Foufou

Dimanche 11 octobre 2020
Foufou Beaugrenelle, 19 Rue Linois, 75015 Paris
Tous les jours, de 8h30 à 21h (9h30 le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café: 2,50 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« On y croise un monde fou » (asile)

 

Fou ! Une navette fluviale déverse son flot de shoppeurs à la porte du centre Beaugrenelle … un dimanche !
La gigantesque bulle de verre* est à deux pas de la Tour Eiffel, donc en zone touristique :
elle peut ouvrir sept jours sur sept.
Fou ! L’escalier mécanique de son Monoprix XXL mène à un coffee-shop !
Entre vêtements et parfumerie, le fondateur des cafés** Foufou y a ouvert son 3ème espace.

A l’origine du nom, un lac congolais au bord duquel on cultive le Kivu. C’est un Arabica pure origine que notre enseigne
est seule à vendre sur la capitale. Un vrai nectar aux étonnantes notes de figue fraîche et de chocolat noir qui est devenu
la star de l’enseigne. De quoi ravir les amateurs, d’autant qu’il est loin d’être l’unique trouvaille de son Coffee-lover. Colombiens, brésiliens et autres se bousculent à la carte, servis avec brio par le barista (mention spéciale pour son dessin de notre latte!)

Mais Foufou est plus qu’un café, on y petit-déjeune toute de la journée : fou, non ?
Les gourmets testent les recettes tendance revisitées, tandis que les gourmands engloutissent pain perdu, pancakes
et cookies. Quant aux Vegan (de plus en plus nombreux sur la Rive gauche !), ils picorent du granola ou des tartines d’avocats-betteraves avant de s’offrir (soyons fous !) une petite douceur aux graines de chia***.

Ils en oublient vite le Supermarché d’autant que le cadre est chic et sobre, les matériaux nobles et les assises confortables (banquettes de velours vert et tables en marbre rose assorties au comptoir). D’immenses baies vitrées ouvrent sur la terrasse et le plafond de miroirs – avis aux amateurs de selfies décalés ! – agrandissent encore la salle.
Un luxe en cette période confinée !

Pour conclure : on en est fous !

storiesdown.com › users › cafe_foufou

* Ouvert en 2013, ce centre commercial nouvelle génération a vu les choses en grand :
50 000 m2 de commerces, 7 000 m2 de nature (le plus grand jardin de Paris), 110 enseignes des marques les plus tendance et un cinéma de 10 salles pour 2000 places.
** Jean-Philippe Nikoghossian créé cette nouvelle enseigne en 2017 dans le XIè, puis les IIIè, XVè et près de Monaco.
*** Petites graines originaires du Mexique, elles possèdent de nombreuses vertus : excellentes pour le cœur, les os,
les dents, la peau, le cerveau, elles favorisent aussi le sommeil et permettraient de prévenir certains cancers dit-on …




Piha

Dimanche 4 octobre 2020
Café Piha, 69 rue des Ayres, 33 000 Bordeaux
De 9h à 16h30, 10h le WE (17h le samedi, 16h le dimanche), fermé le mardi
Note globale : 17
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 18
Prix d’un café: 2 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Peut être bourgeois à Bordeaux » (Cru)

 

Piha, c’est là : de l’hôtel de la Presse*, on a descendu la rue principale** puis tourné à droite. Quelques tables
sur les pavés, notre coffee-shop du jour est à mille lieues de l’effervescence et pourtant au cœur de la ville …

Un porte-filtre de percolateur professionnel remplace la poignée : dès l’entrée, le ton est donné !
L’odeur du café torréfié sur place, les sacs en toile de jute des quatre coins du monde et la rutilante machine à torréfier
le confirment : on est au royaume du café !

