Coronavirus Café / 4

Dimanche 12 avril 2020 

Disparus les nounours* des Gobelins ? Non, confinés … comme nous !

Au 25 de l’avenue, le premier de ces plantigrades en peluche parcourt toujours le numéro du « Journal de Paris » 
du 21 novembre 2018, date à laquelle il fit la une. Philippe, un humaniste, voulait « amener le sourire aux riverains
et combattre la morosité ». Puisant dans sa propre b-ourse, il en avait ainsi acquis une cinquantaine pour les installer
dans sa librairie, les distribuer à ses compères** ou les prêter à des gobeliniens***. Devenu viral, le phénomène
s’était alors propagé dans tout le quartier et même au-delà … jusqu’au Japon !

Avec le climat anxiogène généré par la pandémie, il a jugé plus que jamais nécessaire d’offrir un peu de douceur
et d’humour. Et quoi de plus apaisant qu’un nounours qui nous rappelle le compagnon de notre enfance ?
Ou Baloo chantant qu’« il en faut peu pour être heureux ». De quoi nous aider à prendre notre mal en patience …
Il les a donc remis au goût du jour : ses nounours font leurs courses de première nécessité, en respectant, bien sûr,
le mètre de distance réglementaire. Et les affichettes « confinement » ou « distanciation » scotchées sur leurs jolis bedons, rappellent les conseils de prudence.
D’autres apparaissent aux fenêtres à 20h pour applaudir les soignants.

Et alors que nous ne sommes plus autorisés à fréquenter les troquets depuis 4 semaines (et donc d’en tester de nouveaux pour nos lecteurs !!), les nounours sont les seuls à pouvoir y rester.
Au Café de la Manufacture, QG des instigateurs de ce projet, l’un est toujours au comptoir tandis que deux autres sont assis contre la baie vitrée : le derrière bien au chaud contre les radiateurs en fonte, ils saluent discrètement les rares passants
qui se pressent sur l’avenue.
Mais certains de nos ursidés présentant les symptômes du coronavirours, le bistrot a dû être réquisitionné pour permettre les dépistages nécessaires. L’éminent Dr Raours a été appelé à la rescourse et se démène à présent pour tenter de pourfendre le mal avec son traitement à la mieloquine. Nul doute qu’avec ce régime, ils reprennent du poil de la bête.

Pour conclure : un café dans la c-ourse.

https://www.facebook.com/nounours.gobelins.paris 

* Peluches géantes de 1,34m et 4,9 kg – et même 2,40m pour leur patriarche !
** Michel le pharmacien, Eric le caviste, Guilhem le photographe, Gaëlle la serveuse et Jérôme le jeune patron du café
« la Manufacture ».   
*** Le libraire les envoie gratuitement en immersion dans les magasins environnants ou chez les riverains.
Il suffit de lui demander par mail (lesnounoursdesgobelins@gmail.com), venir le chercher et partager sa vie pendant
48 heures en prenant des photos du nounours en situation pour les lui envoyer … sachant que la photo publiée la plus vue fait gagner un nounours des Gobelins. 




Coronavirus Café / 3

Dimanche 5 avril 2020 

Trois semaines sans pouvoir tester nos cafés préférés et vingt jours confinés entre quatre murs,
comme près de 4 milliards de personnes …  soit près de la moitié de la population mondiale !
Les mesures sont plus ou moins strictes selon les pays, et plus ou moins anciennes.

C’est ainsi que j’ai découvert un café de Bangkok* qui, il y a quelques jours encore servait notre nectar favori.
Conscient du danger, dans le contexte actuel d’épidémie au coronavirus, et soucieux de rassurer ses clients
et son personnel, son propriétaire a imaginé un nouveau concept : le café à roulettes !

Apirak Chamraksin explique s’être inspiré de la Chine, premier pays touché, qui prônait la distanciation sociale
pour freiner l’évolution de la maladie et prévenir de nouvelles infections.

