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Rome
26/02/2023

Caffè Greco


Le 26 février 2023
Antico Caffè Greco, Via del Condotti, 286, 00185 Roma (Italie)
De 9h à 21h (10h en hiver) – Photo d’Alberto Pizzoli/Getty
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 17
Accueil : 14 
Ambiance : 15
Café : 16  
Prix d’un café : 7 € (2,50 € au comptoir)

Aux mots croisés du jour : « Un trafic à base de vols » (aérien)



Une place* fourmillante de touristes, clients argentés dévalisant les enseignes de luxe, vendeurs de marrons grillés et pickpockets à l’affût : notre escapade romaine est loin d’être un long Tibre** tranquille.

Heureusement, des salons feutrés nous offrent une pause bienvenue : ceux du Caffè Greco,établissement ancestral s’il en est***. Sans remonter à  l’antiquité, il date tout de même de 1760. Il doit son nom à son fondateur  grec, qui préparait le café décanté et non filtré comme alors en Italie.

Au XIXe siècle, artistes et écrivains étrangers s’installent dans ce quartier à l’occasion de leur Grand Tour****: le Caffè Greco devient leur salon. Autant dire que quand on s’assied, c’est un bout d’histoire que l’on s’offre. Qui sait : peut-être Liszt ou Goethe ont-ils posé leur séant sur ce siège velouté (et quelque peu défraîchi) ? Mythique, assurément ! Et suranné : petits guéridons marbrés en guise de tables, tentures rouges, miroirs dorés. Et plus de 300 œuvres sont exposées dans une enfilade de salles (9 !), soit la plus grande galerie d’art privée ouverte au public au monde*****. 

Ce matin, ce sont des hommes d’affaires et des touristes (dont nous !) 
Un serveur en queue de pie s’enquiert de notre commande. Du Prosecco pour être raccord avec ce cadre si Rome-antique ? Trop tôt ! Mon cher et tendre opte pour un (onctueux) cappuccino, tandis que je teste un (très raffiné) caffè au gingembre.
Mais tout n’a pas vieilli, les prix sont stratosphériques ! Si votre bourse n’est pas suffisamment garnie, préférez l’espresso pris au comptoir : beaucoup moins cher … et bien plus romain !

Pour conclure : un café à histoire(s)

www.caffegreco.it

* La Place d’Espagne, l’une des plus connues de Rome, avec ses escaliers jusqu’à l’église de la Trinité des Monts.
** Fleuve traversant Rome.      
*** C’est le deuxième plus ancien d’Italie (Le premier étant « le Florian » à Venise).

**** “Le Grand Tour » est le voyage effectué par les jeunes aristocrates pour parfaire leurs études alors fondées sur les humanités grecques et latines. En Italie avant tout, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Suisse. Au XIXè, il est l’apanage des amateurs d’art, collectionneurs et écrivains, dont Goethe et Alexandre Dumas.
On les retrouve sur les médaillons, plâtres et miniatures de la salle Omnibus où un groupe d’érudits se réunit chaque mois depuis 1940, pour publier des études relatives à la Capitale : la tradition littéraire perdure ainsi … 

***** La société Antico Caffè Greco a développé un parcours numérique pour la publication progressive sur les réseaux sociaux et le site web de la collection : peintures, bustes, bas-reliefs et statuettes reproduisant les visages des nombreux clients mais aussi, sonnets, notes, croquis et photos. Cf. Andersen, Apollinaire, Baudelaire, Berlioz, Bizet, Byron, Casanova, Goethe, Liszt, Mendelssohn, Strauss, Stendhal, Wagner, pour n’en citer que quelques-uns.


Rome
19/02/2023

Angelo


Le 19 février 2023
Angelo Caffè, Via Venti Settembre, 25, 00185 Roma (Italie)
De 6h à 18h (7h à 15h le WE)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 17
Café : 17
Prix d’un café : 1 €  (Capuccino : 1,30 €)

Aux mots croisés du jour : « Bon gardien » (ange)


L’ange a son café : chez Angelo, dans le quartier des Ministères. Bon, ce n’est pas la Place Navone*, mais on est à deux pas de celle de la République et de Termini**.
Autant dire que les clients sont nombreux : ouvriers, artisans et employés des Ministères, mais aussi touristes à l’arrivée ou au départ. Ils sont légion à s’y précipiter.
Rush dans la ruche : dès l’ouverture, ils affluent par grappes entières au comptoir.
Les conversations vont bon train (la gare est à deux pas !)
Pourtant, même si elle est parfois un peu débordée, l’équipe reste souriante :
pas de stress, pas de flottement, une synchronisation parfaite (Mais comment font-ils ??!) 

