Blanc Pur Café

Le 19 novembre 2023

Blanc Pur Café, 940 rue Richelieu, Beloeil (Québec) 
Tous les jours de 8h à 16h.
Note globale : 16
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 16
Prix d’un café : 2,75 $

Aux mots croisés du jour :
« Sec pour les uns, moelleux pour d’autres » (blanc)

Du blanc pour siroter un petit noir, c’est un concept ! Blanc de blanc même : hormis les plafonds ou planchers de bois et quelques plantes vertes, tout est blanc ! Blanc et épuré pour un résultat incroyablement lumineux. C’est le fil rouge (si j’ose dire !) des pièces de cette ancienne crêperie du Vieux-Beloeil. Une grande maison et sa galerie couverte tout autour, relookée voici 2 ans par les nouveaux propriétaires.

– A l’entrée, un comptoir – blanc, il va sans dire ! -, et une élégante tour en bois qui intrigue. Renseignements pris, elle récolte le café infusé à froid très lentement (8 h !) pour lui donner plus d’arômes et éviter l’habituelle amertume. Place à la dégustation sur l’une des tables installées sous le plafond cathédrale ou bien…
– Dans l’espace lounge pour placoter* avec des amis. 
– Sur la mezzanine, propice aux travaux de groupes de collègues ou étudiants.
– Dans la salle du fond, où les parents peuvent observer la pièce voisine grâce à l’écran installé sous les vieilles poutres :
– un espace tout en bois** exclusivement réservé aux petits d’hommes (Une idée des propriétaires … eux même parents de 5 enfants !)  A c’t’heure, 3 d’entre eux se font un fun noir*** sous le (bel) œil de la superviseuse : ça déplace de l’air ce pt’it trio, là ! 

Vous l’avez compris, plus qu’un café, c’est une maison conviviale où toute la famille a sa place : enfants, lycéens, travailleurs, parents et grands-parents …
L’accueil est chaleureux, les produits de qualité. Le Latte est particulièrement maîtrisé. Les risque-tout le choisissent au curcuma, à la betterave ou la citrouille épicée, tandis que les dents sucrées préfèrent le Cococcino-Lavande, surprenant (et délicieux) mélange de café, chocolat blanc et sirop de lavande – ou, plus régressif encore ! – le chocolat chaud, guimauve et crème fouettée (ça goûte le ciel !) 
Soupes, salades et sous-marins**** attendent les ventres creux. Ou douceurs : gâteaux au sirop d’érable, brownies sans gluten, muffins banane et chocolat vegane, tous faits maison … par Mélissa, sa mère et sa tante. Une affaire de famille, qu’on vous dit ! 

Pour conclure : symphonie en noir et blanc.

             https://blancpurcafe.ca/  et https://www.facebook.com/blancpurcafe/ 

* Bavarder.
** Jouets d’une jeune entreprise québécoise, sélectionnés avec soin : https://kimboo.ca/fr 
*** S’amuser beaucoup 
**** Sandwichs




Kréma

Le 12 novembre 2023

Kréma, 900 rue René Lévesque W, Montréal, QC H3B 4A5 (Canada)
Tous les jours de 6h30 à 16h
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 13
Ambiance : 13
Café : 14
Prix d’un café : 2,90 $ (+ taxes 0,29 $, soit 3,34 $)

Aux mots croisés du jour : « Dans le chou » (crème)

En attente d’un train pour Ottawa, Toronto ou Québec* mais tanné** des chaînes rapides de la Gare Centrale ? Le Café de l’hôtel Fairmont Reine Elisabeth n’est pas réservé à ses seuls clients … et est dans le même bloc d’immeubles !

Qui dit grand hôtel, dit gros trafic. Et s’il est en retrait au rez-de chaussée, on a tout de même un peu l’impression d’être dans un hall de gare (mais comme ça, vous ne serez pas dépaysé ! 😉  Donc aucun sentiment de solitude … mais il faut aimer l’animation. Et l’éviter pour un rendez-vous avec sa blonde ou son chum** !

S’tie qu’y fait frette** ! Un jour à prendre une bûche** et se caler devant la cheminée qui trône au centre – design, la cheminée ! Un appointement** ? Les divans tout en courbes vous attendent pour jaser** tranquille avec vos amis. Juste envie de chiller** ? Prenez la chaise berçante** ! Un travail sur ordi à terminer ? Les tablettes en hauteur feront l’affaire (prévoir un casque antibruit !)

