Tag: confinement


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Rue de la Convention
15/01/2023

L’Argument

Le 15 janvier 2023
L’Argument, 121 rue de la Convention, 75 015 Paris
Tous les jours, de 7h à 1h 
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14  
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : «  Frappe parfois » (Argument)

L’argument pour y aller : sa proximité des cinémas et sa terrasse à l’angle de deux rues.
Envie de l’effervescence bouillonnante de la ville ? Et hop, une chaise côté Convention !
Besoin de tranquillitude* ? Réfugiez-vous côté Bocquillon !

L’argument pour y entrer : sa déco soignée et confortable : on s’enfonce dans les deux fauteuils-club de l’entrée, protégés par d’épais rideaux. Des matériaux naturels (bois, cuir, pierre), des couleurs chaudes, une verrière-miroir, tout ce que j’aime ! 
Au fond, une flèche indique « L’atelier de fabrication » (= cuisine) et dans les (spacieuses) toilettes, on trouve même – avis aux bébés ! – une table à langer.

L’argument pour y rester : son service traditionnel à la française … mais pas à la parisienne : prévenant et souriant. On félicite notre serveur :
– C’est parfait !
– J’essaie de l’être, répond-il avec un clin d’oeil.
Le patron ne manque pas d’humour non plus. C’est lui qui, après le confinement, indiquait sur une ardoise à l’entrée, que le masque était obligatoire … en donnant le numéro de l’Elysée pour ceux qui n’étaient pas d’accord !

L’argument pour s’y attarder : son ambiance de bistro parisien, fréquenté par ceux qui travaillent dans le coin le midi puis pour un verre entre collègues en fin de journée, par les gens du quartier le soir. Ce matin, il y a du monde au comptoir : 8 agents de la Ville de Paris s’y sont retrouvés pour commencer la journée. Et la musique est aussi animée que les conversations : du rock des années 60 !

What else ?*** Le café, of course ! Sans être transcendantal, il est de bonne facture … et servi dans une jolie tasse colorée.

Pour conclure : des arguments à faire valoir …

https://www.largument.fr

* Clin d’œil à Ségo** et sa bravitude.      
** Ségolène Royal, quand elle s’était présentée à la Présidentielle de 2007.
*** Cf la célébrissime publicité de Nescafé du non moins célébrissime acteur Georges Clooney.V


Studio-Café
19/03/2022

The New Me

Le 20 mars 2022
The New Me, 27 avenue Mozart, 75 016 Paris
De 8h à 19h (9h le WE)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 17
Ambiance : 13
Café : 16 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Il peut abriter un solitaire » (écrin)

 

« The New Me », c’est un concept ! En français, « Le Nouveau Moi » : tout un programme ! C’est celui d’une ancienne avocate, fervente adepte de sport. A l’occasion du premier confinement, période anxiogène et statique ô combien, elle a l’idée de mettre des cours en ligne pour permettre aux gens de connecter leur corps et leur esprit, et lâcher prise.
Gros succès ! Elle développe donc cette activité, suit des formations, puis ouvre cet établissement le 7 mars dernier.

Mais le café dans tout ça me direz-vous ? Elle adore ! Pour rendre son espace plus agréable, elle le décore non seulement de manière zen mais investit dans une Marzocco, la Rolls Royce des machines à café. C’est comme ça que mon cher et tendre, de passage à la Muette, la découvre il y a deux semaines : on est juste en train de la livrer. Son œil d’expert tilte aussitôt. En même temps, s’il y a bien un comptoir sur la gauche et ses deux hauts (et originaux) tabourets en bois, l’espace est minuscule et aucune chaise, ni table. Juste deux fauteuils et tables basses au pied d’un bananier. Pourtant, la porte affiche bien : « Studio-café ». Un lieu insolite donc, me rapporte-t-il, ce qui ne manque pas d’attiser ma curiosité !

Une jeune femme charmante nous accueille … et nous rassure : oui, on peut prendre un café sans participer à un cours*. L’espace est certes étroit, mais ils attendent l’autorisation d’installer des tables et des chaises sur le (large) trottoir. Et elle nous raconte toute l’histoire en nous préparant notre délicieux nectar, un Latte au lait végétal** pour mon cher et tendre, un expresso pour moi, servis dans de jolies tasses rondes. On les déguste sous notre arbre en observant les lieux : camaïeu de rose et blanc-cassé, bouquets de fleurs claires et musique douce, c’est vrai qu’on s’y sent bien !

