Milou

Dimanche 27 septembre 2020

Milou, 1 rue du Faubourg Saint Antoine, 75 011 Paris
Tous les jours de 7h30 à 1h (8h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 12
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café: 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Toujours aux abois » (chien)

 

Où s’est donc niché Milou ? Place de la Bastille ; il a du flair : si près de l’Opéra que ses 2750 spectateurs ont peu de chances de le manquer … d’autant qu’il a vidé un pot de peinture bleu canard sur sa façade. Quel génie, ce Milou !
La terrasse les attend. Un temps de chien ? Pas de problème, elle est chauffée. Pourtant, entre les effluves de gaz oïl
et les klaxons des voitures, il faut vraiment être accro à la cigarette pour avoir envie de s’y poser.

Va pour l’intérieur, d’autant que le décor a de la gueule avec son style rétro-indus’. Carrelage ancien, moulures,
radiateurs en fonte et vieux lustres rappellent son année d’ouverture (1912 !) mais des verrières remplacent les fenêtres, un papier peint de palmiers apporte une touche d’exotisme, de petits fauteuils colorés mettent du pep’ et le comptoir arrondi en bois foncé un côté chaleureux.

Par l’escalier de fer, on grimpe à l’étage. Avis aux romantiques, c’est beaucoup plus tranquille, et pour peu que la table
de la fenêtre soit libre, la vue est imprenable sur la colonne de juillet*. Entre chien et loup**, une petite bougie rend l’ambiance plus intime encore. Et si comme Milou vous cédez à la gourmandise, goûtez l’os à moelle, il est tendre,
vous ne risquez  pas d’y laisser une canine !

Pour l’heure, si vous avez les crocs, c’est petit–déjeuner : jus de fruits au choix, boisson chaude, tartine et croissant.
Pour 6 €, c’est franchement correct vu l’emplacement, d’autant que les breuvages sont à la hauteur :
expresso Richard Perle noire, lait chaud vanillé ou chocolat chaud à l’ancienne.

Pour conclure : un café qui a du ouah ouah.

http://unpetitpoissurdix.fr/2014/05/27/les-secrets-de-la-rue-du-faubourg-saint-antoine/

* Elevée entre 1835 et 1840 en souvenir des trois journées de la révolution de juillet 1830 dite « Les Trois Glorieuses »,
elle est surmontée du Génie de la Liberté, sculpture en bronze doré réalisée par Auguste Dumont en 1836.
**A la tombée de la nuit.




La Manufacture de Café

 

Le 10 février 2019

La Manufacture de Café, 12 rue Saint Sabin, 75 011 Paris
De 8h30 à 19h00 (Samedi 19h30, dimanche 9 à18h, fermé le lundi)
Note globale : 17
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 17
Café : 19
Prix d’un café : de 2,50 € (assemblage Signature) à 15€

 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il broie du noir » (torréfacteur)

 

Après la Manufacture du Chocolat, Alain Ducasse, célèbre chef étoilé, a inauguré celle du café dans le même quartier de la Bastille ; c’était vendredi ! Parce qu’il est l’ultime plaisir gustatif d’un repas, il a voulu en savoir plus : visite de plantations, échanges avec des torréfacteurs … une nouvelle passion est née.
« Comme en cuisine, la torréfaction est une cuisson ; un art hautement technique dans lequel il faut beaucoup de sensibilité et un peu de magie ». De la sélection des crus à leur préparation, il y a mis son exigence de la grande cuisine et inventé, à l’instar de la gastronomie, la « cafénomie* ».