Au milieu de cet afflux, on tente de passer commande dans un savant mél-ange d’anglais et de gestes. Heureusement, l’un des serveurs comprend qu’on est français ; il nous écoute avec une patience d’ange et prend les choses en main.

Une table se libère – elles sont peu nombreuses (on est dans un bistro typique de Rome avec ses contraintes d’espace !) et aussi hautes qu’étroites.
La salle est toute en longueur, mais claire avec ses carrelages bleu azur et ses baies vitrées. 
Notre ange gardien nous a repérés et nous apporte nos précieux nectars : point de Latte pour mon cher et tendre, mais un Capuccino qui s’en rapproche étonnamment, sans poudre de cacao et crémeux à souhait. Quant à moi, je savoure un espresso haut en saveurs …

Les ventres creux se régalent de spécialités préparées sur place avec des produits locaux : 
panini, petits biscuits traditionnels, cornetti***, fruits et même … english breakfast pour les inconditionnels 😉
Le tout à des prix toujours doux et populaires !

Pour conclure : allez-y, vous serez aux anges !

             https://www.facebook.com/dangelogastronomia/?locale=it_IT

* Elle est considérée par certains comme LA plus belle place de Rome. C’est en tout cas, la plus grande et surtout une des plus prisées ! Construite sur un ancien stade qui pouvait accueillir plus de 30 000 personnes au 1er siècle, l’architecture baroque y domine aujourd’hui. Autour de ses 3 fontaines, artistes et musiciens y créent par ailleurs une ambiance chaleureuse et festive.
** C’est la principale gare de Rome et la plus importante d’Italie (800 trains et 480 000 voyageurs chaque jour). 
*** A Rome, il ressemble à un croissant, mais ce n’est pas un croissant ; ce n’est pas une brioche non plus : c’est un cornetto (au pluriel, des cornetti). On le choisit au sucre, à la crème, à la confiture ou au chocolat.


Romans sur le thème du café

Corona Café / 28

Dimanche 21 mars 2021

 

Patience : un an après, ce mot est plus que jamais d’actualité. Notre Premier Sinistre a annoncé de nouvelles restrictions*. Balayé l’espoir d’une réouverture prochaine de nos cafés**. Envolé le rêve d’une échappée à Rome
ou Madrid dont les terrasses avaient rouvert***. Il va donc falloir prendre notre mal en patience. La distanciation sociale est nécessaire ? Plongeons-nous dans un roman … en lien avec le café, bien sûr !

. Le bougnat, Marc Tardieu (Paris, 2000)
En 1932, les grands-parents de l’auteur quittent le Massif Central pour Ménilmontant. Jean livre du charbon et
Léonie sert les clients au comptoir. Leur « Café-charbon » devient le poumon du quartier : on y boit, on y discute,
on s’y réchauffe, on y vit …

. L’homme-café, François Désaillers (Montréal, 2004)
Jean-Marie a 40 ans, il est marié et père de 2 enfants. Un jour, il s’arrête au Café Mollo mais une force obscure
va l’y retenir : impossible d’en sortir ! Il devient alors la nouvelle attraction de la ville, au grand dam de ses proches
et de son employeur …

. Cafés crème, Charles Lancar (Paris, 2005)
Devenu sur le tard patron d’un bistrot rue de Sèvres, Jean-Louis ne vit que pour son café. Derrière son comptoir,
il observe ses clients qui se croisent sans se rencontrer. Mais l’enlèvement d’un petit garçon de 3 ans va changer
le cours des choses …

. Histoire insolite des cafés parisiens, Gérard Letailleur (Paris, 2011)
Surnommée le « café de l’Europe », la capitale fut le lieu où ces « parlements du peuple » chers à Balzac permirent
l’éclosion d’une passion française : la conversation. Une histoire rythmée par les soubresauts de notre vie politique …

. Le Roman du Café, Pascal Marmet (Paris, 2014)
Jeune aveugle passionné de café, Julien part à la quête du précieux breuvage avec son amie d’enfance. De Paris au Brésil, en passant par le Costa Rica, le Vietnam et la Côte d’Ivoire, ils réalisent peu à peu ses liens avec l’humanité …