Il a ainsi eu l’idée d’un système de cordes et poulies pour servir les boissons sur de petits chariots à une distance
d’un mètre : de quoi éviter tout contact physique entre le personnel et les clients, et donc les risques de transmission
du virus – d’autant que les premiers portent également des masques et des gants, et que les seconds sont invités
dès l’entrée à utiliser le désinfectant pour les mains mis à leur disposition.
Une pancarte précise par ailleurs que les paiements électroniques doivent être privilégiés afin d’éviter aux serveurs
de manipuler des espèces. Beaucoup pensent en effet ici, que certains de leurs compatriotes ont été contaminés
après avoir reçu des billets de touristes infectés.

L’initiative a été plébiscitée, notamment par les expatriés français de Bangkok qui se sentaient rassurés
de pouvoir continuer à siroter leur boisson préférée sans le moindre contact physique avec d’autres.

Mais depuis, les consignes se sont durcies. Alors que la Chine vient d’entamer son déconfinement,
la Thaïlande est entrée avant-hier dans le groupe des pays confinés …

Pour conclure : une affaire qui roule.

* « Art of Coffee », 50 Ngam Wong Wan Phahol Yothin Road, Lat Yao Subdistrict.




Coronavirus Café / 2

Dimanche 29 mars 2020  

Deux semaines déjà sans pouvoir tester nos cafés préférés : marc de ne plus trouver notre boisson favorite !
Et pour mes articles, plus de grain à moudre. De quoi me donner envie de prendre la poudre d’escampette.
Mais le confinement* rend impossible toute sortie de plus d’une heure dans un périmètre d’1 km.
Dehors, pas un chat ; seulement des chiens à-croc aux sorties en liesse avec leurs maîtres souvent masqués.

Les masques, parlons en ! C’est la pénurie … et la grande débrouille.
Les plus inquiets récupèrent ce qu’ils ont sous la main : écharpe ou foulard (comme ce bandana élégamment porté
par une ancienne doctoresse du quartier), masque de nuit, de moto ou de plongée.
Certains se lancent dans la confection : la mère d’une collègue en a fabriqué un d’après un tuto trouvé sur le Net
(bon pied et surtout bon œil, à près de 90 ans !)
D’autres créent des productions artisanales à partir de Sopalin, filtre à aspirateur ou … à café ! Quand on vous dit
que cette boisson est incontournable ! 😉

Eh oui ! Les aficionados du petit noir ont aussitôt pensé à leur accessoire favori : facile à trouver (ni en rupture
de stock), pas cher et de plusieurs tailles (N° 1 pour un petit gabarit, 2 pour la taille au-dessus … jusqu’à 6 !)

– Avantage 1. Il protège : si l’on passe sa main sur le visage après avoir touché une surface potentiellement contaminée,
ce dernier est épargné.
– Avantage 2. Il est intelligent : non seulement, il filtre le café qui coule de l’intérieur, mais aussi les gouttelettes
projetées de l’extérieur.
– Avantage 3. Il est citoyen : il permet de préserver les stocks de masques chirurgicaux pour les soignants.
– Avantage 4. Il est pratique : plus besoin de le chercher au fond du placard, si vous voulez un café, vous l’avez
toujours sous la main – ou plutôt sur le nez !
– Avantage 5. Il est seyant … au point qu’on se demande si les fashion victims ne vont pas en faire très vite
un accessoire de mode.

Pour conclure : évitons aux virus de s’inviter au bal masqué ohé !

* Une bonne nouvelle néanmoins aujourd’hui : avec le changement d’heure, on a 60 mn de confinement en moins !




Coronavirus Café / 1

Dimanche 22 mars 2020 :

Corona ? Basta !
Cafés ? Terminé !
Déjà 8 jours sans pause matinale au zinc de quartiers, 6 en confinement généralisé. 
Il ne faut pas se masquer la réalité, la progression du coronavirus* s’accélère.
La pandémie touche quasiment tous les pays, tous les troquets …

Café le gouvernement ? Il a mis le paquet et on ne peut pas dire qu’il y soit allé avec le dos de la cuillère :
depuis une (longue !) semaine, les cinémas, restaurants et autres commerces « non essentiels » sont fermés,
et on ne table pas sur une réouverture avant au moins un mois. Il faut dire qu’arôme**, la situation était inquiétante …

Adieu bistrots, buvettes, rades, estaminets ! Finis les cafés où l’on s’en-tasse ; les clients se retrouvent sans tasse.
Mais si tous se bar, les patrons vont être dézingués. Ils accusent le coût et sont sous pression. Certains vont se trouver terrassés ; pour d’autres, ce sera peut-être même la mise en bière. On les accuse parfois de se sucrer, mais cette fois, l’addition va être pour eux, et elle risque d’être salée. Après les grèves et les gilets jaunes, ils en ont ras le bol et s’inquiètent pour leurs é-chopes. Beaucoup ne comprennent pas : tout le monde a pourtant besoin d’eux pourboire.