C’est en Nouvelle-Zélande que le patron en a appris les secrets. Grand amateur de Kitesurf, il était parti y chercher le vent … et en est revenu barista. Il est vrai que depuis une vingtaine d’années, ses habitants ont développé une passion pour ce nectar, à tel point que leur pays compterait, dit-on, plus de torréfacteurs par habitant que la moyenne mondiale – et même qu’il produirait le meilleur café du monde.

En 2017, notre aventurier acquiert cette ancienne imprimerie bordelaise qu’il transforme en salon de café ;
il lui donne le nom de sa plage préférée là-bas : Piha***.

Dans cette vieille bâtisse, l’espace est limité mais plein de charme. Les pierres apparentes, le mobilier en bois et les canapés recouverts de coussins multicolores lui donnent un côté chaleureux. Les canisses tendues entre les poutres du plafond et les plantes tropicales apportent quant à elles une touche d’exotisme.
Au fond, face à la cuisine vitrée, la table d’hôtes accueille une famille. Car toutes les places sont déjà prises (on est pourtant arrivés 10 minutes avant l’ouverture officielle, c’était déjà quasi plein !) Malgré cela, le personnel reste zen tout en étant efficace ; c’est une équipe de passionnés qui a plaisir à échanger autour du café et vous orienter vers celui qui vous correspond le mieux. Dommage que l’on doive (déjà) rentrer dans la capitale : on aurait bien testé leur atelier dégustation-torréfaction !

Pour conclure : rue des Ayres … mais pas désert !

https://www.cafepiha.com

* Notre base incontournable à Bordeaux ! 😉              
** Rue Sainte-Catherine.
*** A l’ouest d’Auckland, Piha est une plage de sable noir appréciée des surfeurs pour ses rouleaux. 
L’immense rocher qui la coupe en deux illustre le logo de notre coffee-shop du jour.




Kuro

Samedi 3 octobre 2020

Kuro, 5 rue Mautrec, 33 000 Bordeaux
De 9h à 17h (sauf le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 17
Prix d’un café: 2,80 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Brûle un palais japonais » (wasabi*)

Tout près de l’hôtel de la Presse**, au bout de la rue Ste Catherine et en face du théâtre, Kuro est situé dans l’un des quartiers les plus animés du centre historique de Bordeaux. Et en même temps, il est installé dans une vieille bâtisse
d’une ruelle piétonne particulièrement calme : à la fois éloigné de l’agitation et à deux pas du cœur de la ville,
autant dire une localisation parfaite !

A 9h10, on est déjà 7 à faire le pied de grue : bon signe pour la qualité … moins pour la ponctualité. Il faut patienter
encore un peu avant que le store ne se soulève, puis encore pour que la jeune gérante sorte et déplie une à une
les 3 tables et 6 chaises installées dehors (On a eu le temps de les compter !)

L’intérieur est minuscule (15 places !) mais ne manque pas de charme avec ses vieilles pierres, ses meubles en bois clair
et sa belle hauteur sous plafond.
D’exquises effluves s’échappent du four qu’on aperçoit au fond. Aujourd’hui, le patron a confectionné un roulé-sucré
à la japonaise***. C’est qu’il adore ce pays qui a inspiré le nom de son coffee-shop : « Kuro » signifie « noir » comme
la couleur de l’expresso dont il est grand amateur. C’est même un expert (un vrai sommelier du café !), qui prend plaisir
à conseiller ses clients en fonction de leurs goûts.

De son côté, sa compagne prépare les boissons et assure le service. Celui-ci s’accélère peu à peu – elle est en mode diésel ! Heureusement, car la salle est bientôt pleine : des adaptes du café – notamment le filtre type Hario ou Chemex****, mais aussi de petites familles attablées pour une collation insolite et gourmande.