Pour conclure : Entrez dans la danse !

https://thenewmeparis.com

* Cours d’une heure de danse (Urban, Groove ou New Latin), Yoga (Doux-stretching, Open Jivamulti, Yaga Vinyasa), Boxe (New Boxe, CardioBoxing), New Pilates et autres dont leur « New Me » …
** Coco, amande ou avoine.


Café emblématique du Trégor
31/10/2021

Le Barn’s

Le 31 octobre 2021
Le Barn’s, 33 place du Général Leclerc, 22 300 Lannion
Tous les jours de 9h à 1h,
Note globale : 14
Situation : 17
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour : « Un monde de bruts» (cidrerie)

 

Le Barn’s* : sans doute le café le plus photographié de la Côte de Granit Rose ! Installé dans l’une des emblématiques maisons à pans de bois du centre historique de Lannion**, sa façade est classée et daterait de 1602.

Au printemps 2018, un Trébeurdinais le reprend et y entreprend d’importants travaux. Mais deux ans et un Covid plus tard, il jette l’éponge.
Deux amis*** s’y intéressent alors ; pour eux, la crise est passée, les affaires vont reprendre. Ils l’acquièrent le 28 octobre 2021 … jour du deuxième confinement – et donc de fermeture des commerces « non essentiels ». Pas de chance pour nos bistrotiers, d’autant qu’ayant signé à cette date, ils ne sont éligibles à aucune aide de l’État. Pourtant, ils restent confiants, le Barn’s rouvrira : « Il ne va pas fermer avant d’avoir ouvert, ça c’est certain », assurent-ils. Ici l’on sait, que si on ne peut changer la direction du vent, on ajuste ses voiles pour atteindre sa destination …

Bien vu ! Le 19 mai, tables, chaises et tonneaux (les mange-debout du cru !) trouvent enfin place sur le parvis. Une terrasse aussitôt plébiscitée – surtout le jeudi, jour du marché. Trois semaines plus tard, l’intérieur ouvre à son tour. Peu à peu, les conditions drastiques du départ sont levées**** ; le Passe sanitaire suffit à présent. De quoi profiter du cachet de la bâtisse (parquet, faïences, pierres apparentes et poutres en chêne massif), et en cette période d’Halloween, des ribambelles de fantômes et citrouilles … assorties aux banquettes de velours orange !

L’équipe est aux petits soins et les locaux au rendez-vous, heureux de partager un café, une bolée de cidre ou une chope de bière (il y a même de la Delirium rouge***** !)

Pour conclure : résurrection après une mise en bière. 

https://www.facebook.com/Le-Barns  

* Anciennement « Lannionais », Alain Malo, son ancien propriétaire l’a cédé à Manu Berthou qui l’a rebaptisé « Le Barn’s ».
** Capitale du Trégor, Lannion est réputée pour ses maisons à colombages, dont certains murs exposés aux intempéries sont recouverts d’ardoises, comme on le voit souvent en Bretagne.
*** Nicolas Le Gros, patron du Breizh Shelter, et Mathieu Le Huérou, son ami d’enfance et associé.
**** Cf. Première terrasse après la réouverture : http://lescafesdottilie.fr/chez-fred-bordeaux/ 
***** Bière belge à la robe rouge et aux notes puissantes de cerise.      


Réouverture des terrasses anglaises
18/04/2021

Au Royaume-Uni …

Corona Café / 32 

Dimanche 18 avril 2021

Tout bu or not tout bu …

 

Le Royaume-Uni est le premier, en Europe, à avoir rouvert cafés et pubs* … à l’extérieur ; le reste attendra le 17 mai.
L’un des écrivains britanniques les plus populaires** déclarait que « si les bars de Londres avaient des terrasses comme à Paris, on y boirait des verres de pluie ! ». Ce mot d’esprit n’a plus lieu d’être depuis lundi tant le soleil brille à nouveau dans les yeux des grands bretons. Durement touchés par la pandémie, avec le plus grand nombre de victimes du continent, les voilà libérés grâce à un 3ème et drastique confinement doublé d’une campagne de vaccination menée tambour battant*** !

