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Cafe do Museo portugais (Madère)
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Le 10 mars 2019

Café do Museo de Arte Sacra, Praça do Município 85, Funchal
De 10h à 22h, 9h à 23h vendredi et samedi, fermé le dimanche
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 0,80 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « On lui voit les côtes » (île)

Funchal ? Drôle nom pour une ville ! Celui du fenouil sauvage – « funcho » – que les portugais ont trouvé en abondance dans la baie à leur arrivée, il y a 600 ans.
Un climat à la douceur légendaire et une flore exubérante ont favorisé depuis son développement. Avec ses maisons
et jardins agrippés à la montagne, ses rues étroites flanquées de monuments historiques et de vieilles boutiques,
elle est décidément pleine de charme.
Deux conditions toutefois pour l’explorer : ranger ses stilettos et garder les yeux rivés au sol. Pavé de pierres noires
et blanches formant des motifs* (écailles de poissons, armoiries, madérois en costumes ou scènes de la vie quotidienne), ce sont de véritables oeuvres d’art … mais gare à l’entorse !

Sur la place de la Mairie, à deux pas de la cathédrale, l’église des Jésuites et l’Université font face à l’ancien palais épiscopal devenu musée : grâce à la canne à sucre cultivée dans l’île, des échanges commerciaux ont pu se faire avec la Flandre aux XVè et XVIè siècles, et notamment permettre l’acquisition de ces tableaux.
Mais c’est aussi un café-restaurant (nous y voilà !), avec son esplanade en plein air et sa terrasse aménagée sous les arcades. Légèrement en contrebas, l’endroit est tranquille et visiblement prisé des locaux. Sur fond de jazz – clarinette
et contrebasse -, ils se retrouvent autour d’une bière portugaise (grand choix !) ou un café : très ancré dans leur culture,
ils peuvent en boire jusqu’à 4 ou 5 par jour, bica, carioca, garoto, chinois ou galao**. Ils les complètent parfois d’un plat (raffiné et innovant, une belle alternative à la cuisine typique de Madère) voire un brunch le samedi (Eh, oui : eux aussi,
s’y sont mis !). Seul l’accueil nous laisse sur notre faim : concentré et efficace mais sans plus. Par contre, ils servent jusque tard le soir (Enfin, pour Funchal !). Suffisamment rare ici pour être souligné !

Pour conclure : un bel endroit pour muser …

http://www.madeira-restaurants.com/funchal/cafe-do-museu

* Caractéristiques du Portugal, la calçada est une mosaïque de pavés, du basalte noir et du calcaire blanc sur le continent, de la pierre volcanique locale à Madère avec parfois des pierres rouges pour ajouter de la couleur au dallage à motifs.
** Le « bica » est un café courant, fort et bien tassé, dans une tasse remplie à mi-hauteur ; le « carioca » est plus allongé.
Le « garoto » est un crème servi dans une petite tasse ; le « chinois » un café au lait servi dans une grande tasse,
s’il est dans un grand verre, c’est un « galao ».


Rhum et Carnaval à Madère
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Le 3 mars 2019

Mercearia Dona Mecia, rua Aranhas 26, Funchal (Madère)
De 8h à 22h, minuit le vendredi, 10h à 20h le samedi, fermé le dimanche
Note globale : 13
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 0,75€

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Pour avoir du punch » (rhum)

 

De son promontoire surplombant l’Atlantique, Christophe Colomb* observe la Santa Maria … enfin sa réplique !
Lui-même n’est qu’une statue de pierre sur laquelle de petits lézards se chauffent au soleil.
On traverse toujours avec plaisir ce parc Santa Catarina, d’où la vue sur la Marina et le port est incomparable,
avant de descendre l’avenue de l’Infante pour rejoindre les rues étroites de Funchal.

Derrière un modeste portail se niche une ancienne maison de ville et sa petite cour carrée, prolongée par un passage
entre deux ruelles. Bucolique avec son haut mur couvert de vigne vierge, mais dans les courants d’air ; gare au rhume !
On lui préfère la première : sur les bancs de pierre qui l’entourent ou les tabourets de bois, quelques locaux se retrouvent un peu groggy après les festivités de la veille : hier avait lieu le grand cortège allégorique du Carnaval, suivi de danses
et musiques arrosées de poncha** jusqu’au bout de la nuit.