Pourquoi « Kréma » ? Cela signifie « crème » en turc*** – pays expert en ce domaine ! Ici aussi, on a affaire à des connaisseurs : machine haut de gamme****, cafés de brûleries locales, quant au barista, il a le tour** ! Et il vous sert votre espresso dans une jolie tasse colorée sur une soucoupe ovale assortie en guise de plateau : ça a d’l’allure !**

Pour conclure : ça passe crème !*****

https://www.fairmont.fr/queen-elizabeth-montreal/dining/krema-cafe/

* Ottawa est la capitale et Toronto la plus grande ville du Canada ; Québec quant à elle, est l’une des plus anciennes villes d’Amérique du nord, fondée en 1608 par Samuel de Champlain.
** Tanné = en a assez – Frette = très froid – Blonde ou chum = petit(e) ami(e) – Bûche = siège – Appointement = RV – Jaser = bavarder – Chiller = prendre du bon temps – Chaise berçante = fauteuil à bascule – Il a le tour = il sait y faire – Ça a d’l’allure = c’est bien !
*** Leur premier café a été ouvert à Istanbul en 1554 !
**** Victoria Arduino, entreprise italienne spécialisée dans la fabrication de machines à expresso depuis 1905. 
***** Expression utilisée pour une situation où tout se passe bien, dans un contexte informel et amical.




Le Québec

Le 4 septembre 2022
Le Québec, 45 rue Bonaparte, 75 006 Paris 
De 8h à 2h, sauf le dimanche
Situation : 15
Cadre : 7
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 11 
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour : « Il nous enfume » (tabac)

Une douzaine de tables s’alignent au soleil sur le trottoir et la véranda.
De là, on aperçoit l’église éponyme*, « l’Embâcle** » et « Les deux Magots »***.  

Ici, c’est plutôt les deux mégots : notre bistrot fait aussi tabac (notons qu’il ne vend pas seulement de vulgaires cibiches****, mais également des cigares : on est dans le VIè tout de même !) Face à l’unique banquette, une demi-douzaine de tables et un petit comptoir : le décor est planté, sans fioritures, limite quelconque.

Et pourtant, on y vient, et en nombre ! Il faut dire que c’est une institution : le dernier vrai bistrot du secteur.
Installés depuis 50 ans – un demi siècle ! -, ses propriétaires sont devenus la mémoire du quartier …

Ce matin, c’est Nathalie qui nous accueille d’un « Bonjour ! » joyeux. Une petite dame fluette, absolument délicieuse.
En apportant nos boissons chaudes, elle s’inquiète de savoir si les portions de sucre sont suffisantes – tout en fustigeant les Cafés Richard qui ont drastiquement réduit la taille de leurs nouveaux emballages (C’est vrai qu’ils sont devenus lilliputiens !!) … mais pas leur prix ! Elle prend des nouvelles de ses habitués dont elle connaît tous les prénoms, mais aussi des absents. Attentive à tous, elle est vraiment aux petits soins pour ses clients.

Voilà donc pourquoi on s’y précipite : ouvriers accoudés au zinc autour d’une Leffe Pression – bientôt remplacés par des chauffeurs de taxi portugais, vieux monsieur tiré à quatre épingles visiblement heureux avec son barreau de chaise*****, jeune geek pianotant fébrilement sur sa tablette, étudiantes refaisant le monde et touristes émerveillés par la vue de carte postale conjuguée à l’ambiance du Paname d’autrefois …

Pour conclure : un rade à la patronne radieuse.

https://www.petitfute.com/v17231-17301-paris-75006/c1169-s-amuser-sortir/c182-bar-cafe/1577948-le-quebec-bar-tabac.html

* Saint-Germain–des-Prés, la plus ancienne église de Paris.
** Sur la place du Québec, cette sculpture a été offerte en 1984 par ce même pays : des plaques en bronze soulevées et courbées donnent l’impression que le trottoir s’ouvre pour laisser jaillir l’eau d’une fontaine souterraine.
Charles Daudelin l’appelée « Embâcle », du nom de cet empilement massif de glace qui obstrue le Saint-Laurent en hiver jusqu’à la fonte des neiges. 
*** Brasserie emblématique où se sont succédés, depuis 1885, de célèbres artistes et écrivains. Si elle attire aussi à présent les gens du spectacle, de la mode et de la politique, elle reste encore l’un des hauts lieux de l’art et de la littérature : http://lescafesdottilie.fr/les-deux-magots-paris-copy/   
**** Terme populaire et désuet pour désigner la cigarette.
***** Expression familière désignant les longs cigares à cause de leur ressemblance avec les véritables barreaux de chaise. 