Pour conclure : on court au Kuro !

https://www.youtube.com/watch?v=cTTxdHuwcDY

* Condiment très piquant.
** Dirigé par la femme de notre petit dernier : on l’a testé … et approuvé ! 😉
*** Avec des haricots rouges « azuki », très utilisés en sucré dans la cuisine japonaise.
**** La Chemex est la méthode douce la plus populaire ; son filtre à papier épais donne au café
un corps léger tout en gardant une grande douceur aromatique. Avec le Hario V60, on est moins dans l’infusion 
car il apporte une grande puissance aromatique tout en gardant un corps léger.




Canelés-Café Baillardran

Vendredi 2 octobre 2020

Canelés-Café Baillardran, 36 Place Gambetta, 33000 Bordeaux
De 8h30 à 20h (9h à 19h30 le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café: 1,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Proche du bordeaux » (cramoisi)

 

Vendredi soir : notre TGV Inouï entre en gare Saint Jean …
Mon œil aguerri avise bientôt un café rouge et or. C’est Baillardran qui propose aussi (et surtout) de petits gâteaux recouverts d’une croûte caramélisée. Ah, les canelés !* Si l’on devait résumer Bordeaux à une gourmandise, c’est cette spécialité** à la forme si particulière qui viendrait aussitôt à l’esprit. Son nom vient d’ailleurs des petits moules en cuivre canelés dans lesquels on les cuit.

C’est en 1988 que Philippe Baillardran, fils de pâtissier, décide d’en faire son produit phare. Alliant savoir-faire et tradition,
il améliore sa qualité et reste LA référence malgré les nombreux concurrents. Peu à peu, d’autres boutiques de l’enseigne ouvrent au cœur de la ville. Son vaisseau amiral ? Incontestablement celui de la place Gambetta. La preuve : il s’est offert cette case dans la nouvelle édition du jeu Monopoly Bordeaux ! Un nouveau concept qui marie judicieusement café, boutique, laboratoire et cours ouverts à tous.

La boutique est colorée et joliment mise en scène. On y retrouve les couleurs de la Maison – jusqu’à la robe de (l’adorable) serveuse ! – et son côté rétro souligné par les vieilles pierres et le carrelage à l’ancienne. Des luminaires en cuivre rappellent les moules des célèbres canelés tandis qu’on aperçoit derrière un mur vitré, la fameuse « Ecole de canelés*** ».
La partie café ne propose qu’une demi-douzaine de tables bistrot, plus quelques une à l’extérieur … mais il pleut !
Par chance, nous trouvons deux places. De quoi prendre plaisir à déguster nos excellents cafés**** accompagnés de
mini canelés aux notes légères de rhum et de vanille … pour un prix somme toute modique compte tenu du cadre et
de la prestation !

Pour conclure : des gâteaux pleins d’a-rhums.

www.baillardran.com     

* Ou « cannelés » car personne ne s’accorde vraiment sur l’orthographe exacte du nom 
et en fait, aucune des écritures n’est inexacte. 
** Pâtisserie bordelaise datant du XVIè siècle.
*** Associée à l’Atelier des Chefs.   
 **** Italiens (« Ily »)




Milou

Dimanche 27 septembre 2020

Milou, 1 rue du Faubourg Saint Antoine, 75 011 Paris
Tous les jours de 7h30 à 1h (8h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 12
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café: 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Toujours aux abois » (chien)

 

Où s’est donc niché Milou ? Place de la Bastille ; il a du flair : si près de l’Opéra que ses 2750 spectateurs ont peu de chances de le manquer … d’autant qu’il a vidé un pot de peinture bleu canard sur sa façade. Quel génie, ce Milou !
La terrasse les attend. Un temps de chien ? Pas de problème, elle est chauffée. Pourtant, entre les effluves de gaz oïl
et les klaxons des voitures, il faut vraiment être accro à la cigarette pour avoir envie de s’y poser.

Va pour l’intérieur, d’autant que le décor a de la gueule avec son style rétro-indus’. Carrelage ancien, moulures,
radiateurs en fonte et vieux lustres rappellent son année d’ouverture (1912 !) mais des verrières remplacent les fenêtres, un papier peint de palmiers apporte une touche d’exotisme, de petits fauteuils colorés mettent du pep’ et le comptoir arrondi en bois foncé un côté chaleureux.