Les ventes de Corona se sont effondrées, celles de Mort Subite explosent.
Vêtu d’un gin, l’un d’eux (qui a pourtant de la bouteille) se lamente :
– Mon affaire risque de tomber à l’eau, un comble ! 
Un autre est découragé :
– On nous accuse de tout ; faut pas pousser le bouchon trop loin !
Beaucoup se lassent : ras la soucoupe ! Liqueur n’y est plus  …

Pourtant, il ne faut pas voir tout en noir. Les banques restent ouvertes :
on ne manquera pas de liquide.

Pour conclure : quand on ne peut plus lever les coudes, il faut les serrer.

* Apparue en Chine fin 2019, la maladie Covid-19 est causée par un virus de la famille des coronavirus.
Très fréquents, ils peuvent aussi bien provoquer un simple rhume qu’une grave infection respiratoire de type pneumonie,
à l’origine d’épidémies mortelles comme ce fut le cas avec le Sras ou le Mers. 
** A Rome.




Boot Café

Samedi 14 mars 2020
Boot* Café, 19 rue du Pont aux choux, 75 003 Paris
Tous les jours, de 10h à 17h
Note globale : 16
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 17
Ambiance : 17
Café : 17
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Mal chaussé » (Cordonnier)

Rue du Pont-aux-choux : voilà une dénomination prometteuse !
Au 19, une devanture au bois bleu patiné par le temps est surplombée d’une botte, l’enseigne d’une … cordonnerie.
Me serais-je trompée d’adresse ?
Que nenni ! Même si elle a gardé son aspect d’origine, c’est bien un café** !

L’intérieur de l’échoppe est grand comme une boîte à chaussures. On dit d’ailleurs que c’est le plus petit café de la capitale (4 m2 : même pour Paris, c’est petit !) : deux micro tables de bistrot et leurs bouquets de fleurs fraîches, quelques cubes 
en plastique fluo en guise de tabourets. Sur les murs, des carreaux de métro blancs, sur lesquels photos, cartes postales
et dessins d’enfants forment un joyeux mélange, alors que des magazines attendent leurs lecteurs sur des étagères.

Derrière son comptoir, juste assez grand pour les machines, le staff : une personne ! Une jeune et souriante barista
qui moud, pèse et tasse le café avec beaucoup de soin. Il vient de la Brûlerie de Belleville*** (autant dire, une référence !), nous explique-t-elle avec son délicieux accent américain. Elle place la tasse en biais pour qu’il ne coule pas directement dedans ; tout un art ! Et nous conseille les cookies maison empilés sous une cloche de verre : chocolat ou caramel salé,
le choix est cornélien !

Trois anglo-saxons sont installés à l’une des tables, une voisine à l’autre. On hésite. « Tu peux demander à le Madame » nous suggère la barista. Ici, les clients se serrent volontiers pour permettre au plus grand nombre d’apprécier ce lieu pittoresque et un brin suranné. Au-delà de six, c’est compromisen dehors des beaux jours où la surface est doublée grâce aux tables installées sur le trottoir !
Ce qui marche alors ? Prendre un « Take away » pour repartir sa tasse à la main. « This coffee is made for walking » est-il d’ailleurs écrit sur la vitrine. Une habitude très américaine que les recalés pourront tester en se baladant dans le Marais.

Pour conclure : Boot-café, un café qui nous botte !

https://www.facebook.com/bootcafe/

* « Boot » signifie à la fois « botte » et « démarrage » : parce qu’on est dans une cordonnerie
… et qu’avec leur café, on part du bon pied !
** Coffee-shop ouvert en février 2014.
*** Micro-torréfacteur installé à proximité du parc des Buttes-Chaumont.




