Changement : des films en l’attendant …

Corona Café / 29

Dimanche 28 mars 2021

 

Changement d’heure ! (Ah bon, il n’était pas question d’arrêter ?)
Changement de café ? Même pas en rêve : notre maudit virus s’excite de plus belle. 
La convivialité n’est toujours pas de mise, les échanges au zinc encore moins, « distanciation sociale » oblige.
Vous voulez un petit noir ? C’est chez vous ! 
Vous souhaitez le partager avec quelqu’un ? Uniquement avec vos (très) proches ! 
Et si pour se changer les idées (toutes aussi noires), on l’accompagnait d’un bon film ?

 

. Charlot, garçon de café, 1914
Un classique … pour les nostalgiques !
Même si son bistrot l’est moins : c’est un bar-dancing … toute une époque !

. Café de Paris, 1938
Un 31 décembre à minuit, les lumières d’un café mondain s’éteignent pour marquer le changement d’année.
Le directeur d’un journal à scandale est alors assassiné. Persuadée que le criminel est toujours sur les lieux,
la police bloque les issues et découvre que plusieurs clients avaient de sérieuses raisons d’en vouloir à la victime …

. Le Café du cadran, 1947
Un couple d’Auvergnats reprend ce café près de l’Opéra. Le mari* cache une certaine noirceur sous son allure bonhomme. Sa femme, quant à elle, se lasse peu à peu de ce huis-clos, où un journaliste véreux, un violoniste égocentriste, un alcoolique redresseur de tort et une amoureuse transie en prennent pour leur grade …

. Coffee and cigarettes, 2004
Onze courts-métrages où des groupes d’acteurs et musiciens connus** partagent le plaisir de la conversation
autour d’un café-cigarette. Moment culte : quand Bill Murray boit le café directement à la cafetière !

. Le Café du pont, 2010
Dans le Tarn-et-Garonne de l’après guerre, une petite famille*** consacre toute son énergie à son café.
Ouvriers et mariniers s’y retrouvent autour du comptoir. On retiendra notamment cet échange mémorable
sur les cocus : digne de Pagnol !

. Butterfly Café, 2011
Dans ce café de Philadelphie, les histoires des clients s’entremêlent dans un univers un peu étrange :
atypique, poétique et … déroutant !

 

* Impeccablement joué par Bernard Blier.              
** Cate Blanchett, Iggy Pop, Roberto Benigni, Tom Waits ou Bill Murray, pour ne citer qu’eux, font part de beaucoup d’autodérision car ils ont accepté de jouer leur propre rôle. Les sujets sont variés, voire absurdes : caféine, glaces
à l’eau, Abbott & Costello, théories du complot contre Elvis, art de préparer le thé anglais, inventions de Nikola Tesla, groupe rock imaginaire Sqürl ou utilisation de la nicotine comme insecticide.
https://www.youtube.com/watch?v=-ZYvx75ud9g 
*** Celle de Pierre Perret dont le film est l’adaptation de sa biographie.




Coronavirus Café / 4

Dimanche 12 avril 2020 

Disparus les nounours* des Gobelins ? Non, confinés … comme nous !

Au 25 de l’avenue, le premier de ces plantigrades en peluche parcourt toujours le numéro du « Journal de Paris » 
du 21 novembre 2018, date à laquelle il fit la une. Philippe, un humaniste, voulait « amener le sourire aux riverains
et combattre la morosité ». Puisant dans sa propre b-ourse, il en avait ainsi acquis une cinquantaine pour les installer
dans sa librairie, les distribuer à ses compères** ou les prêter à des gobeliniens***. Devenu viral, le phénomène
s’était alors propagé dans tout le quartier et même au-delà … jusqu’au Japon !