Depuis le début de la semaine donc, au Royaume-Uni, tous se précipitent sur les terrasses, les trottoirs et même les chaussées. Les règles sanitaires sont très strictes ? Qu’importe ! « Life is not all beer and skittles »**** : la vie n’est pas toujours rose rappelle cette expression … qui nous permet de mesurer où se trouve le bonheur chez les anglais !
Dans un « beer garden », ça cool de source : on y retrouve de nombreux étudiants dès l’ouverture, avancée à 9h pour l’occasion. « Cheers ! » Les pintes de Guinness s’entrechoquent : so good !
Sous leur parasol (à l’abri du crachin !), deux jeunes filles au look improbable échangent les derniers potins de la famille royale devant un café long à l’anglaise … tout en immortalisant ce moment avec leur portable.
Plus loin, les employés d’une firme voisine se sont répartis sur les tables***** pour attaquer le (copieux) breakfast : œufs au bacon, saucisses, tomates et haricots blancs, accompagnés d’une boisson chaude. Mémorable, comme la journée !

Jusqu’à hier pourtant, la joie de retrouver les terrasses de leurs cafés, pubs et restaurants n’était pas totale.
A la suite du décès du prince Philip (à 99 ans !) Le Royaume-Uni avait décrété une période de deuil national jusqu’à ses obsèques qui avaient lieu hier. 
C’est donc seulement aujourd’hui que le chef du gouvernement pourra faire la visite d’un pub, prévue initialement lundi pour célébrer leur réouverture. Et ce soir enfin, les anglais pourront à nouveau s’interpeller d’un « Come with us paint the town red ». Pour peindre leur ville en rouge ? Nooooo : pour une nuit de danses et de bières !

De l’autre côté de la Manche, nous autres, mangeurs de grenouilles, les regardons avec envie.
La réouverture de nos terrasses ? Ce sera le 17 mai … une éternité !

 

* Le mot « pub » est le raccourci de « maison publique », une maison de quartier avant la lettre en quelque sorte,
où l’on se retrouve pour boire, manger, échanger, chanter, jouer ou danser …
** Somerset Maugham (1874-1965)
*** Près de 60 % de la population a déjà reçu une première dose du vaccin.
**** La vie n’est pas faite que de bière et de bowling !
***** Les groupes de foyers différents sont limités à 6 personnes maximum.


Confinement, couvre-feu ou café en terrasse ?

Corona Café / 27

Dimanche 14 mars 2021

 

Confinement : quasi inconnu il y a un an, ce mot a contaminé nos conversations … avec la fermeture des cafés !
Qui aurait pu l’imaginer, brutale et interminable. Après une accalmie, la pandémie est repartie de plus belle
et nos bistrots sont de nouveau clos. Mais en Europe, où en est-on ?

Bars et restaurants fermés

. De nombreux pays subissent toujours un confinement :
Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Allemagne, Slovaquie, Estonie, Lituanie, Hongrie, Grèce, Portugal
et certaines régions d’Espagne.
. D’autres bénéficient de la trêve des confineurs mais maintiennent un couvre-feu :
Belgique, Autriche, certaines régions d’Italie … et nous !
. Le Danemark et la Suisse, bien qu’ayant levé ces restrictions, n’autorisent encore que la vente à emporter.

Bars et restaurants ouverts

. En Italie, certains ont pu rouvrir le 1er février dans les régions où la circulation du virus est moindre.
Ils accueillent les clients jusqu’à 18h, en nombre limité et sous réserve que les règles de distanciation
soient respectées.
Mais cela pourrait très vite changer : le variant britannique est désormais majoritaire et les contaminations
repartent à la hausse dans tout le pays. Lundi, les restaurateurs napolitains ont replié leurs parasols.
Et à Rome, leurs collègues désespèrent à l’idée de devoir baisser le rideau, une fois de plus.
. En Espagne aussi, ils sont ouverts dans certaines régions, jusqu’à 21h. 
Les madrilènes prennent leurs terrasses d’assaut … les touristes français aussi !
. Roumanie et Bulgarie limitent les entrées par des conditions strictes : jauge selon la superficie de l’établissement etc.
. Finlande, Norvège et Suède enfin ont juste réduit leurs horaires d’ouverture.

–> Comment en profiter ?

Vous en avez assez des apérivirus avec vos coronamis ? Votre saturomètre est à zéro ? Faites comme les plus rusés
(ou inconscients) de nos compatriotes : franchissez la frontière pour quelques heures ou quelques jours.
Mais attention, vérifiez bien les conditions d’entrée ! Sans le résultat négatif à un test effectué 48 à 72h avant,
vous risquez la mise en quarantaine à l’arrivée, de 7 à 14 jours selon les pays. Et comme la situation sanitaire évolue
de jour en jour, gare aux règles qui changent brusquement. Pensez à vous rendre sur le site du quai d’Orsay : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/  


Cafe Museum de Vienne

Corona Café / 24

Dimanche 21 février 2021

Vienne et ses cafés : pas de boissons, des révisions !