Crew Collective Café

Le 7 août 2022
Crew* Collective Café, 360 rue St Jacques, Montréal, Québec/Canada 
De 8h à 16h (en fin de semaine, de 10h à 17h) – Accessible
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 15 
Prix d’un café : 2,83 $ canadiens (= 2,17 €), taxes et service compris

Aux mots croisés du jour : « Plantation d’oseille » (banque), définition de Pierre Perret.

       Impressionnant ! Ce gratte-ciel du Vieux-Port est typique de l’architecture des années 20 : mélange d’Antiquité romaine, de gothique florentin et de Renaissance. Il abritait naguère un temple de la finance, la Banque Royale du Canada.

       Monumental ! Son hall de 12 000 pieds carrés** a été magnifiquement restauré : mosaïque au chiffre*** de la Banque, murs de pierre calcaire et de grès aux armes des neuf provinces de l’époque, plafonds à caissons de bois et dorures.
Pas étonnant qu’il ait servi de décor à de nombreux films ! 

       Grandiose ! Installé au rez-de-chaussée, notre café du jour a conservé son sol de marbre et son plafond peint de 50 pieds de haut****, ainsi que ses fenêtres cintrées, ses somptueux luminaires et ses guichets en laiton. On plonge dans une autre époque … 

Un voyage dans le temps qui se mérite : première queue pour commander et payer, seconde pour récupérer sa boisson (sans alcool, uniquement) – voire une petite collation -, puis recherche d’une place libre.
Vous souhaitez lire ou discuter ? A vous l’un des sofas.
Jeter un œil à vos courriels ? Préférez une table collective.
Besoin de vous concentrer, seul ou en (tout) petit groupe ? Optez pour un box, parfait pour la productivité, tout en étant ouvert à l’ambiance du café, et par ailleurs bien éclairé contrairement à l’espace commun.

Un bon point : on trouve des prises électriques partout et le Wi-fi est gratuit, sans mot de passe, ultra rapide.
Ambiance feutrée de bibliothèque : on y croise surtout des étudiants et de jeunes entrepreneurs, plus quelques curieux***** … comme nous ! 

       Immense ! L’espace de co-working situé derrière le comptoirPour environ 500 $ (canadiens) par mois, ses membres disposent de salles de travail ou de conférence et de plusieurs services (concierge pour le courrier, les rencontres ou les commandes, accès prioritaire à une communauté de designers et développeurs etc.)
 
       Epoustouflant ! Envie de cette toile de fond pour vos évènements ?
Pour un tournage de film, un mariage ou un anniversaire, louez une salle … voire la totalité ! 

Pour conclure : un café en or (massif !)

https://www.crewcollectivecafe.com

* Fondée en 2012, Crew (pour « équipage », « équipe », « membres d’un collectif ») est une agence créative qui met en relation pigistes et clients pour leur permettre de développer leurs projets.
En réponse aux premiers, elle ouvre son Café en mai 2016.
** Soit 11 145 m2.      
*** Armoiries.     
**** Plus de 15 mètres de haut.    
**** Environ 300 personnes y viennent tous les jours.




Appalaches

Le 24 juillet 2022
Appalaches, 4 rue des Pins, Mansonville*, Québec/Canada
De 8h à 16h, 9h en fin de semaine (fermé le mardi et le mercredi)
Note globale : 17
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 17
Café : 19 
Prix d’un café : 2,75 $ canadiens (= 2,09 €)

Aux mots croisés du jour : « De quoi se sucrer le bec » (Erable)

Appalaches**, c’est ma cabane au Canada ! Une bâtisse centenaire couleur café, installée au coeur du village, face au Parc.
Elle est grande comme ma poche, mais chaleureuse et confortable : comme à la maison ! Christine nous accueille avec une montagne d’enthousiasme tandis que Martin s’affaire à sa machine à torréfier dont les délicates effluves nous embaument.