Avec le climat anxiogène généré par la pandémie, il a jugé plus que jamais nécessaire d’offrir un peu de douceur
et d’humour. Et quoi de plus apaisant qu’un nounours qui nous rappelle le compagnon de notre enfance ?
Ou Baloo chantant qu’« il en faut peu pour être heureux ». De quoi nous aider à prendre notre mal en patience …
Il les a donc remis au goût du jour : ses nounours font leurs courses de première nécessité, en respectant, bien sûr,
le mètre de distance réglementaire. Et les affichettes « confinement » ou « distanciation » scotchées sur leurs jolis bedons, rappellent les conseils de prudence.
D’autres apparaissent aux fenêtres à 20h pour applaudir les soignants.

Et alors que nous ne sommes plus autorisés à fréquenter les troquets depuis 4 semaines (et donc d’en tester de nouveaux pour nos lecteurs !!), les nounours sont les seuls à pouvoir y rester.
Au Café de la Manufacture, QG des instigateurs de ce projet, l’un est toujours au comptoir tandis que deux autres sont assis contre la baie vitrée : le derrière bien au chaud contre les radiateurs en fonte, ils saluent discrètement les rares passants
qui se pressent sur l’avenue.
Mais certains de nos ursidés présentant les symptômes du coronavirours, le bistrot a dû être réquisitionné pour permettre les dépistages nécessaires. L’éminent Dr Raours a été appelé à la rescourse et se démène à présent pour tenter de pourfendre le mal avec son traitement à la mieloquine. Nul doute qu’avec ce régime, ils reprennent du poil de la bête.

Pour conclure : un café dans la c-ourse.

https://www.facebook.com/nounours.gobelins.paris 

* Peluches géantes de 1,34m et 4,9 kg – et même 2,40m pour leur patriarche !
** Michel le pharmacien, Eric le caviste, Guilhem le photographe, Gaëlle la serveuse et Jérôme le jeune patron du café
« la Manufacture ».   
*** Le libraire les envoie gratuitement en immersion dans les magasins environnants ou chez les riverains.
Il suffit de lui demander par mail (lesnounoursdesgobelins@gmail.com), venir le chercher et partager sa vie pendant
48 heures en prenant des photos du nounours en situation pour les lui envoyer … sachant que la photo publiée la plus vue fait gagner un nounours des Gobelins. 




Coronavirus Café / 3

Dimanche 5 avril 2020 

Trois semaines sans pouvoir tester nos cafés préférés et vingt jours confinés entre quatre murs,
comme près de 4 milliards de personnes …  soit près de la moitié de la population mondiale !
Les mesures sont plus ou moins strictes selon les pays, et plus ou moins anciennes.

C’est ainsi que j’ai découvert un café de Bangkok* qui, il y a quelques jours encore servait notre nectar favori.
Conscient du danger, dans le contexte actuel d’épidémie au coronavirus, et soucieux de rassurer ses clients
et son personnel, son propriétaire a imaginé un nouveau concept : le café à roulettes !

Apirak Chamraksin explique s’être inspiré de la Chine, premier pays touché, qui prônait la distanciation sociale
pour freiner l’évolution de la maladie et prévenir de nouvelles infections.

Il a ainsi eu l’idée d’un système de cordes et poulies pour servir les boissons sur de petits chariots à une distance
d’un mètre : de quoi éviter tout contact physique entre le personnel et les clients, et donc les risques de transmission
du virus – d’autant que les premiers portent également des masques et des gants, et que les seconds sont invités
dès l’entrée à utiliser le désinfectant pour les mains mis à leur disposition.
Une pancarte précise par ailleurs que les paiements électroniques doivent être privilégiés afin d’éviter aux serveurs
de manipuler des espèces. Beaucoup pensent en effet ici, que certains de leurs compatriotes ont été contaminés
après avoir reçu des billets de touristes infectés.

L’initiative a été plébiscitée, notamment par les expatriés français de Bangkok qui se sentaient rassurés
de pouvoir continuer à siroter leur boisson préférée sans le moindre contact physique avec d’autres.

Mais depuis, les consignes se sont durcies. Alors que la Chine vient d’entamer son déconfinement,
la Thaïlande est entrée avant-hier dans le groupe des pays confinés …

Pour conclure : une affaire qui roule.

* « Art of Coffee », 50 Ngam Wong Wan Phahol Yothin Road, Lat Yao Subdistrict.