Café Mirabelle

Le 6 octobre 2024
Café Mirabelle, 16 rue de la Vacquerie, 75 011 Paris
De 8h à 23h (9h le WE, fermé lundi et mardi)
Note globale : 11
Situation : 10
Cadre : 10
Accueil : 11
Ambiance : 11
Café : 14
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour : « Distributeur de prunes » (mirabellier)

Une mirabelle ne fait pas un café …

Tout avait bien commencé pourtant : la mirabelle est l’une de nos madeleines à nous, gens de l’est*. De fait, la patronne est alsacienne et l’extérieur augurait du meilleur : terrasse agréablement aménagée donnant sur une rue peu passante (bien que sans âme) et devanture à l’ancienne, spécialités alsaciennes dont les traditionnelles Flammekueche annoncées sur l’ardoise … de quoi donner envie de pousser la porte !

Impression plus mitigée dès l’entrée : objets et mobilier dépareillés, l’ensemble est froid malgré la cheminée – qui n’a aucun charme au demeurant. La déco est de bric et de broc avec, certes quelques verres, maisonnettes et tableaux alsaciens, mais aussi un mobile de montgolfières, une fresque de Paris, un moulin à café à l’ancienne et autres babioles hétéroclites : il ne manque que les ratons laveurs !** Et la première pâtisserie aperçue en vitrine (fort belle d’ailleurs) est un … Paris-Brest !

Si la serveuse est appliquée, elle manque de chaleur elle aussi. Et son accent n’est malheureusement pas celui chantant (et incomparable !) de notre région. Moi qui espérais trouver une vraie alsacienne … avec son papillon*** 😉

Son café manque de caractère mais n’est pas mauvais. Il est servi dans de jolies tasses en terre cuite avec un mini biscuit chocolaté, léger et croustillant. Un petit pot de sucre roux les accompagne, croquignolet. De quoi terminer sur une note plus douce. Les curieux testeront le chocolat noir au pain d’épices, mais sans doute pas le brunch : à 36€, dans ce quartier et dans ce cadre, c’est franchement exagéré !

Pour conclure : mira pas si belle.

                             https://cafemirabelleparis.wixsite.com/home

* Petite prune ronde, de couleur jaune, fraîche et très parfumée, qu’on déguste de mi-août à fin septembre dans le nord de l’Alsace, en Lorraine, en Haute-Saône et … au Québec !
** Cf. L’« Inventaire » de Jacques Prévert, un des poèmes du Recueil « Paroles » écrit en 1946.
*** Surnom du Schlupfkapp, célèbre coiffe à grand nœud des alsaciennes, noire chez les protestantes, à fleurs brodées, peintes ou tissées, écossaises ou simplement rouges chez les catholiques.




Le Tub

Le 8 septembre 2024
Le Tub, 26 rue de Beaujolais, 75 001 Paris
De 17h à minuit (midi le samedi), fermé dimanche et lundi
Privatisable (entreprises en semaine, anniversaires le WE), 60 personnes RC + sous-sol et 1erétage
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 17
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour : « Royaume d’essieux » (garage)

Le Tub de l’été ! Tapi derrière le Palais-Royal, ce bar-restaurant est une pépite. Quelques tables sur le trottoir d’une petite rue calme (rare dans le quartier !), voilà qui est parfait pour prendre un godet après une balade à travers les Passages* ou dans les jardins* tous proches, voire dîner avant ou après un spectacle**.

Le Tub*** trône à l’entrée, célèbre et désormais vintage camion Citroën … ici, rouge écarlate ! Il fait office de cuisine, comme celle de l’ancien food truck**** que le patron conduisait jusqu’en 2018. Si vous ouvrez l’œil (et le bon !), vous le retrouverez partout dans la déco. Autant dire que c’est atypique et joyeux. Un peu tarabiscoté aussi, avec des salles étroites jusqu’au sous-sol et escaliers en colimaçon.

Votre gosier est sec ? A l’intérieur ou en terrasse, vous trouverez de quoi vous désaltérer – Pour moi, un café 100% arabica, issu d’une plantation salvadorienne, torréfié par un artisan Parisien. Attention, à partir de 19h, on n’y sert plus de boisson chaude : le Tub passe en mode “restauration”.

La cuisine est faite maison, préparée sous vos yeux par une compatriote, une Alsacienne, une vraie : autant dire que les Flamms***** sont authentiques – la Forestière est plébiscitée par les habitués, tandis qu’une version recouverte de fines rondelles de pommes et de cannelle ravit les bec-sucrés …

Pour conclure : un café beau comme un camion !

https://www.facebook.com/letub

* Ensemble de voies piétonnes percées à travers des îlots urbains, entre la fin du XVIIIe siècle et le début du Second Empire, recouvertes d’une structure protectrice vitrée et abritant des boutiques / * Jardins du Palais-Royal ou du Louvre.
** Le Théâtre du Palais-Royal est juste en face et la Comédie Française à deux pas.
*** Premier véhicule utilitaire léger de type fourgon automobile, produit entre 1948 et 1981. Révolutionnaire pour l’époque, son nom était la contraction de Traction Utilitaire Basse. Il est devenu le véhicule quasi officiel des épiciers ambulants …
**** Inspiré de la street food américaine, ce nouveau concept de camion-restaurant propose un service de restauration de qualité à emporter. A l’origine (en 1872 !), c’était un « camion à nourriture » … d’où le nom !
***** Contraction de Flammekueche (« tarte à la flamme » en alsacien), composée d’une fine pâte à pain recouverte de crème fraîche ou fromage blanc, d’oignons et de lardons, traditionnellement cuite au four à bois très chaud.