Chez Gudule

Le 14 mai 2023
Chez Gudule, 58 bd de Picpus, 75 012 Paris
Tous les jours, de 7h à 12h
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 16
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour : « On y arrose les piliers » (bistrot)

C’était le « Rendez-vous des amis » depuis 1910 ; un siècle plus tard, il prend le nom de la grand-mère du nouveau propriétaire : « Gudule ». Elle était championne cycliste en Belgique. Pour lui rendre hommage, il suspend de vieux vélos au plafond – auxquels il ajoute une trottinette antédiluvienne et 4 chaises minuscules. C’est ce qu’on appelle un décor renversant ! Pour le reste, tout est (vraiment) resté dans son jus : le carrelage mosaïque Art déco*, les radiateurs de fonte et les murs vieillis … certains clients aussi ! C’est un bistrot patiné, intemporel, qui a une vraie gueule d’atmosphère : pas étonnant qu’il ait connu de nombreux tournages !

On s’y retrouve nombreux, un peu collés les uns aux autres. C’est bruyant – pas propice à la déclaration d’un Jules, Gudule ! -, mais convivial. Sauf quand deux têtes de mules s’obstinent à vouloir suivre leur idée. Aucun ne veut céder, les voilà qui en font une pendule**. Alors soudain, sans préambule, ça se bouscule et ça turbule***. Pas au point de perdre les pédales cependant, ça reste bon enfant !

Fumeurs et vapoteurs s’agglutinent dans la grande véranda en pointe qui fait l’angle des deux rues. Quant aux claustrophobes, adeptes du bronzage par temps de canicule ou autres, ils s’installent sur le trottoir face au boulevard. Les véhicules sont rares, le poste d’observation idéal pour suivre les joueurs de pétanque en fin de journée. Dans l’allée centrale, leurs parties s’éternisent parfois jusqu’au crépuscule. Et quand des musiciens investissent le kiosque, ils se retrouvent aux premières loges … Le soir, Gudule se couche tard : les noctambules apprécient.

Pour conclure : ne ratez pas ce dernier rétro !

                    https://www.facebook.com/chezgudule/?locale=fr_FR 

* Abréviation d’Arts décoratifs, c’est un mouvement de portée mondiale né dans les années 1910, qui prend son plein épanouissement au cours des années 20, avant de décliner à partir des années 30. Il concerne l’architecture, mais aussi l’activité de design que réclament alors les grandes séries d’équipement de l’habitat à cette époque, ainsi que la mode vestimentaire et les arts graphiques. 
** Considérer avec exagération un fait anodin. 
*** S’agiter de manière bruyante et désordonnée.




Ma Salle à Manger

Ma Salle à Manger, place Dauphine, 75 001 Paris |
Du lundi au samedi, de 9h à 22h30

Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 3,00 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
La meilleure def’: « Béarnais comme Henri IV » (béret)

 

À la pointe de l’île de la Cité, la place Dauphine est l’une des plus romantiques
de la capitale. Contrairement à ce que l’on croit bien souvent, elle n’est pas royale :
ce n’est pas un « ensemble urbanistique homogène destiné à mettre en valeur la statue
d’un souverain située en son centre ». Il y a bien celle d’Henri IV, mais elle se trouve à quelques mètres, dans un renfoncement du Pont-Neuf, histoire de rappeler qu’il l’avait fait construire en l’honneur du Dauphin*.

Bordée de beaux immeubles** à l’arrière du Palais de justice, elle comporte quelques galeries d’art et cafés-restaurants … dont notre étape du jour.
Une demi-douzaine de tables aux nappes un peu froissées et de jolis pots de fleurs donnent à
sa petite terrasse un air de campagne. On s’installe au soleil – il reste juste deux places !
Aucune voiture pour nous troubler ; par contre, des inconditionnels de la pétanque tirent et pointent sur le terre plein central, à l’ombre des marronniers : ambiance farniente à souhait …

La vitrine de la Maison annonce la couleur : tresses d’ail et de piment***, invitation au Concours de belote  – « S’inscrire ici ! » – et basque rondouillard en costume traditionnel.
L’intérieur, blanc et rouge, est tout aussi pittoresque, avec ses murs tapissés d’affiches à la gloire des fêtes de Bayonne. La patronne nous accueille avec une vraie gentillesse (et un accent délicieux !) : c’est vrai qu’on a l’impression d’être dans sa salle à manger – grande comme un mouchoir de poche, mais on s’y sent bien …

Une pancarte m’interpelle : « Une journée sans café, c’est risquer de s’endormir avant l’apéro : ne prenez pas ce risque ! » Voilà une adresse qui ne manque pas de piment … idéale pour prendre un Pau !

Pour conclure : on resterait volontiers accrochés à ses basques.

https://www.facebook.com/Ma-salle-à-manger-316476178476152/?rf=103856096428177

* futur Louis XIII.
** dont celui où vivaient Simone Signoret et Yves Montand.
*** même la crème brûlée à la vanille est parfumée au piment d’Espelette !