. Le café du bout du monde, John P. Strelecky (E.U, 2018)
Pour fuir le stress de la vie quotidienne, John décide de partir en vacances. Mais il s’égare et se retrouve dans un café
au milieu de nulle part. C’est là que des personnages pleins de sagesse vont l’amener à réfléchir au sens de sa vie …

. Une douce odeur de café, Naoto Yamakawa (Paris, 2018)
Ce manga regroupe 13 récits pleins d’arômes, où les personnages se retrouvent autour d’un café, symbole du divertissement, de la rêverie et de l’échange …

* Mesures plus ou moins drastiques selon les régions, annoncées par le Premier Ministre …
qui met notre patience à rude épreuve !
** http://lescafesdottilie.fr/scoop-tousanticovid/    
*** http://lescafesdottilie.fr/confinement-ou-terrasse/


Caffè Sant Eustachio

Le 13 octobre 2019
Caffè Sant’Eustachio, Piazza di Sant’Eustachio, 82 – Roma
Tous les jours, de 8h à 1h (2h le samedi)
Note globale : 16
Situation : 16
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 17
Café : 17
Prix d’un café : 1,30 € au comptoir / 3,90 € en terrasse 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Elle met la main à la pâte » (italienne)

 

C’était son préféré, nous a dit Carmine*. En vraie italienne, Rossella n’aimait rien moins que déguster un bon café ;
c’est donc là qu’Isabelle, Anick, Michèle et moi avons fait notre dernière halte avant le retour. A deux pas de la place Navone et son église Saint-Louis-des-Français où elle nous avait montré les toiles du Caravage**, le Caffè Sant Eustachio est un véritable monument à Rome.

Fondé en 1938 dans le local d’un ancien torréfacteur, Il est considéré comme le meilleur de la capitale, et même d’Italie
– donc du monde ! 😉
Une technique de torréfaction au feu de bois, un savoir-faire et un mélange uniques, c’est le secret de ce café puissant et riche en saveurs. Les romains ne s’y trompent pas qui défilent chaque jour par milliers et jouent des coudes pour trouver une place sur le vieux zinc, après avoir passé commande à la caisse. L’endroit est populaire. De l’extérieur, il ne paye pas
de mine et l’intérieur est limite kitch, mais pittoresque.

On imagine Rossella s’installer plutôt sur l’une des cinq tables posées sur le trottoir. En robe à moitié manches et lunettes de soleil, elle profite du charme de cette petite place et son église au joli campanile, et a sûrement remarqué le cerf qui orne son fronton, la croix entre les bois. Comment a-t-elle choisi son espresso ? En version légèrement amère (« amaro »), et en précisant « sans sucre » ; elle sait qu’il est sinon servi à l’ancienne manière napolitaine, sucré. Mais peut-être a-t-elle opté pour un capuccino, à la crème si dense qu’une petite cuillère pourrait tenir à l’horizontale ?

Sur ses traces, nous nous installons à notre tour. Un espresso « dolce » (avec une mousse d’une onctuosité inégalée !) ou un café au tiramisu … en souvenir de son sublissime dessert ! Avant de partir, petites emplettes dans la boutique : un mini « sac à main » en carton rempli de grains du café maison enrobés de chocolat ainsi qu’une tasse jaune soleil siglée « Caffè Sant Eustachio » … qui nous rappellera notre collègue romaine.

Pour conclure : buonissimo ! 

https://www.santeustachioilcaffe.it

* Le frère de Rossella.
** En 2007, lors de notre premier voyage d’étude sur la scolarisation des élèves en situation de handicap.


Giuffre, le glacier de Trastevere

Le 6 janvier 2019

Giuffrè, Viale di Trastevere 255, 00153 Roma
Tous les jours, de 8h à minuit
Note globale : 15
Situation : 11
Cadre : 15
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café : 1,00 €
(Cornet de glace : 2,50€)

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « On s’y voit ! » (glace)

 

Giuffrè est le nom, devenu marque, d’une lignée de siciliens : à l’origine – cent ans tout juste ! – Giovanni créait des glaces et des desserts. Son fils, Stellario, prit la suite avec un tel succès
que pâtissiers et glaciers accouraient de toute la botte pour s’initier à son art.
A présent, c’est son arrière-petit-fils, Alessandro, qui perpétue la tradition, à Rome où il est né : en juin dernier, il a inauguré une boutique dans le quartier de Porta Portese … juste à côté de notre hôtel !