Tous deux sont des québécois pure laine … et passionnés de café. Ca f’sait un bout d’temps qu’ils rêvaient de leur brûlerie ; à un moment, faut qu’les bottines suivent les babines *** : au printemps 2020, ils suivent une formation, rénovent un local, font les achats et ouvrent leur boutique. Elle a l’expérience de la vente et le goût de l’aménagement ; lui vient du milieu culturel mais brûle de se lancer dans la torréfaction. De son ordinateur, il surveille la cuisson : elle doit être au poil ****.
– Tu dois avoir ben chaud, s’inquiète une habituée.
– Non, j’me mets ici et j’ai la clim’, explique-t-il en faisant un pas de côté.
– Ah, tu fais une ‘tite danse, alors !

Autour d’une petite table ou calé dans un bon vieux fauteuil, au milieu des énormes sacs en toile de jute, machines et autres ustensiles, on savoure un café d’exception préparé avec soin – les aventuriers optent pour le mélange mystère, les becs sucrés pour les cookies repérés sur le comptoir … et on se lâche lousse*****.

Une halte désormais incontournable pour les villageois, cyclistes ou skieurs selon la saison : en dedans, en-dehors sur les grandes tables de bois, ou juste pour emporter, on s’en vient pour une boisson réconfortante et un accueil qui l’est tout autant.

Pour conclure : on brûle d’y retourner.

https://appalachestorrefacteur.com

* Dans les Cantons de l’Est, ou Estrie, à 140 km de Montréal (soit 1h50 en voiture)
** Montagne à l’Est de l’Amérique du Nord, sur plus de 2 000 km de Terre-Neuve (Canada) à l’Alabama (Etats-Unis). 
*** Passer à l’action.      
**** Parfaite !    
***** On se laisse aller (« loose » pour libre).




Yamabiko

Le 17 juillet 2022
Yamabiko, 6a Principale Sud, Sutton, Québec J0E 2K0 (Accessible)
De 8h à 16h (17h vendredi/samedi, 9h dimanche/lundi, fermé le mardi)
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 17 
Prix d’un café : 3,25 $ canadiens (= 2,17 €)

Aux mots croisés du jour : « Réflexion à haute voix » (Echo)

Yamabiko, c’est « l’écho de la montagne » au Japon. Pourquoi ce nom ? On est au sud du Québec, autant dire à des milliers de kilomètres du pays du soleil levant* ! Nahoko explique que dans son pays, l’écho est l’esprit de la montagne qui vous répond ; c’est pour rendre hommage à celle de Sutton devenue sa ville d’adoption qu’elle l’a choisi. 
Mais comment est-elle arrivée ici ? En suivant son mari, un ontarien** rencontré en Australie où elle apprenait l’anglais. C’est d’ailleurs là-bas qu’ils se sont découvert une passion pour le café : elle a capoté*** la saveur et l’art du latté, lui la manière de le préparer et de le déguster si différente de celle de son Canada natal.

Début 2020, ils emménagent à Sutton où vit le frère de Chris … quelques jours avant que le COVID-19 ne frappe ! Imperturbables, ils passent de grosses commandes à des torréfacteurs spécialisés pour les déposer à la porte de leurs clients. Ils sont tellement passionnés qu’on leur conseille d’ouvrir leur propre café : un premier kiosque au marché, puis un corner au Round Top Bagels et enfin le Yamabiko Coffee Roasters. Doté de beaux volumes, ses baies vitrées ouvrent à l’arrière sur une terrasse donnant sur un parc. Autant dire à l’abri de l’agitation de la rue principale … et aux premières loges quand débutent les Festivals de musique.

Installés dans la mezzanine, on plonge sur la (rutilante) machine à torréfier.
Mon expresso**** est servi dans une tasse en céramique***** (faite à la main par la maman de notre serveuse !) et accompagné d’un petit verre d’eau pétillante pour rincer la bouche. Anne-Marie savoure son latté glacé (exceptionnel !) ; pas de jus de fruits pressés par contre pour nos hommes qui doivent se contenter d’une petite bouteille en plastique de concentré d’oranges (25% de sucre !!) : petite fausse note pour une maison qui mise sur les produits d’exception.

