Le Québec

Le 4 septembre 2022
Le Québec, 45 rue Bonaparte, 75 006 Paris 
De 8h à 2h, sauf le dimanche
Situation : 15
Cadre : 7
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 11 
Prix d’un café : 3 €

Aux mots croisés du jour : « Il nous enfume » (tabac)

Une douzaine de tables s’alignent au soleil sur le trottoir et la véranda.
De là, on aperçoit l’église éponyme*, « l’Embâcle** » et « Les deux Magots »***.  

Ici, c’est plutôt les deux mégots : notre bistrot fait aussi tabac (notons qu’il ne vend pas seulement de vulgaires cibiches****, mais également des cigares : on est dans le VIè tout de même !) Face à l’unique banquette, une demi-douzaine de tables et un petit comptoir : le décor est planté, sans fioritures, limite quelconque.

Et pourtant, on y vient, et en nombre ! Il faut dire que c’est une institution : le dernier vrai bistrot du secteur.
Installés depuis 50 ans – un demi siècle ! -, ses propriétaires sont devenus la mémoire du quartier …

Ce matin, c’est Nathalie qui nous accueille d’un « Bonjour ! » joyeux. Une petite dame fluette, absolument délicieuse.
En apportant nos boissons chaudes, elle s’inquiète de savoir si les portions de sucre sont suffisantes – tout en fustigeant les Cafés Richard qui ont drastiquement réduit la taille de leurs nouveaux emballages (C’est vrai qu’ils sont devenus lilliputiens !!) … mais pas leur prix ! Elle prend des nouvelles de ses habitués dont elle connaît tous les prénoms, mais aussi des absents. Attentive à tous, elle est vraiment aux petits soins pour ses clients.

Voilà donc pourquoi on s’y précipite : ouvriers accoudés au zinc autour d’une Leffe Pression – bientôt remplacés par des chauffeurs de taxi portugais, vieux monsieur tiré à quatre épingles visiblement heureux avec son barreau de chaise*****, jeune geek pianotant fébrilement sur sa tablette, étudiantes refaisant le monde et touristes émerveillés par la vue de carte postale conjuguée à l’ambiance du Paname d’autrefois …

Pour conclure : un rade à la patronne radieuse.

https://www.petitfute.com/v17231-17301-paris-75006/c1169-s-amuser-sortir/c182-bar-cafe/1577948-le-quebec-bar-tabac.html

* Saint-Germain–des-Prés, la plus ancienne église de Paris.
** Sur la place du Québec, cette sculpture a été offerte en 1984 par ce même pays : des plaques en bronze soulevées et courbées donnent l’impression que le trottoir s’ouvre pour laisser jaillir l’eau d’une fontaine souterraine.
Charles Daudelin l’appelée « Embâcle », du nom de cet empilement massif de glace qui obstrue le Saint-Laurent en hiver jusqu’à la fonte des neiges. 
*** Brasserie emblématique où se sont succédés, depuis 1885, de célèbres artistes et écrivains. Si elle attire aussi à présent les gens du spectacle, de la mode et de la politique, elle reste encore l’un des hauts lieux de l’art et de la littérature : http://lescafesdottilie.fr/les-deux-magots-paris-copy/   
**** Terme populaire et désuet pour désigner la cigarette.
***** Expression familière désignant les longs cigares à cause de leur ressemblance avec les véritables barreaux de chaise. 




Café-Tabac

Le 27 mars 2022
Café-Tabac, 1 bis rue Ravignan, 75 018 Paris
L-Ma 8h30 à15h, J-V 8h30 à17h, S-D 9h à17h (fermé le mercredi)
Note globale : 16
Situation : 17
Cadre : 13
Accueil : 16
Ambiance : 17
Café : 16 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Une feuille qui a ses amateurs » (tabac)

 

« Café-tabac » : drôle de nom puisqu’il n’a de tabac que l’enseigne … mais il a eu été !
C’est en remontant la butte* qu’on a découvert ce café microscopique : vingt mètres carrés baignés de lumière (belles pierres claires et surtout, vitres à foison !) mais peu de tables : mieux vaut éviter de venir en meute – même si, par temps clément, la terrasse offre quelques places supplémentaires (plein sud !) A l’intérieur, la déco s’inspire du code couleur rouge et blanc de la fameuse carotte**, du carrelage aux stores, en passant les meubles et la vaisselle.

Si la place des Abbesses fourmille quelques mètres plus bas, ici, l’ambiance est tranquille et bon enfant.
Des touristes s’y hasardent parfois, mais ce sont surtout les riverains qui y prennent leurs quartiers. Avec leurs enfants, voisins et amis, ou bien en solo pour lire ou travailler. Pas de wifi par contre, c’est volontaire, mais la presse du jour, des magazines et même des albums pour les plus jeunes sont à disposition.

Derrière le comptoir, Charlotte, fille d’un torréfacteur australien, s’occupe de la pâtisserie, tandis que son barista de mari prépare notre nectar*** dans les règles de l’art. Mon ristretto a des notes d’épices, de chocolat et de pain grillé, tandis que le Golden Latte**** de mon cher et tendre, orné d’un joli cœur, est crémeux à souhait.
A la table voisine, un couple d’habitués attaque son brunch dominical : chocolat chaud au caramel, jus pressé minute et viennoiseries, suivis d’œufs brouillés (LA spécialité de la maison !) et pastels de nata *****… pour faire glisser ! 😉

Pour conclure : un café qui fait un tabac.

https://www.cafetabac.fr  

* Montmartre.
** Au XVIe siècle, le tabac était vendu en feuilles que l’on mâchait ou fumait. Elles étaient rassemblées en un petit rouleau ficelé … ressemblant à une carotte ! Depuis les années 30, celle-ci est devenue le signe distinctif des bureaux de tabac.
*** Café australien provenant d’Amérique du Sud servi à l’italienne, comme à Melbourne et un peu partout au pays des kangourous, où ce genre de bar fait fureur.
**** Au lait de vache, soja, avoine, amande ou riz.
***** Célèbres douceurs de Belem : http://lescafesdottilie.fr/pasteria-de-belem-lisbonne-portugal/