Histoire du Café en France

Corona Café / 14

Dimanche 13 décembre 2020

Quelle histoire !

1644, « Porte de l’Orient » : un négociant marseillais rapporte des grains de café de Constantinople, avec tout le nécessaire pour le préparer. Le succès est immédiat. Dix ans plus tard, la première « maison de café » ouvre dans la cité phocéenne.

A Paris, il faut attendre 1657 : un célèbre voyageur* de retour du Moyen-Orient, introduit à son tour la fève dans la capitale. Dépêché auprès de Louis XIV pour renouer l’alliance avec la France, l’ambassadeur du sultan de l’empire ottoman l’introduit à la Cour quelques années plus tard. Il profite de son séjour pour organiser de grandes réceptions où la haute société découvre cette boisson brûlante servie dans des tasses en porcelaine de Chine par des esclaves enturbannés.

Les détracteurs sont nombreux ; ils tentent de prouver que le café procure des maladies épouvantables.
Même le pape Clément VII, pourtant amateur, est obligé par l’église d’interdire ce breuvage « noir comme le diable ».
Heureusement, les médecins lui trouvent des vertus thérapeutiques : « il désenyvre sur le champ ceux qui ne sont
pas yvres au premier degré, tient les reins ouverts, aide les maladies spéciales des femmes, dissipe les migraines,
est souverain contre les maladies hystériques, la jaunisse, les tumeurs froides, les abcès et les maux de dents ».

En 1672, un Arménien ouvre le premier débit de café à Paris … pour le fermer peu après : c’est un échec.
Un de ses anciens serveurs s’en inspire pourtant, et crée le Procope** en 1686. Elégant et luxueux, les beaux esprits
aiment à s’y retrouver***. Peu à peu, les cafés deviennent des lieux où les idées libérales naissent et fleurissent.

Sous le règne de Louis XV, l’or noir devient véritablement à la mode : il faut dire qu’il l’apprécie tellement que
non seulement il le fait cultiver dans les jardins de Trianon, mais il torréfie lui-même sa récolte et aime à le préparer.
Les serviteurs de Versailles s’en emparent et en rapportent chez eux ; le clergé s’y met aussi …

Dès le début du XVIIème siècle, la France avait transplanté les pieds offerts au Roi par la Hollande vers l’île Bourbon***
et les Antilles. Quelques décennies plus tard, elle devient le premier pays producteur de café grâce à ses plantations.
La demande est croissante et les débits de café se développent. En 1860, on en compte 3000 à Paris et durant la campagne d’Italie, le café fait partie de la ration militaire des soldats : les derniers français n’y ayant jamais goûté le découvrent enfin.

* Jean de Thévenot, connu pour ses récits de voyages en Europe, Inde, Afrique du Nord et Moyen-Orient.  
** Toujours ouvert de nos jours : http://lescafesdottilie.fr/le-procope-paris/
*** Balzac, Hugo, La Fontaine, Rousseau, Verlaine, Voltaire et tant d’autres.
**** Ile de la Réunion.

Illustration : « Femme versant du café », de Louis-Marin Bonnet (1774)




La Comtesse

La Comtesse, 29 avenue de Tourville, 75007 Paris | Station vélib’ au 85 avenue Bosquet |
Tous les jours de 7h à 23h | symbole-handicap

Note globale : 15

Situation : 15  | Cadre : 16 | Accueil : 16 | Ambiance : 14 | Café : 14

Prix d’un café : 3,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Ne sèche pas facilement » pour « érudit »

 

Elle a pris ses quartiers dans un immeuble haussmannien à pans coupés du très chic VIIème arrondissement,
à deux roues de calèche de la tour Eiffel qu’on aperçoit de la terrasse :
        La comtesse aime la pompe.

Dans son boudoir inspiré des salons littéraires du XVIIIème, la bibliothèque et les fresques du plafond rappellent
ce Siècle des Lumières, tandis que des luminaires en papier froissé apportent une touche de modernité :
         La comtesse a du goût.

Les beaux esprits peuvent ainsi s’adonner au plaisir de la conversation ou de la lecture, voyageurs d’Outre-Manche
mais aussi écrivains en mal d’inspiration :
         La comtesse est cultivée.

Son maître d’hôtel nous accueille avec beaucoup de délicatesse.
Il nous apporte notre café après quelques soucis logistiques et s’excuse : « Ce n’est pas un express ! »
Mon cher et tendre a choisi le jus de carottes-pommes-oranges, multi vitaminé :
« Je vais vous le servir dans un verre à pied : vous allez l’apprécier comme un grand vin ! » promet-il. C’est vrai !
Madame arrive à 9h et s’enquiert de savoir si tout se passe bien :
          La comtesse est prévenante.

Viennoiseries, gâteaux et petits pains nous attendent sur d’élégants guéridons**.
Si les croissants sont vraiment décevants du fait de leur manque de fraîcheur, les cakes se révèlent par contre exquis.
Nos deux voisines savourent un chocolat chaud servi comme à l’époque dans une chocolatière en porcelaine,
qu’elles accompagnent de douceurs : « Vous reprendrez bien un de ces délicieux macarons, ma chère ? »
          La Comtesse est gourmande.

Pour conclure : des qualités in-comtesse-tables … 

http://comtesse-hotel.com/fr/cafe.html 

* Petit déjeuner express (boisson chaude, jus de fruits extra frais et 3 viennoiseries pour 9€)
ou buffet à volonté (19€)
** Egalement surmontés de bonbonnières remplies de fraises Tagada et Chupa Chups !