Pour conclure : un café qu’Asie parfait.

https://www.facebook.com/Café-Yamabiko-103096521463582/

* Japon est la traduction de Nippon qui signifie « Pays du soleil levant »           
** Habitant de l’Ontario, province canadienne voisine du Québec.
*** « Adoré » pour les québécois.
**** Confectionné sur une Marzocco, la Rolls des machines à café professionnelles.
***** « Amaranthe », atelier-boutique-café, où créer ses propres céramiques (35 Rue Principale Sud, Sutton)




Pourboire …

Corona Café / 36

Dimanche 16 mai 2021

 

A nous le petit noir en terrasse ! Ce sera mercredi* : il était temps ! Les cafetiers n’en peuvent plus, ils sont à sec. Ils vont vraiment avoir besoin de pourboires.
Ca tombe bien, les clients reviennent pour boire et nombre d’entre eux paieront en liquide.
Certains refusaient de verser un pourboire en verre et contre tout – voire préféraient être mal servis pour l’économiser ! D’autres faisaient les malins et demandaient un verre d’eau pour déclarer ensuite : « Gardez, c’est pour-boire ! ». Mais beaucoup laissaient quelques pièces … ou plus : des serveurs arrivaient ainsi à doubler leur salaire !
Problème : les donateurs les plus généreux sont souvent les plus âgés (donc pas éternels !) et avec l’avènement des cartes bancaires**, le pourboire se fait plus rare.

Comment en récupérer ? Un serveur, qui a de la bouteille, nous livre ses secrets :

  • Souriez, c’est la base !
    Gare au sale-air, les clients viennent pour passer un bon moment.
    Et puis, présentez-vous. Si vous annoncez : « Bonjour, je m’appelle Félix***, c’est moi qui m’occupe de vous ce midi ; avez-vous une idée de ce que vous voulez commander ? », vous recevrez 30 % de plus que si vous prenez juste la commande.
    Et si vous avez un accessoire (cravate ou autre), encore davantage !
  • Regardez vos clients, ils verront que vous êtes attentif à leurs besoins.
    Répétez la commande, c’est un gage de compétence (augmentation de 68% !) ; accessoirement, cela vous évitera d’éventuelles erreurs !
  • Manifestez votre considération, cela influencera positivement vos clients.
    On a tendance à aimer ceux qui nous estiment,
    ils seront donc instinctivement dans une disposition favorable.
    Félicitez-les pour leur choix en notant leur commande ou adressez-leur un message agréable  : “C’était un plaisir de vous servir ce midi, passez une très belle journée”.
  • Créez une bonne ambiance (toujours dans la juste distance !) : faites un bon mot, racontez une histoire drôle ou trouvez des points communs avec votre client. 
    Et mettez-vous les petits d’hommes dans la poche s’il y en a, leurs géniteurs seront conquis ! (coloriages, tours de magie etc.)
  • Soignez la touche finale : les recherches montrent qu’on est très fortement influencé par ce qu’on a vu ou entendu en dernier. Cela impacte donc le pourboire :
    ajoutez une douceur, griffonnez un smiley ou un « Merci » sur la note … ou annoncez simplement du beau temps !

* Après 37 semaines de fermeture depuis mars 2020 !
Il faudra attendre le 9 juin pour l’intérieur et le 30 juin la fin du couvre-feu.
** En France, le pourboire ne peut être intégré à la facture.
Pourtant, la machine peut proposer d’en indiquer le montant avant d’entrer son code, comme c’est l’usage au Québec par exemple.
*** Ce prénom est issu du latin et signifie « heureux ». 




Drive-café

Corona Café / 11

Dimanche 22 novembre 2020

Drive-café

 

Au retour d’un « déplacement pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou précaires
ou la garde d’enfants »*, un bip retentit, puis deux, puis trois. Un message s’affiche aussitôt sur le tableau de bord.
C’est du sérieux, il y a urgence : « Attention, faites une pause ! » 
Il est surmonté du dessin d’une tasse fumante (pour les non-lecteurs !)
Mes paupières ont dû s’alourdir et ma perspicace voiture a tout de suite compris que j’étais en train de m’assoupir.
Vite, un café !
Problème : depuis 24 jours, ils sont à nouveau fermés.