Par l’escalier de fer, on grimpe à l’étage. Avis aux romantiques, c’est beaucoup plus tranquille, et pour peu que la table
de la fenêtre soit libre, la vue est imprenable sur la colonne de juillet*. Entre chien et loup**, une petite bougie rend l’ambiance plus intime encore. Et si comme Milou vous cédez à la gourmandise, goûtez l’os à moelle, il est tendre,
vous ne risquez  pas d’y laisser une canine !

Pour l’heure, si vous avez les crocs, c’est petit–déjeuner : jus de fruits au choix, boisson chaude, tartine et croissant.
Pour 6 €, c’est franchement correct vu l’emplacement, d’autant que les breuvages sont à la hauteur :
expresso Richard Perle noire, lait chaud vanillé ou chocolat chaud à l’ancienne.

Pour conclure : un café qui a du ouah ouah.

http://unpetitpoissurdix.fr/2014/05/27/les-secrets-de-la-rue-du-faubourg-saint-antoine/

* Elevée entre 1835 et 1840 en souvenir des trois journées de la révolution de juillet 1830 dite « Les Trois Glorieuses »,
elle est surmontée du Génie de la Liberté, sculpture en bronze doré réalisée par Auguste Dumont en 1836.
**A la tombée de la nuit.




L’Adresse

Dimanche 20 septembre 2020 

L’Adresse, 17 Place St Pol, 28400 Nogent-le-Rotrou*
Du lundi au samedi de 8h30 à minuit
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« On l’écrase parfois en voiture » (champignon)

 

En ce moment, nos voisins sont à l’ouest. Ils ont invité tout l’étage pour le week-end et nous avons saisi la Perche ! Quelques kilomètres avant l’arrivée, un impressionnant donjon** surplombe la route : il a été bâti par les ancêtres
de nos gens de Rotrou, de quoi donner envie de faire leur connaissance – des nogentais, pas leurs aïeux ! Quoique :
on n’est pas loin de Montmirail et des Visiteurs pourraient s’annoncer …

Sur la place de la Mairie, c’est l’effervescence ; c’est samedi, jour de marché ! Après avoir fait le plein de produits du terroir, les chalands apprécient de pouvoir se poser sur les terrasses des nombreux cafés. On en choisit une un peu au hasard
pour ses tables à l’ombre de grands parasols. L’intérieur, plus frais encore, s’étire tout en longueur, d’une rue à l’autre – avec une entrée accessible : avis aux PMR***. Un peu sombre mais on y vient plus pour l’ambiance que mettent le patron et ses habitués.

« Je baisse le rideau ! » L’un d’eux enlève son masque et s’adresse à l’assemblée réunie autour du comptoir. L’heure
est à la lecture des nouvelles. Aujourd’hui, ce sont les accidents de la route. « 40 % sont dus à l’alcool », décrypte-il
sur le journal local, pour conclure hilare : «  Ca veut dire que 60 % sont provoqués par des buveurs d’eau ! … 
Gauthier, remets-moi un calva**** ! … Bon, pas trop quand même, sinon ma femme va encore m’crier dessus ! ».

Nous autres citadins sommes plus sobres. A tort car le petit noir est loin d’être préparé avec la même adresse :
il nous arrache la gorge et le biscuit qui l’accompagne ne suffit pas à l’adoucir !

Pour conclure : côté café, une mal adresse …

https://www.facebook.com/ladressebarnogentrtou

* La forme ancienne nogiomum permet de dissocier ce Nogent des autres Nogent. Il s’agit ici d’une composition
novio– (nouveau), plus –magos (champ, marché), donc « le nouveau marché ».
Le toponyme Nogent-le-Rotrou apparait au XIIè siècle, du nom des seigneurs de la ville et comtes du Perche.
** Construit dans les années 1040, le donjon du château Saint-Jean est l’un des plus anciens de ce type encore debout
en France ; il est rectangulaire et fait 35 m de haut.
*** Personnes à Mobilité Réduite.
**** Appellation familière du « Calvados », le « Calva » est une eau-de-vie de Normandie obtenue par distillation
de cidre ou de poiré.