 

Si les étudiants parisiens ont (partiellement) retrouvé le chemin de la Fac début janvier,
leurs cafés sont toujours fermés … depuis 24 semaines : une éternité !

A mille kilomètres, les Autrichiens subissent eux aussi les restrictions liées au Covid, plus draconiennes encore :
ils n’ont pas échappé à un 3è confinement alors que bars et restaurants ont de nouveau fermé leurs portes en novembre.
Tous ? Non ! Soucieuse de ses étudiants particulièrement affectés par les mesures sanitaires (plus de lycée ni d’université, de cinéma, concert, sport ou Kaffeehaus* – et donc de liens), la Ville de Vienne a autorisé l’ouverture de certains cafés pour eux.

L’objectif est double : faciliter leurs études grâce à ces nouveaux espaces vastes et paisibles ; leur offrir un peu
de convivialité pour rompre leur isolement. Quant aux établissements concernés, ils retrouvent un sentiment d’utilité
après des mois d’inactivité et espèrent, qui sait, garder cette nouvelle clientèle une fois la pandémie jugulée …

Dans le centre historique de la capitale, le « Café Museum » est l’un d’eux, élégant et confortable.
Depuis 1899, de grands écrivains s’y sont installés pour rédiger leurs ouvrages et nombre d’artistes y ont fait salon**.
A présent, seuls les étudiants peuvent occuper ses tables rebaptisées « Lerntisch »***. S’ils ne sont pas autorisés
à consommer, ils trouvent une bouteille d’eau et une friandise (pour le moral des troupes !), sans compter l’indispensable connexion internet.

Après avoir sacrifié au rituel du gel hydro alcoolique, Jakob s’installe dans la salle du fond aux murs couverts de livres : propice à l’étude ! Il apprécie le confort des banquettes de velours rouge et la tranquillité. Ici, contrairement à sa (bruyante) colocation, seules quelques notes de piano accompagnent sa réflexion.
A quelques mètres, Carlotte savoure l’espace, elle qui tourne en rond depuis des mois dans son studio de 17m2.
Changer de cadre lui permet aussi de séparer travail et vie quotidienne : des atouts incommensurables à ses yeux !

Bien que l’opération soit avant tout destinée aux étudiants en manque d’espace, de calme ou de wifi pour travailler
chez eux, seul le nombre limite de fait les entrées****. 

Après Vienne … Paris ?

https://www.youtube.com/watch?v=xCse9eB2Njk&feature=emb_err_woyt

* Véritable institution, le Kaffeehaus joue un rôle capital dans la vie sociale de Vienne et est si emblématique
qu’il a été inscrit à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel autrichien en 2011.
** Les écrivains, Karl Kraus et Elias Canetti, les peintres Gustave Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka  
ou les architectes Otto Wagner et Adolf Loos.
***  Tables d’études.
**** 15 jeunes pour 300 m², les étudiants réservant en ligne leur créneau horaire.


Le désespoir des cafetiers

Dimanche 8 novembre 2020

Les cafetiers ? Ils sont comme nous : reconfinés !
Depuis 10 jours et pour un mois au moins.
Dans leur bistrot, un cafetier et sa cafetière sont désespérés  …


Roger

– A quoi y sert maintenant, le père Colateur ?
Gisèle
– Ouaih, y’en a marc : c’est pas un grain qu’on s’prend, c’est une tornade.
Roger
– Et café le gouvernement, hein, tu peux m’le dire ? ?
Gisèle
– Ah ça, pour nous écraser, ils ont mis le paquet.
Roger
– Maintenant mon rad, il est en rade ; y s’rendent pas compte :
c’est qui qui va payer les traites ? Y en a pour 2000 sacs ! Pourtant, j’ai de la bouteille …
Gisèle
– T’en as même plusieurs !
Roger
– Eh ben la coupe, elle est pleine.
Gisèle

– Et la tasse vide.
Roger
– La caisse surtout. Avec ça, la pression, elle est au max.
Gisèle
– Et la dépression pas loin.
Roger
– J’travaille plus mais j’suis moulu. Plus d’café, c’est la bière, direct !
Gisèle
– Faut quand même pas voir tout en noir, Roger.
Roger

