Cassette

Corona Café / 17

Dimanche 3 janvier 2021

Cassette, 73 rue de Rennes, 75 006 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h à l’ordinaire,
actuellement et pour la dix-septième semaine depuis la pandémie,
du mercredi au dimanche de 12h à 20h :
vente uniquement à emporter (boissons, huîtres et crêpes)
Prix du café-enlevé : 1,60 €

L’Assoiffé dégringole la rue de Rennes de Montparnasse jusqu’au Cassette* :              

Au secours ! Au secours ! A l’assassin ! Au meurtrier !
Juste Ciel ! Je suis déshydraté, on m’a asséché le gosier, on m’a lyophilisé !
Qui est ce Covid ? D’où vient-il ? Où se cache-t-il ?
Comment faire pour l’arrêter ? Où me faire vacciner ?
Depuis que je suis masqué, mon esprit est troublé ;
j’ignore où je suis, qui je suis et ce que je fais.
Qu’on me donne un café !
Euh ? Que dites-vous ? Je suis arrivé ?

C’est un mirage, une oasis : ma Cassette !
Elle vient d’avoir 100 ans ? On ne le dirait point !
Elle est si joliment fleurie et colorée avec ses plantes luxuriantes**, ses parasols bariolés et ses drôles d’animaux chapeautés. Au loin, les cloches des bien nommées Notre-Dame-des-Champs et Saint-Germain-des-Prés se font écho ;
pour un peu, on se croirait au bout du monde.
Mais je suis loin d’être seul ; sa champêtre terrasse est visiblement très prisée. A distance réglementaire, chacun attend paisiblement son tour, que dis-je : son Graal ! Il fait un froid de gueux, les chauds breuvages sont ardemment espérés. 
Le garçon s’active derrière sa rangée de tables transformées en comptoir …

Cassette : « coffret destiné à conserver des objets précieux ».
Jamais taverne n’aura si bien porté son nom, tant il est vrai que le Café est désormais devenu un trésor.
Et en ce jour glacial, une telle découverte a de quoi réchauffer le cœur !

https://www.cafecassette.com

* Librement inspiré de l’Avare de Molière (Monologue d’Harpagon, acte IV, scène 7)
** Artificielles et donc quelque peu kitsch … mais non dépourvues de charme 😉




Au Petit bistrot d’Auteuil

Au Petit bistrot d’Auteuil, 8 bis rue Verderet, 75 016 Paris |
Tous les jours, de 9h à 23 h | Station Vélib’ Eglise d’Auteuil

Note globale : 15

Situation : 15  | Cadre : 16 | Accueil : 14 | Ambiance : 14 | Café : 15

Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :

La meilleure def’: « Il sort du café pour inviter à boire » pour « arôme »

Auteuil a gardé son âme de village avec ses voies pavées, ses chemins arborés et ses villas privées. Dans cet ancien faubourg de la capitale flotte encore l’atmosphère d’antan : sa grand-rue* et ses boutiques**, l’ancienne manufacture de cachemire devenue lycée***, la rue du Buis bordée de maisons aux façades à mascarons**** et l’église Notre-Dame. Une bouche de métro Art Nouveau***** lui fait face tandis qu’une belle terrasse s’étale sur sa grande place pavée,
à l’ombre des marronniers. C’est celle du « Petit Bistrot d’Auteuil », anciennement « Clocher du village » – Pas sûr que cette nouvelle dénomination lui corresponde aussi bien, mais sans doute fallait-il se démarquer du précédent propriétaire …

L’intérieur est loin d’être immense, mais non moins dépourvu de charme, avec ses trois salles, grandes comme des mouchoirs de poche. Un vieux comptoir, des banquettes de velours rouge, des chaises en métal et quantité d’objets nous font remonter le temps : ancien téléphone en bakélite, mappemonde, réclames, bidons de lait, radiateurs en fonte et canalisations.
Un escalier en colimaçon semble mener au grenier tandis que la pancarte d’une petite porte en bois annonce « Téléphone » … pour ouvrir sur la cave !

Les conversations vont bon train : jeunes du lycée voisin, mères de familles (le petit dernier calé dans l’antique chaise haute) et hommes cravatés, tout ce petit monde échange dans une ambiance bon enfant.
Mon cher et tendre savoure son crème : un café bio, moulu à la seconde nous précise le jeune serveur, pour faire ressortir les arômes. C’est vrai qu’il est très parfumé …

Pour conclure : un café qui sent la naphtaline.

https://top10cafes.fr/02091960/au_Petit_Bistrot_d%27Auteuil

* La rue d’Auteuil où Molière avait sa maison (aujourd’hui disparue) au N°2,
et retrouvait Racine, Boileau et la Fontaine au 40, pour « y tenir table »
à l’Auberge du Mouton Blanc (qui, par contre, existe toujours).
** Mention spéciale à la confiserie-chocolaterie Servant, avec son enseigne centenaire
en émail et fer forgé, ses bonbonnes multicolores et son atmosphère à nulle autre pareille.
*** Jean-Baptiste Say, dont le pavillon central et la cour d’honneur sont classés.
**** Ornement représentant une figure humaine (masque) parfois effrayante,
pour éloigner les mauvais esprits.
***** Station la moins fréquentée de Paris
(http://www.mercialfred.com/infographie/site-paris-dechiffre).