La Consigne

Dimanche 13 septembre 2020 

La Consigne, Gare de l’Est, rue d’Alsace, 75010 Paris
Tous les jours, de 8h30 à 21h (9h30 le dimanche)
Prix de l’expresso : 2,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Doublé au quotidien » (train)

 

Consignés ! Le Covid 19 repart à un train d’enfer ; si on ne se met pas tous aux abris, au train où vont les choses,
on risque un nouveau confinement. Mais où trouver une consigne ? Dans une gare bien sûr !

Sur les pavés de la cour d’honneur de la Gare de l’est, quelques tables invitent à se poser. C’est la terrasse d’une brasserie installée à l’entrée du grand hall, en lieu et place de l’ancienne consigne dont elle a repris le nom.
N’allez pas pour autant imaginer un cadre banal, bien au contraire.
Une hauteur sous plafond impressionnante, un imposant comptoir Art nouveau, deux immenses tableaux ferroviaires*
et pour accéder au premier étage, un escalier monumental. On en serait presque intimidés, d’autant que les tables sont recouvertes de nappes immaculées. Sans doute faut-il mener grand train pour s’y asseoir …

Pas forcément. Avoir un certain train de vie certes, comptez plutôt un tarif de première classe, mais on n’est pas non plus au Train bleu**. Et puis, c’est presque un passage obligé pour qui veut attendre son train, passer le temps entre deux correspondances ou fêter des retrouvailles à l’arrivée : c’est l’unique brasserie de la gare. Députés européens pour Bruxelles ou Strasbourg, hommes d’affaires pour l’Allemagne ou le Luxembourg, familles pour le Grand Est ou barons
du rail*** avant de reprendre leur cabine de train, tout le monde s’y croise.

L’ambiance est feutrée. On chuchote, on pianote sur son téléphone ou son ordinateur,
on se plonge dans un roman de gare ou un recueil de poésies :

«  Le temps nous égare, le temps nous étreint,
    Le temps nous est gare, le temps nous est train » ****

Pour conclure : une carte qui chemine haut.

http://brasserie-laconsigne.fr

* Une vieille locomotive au charbon et l’incontournable horloge de la gare au siècle dernier.
** Restaurant gastronomique de la Gare de Lyon.
*** Conducteurs de train.
**** Jacques Prévert.




L’Annexe

Dimanche 6 septembre 2020 

L’Annexe, 22 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,40 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont quitté l’école depuis longtemps » (encriers)

 

C’est la rentrée : on se rue sur l’Annexe de la rue des Ecoles !
Un bistrot bien sûr, où les instit’ épuisés trouvent un peu de répit. Faire la classe masqué, ce n’est pas une sinécure,
or c’est le seul endroit où l’on peut l’enlever ; aucun inventeur n’a encore trouvé le moyen de boire avec !

Au Quartier latin, des tables s’étirent sur le trottoir à l’angle de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève :
n’hésitez pas à Rentrée. 
Passé le tonneau et son désormais traditionnel flacon de gel hydro alcoolique, on découvre une vaste salle
bordée de larges baies vitrées et murs de briques.
Vous venez en groupe ? La longue table industrielle à manivelle et engrenages sera parfaite.
Vous aimez les objets détournés ? Le billot de boucher récupéré pour le service vous amusera tout autant.
A moins que ce ne soient les plaques émaillées qu’un artiste a joliment assemblées. Il a joué sur tous les tableaux : métropolitain, avec celles de la ligne 10 voisine, publicitaire, sur le thème des apéritifs, et routier. Sachant qu’avec
ce dernier, les panneaux de signalisation peuvent judicieusement servir de piqûre de rappel à ceux qui reprendraient
le volant en ayant un peu forcé sur les précédents.