Tentazioni

Le 8 mars 2020
Tentazioni, 10 rue Aristide Bruant, 75 018 Paris
De 8h30 à 23h, fermé le lundi
Brunch de 10h à 16h le dimanche
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,20 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Sicilien descendu en douceur » (Marsala*)

 

A Montmartre depuis 20 ans, ils ont commencé avec un restaurant rue Lepic.
Dans la famille Leopardi, je demande à présent :
– le père, à la tête du premier Tentazioni, trattoria ouverte en 2010 rue Tholozé.
– la mère, aux commandes d’un traiteur-épicerie fine, rue Véron, depuis 2012.
– le premier fils, qui reprend un restaurant en 2014 à deux pas du premier.
– le second fils, qui ouvre ce nouveau bistrot à l’italienne l’an dernier.
A chaque fois, le succès est au rendez-vous pour ces italiens de Palerme (le clan des Siciliens !),
qui semblent avoir retrouvé sur la butte un peu du charme de leur ville natale.

Nous voilà donc chez le dernier découvert au hasard d’une promenade. Dans cette petite rue tranquille,
pourtant toute proche des Abbesses, Francesco nous accueille avec beaucoup de chaleur et de gentillesse.
Face au comptoir, deux petites tables seulement le long des baies vitrées, déjà occupées par des compatriotes
à l’heure du petit-déjeuner : cappucino ou chocolat chaud noir de Modica**, avec pour tous, des Cannoli***.

Forza ! Va pour la mezzanine ! Sur le mur de l’escalier, les dizaines de tire-bouchons nous rappellent l’importance du vin dans ce bistrot dédié aux cépages d’Italie (plus de 250 références !). Pour le reste, la déco est rustique mais travaillée,
avec de nombreuses plantes. Sur le vaisselier, des produits italiens … dont le panforte**** auquel mon cher et tendre
ne résistera pas : c’est une denrée si rare chez nous !

Le café est delizioso et accompagné de reginelle**** (tradition sicilienne oblige !).
De bons produits, de l’authenticité : la surface est petite mais les saveurs sont grandes !

Pour conclure : cedere alle tentazioni ! (Cédez aux tentations !)

https://gramho.com/explore-hashtag/tentazionibistrot

* Vin sicilien originaire de la ville de Marsala.
** Le chocolat de Modica, dans le sud de la Sicile, est célèbre pour son pourcentage de beurre de cacao et sa texture croquante (on y rajoute du sucre semoule et des épices : cannelle, vanille, gingembre, sel ou piment…)
*** Pâtisserie originaire de Sicile, dont le nom signifie « petit tube » (du latin canna = « roseau »), car à l’origine,
la pâte était enroulée sur de petits cylindres taillés dans du bambou. 
**** Dessert traditionnel de Noël au miel et aux épices, né à Sienne en Toscane, dont l’origine est très ancienne.
***** Petits biscuits originaires de Palerme recouverts de graines de sésame. 




T-Kawa

Le 1er mars 2020
T-Kawa*, 34 avenue de la Porte d’Ivry, 75 013 Paris
De 9 h à 18h (22h vendredi et samedi), fermé le dimanche – symbole-handicap
Note globale : 15
Situation : 8
Cadre : 13
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 15
Prix d’un café : 0,80 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Battues par jeu » (cartes)

 

La Porte d’Ivry n’est certes pas l’endroit le plus bucolique, mais un lieu de passage souvent obligé.
Venue visiter un lycée professionnel, je passe devant ce café alternatif d’abord sans le voir tant il est discret …
et pourtant connu : on peine à trouver deux places !

Des mamans jouent aux petits-chevaux avec leurs fillettes, un étudiant pianote sur une tablette
tandis qu’une grand-mère reprend vertement deux garnements qui s’atticochent** devant un ordinateur.
Elle ponctue sa phrase de vigoureux coups de canne sur le sol : « Ici, on fait du calme, on n’est pas tout seul ! ».

