On y croisait aussi Florence Artaud, autre disparue, et Georges Pernoud qui y avait installé son QG de presse. La course continue, les courses : la transat Québec-Saint Malo*** et bien d’autres. Ici, tout respire la mer et l’aventure : il faut venir goûter l’ambiance unique de ce Bar des Légendes, comme tous ces passionnés, voileux ou non : Bové, Chabrol, Hulot, Lavoine ou Moreau pour ne citer qu’eux. Lavilliers y a même composé une chanson :
« Accoudé au bar de l’Univers, c’est l’heure où la bière se transforme en or, un soleil rouge éclaire nos voiles usées … »

Pour conclure : la flotte y boit tout sauf de l’eau.

https://www.hotel-univers-saintmalo.com/bar-de-l-univers.php

* Contrairement aux pirates, les corsaires étaient autorisés par le gouvernement à attaquer les navires ennemis, notamment marchands, durant les conflits, laissant à la flotte de guerre les cibles militaires.
Parmi eux René Duguay-Trouin puis Robert Surcouf, surnommé le Tigre des Mers.
** Vaste demeure de plaisance construite par un négociant ou armateur de Saint-Malo aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. 
*** Tous les 4 ans (prochaine édition en 2022 pour la première et 2024 pour la seconde).




Chez Léonie

Le 16 février 2020
Chez Léonie, 9 ter rue des Lois, 31 000 Toulouse
De 8h30 à 18h, 10h le samedi, 11h le dimanche (fermé le lundi)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 1,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il ralentit quand on le double » (train*)

 

Mais qui est Léonie ? Une Landaise voyageuse longtemps exilée à Paris qui, inspirée par les coffee-shops australiens,
décide d’en ouvrir un … à Toulouse ! C’était il y a 18 mois et il est devenu depuis un incontournable pour les amateurs
dans la ville rose. Il faut reconnaître qu’il a bien des atouts :

– Sa situation, si proche du Capitole qu’en se penchant de la terrasse, on pourrait presque l’apercevoir (gare au torticolis tout de même !)

– Le cadre, lilliputien certes, mais cosy et chaleureux avec ses briques apparentes, son comptoir bleu canard et ses meubles anciens chinés par Léonie, sa mère et sa grand-mère. Un peu dépareillés, mais c’est aussi ce qui fait son charme !

– L’accueil de Léonie, souriant et chantant. On est reçu comme à la maison ; elle a même prévu des jeux pour les petitous !

– Les horaires : dès 8h30 le matin. De quoi donner envie de se lever pour aller travailler ! D’autant qu’ici, on pratique
la « procaféination » ou « l’art de remettre une décision ou une réalisation après avoir pris un café ».

– Le café**, justement, parlons-en : Loïc, le barista, propose plus de quinze manières de le boire en espresso (macchiato, allongé, latte nature ou caramel, mocaccino, cappuccino …) ou infusés lentement pour plus de douceur et d’arômes.
Et pour les sublimer, il les orne de superbes dessins de « latte art » !

– Les petits plats maison : soupes, tartines, salades et pâtisseries – repérées dès l’entrée pour ces dernières car elles sont judicieusement disposées derrière la vitrine Pour les gourmets … et les gourmettes ! 😉

Pour conclure : un petit noir dans la ville rose.                                                                      

http://chezleonie.com

https://www.youtube.com/watch?v=9kDNNRh7Z70

* Train-train !
** Cafés du monde entier sélectionnés par la brûlerie des Filatiers, une référence à Toulouse.