Au comptoir, il y a de l’ambiance ; quelques habitués s’offrent visiblement une bonne tranche de rigolade.
Avec leurs bottes, tabliers et bérets noirs, ils sont aussi pittoresques qu’inattendus ici, au coeur de la capitale.
Et le serveur, haut en couleur lui aussi, n’est pas en reste ; il faut dire qu’il est à bonne école.
Il n’en oublie pas moins notre nectar qu’il prépare avec soin. Son café est bien tassé, bien serré, et malgré
une attaque un peu brutale, s’avère avoir beaucoup de corps ensuite.
Aucune ombre au tableau, en somme … y compris au niveau de l’addition.

Cet Authre** Bistrot est l’annexe de la Petite Périgourdine, brasserie installée en face.
Tous deux ont été rachetés par un bougnat … d’où la présence d’aligot à la carte tout autant que de magret et foie gras
– sans oublier quelques bonnes bouteilles. Alors, si vous n’êtes pas végétariens, prof-itez en!

Pour conclure : une adresse maîtresse, que dire … une instit’ution !

https://www.facebook.com/pages/category/French-Restaurant/L-Annexe-de-La-Petite-Périgourdine-Paris-5-289457201252926/

* Suite aux mesures drastiques prises avec le rebond de la pandémie.           
 ** Autre plaque émaillée du décor, au nom d’une rivière auvergnate, qui coule dans le Cantal. 




Le Grand Café du Printemps

Dimanche 2 août 2020

Le Grand Café du Printemps, 2 place Verdun, 32 120 Mauvezin
Tous les jours « du matin au soir »
Prix de l’expresso : 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Arrive sans précipitation » (sécheresse)

Face à l’esplanade de l’ancien château*, le Grand Café du Printemps est un incontournable. 
Il a abrité le premier cinéma du village en 1924 … et semble figé dans le temps depuis !
Sa grande terrasse ombragée est toujours prisée, particulièrement quand le cagnard assomme le village.
Et notamment aujourd’hui : il fait 39° !

Un freluquet vieillard s’y dirige tranquillement.
– Eh bé, v’là le jeune homme !, sourit Annie, la patronne.
– Attention, v’là l’Antiquité ! prévient-il en pénétrant sous la tonnelle.
Il aborde une famille de touristes avec un large sourire :
– Moi, j’ai 94 ans et mes 100 ans, je vais y arriver : je partirai quand il faudra, mais pas avant !
Vous savez ce que c’est qu’une carne ? C’est invendable et ça sert à rien. Eh bé moi, j’suis une carne.
Et d’ajouter avec un clin d’œil complice : les vieux, faudrait s’en débarrasser dès qu’ils sont pitchous**.
Allez, roulez jeunesse !
Puis il se tourne vers un couple attablé plus au fond :
– Vous savez le remède miracle qui m’fait marcher sans canne pour 3,11 € par mois ?
C’est l’aspirine ! Et ma mémoire, elle a pas besoin d’ordinateur ! Allez, adiou !
Il repart alors, visiblement ravi de sa prestation : un vrai Gascon !***
Un habitué lève les yeux au ciel :
– Y nous épuise, faut faire quelque chose. Comment qu’on l’débranche ?
Avec lui, ils sont une demi-douzaine de papys à commenter les résultats du dernier match de rugby
de leur accent rocailleux …

Bientôt midi : notre avenante patronne disparaît pour s’enquérir du repas.
Le café fait aussi restaurant – oh, pas un étoilé, mais une cuisine simple et familiale à base de produits locaux.
On y propose un déjeuner à prix fixe composé de 3 plats et un quart de vin en pichet :
melon de Lectoure, jambon cru ou foie gras de canard maison ;
magret, confit ou cassoulet accompagnés de pommes de terre sautées à l’ail de Mauvezin et tomates desséchées 
et la fameuse croustade**** en guise de dessert.
Ici, le bonheur est dans l’assiette et l’authenticité au bout de la fourchette ! 