Quelles bonnes effluves ! On approche ! Une architecture métallique ; trois espaces : vente, production et dégustation.
Pas de tables mais un comptoir en étain, plus convivial, derrière lequel officie Tom, ancien joueur de rugby professionnel reconverti après un accident.
Notre « cafelier » prépare nos boissons avec minutie : il trie les grains un par un, les pèse et les mouds avec une extrême précision, tout en nous détaillant les étapes du grain à la tasse : un passionné ! Tellement, qu’il vient de remporter le championnat de France de barista le 30 janvier : devant 4 juges certifiés – comme vous, sourit-t-il en nous désignant avec les deux autres consommateurs – il a été évalué sur le goût, la créativité, la compétence technique, la présentation générale de ses expressos. Et fort de cette réussite, prépare celui du monde, le 10 avril prochain !

Mon assemblage « Signature » – un véritable nectar ! – semble flotter dans sa tasse à double paroi, transparente et design. Le cappucino de mon cher et tendre est servi avec une cuillère évidée pour remuer le sucre sans casser la crème : jusqu’au moindre détail ! Pour les accompagner, une mini tablette de chocolat noir et une madeleine parfumée au citron vert tout juste sortie du four et d’une légèreté incroyable : divin !

Pour conclure : menue facture pour un café d’exception.

https://www.lecafe-alainducasse.com

https://actu.orange.fr/france/videos/paris-le-cafe-torrefie-parfait-selon-alain-ducasse-CNT000001cvP2m.html

* Connaissance et art du café, du grain à la tasse.
** Terme inventé (et déposé) par Ducasse pour désigner celui qui conjugue l’expertise du café et le sens du service.

 




Le Bistrot du Peintre

Le Bistrot du Peintre, 116 avenue Ledru Rollin, 75011 Paris |
Ouvert 7j/7, 364 j/an (sauf le 24/12 au soir et le 25/12), de 7h à 2h | Station Vélib’ Traversière-Ledru Rollin

Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 17
Accueil : 135
Ambiance : 16
Café : 11
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
La meilleure def’: « Pour l’art ou le cochon » (palette)

Symbole de la Révolution française, la Bastille était recherchée par les artistes, à l’image de Guimard qui en a réalisé l’entrée du métro. C’est à cette époque** qu’est né le café liquoriste « A Jean-Pierre », où ils se retrouvaient au milieu
des habitants de ce faubourg populaire. Au fil des ans, le quartier a changé, le nom du bistrot aussi …
Avec l’ouverture de son Opéra en 1989, la Bastille a retrouvé sa tradition artistique : peintres et artisans sont revenus
et ont donné au patron l’idée de ce nouveau nom.

Nostalgiques des années 1900, voilà une adresse pour vous ! Entièrement restauré en 2012, le bistrot a gardé tout son charme et d’ailleurs été classé aux monuments historiques : boiseries et tableaux, miroirs et moulures, carrelages mosaïques et fresques au plafond. On replonge un bon siècle en arrière …
Autour du comptoir en bois, les habitués se serrent pour lever le coude, tandis que le reste de la clientèle s’entasse
sur les banquettes en salle. Ce n’est pas bien grand*** et quelque peu bruyant (typiquement parisien !) dans une ambiance plutôt bohème, mais le service est efficace et avenant (moins typiquement parisien !)

A cette heure, on s’y installe pour un simple petit noir (qui arrache : un véritable réveille-matin !) ou un vrai petit-déjeuner (choix de notre voisine qui étale beurre et confiture sur de larges tartines de pain de campagne
bien alvéolé : tentant !) Les grasse-matineurs arriveront plus tard pour le brunch dominical**** … mais les alouettes
que nous sommes seront déjà parties !

Pour conclure : un bistrot haut en couleurs.

http://www.bistrotdupeintre.com/fr/
https://www.youtube.com/watch?v=S1xnu7t3ggg
* Hector Guimard, figure emblématique de l’Art nouveau
** En 1902.
*** La deuxième salle à l’étage n’est pas ouverte à cette heure.
**** Boisson chaude, verre d’oranges pressées, brioche et pain avec beurre et confiture + une petite assiette d’œufs brouillés, bacon/saumon, caviar d’aubergines et salade suivie d’un dessert (salade de fruits, mini moelleux et pana cotta)