Ah ! Si seulement, il pouvait venir à moi. C’est un « drive-café** » qu’il me faut ! Si si, ça existe … et depuis fort longtemps : sous Louis XV déjà, les dames de la Cour demandaient à ce qu’on arrête leur carrosse devant les « débits de café ».
On leur apportait leur précieux nectar dans une tasse en argent : ainsi pouvaient-elles le déguster sans avoir besoin de lever le petit doigt … de pied ! Il valait mieux d’ailleurs, car le café moulu était versé dans une chaussette que le tenancier arrosait ensuite avec de l’eau bouillante (oui, je sais : ça fait envie !) – ce qui est sans doute à l’origine de l’expression
« jus de chaussette » …

Le « drive-café » s’est vraiment développé dans les années 50 en Amérique du nord.
Je me souviens*** pour ma part d’un séjour chez notre aîné quand il vivait dans la Belle Province. Lors de nos expéditions sur ses routes interminables, nous nous arrêtions régulièrement chez Tim Hortons. C’est dans cette célèbre chaîne canadienne, renommée pour son café et ses beignes****, que nous avions ainsi découvert le « drive » – ou plutôt
« service au volant », comme disent nos cousins québécois.

Et dans l’hexagone ?
Après une recherche approfondie, j’ai trouvé un article annonçant l’ouverture du premier drive-café de France de Starbucks … enseigne américaine, of course. C’était le 6 février dernier, à Toulouse – juste avant le premier confinement !
L’idée a été reprise depuis, notamment par les patrons de cafés situés sur des nationales :
il ne me reste donc plus qu’à ouvrir (de nouveau) l’œil ! 😉

 

* L’un des 9 motifs de déplacements dérogatoires figurant sur l’attestation nécessaire à toute sortie,
dans le cadre de l’urgence sanitaire décrétée pour faire face à l’épidémie de Covid-19.
** De l’anglais « conduire » : établissement fournissant un service
permettant aux consommateurs d’être servis tout en restant dans leur voiture.
*** Devise du Québec que l’on retrouve sur toutes les plaques d’immatriculation.
**** Pâtisserie sucrée du Québec, dont la recette la plus ancienne figure dans « La cuisinière canadienne » de 1840.




The Moose

The Moose, 16 Rue des Quatre Vents, 75 006 Paris |
Tous les jours, de 11h à 2h | Station Vélib’ Cujas – St Michel

Note globale : 15
Situation : 15 | Cadre : 14 | Accueil : 16 | Ambiance : 16 | Café : 13
Prix d’un café : 1,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
« Montreur d’ours » pour « planétarium »

 

Je me souviens … de cette taverne où Aymeric nous avait entraînés avec son frère et sa marraine, pour nous faire goûter
sa poutine(1) québécoise – et à Paris, c’était The adresse !
Une graisseuse(2) recouverte de sauce brune et du célèbre « fromage couic-couic » (en effet, c’est bien le bruit qu’il fait sous la dent !), du genre qui tient tellement au corps qu’après, on est armés pour remonter le Saint-Laurent torse nu
à la nage ! Pas si tant pire(3) côté goût, mais il faut vraiment avoir un appétit de bûcheron.
D’ailleurs, on s’attendait presque à en croiser icitte(4) tant la déco était rustique : bar recouvert de rondins de bois, panneaux d’alerte au caribou et cornes d’orignal(5) accrochés au mur et même … empreintes d’ours au sol !
Seuls des écrans rappelaient l’influence des States avec une retransmission du dernier match de hockey dans une ambiance survoltée. Pas facile de s’entendre jaser(6) mais c’était chaleureux et bin raide(8) dépaysant !

Cette année, ambiance grand nord dans notre capitale : l’hiver est vif comme une claque(7), à nous donner envie de retourner nous réfugier dans notre cabane au Canada … beaucoup plus calme asteure(9) – ils viennent seulement d’ouvrir !
Quelques habitués discutent tranquillement en prenant une tite frette(10) tandis que le serveur québécois reste assis
sur son steak en pelletant des nuages(11), et que, sur les écrans, des patineurs rivalisent d’arabesques et autres axels
pour décrocher un titre olympique …

Pour conclure : un endroit qui ne vous laissera pas de glace.

http://www.mooseparis.com/fr/

1 – Spécialité québécoise, une institution là-bas où on en trouve à quasi chaque coin de rue.
2 – Portion de frites.
3 – Pas mal.
4 – Ici.
5 – Animal emblématique du Québec (en anglais, « the moose »), équivalent de l’élan chez nous.
6 – Parler.
7 – Cf. Chanson de Beaudommage.
8 – Complètement.
9 – A cette heure.
10 – Une bière comme dans « Broue », la pièce de théâtre « Une tite frette mon Gérard » nous précise Anne-Marie.
11 – Assis à ne rien faire en se laissant aller à la rêverie.