Avec ses immenses baies vitrées et son long comptoir blanc au dessus duquel une trentaine d’ardoises indiquent les parfums du jour, elle est aussi élégante que lumineuse. Une verrière laisse entrevoir le laboratoire où sont élaborés les desserts savamment cuisinés, tandis que quelques tables et chaises de bois clair permettent de savourer sur place boissons et pâtisseries servis sur de petites planchettes.

L’espresso a du caractère sans être trop fort, le cappuccino est onctueux à souhait
et pour les lendemains de fêtes, une infusion détox au citron et au gingembre peut se révéler fort à propos.

Mais si tous les chemins mènent à Rome, ils vous entraînent aussi vers les gelati !
En décembre ? Si, si : en toute saison et même à toute heure ! Plus denses et plus intenses que les nôtres, elles sont considérées ici comme un véritable repas et pas seulement pour se rafraîchir aux beaux jours.

Notre serveuse, qui parle le français perfettamente (elle a vécu trois ans à Paris !),
nous explique la fabrication de ces glaces artisanales réalisées chaque jour avec des ingrédients naturels et proposées dans une large gamme de saveurs, classiques ou plus innovantes … à vous faire perdre la boule ! Même le cône est goûteux et peut être garni de chocolat à l’intérieur ou de crème fraîche dessus.

Dans les vitrines réfrigérées, d’autres tentations : des pâtisseries originales ou, dans la plus pure tradition de leur île d’origine, la brioche garnie de crème fouettée ou … de glace !

Pour conclure : si vous n’êtes pas trop ab-sorbet par les glaces, goûtez l’espresso !

https://www.gelateriagiuffre.it/


Sciascia Caffe à Rome, quartier du Prati
30/12/2018

Sciascia Caffè

Le 30 décembre 2018

Sciascia* Caffè, via Fabio Massimo 80, 00192 Roma
Tous les jours, de 7h30 à 20h30
Note globale : 16
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 18
Prix d’un café : 2,00 € (Gran Cappuccino 4,50€)

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Biens dans leur botte » (Italiens)

A quelques pas de la place Saint Pierre et sa basilique, un autre joyau :
une boutique centenaire proposant une large sélection de chocolats et bonbons de grande qualité ;
une touche de classe hors du temps. Sciascia, c’est la fierté du Prati** !

De délicats arômes vous enveloppent dès l’entrée. Peu de places par contre pour consommer, quatre petites tables
sur la gauche, autant dans la salle du fond, mais un long comptoir recouvert d’une vitre … pour choisir plus aisément
les pâtisseries quand on y pose le coude !
Assis ou debout, les locaux sont nombreux à l’avoir intégré à leur routine matinale – à part nous, pas l’ombre d’un touriste ! Du monde, du bruit, du va et vient ; un vrai café populaire, authentique et chaleureux.

On dit que leur Capuccino est l’un des meilleurs d’Italie : impossible ne pas le tester ! Commande est donc passée d’un « Gran Cappuccino Eccellente » (pour jouer les initiés !), lequel arrive couvert de crème fouettée et de sauce au chocolat. Mon expresso n’est pas en reste : le barista verse d’abord du chocolat noir liquide puis un café à l’arôme délicat**** – à déguster sans sucre pour savourer la progressive transition du premier au second. Deux saveurs semblables et pourtant subtilement différentes ; un véritable must pour les amateurs !

Le règlement, c’est à la caisse, juste avant la sortie : sur présentation de la petite note écrite à la main sur un feuillet quadrillé, et en échange de quelques piécettes (les tarifs sont vraiment raisonnables au regard de la qualité), on vous tend une corbeille de bonbons au chocolat avec un large sourire. De quoi définitivement se sentir au pays de la Dolce Vita !

Pour conclure : expressissimo !

https://www.facebook.com/sciasciacaffe1919/  

* Sciascia est un nom d’origine arabe et une très grande colonie sicilienne.
** Elégant quartier aux nombreux magasins dont le nom évoque les prairies qui recouvraient cette zone il y a 150 ans.
*** En Italie, le barista est une personne travaillant derrière un comptoir pour servir toutes sortes de boissons.
Les anglais en ont légèrement modifié le sens pour désigner plus spécifiquement quelqu’un préparant et servant des cafés, sens que les allemands et français ont conservé.
**** Le café est torréfié de manière artisanale, comme on savait si bien le faire autrefois.