Quel contraste avec ce lieu si paisible et plein de charme ! Le rhum local est remplacé ce matin par un café
– le meilleur de la ville disent certains -, accompagné d’un pastel de nata*** encore tiède.
Avant de s’éclipser, petit coup d’œil à l’intérieur : outre le comptoir, une délicieuse épicerie fine, avec ses charcuteries
de pays, vins des îles et conserves de sardines de toutes les couleurs joliment disposées dans leurs vitrines.

Pour conclure : sur la route du rhum …

http://www.semilhastudio.com/portfolio/mercearia-dona-mecia-video-promo/
(Vidéo < 2 mn)

* Alors qu’il parcourait les mers comme navigateur marchand, Christophe Colomb est attaqué par des corsaires en 1478. Il trouve refuge à Madère sur l’île de Porto Santo et y rencontre sa future femme, Filipa Moniz, fille du gouverneur de l’île.
De leur brève union — elle décède en 1484 — naîtra un fils, Diego. C’est ici que se dessinent peu à peu ses projets d’exploration. Il noue des contacts avec de vieux marins, étudie cartes et traités de navigation et a l’idée de rejoindre
les Indes en passant par l’Atlantique. Mais le roi du Portugal la rejette ; il se tourne alors vers les rois d’Espagne …
** Rhum de canne local, citron, miel et fruits de la passion.
*** Une pâte feuilletée qui se défait dans la main tant elle est croquante, une garniture de crème aux œufs aromatisée
de vanille ou de cannelle : c’est tout le passé du Portugal distillé dans une bouchée !

 


Jolie Juice Lovers à Madère
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Le 24 février 2019

Jolie Juice Lovers, rua Hospital Velho 9, Funchal (Madère)
De 8h30 à 19h (20h le vendredi, 14h le samedi, fermé le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 1 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Ses fruits se mangent salés » (mer)

 

Madère, j’adhère : nous retrouvons avec bonheur l’île de l’éternel printemps !

Retour au marché des Laboureurs représenté autrefois sur un superbe azulero à l’entrée.
Les vendeuses en costume traditionnel** proposent des fleurs luxuriantes et des marchandes leurs fruits exotiques : bananes-ananas, kiwis ou maracuja*** dégustés directement sur le dos de la main – avec insistance (trop !) et des prix vraiment épicés. Ah, on ne peut pas dire qu’elles fassent dans la dentelle ; ce rayon–là, c’est à l’étage, avec les broderies ! En contrebas, les poissonniers lèvent leurs filets, tranchent les espadas**** à la machette ou taillent d’énormes thons
en morceaux ; quelques vieilles aussi – pas les clientes, les poissons ! On harangue le chaland, on se bouscule :
un lieu vraiment haut en couleurs !

Tien, des balançoires dans un café ! Il est minuscule, coincé entre l’escalier de la criée et le patio central, mais cosy et lumineux, avec ses coussins de toutes les couleurs posés sur les banquettes de bois clair et ses plantes vertes qui dégringolent de l‘étagère-bibliothèque. De quoi s’offrir une pause bienvenue après toute cette cohue.
Depuis son ouverture en octobre dernier, Marisa s’active derrière son petit comptoir couvert de corbeilles de fruits.
Elle parle anglais fluently et français « couci-couça » (Ah, si seulement notre portugais pouvait être à ce niveau !),
et que de gentillesse dans son accueil !
L’expresso est servi avec un verre d’eau parfumée de rondelles de citron et les fruits exotiques pressés pour en extraire
de savoureux jus ; on les accompagne de wraps ou de salades en cas de petits creux, tout en continuant à profiter du pittoresque spectacle de la cour intérieure … en toute tranquillité !

Pour conclure : petit café … mais grand cœur !

https://www.google.com/maps/place/Jolie+-+Juice+Mixology/

* Carreaux de faïence vernissée.
** Aux couleurs de Madère, lignes verticales rouges, vertes, bleues, jaunes et blanches.
*** Fruits de la passion.
**** Les fameux poissons-sabres, sortes d’horribles anguilles noires aux dents très pointues !

 


Le Charolais
17/02/2019

Le Charolais

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Le 17 février 2019

Le Charolais, 15 rue Cotte, 75 012 Paris
De 7h00 à 22h00
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 11
Accueil : 13
Ambiance : 17
Café : 11
Prix d’un café : 1,80 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Marchand de canons » (cafetier)

 

Il vient d’être distingué parmi les 100 meilleurs de la capitale :
c’était sous les ors de la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris, le 30 janvier dernier …
Un authentique bistrot de quartier qui se devait donc de figurer dans les Cafés d’Ottilie !