– Les clients ont pas l’droit d’rentrer, nous on n’a pas l’droit d’sortir :
où qu’c’est qu’tu la vois, la lumière, toi ? 
Gisèle
– C’est vrai qu’nous interdire d’ouvrir, c’est fort de café quand même.
Roger
– J’en ai ras la cafetière : s’il vient le ministre, j’vais lui parler sans filtre, moi.
Mon café, y vaut plus rien  : y a rien contre quoi je peux le troquer.
Gisèle
– T’as raison, parce qu’si ça continue comme ça, on va finir par la boire, la tasse.
Roger
– Si j’peux plus la préparer, j’vais la faire parler, moi, la poudre.
Et quand j’s’rai mort, c’est allongé que j’le prendrai mon café !


Triporteur Café

Dimanche 3 mai 2020

 

Premiers fermés, derniers rouverts ! Le 11 mai, les cafetiers ne pourront lever leurs rideaux comme les autres.
Quand leur confinement va-t-il prendre fin?

Danilo Bianco est l’un d’eux, un novateur puisque son Trip Bike Café est en réalité un escadron de triporteurs. S’inspirant de la mouvance « foodtrucks », il les a équipés de machines à café professionnelles, pour en faire des coffee shops miniature mobiles et écolos. Ses baristas tout-terrain se garent devant les monuments, musées, expositions, ventes privées et manifestations éloignés d’un débit de boissons : quand les visiteurs doivent patienter dans une longue file d’attente – jusqu’à plusieurs heures parfois ! -, ils leur proposent des boissons sans risque pour eux de perdre leur place. Egalement
à ceux qui pique-niquent dans les parcs de la capitale, si prisés que les emplacements sont difficiles à garder. Il offre donc un vrai service, d’autant qu’il met un point d’honneur à sélectionner des produits de qualité*.

Son affaire est toute récente, moins d’un an. Quand la crise sanitaire l’a obligé à tout arrêter le 15 mars dernier, c’était pour lui le risque de devoir licencier ses salariés et mettre la clé sous la porte. Mais notre entrepreneur en a dans la cafetière. Voyant les français applaudir tous les soirs à 20h pour remercier les soignants, il a une idée : puisqu’il ne peut plus servir ses cafés aux passants, pourquoi ne pas les apporter aux hôpitaux, histoire de chasser le blues des blouses – un instant
au moins. Mais comment financer un tel projet ? Ses salariés sont au chômage technique et lui n’a plus aucune recette.
Il décide de faire appel aux dons, par le biais d’une cagnotte solidaire et de mécénat. Et ça marche … ou plutôt, ça roule !

Grâce à cette reconversion menée Illy-co presto, son café est réanimé en urgence … et les soignants bien soignés : depuis
le 28 mars, tous les matins à 6h, ses livreurs garent leur triporteur devant les services d’urgence et de réanimation de grands hôpitaux parisiens. Pendant 4 heures, ils distribuent des cafés accompagnés de jus d’oranges et de croissants**. C’est le moment où les équipes de nuit croisent celles de jour et passent le relais. Et désormais celui d’une petite parenthèse que tous attendent avec impatience !

Pour conclure : un petit noir pour les blouses blanches.

https://www.facebook.com/pg/tripbikecafe/posts/

* Kimbo Caffe Napolitain, thé Dammann, chocolat Valrhona, jus Ulti et Yumi et viennoiseries artisanales.
*** Plus de 250 petits déjeuners servis chaque jour sous emballages individuels et dans les conditions sanitaires réglementaires (masque, distance supérieure à 1m …)


Pause-café

Dimanche 26 avril 2020

 

Pause-café, pause sacrée !
Soudain, le temps s’arrête. On discute entre collègues, de tout et de rien, de rien surtout.
Notre quart d’heure de récréation, en somme – voire plus si affinités ! Moment clé de la vie au travail,
c’est devenu un rituel indispensable pour se détendre et repartir boostés, mieux nous connaître aussi.

Mais depuis 6 semaines, terminé ! Les bistrots sont fermés, les machines à café à l’arrêt et nous, en télétravail.
Alors, fini ce rendez-vous avant d’ouvrir ses dossiers, après le déjeuner ou au cours de la journée ?