Pour conclure : un Gascon qui tient ses promesses.

https://www.facebook.com/grandcafeduprintemps/

*  L’ancienne forteresse du village, redoutée des alentours, lui valut son nom de « Mauvais voisin » (en occitan : mau vesin)
**  Enfants.                                              
*** Fanfaron, hâbleur.                                           
**** Tarte aux pommes régionale.




Le Café des Sports

Dimanche 26 juillet 2020
Le Café des Sports, 3 rue du Général de Gaulle, 35 360 Montauban-de-Bretagne
Tous les jours de 7h à 21h (8h le WE)
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont souvent une fièvre de cheval » (turfistes)

Il fait soif ! Partis aux horreurs* pour un interminable voyage jusqu’à Montauban de Gascogne, notre gosier est déjà sec. Mais trouverons nous de quoi nous désaltérer à une heure si matinale … un dimanche de surcroit ?
A droite de la voie rapide se dresse un clocher tout proche, celui de Montauban de Bretagne : un signe !

Gagné ! Le café du village est ouvert. Plutôt banal de l’extérieur, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Et là, surprise : la déco est bien plus au goût du jour à l’intérieur, avec beaucoup d’espace et de lumière – mention spéciale
à la verrière en pyramide de la pièce du fond. Mais surtout quelle ambiance ! Chaleureuse et bon enfant dans la première
salle noire de monde. A croire que tous les Montalbanais** s’y sont donnés rendez-vous ! Les plus anciens sont
dûment chapeautés, jour du Seigneur oblige. Un petit verre de blanc pour chacun et les échanges fusent :

– Tu crois en Dieu, toi ? Eh ben, t’es pas rancunier !
– J’ai dit je crois, j’ai pas dit qu’j’étais sûr … Eh, le Gwe, remets-moi un coup ! ***
– C’est çà : quand ton verre est plein, tu le vides et quand il est vide, tu le plains …
– Dis voir Imogène, tes prothèses visuelles t’as pas c’te jour ?
– Ah, gast ! J’oublie toujours quelque chose ; la seule chose que je n’oublie pas, c’est d’oublier quelque chose …

Dans la pièce voisine, des jeunes disputent une partie de billard tandis qu’un turfomaniaque remplit fébrilement ses grilles,
ses journaux étalés devant de lui.
Ici, c’est LE coeur du bourg ; on s’y retrouve  au quotidien mais pas seulement. Toute l’année est rythmée par des soirées : de la galette des rois à la Saint-Sylvestre en passant par la Saint-Patrick, la fête de la musique, Halloween et le Beaujolais nouveau – sans compter les spéciales karaokés, latinos ou despérados.

Si le service est un peu débordé, la gentillesse est de mise. Mais ne demandez pas croissants ou tartines ;
il faut aller les chercher soi-même, comme souvent dans la région, à la boulangerie (heureusement) voisine****.
Le petit noir a du caractère, le lait du crème est servi à part dans un charmant petit pot et les biscuits qui les accompagnent sont délicieusement craquants. Vous préférez un Perrier ? Ne soyez pas surpris de voir arriver une « Plancoët intense » :
c’est sa cousine bretonne !

Pour conclure : lever le coude, c’est du sport.

https://www.facebook.com/pages/category/Sports-Bar/Le-BDS-Bar-Des-Sports  

*  Aux aurores ! 😉        
** Habitants de Montauban-de-Bretagne (environ 6 000)     
*** Sers-moi à boire !
**** « Aux Délices de Montauban », ouverte tous les jours de 6h30 à 20h … et dont le nom tient ses promesses !