A l’intérieur, c’est plutôt exigüe, pas vraiment confortable … mais de caractère : au plafond, une impressionnante
collection de ballons ovales, et sur les murs de vieilles affiches d’apéritifs*, des bouteilles de vin soigneusement allongées et étiquetées ainsi que … des écussons de clubs de rugby ! Esprit troisième mi temps garanti ! Pas de doute, on est dans
un repère du Sud-ouest, pays de l’ovalie et de la bonne chair. Le nom du rad n’est pas usurpé : ici, on aime la bidoche !
Et avec tous les bouchers d’en face qui font partie des habitués, elle doit être de qualité.
Le patron a des bras comme des jambons ; un peu bourru mais attentif, il enlève prestement les saucissons posés
sur l’une des tables pour nous la libérer.

Autour du zinc en formica, il y a des piliers : commerçants et résidents, tabliers blancs et cirés jaunes,
porteurs de casquettes ou bonnets, c’est vite la mêlée dans une ambiance bruyante et rigolarde.
A la bonne franquette aussi, les clients rapportent leurs tasses.
Une maraîchère à l’âge canon’hic entonne en chevrotant « Faut rigoler** » puis éclate de rire :
« C’qu’est bien, quand il pleut, c’est qu’on peut chanter ! »

Essai transformé pour ce lieu haut en couleurs !

Pour conclure : un café où le ballon est ovale.

https://www.facebook.com/LeCharolais/

* Suze, Cinzano …
** La chanson naît un jour de 1958, alors qu’Henri Salvador raconte que, enfant, un de ses professeurs aux Antilles
lui parlait de « nos ancêtres les Gaulois », ce qu’il trouve drôle. À partir de ce souvenir, la chanson est écrite en
une demi-heure, avec la fameuse mention à « Faut rigoler, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête ».


Manufacture de café d'Alain Ducasse
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Le 10 février 2019

La Manufacture de Café, 12 rue Saint Sabin, 75 011 Paris
De 8h30 à 19h00 (Samedi 19h30, dimanche 9 à18h, fermé le lundi)
Note globale : 17
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 17
Café : 19
Prix d’un café : de 2,50 € (assemblage Signature) à 15€

 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il broie du noir » (torréfacteur)

 

Après la Manufacture du Chocolat, Alain Ducasse, célèbre chef étoilé, a inauguré celle du café dans le même quartier de la Bastille ; c’était vendredi ! Parce qu’il est l’ultime plaisir gustatif d’un repas, il a voulu en savoir plus : visite de plantations, échanges avec des torréfacteurs … une nouvelle passion est née.
« Comme en cuisine, la torréfaction est une cuisson ; un art hautement technique dans lequel il faut beaucoup de sensibilité et un peu de magie ». De la sélection des crus à leur préparation, il y a mis son exigence de la grande cuisine et inventé, à l’instar de la gastronomie, la « cafénomie* ».

Quelles bonnes effluves ! On approche ! Une architecture métallique ; trois espaces : vente, production et dégustation.
Pas de tables mais un comptoir en étain, plus convivial, derrière lequel officie Tom, ancien joueur de rugby professionnel reconverti après un accident.
Notre « cafelier » prépare nos boissons avec minutie : il trie les grains un par un, les pèse et les mouds avec une extrême précision, tout en nous détaillant les étapes du grain à la tasse : un passionné ! Tellement, qu’il vient de remporter le championnat de France de barista le 30 janvier : devant 4 juges certifiés – comme vous, sourit-t-il en nous désignant avec les deux autres consommateurs – il a été évalué sur le goût, la créativité, la compétence technique, la présentation générale de ses expressos. Et fort de cette réussite, prépare celui du monde, le 10 avril prochain !

Mon assemblage « Signature » – un véritable nectar ! – semble flotter dans sa tasse à double paroi, transparente et design. Le cappucino de mon cher et tendre est servi avec une cuillère évidée pour remuer le sucre sans casser la crème : jusqu’au moindre détail ! Pour les accompagner, une mini tablette de chocolat noir et une madeleine parfumée au citron vert tout juste sortie du four et d’une légèreté incroyable : divin !

Pour conclure : menue facture pour un café d’exception.

https://www.lecafe-alainducasse.com

https://actu.orange.fr/france/videos/paris-le-cafe-torrefie-parfait-selon-alain-ducasse-CNT000001cvP2m.html

* Connaissance et art du café, du grain à la tasse.
** Terme inventé (et déposé) par Ducasse pour désigner celui qui conjugue l’expertise du café et le sens du service.

 


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