Au fond, un groupe commente l’épidémie du coronavirus :
– Le mec du chauffeur de car, il l’a eu ; il est même pas sorti de son bled !
– Ca a été multiplié par 5 : la semaine prochaine, c’est dans le XIIIè !
– On va être isolés, c’est sûr. J’ai déjà 1kg de sucre et 1 de farine, la Javel aussi.
– Moi, c’est le chien qui m’inquiète …

« Bonjour tout le monde ! ». Le nouvel arrivant est accueilli par son prénom. Au T-Kawa, on se parle, on s’entraide.

Au comptoir, de jeunes bénévoles préparent les boissons, réchauffent un plat apporté, scannent ou photocopient
un document***. Livres, revues, CD et DVD peuvent être empruntés, voire gardés pour les premiers ;
jeux, journaux et ordinateurs sont mis à disposition.

Au mur, de grands tableaux bariolés sont exposés à la vente. Une estrade accueille musiciens, ventriloques ou conteurs
en soirée, tandis que projecteur et grand écran attendent le prochain goûter-cinéma. Modulables, les tables permettent
les ateliers créatifs, crêpes, mémoire ou informatique, tournois de Uno …**** 

Un vrai lieu de rencontre et d’échanges donc … mais un vrai café aussi.
On vous sert de grands crus aux tarifs modiques dans de jolies tasses colorées  ; celui de Papouasie-Nouvelle Guinée
a des saveurs riches et équilibrées. Il y a même un Blue Mountain de Jamaïque, rare et incomparable (2 € tout de même !). D’autres boissons aussi … mais ce n’est pas ma tasse de thé 😉
Pour les accompagner, outre les sachets individuels de sucre de canne bio, vous avez le choix entre un carré de chocolat,
un spéculoos ou un … ourson-guimauve !

Pour conclure : T-Kawa, un endroit où T gâté !

https://www.petitsfreresdespauvres.fr/nos-implantations/le-cafe-t-kawa

* T-Kawa pour « Thé-Café »  
** S’asticotent.
*** 5c en noir et blanc ou 10c en couleur pour les photocopies.
**** Le programme change chaque mois (Dépliants sur place ou à télécharger sur le site).




L’Univers

Le 23 février 2020
L’Univers, 12 place Chateaubriand, 35 400 Saint-Malo
Tous les jours de 7h à 1h
Note globale : 16
Situation : 17
Cadre : 16
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 14
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Milieu du bar » (mer)

 

A l’abordage ! Remparts et rues pavées de la vieille ville sont pris d’assaut par les vacanciers en ce mois de février …
sur les pas des corsaires* qui y ont vu le jour. Le vent est glacial : l’occasion de goûter à la convivialité des bars malouins 😉

Face au château, L’Univers est un ancien relais de poste devenu malouinière** puis hôtel. Son fumoir, transformé en bar,
a accueilli le premier yacht-club de la cité.
Depuis, c’est l’escale préférée des marins, qu’ils soient plaisanciers ou grands navigateurs. Ses murs sont couverts
de photos, cartes marines et objets rapportés de lointaines expéditions. Du fond d’un immense fauteuil au cuir patiné,
on les scrute un à un : sabre d’abordage, casque de scaphandrier, côtes de baleine, carapace de tortue ou peau de python, tandis qu’au plafond, une maquette de bateau semble suspendue hors du temps …
Dans la seconde salle, un comptoir massif, construit à partir d’anciens coffres de bois foncé, accueille les vieux loups de mer ou visiteurs en quête d’authenticité autour d’une mousse, d’un rhum ou d’un whisky.

Repaire favori des skippers, c’est ici qu’en 78, Alain Colas a pris un dernier café avant son départ pour la Route du Rhum dont il n’est jamais revenu. On y croisait aussi Florence Artaud, autre disparue, et Georges Pernoud qui y avait installé son QG de presse. La course continue, les courses : la transat Québec-Saint Malo*** et bien d’autres. Ici, tout respire la mer et l’aventure : il faut venir goûter l’ambiance unique de ce Bar des Légendes, comme tous ces passionnés, voileux ou non : Bové, Chabrol, Hulot, Lavoine ou Moreau pour ne citer qu’eux. Lavilliers y a même composé une chanson :
« Accoudé au bar de l’Univers, c’est l’heure où la bière se transforme en or, un soleil rouge éclaire nos voiles usées … »

