Cafet’O

Le 29 janvier 2023
Cafet’O*, 31 rue Viala, 75 015 Paris
De 7h30 à 17h (vendredi 18h, samedi 8h-18h), sauf dimanche
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 15
Accueil : 15 
Ambiance : 15
Café : 16
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Doit son nom à Christophe Colomb» (Colombie)  

A quelques pas du Pont de Bir Hakeim, face à l’hôtel Gustave (la Tour Eiffel n’est pas loin !), cette enseigne a vu le jour il y a quelques mois. Un énième coffee-shop ? Il en a les codes, c’est vrai : déco épurée, musique d’ambiance, boissons de qualité, collations variées, wifi gratuit et service rapide. Mais il est bien plus encore :  

. plus matinal : dès 7h30 au lieu des 9 ou 10h habituels – quand ce n’est pas 11h !
. plus spacieux : 4 petits salons se succèdent, séparés par des cloisons légères.
. plus cosy : jolie porte d’entrée à petits carreaux, bois clair, nombreux lustres en osier, plantes vertes luxuriantes, banquettes de tissu, coussins variés, poêle à bois chaleureux …
. plus exotique : à peine la porte franchie, on quitte Paris pour la Colombie. Nul besoin de réviser son espagnol, ni encore moins de prendre son passeport. La propriétaire maîtrise parfaitement notre langue qu’elle fait chanter avec son accent. 

Il est 8h : elle prépare l’arepa. Car ici, vous ne trouverez ni baguette, ni croissants : on a quitté la capitale, je vous l’ai dit ! C’est donc une galette de maïs accompagnée de lentilles et de riz qui fait office de petit-déjeuner.
Vous préférez du pain ? Ils sont d’une grande variété**.
Une pâtisserie ? Les signatures-maison vous attendent sous leurs cloches. 
Et puis, bien sûr, l’incontournable café tinto***, car le réveil sonne tôt dans les Andes (d’où l’ouverture dès potron minet !) Rond, équilibré et d’une grande douceur, il a une petite note de cacao … 
A midi, l’ardoise annonce une entrée et un plat (de quoi en faire sa petite cantine !) et pour le soir, on peut s’approvisionner en produits locaux au coin épicerie.

Nouveau mais déjà plébiscité si l’on en croit l’affluence les deux fois où nous sommes passés : des latinos bien sûr mais aussi des touristes. L’ambiance reste tranquille ; les différents espaces y sont sans doute pour quelque chose, le fond musical aussi …

Pour conclure : un café O top !

https://www.thefork.fr/restaurant/cafet-o-r732366

* Cafeto = caféier.
** « Pandeyuca », fait de farine, yucca et fromage, « pandebono », de farine de maïs, manioc et fromage ou bien « empanada », petit chausson en pâte à pain farci de légumes, viande ou fruits (celui à la goyave est un délice !)
* Café noir. NB. La Colombie est le troisième plus gros producteur de café au monde derrière le Brésil et le Vietnam. Pour 2022, sa production est estimée à plus de 13 millions de sacs de 60 kg de grains. Son café est l’un des plus réputés grâce à ses conditions optimales de culture : climat tropical, sols riches en nutriments et altitude comprise entre 1000 et 2000 m.




Mecearia Dona Mecia (Madère)

Le 3 mars 2019

Mercearia Dona Mecia, rua Aranhas 26, Funchal (Madère)
De 8h à 22h, minuit le vendredi, 10h à 20h le samedi, fermé le dimanche
Note globale : 13
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 0,75€

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Pour avoir du punch » (rhum)

 

De son promontoire surplombant l’Atlantique, Christophe Colomb* observe la Santa Maria … enfin sa réplique !
Lui-même n’est qu’une statue de pierre sur laquelle de petits lézards se chauffent au soleil.
On traverse toujours avec plaisir ce parc Santa Catarina, d’où la vue sur la Marina et le port est incomparable,
avant de descendre l’avenue de l’Infante pour rejoindre les rues étroites de Funchal.

Derrière un modeste portail se niche une ancienne maison de ville et sa petite cour carrée, prolongée par un passage
entre deux ruelles. Bucolique avec son haut mur couvert de vigne vierge, mais dans les courants d’air ; gare au rhume !
On lui préfère la première : sur les bancs de pierre qui l’entourent ou les tabourets de bois, quelques locaux se retrouvent un peu groggy après les festivités de la veille : hier avait lieu le grand cortège allégorique du Carnaval, suivi de danses
et musiques arrosées de poncha** jusqu’au bout de la nuit.

Quel contraste avec ce lieu si paisible et plein de charme ! Le rhum local est remplacé ce matin par un café
– le meilleur de la ville disent certains -, accompagné d’un pastel de nata*** encore tiède.
Avant de s’éclipser, petit coup d’œil à l’intérieur : outre le comptoir, une délicieuse épicerie fine, avec ses charcuteries
de pays, vins des îles et conserves de sardines de toutes les couleurs joliment disposées dans leurs vitrines.

Pour conclure : sur la route du rhum …

http://www.semilhastudio.com/portfolio/mercearia-dona-mecia-video-promo/
(Vidéo < 2 mn)

* Alors qu’il parcourait les mers comme navigateur marchand, Christophe Colomb est attaqué par des corsaires en 1478. Il trouve refuge à Madère sur l’île de Porto Santo et y rencontre sa future femme, Filipa Moniz, fille du gouverneur de l’île.
De leur brève union — elle décède en 1484 — naîtra un fils, Diego. C’est ici que se dessinent peu à peu ses projets d’exploration. Il noue des contacts avec de vieux marins, étudie cartes et traités de navigation et a l’idée de rejoindre
les Indes en passant par l’Atlantique. Mais le roi du Portugal la rejette ; il se tourne alors vers les rois d’Espagne …
** Rhum de canne local, citron, miel et fruits de la passion.
*** Une pâte feuilletée qui se défait dans la main tant elle est croquante, une garniture de crème aux œufs aromatisée
de vanille ou de cannelle : c’est tout le passé du Portugal distillé dans une bouchée !