Eh non ! Une pause-café digitale le remplace à présent.
L’espace commun est devenu virtuel et chacun s’y connecte s’il le souhaite*.
Une fois par jour ou par semaine, on retrouve ses petites habitudes … et quelques nouveautés :
la tasse en porcelaine de la comptable, le mug personnalisé de la Principale, le verre à double paroi du prof de techno,
voire quelques éléments de l’intérieur de nos collègues que l’on distingue subrepticement sur l’écran. On échange
à présent nos astuces de confinés, états d’âmes et dessins humoristiques** – en lien avec le Coronavirus bien sûr !

Un moment précieux pendant lequel, on laisse de côté son travail et sa famille pour prendre du temps pour soi. Quoi que ! Il n’est pas rare de les voir ressurgir à l’improviste : un mari qui passe l’aspirateur à l’arrière, un petitout barbouillé de peinture qui vient (fièrement) montrer son chef d’œuvre, l’adolescente de la famille qui traverse le champ en nuisette
ou le bouledogue de service qui écrase son museau sur l’écran.

Ces pauses régulières structurent notre journée – ce qui est loin d’être inutile quand vie professionnelle et personnelle sont si étroitement mêlées ! Et puis, à l’heure de la distanciation sociale obligatoire, elles maintiennent le lien avec nos collègues, voire rompent l’isolement et l’inquiétude pour certains.

Un moment convivial indispensable quand notre interlocuteur principal au travail est devenu l’écran.
Il casse la routine de ces journées désormais ordi-nerfs et nous évite d’être à cran …

Pour conclure : écran total !

* Outils de visioconférences pour échanger à plusieurs en direct :
Zoom, Skype, Whereby, LiveStorm, Jitsi, Blizz, Webex etc.
** Grâce au partage d’écran.


Cafetière et confinement

Dimanche 19 avril 2020

Ras la cafetière !

Trente-six jours déjà que les cafés sont fermés :
Inutile de vous dire que je suis au trente-sixième dessous !

Un tsunami viral s’est abattu sur notre pays. La France a déclaré la guerre au coronavirus. C’est l’immobilisation générale ! En bon petit soldat, je respecte scrupuleusement les recommandations. Comme tout le monde (ou plus exactement,
un peu plus de la moitié du monde), je reste confinée. Claquemurée, 23h/24 !

Au début, j’enfourchais mon vélo d’appartement pour me rendre à mon télétravail, mais depuis deux semaines,
je suis en télévacances : ça change tout ! Je peux ne rien faire de la journée ; si je n’ai pas fini, je continue le lendemain.
Au fait, quel jour est-on ? Mermanche ou lundredi ? J’interroge ma cafetière faute d’avoir pu poser la question à mon livreur de capsules : il s’est contenté d’un bref signe de l’autre côté de la porte. J’avais pourtant enfilé un gant de toilette pour lui donner un pourboire. C’est que je suis consciente des risques qu’il encourt pour me porter ces produits – de toute première nécessité, est-il besoin de le rappeler.

Une heure par jour, nous avons droit à la trêve des confineurs. Je demande à mon téléphone l’autorisation de sortir
à moins d’un kilomètre. Faute de masque, je fais trois tours avec mon foulard. Je peux ainsi faire mes courses « essentielles » avec un minimum de sécurité. Mais chaque fois que je croise un passant, je fais quand même un écart.
On ne sait jamais !
A l’entrée de la supérette, le vigile asperge nos mains de gel hydroalcoolique. Il veille aussi à ce que les distances
de sécurité soient respectées. Et surveille les psychopâtes et autres sérialstockeurs qui voudraient vider les rayons !

Heureusement, au pays des Gaulois, il y a des irréductibles.
Notre boulangère en est une. Elle ne craint pas d’être démasquée. Elle n’a pas non plus marqué de traçage au sol.
Cela dit, je ne suis pas sûre qu’il y ait deux mètres dans son espace clients.
Mardi, pour fêter la fin du premier mois de confinement, elle avait apporté sa cafetière et proposait un expresso à tous
ses habitués. Elle nous l’offrait dans un simple gobelet en carton, certes ; et nous  invitait à le déguster dehors, forcément. Mais il était surmonté d’une crème onctueuse et dégageait des arômes prometteurs. Dès la première gorgée, un vrai nectar glissait sur notre palais. Et bien après la dernière, on profitait encore de sa belle longueur en bouche. Au soleil,
sur l’avenue, tous ensemble mais à un mètre d’écart les uns des autres, nous avons partagé … un pur moment de félicité !

Pour conclure : un café déconféïné … ou l’art de se resocialiser à distance.


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