Pour conclure : la flotte y boit tout sauf de l’eau.

https://www.hotel-univers-saintmalo.com/bar-de-l-univers.php

* Contrairement aux pirates, les corsaires étaient autorisés par le gouvernement à attaquer les navires ennemis, notamment marchands, durant les conflits, laissant à la flotte de guerre les cibles militaires.
Parmi eux René Duguay-Trouin puis Robert Surcouf, surnommé le Tigre des Mers.
** Vaste demeure de plaisance construite par un négociant ou armateur de Saint-Malo aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. 
*** Tous les 4 ans (prochaine édition en 2022 pour la première et 2024 pour la seconde).




Chez Léonie

Le 16 février 2020
Chez Léonie, 9 ter rue des Lois, 31 000 Toulouse
De 8h30 à 18h, 10h le samedi, 11h le dimanche (fermé le lundi)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 1,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il ralentit quand on le double » (train*)

 

Mais qui est Léonie ? Une Landaise voyageuse longtemps exilée à Paris qui, inspirée par les coffee-shops australiens,
décide d’en ouvrir un … à Toulouse ! C’était il y a 18 mois et il est devenu depuis un incontournable pour les amateurs
dans la ville rose. Il faut reconnaître qu’il a bien des atouts :

– Sa situation, si proche du Capitole qu’en se penchant de la terrasse, on pourrait presque l’apercevoir (gare au torticolis tout de même !)

– Le cadre, lilliputien certes, mais cosy et chaleureux avec ses briques apparentes, son comptoir bleu canard et ses meubles anciens chinés par Léonie, sa mère et sa grand-mère. Un peu dépareillés, mais c’est aussi ce qui fait son charme !

– L’accueil de Léonie, souriant et chantant. On est reçu comme à la maison ; elle a même prévu des jeux pour les petitous !

– Les horaires : dès 8h30 le matin. De quoi donner envie de se lever pour aller travailler ! D’autant qu’ici, on pratique
la « procaféination » ou « l’art de remettre une décision ou une réalisation après avoir pris un café ».

– Le café**, justement, parlons-en : Loïc, le barista, propose plus de quinze manières de le boire en espresso (macchiato, allongé, latte nature ou caramel, mocaccino, cappuccino …) ou infusés lentement pour plus de douceur et d’arômes.
Et pour les sublimer, il les orne de superbes dessins de « latte art » !

– Les petits plats maison : soupes, tartines, salades et pâtisseries – repérées dès l’entrée pour ces dernières car elles sont judicieusement disposées derrière la vitrine Pour les gourmets … et les gourmettes ! 😉

Pour conclure : un petit noir dans la ville rose.                                                                      

http://chezleonie.com

https://www.youtube.com/watch?v=9kDNNRh7Z70

* Train-train !
** Cafés du monde entier sélectionnés par la brûlerie des Filatiers, une référence à Toulouse.




La Bohème

Le 9 février 2020
La Bohème, 19 bd Edgard Quinet, 75 014 Paris
Tous les jours de 7h à 2h
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Enfant de Bohème » (amour)

 

C’est le café du jour                                     
Que le grand Aznavour
N’a pu malheureusement connaître
Tout près de Montparnasse
Avec ses gais lampions
Pour toute décoration
Il déploie sa terrasse

Si son store délavé 
Ne nous fait pas rêver
Au printemps qui s’apprête
Entrons à l’intérieur
De cet endroit champêtre
Goûter à sa chaleur

La Bohème, la Bohème
On s’y retrouve
Pour un café
La Bohème, la Bohème
On y retourne pour bruncher.

Dans ce cadre bucolique  
ô combien romantique
En sortant d’un théâtre
On commande à boire
Pour échanger le soir
A la chaleur de l’âtre

Et si la serveuse tarde
Sous un grand candélabre
On patiente éblouis
Et malgré le vacarme
De cette salle étourdie
Mon Dieu, qu’elle a du charme 

La Bohème, la Bohème
Au milieu des
Coussins fleuris
La Bohème, la Bohème
Pour oublier Paris si gris       

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