Le Bastringue

Le 13 octobre 2024
Le Bastringue, 67 quai de Seine, 75 019 Paris
De 8h à 2h (9h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 11
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Vieux piano de bar » (bastringue)

Balade à la Villette, notre ancien quartier. Tiens, le vieux bistrot du coin de la rue est toujours là, il a juste changé de nom ! « Le Bastringue* » ? Parce que c’est un café popu ? Ou bien un ancien bal de guinguette** ? C’est vrai qu’autrefois, on guinchait au bord du canal …
Il a repeint sa devanture en rouge, c’est plus pimpant. Et les quelques tables et bancs en osier dressés sur le trottoir donnent envie de s’installer. D’autant que les voitures sont rares sur le quai et la piste cyclable, bien que fréquentée, n’est pas bruyante. A l’arrière, pleine vue sur les flâneurs du Bassin, joueurs de pétanque et bateaux … tous aussi tranquilles les uns que les autres !

L’intérieur est dans son jus, rien n’a changé … ou quasi ! C’est un authentique bistrot sans prétention, avec ses vieux radiateurs en fonte et son comptoir central en U, tout de bois et formica. Un vrai troquet à l’ancienne donc … mais tenu par des jeunes 😉

Les habitués s’y retrouvent au coude à coude : des bobos, des prolos, des intellos. Un couple de tatoués scrute l’ardoise des allergènes, une vieille dame sirote son petit blanc en feuilletant Libé, un monsieur à casquette tape sur son ordi, un autre fourrage dans ses affaires (un vrai bazar, que dis-je, bastringue !) L’ambiance est tranquille en ce début de matinée. Elle s’anime au fur et à mesure de la journée – et plus encore en soirée, où notre bistrot prend parfois des allures de véritable … bastringue*** !

Belle surprise avec le café, ni trop amer, ni trop acide. Mon cher et tendre a quant à lui, craqué pour un cappuccino aperçu en terrasse : café, lait et mousse se succèdent sur trois étages dans un élégant verre tout en hauteur, avec juste ce qu’il faut de chocolat saupoudré, pour que son breuvage soit parfumé sans être écoeurant …

Pour conclure : accrochez-vous au bast(r)ing(u)age****.
                   
                              https://www.facebook.com/bastringue19/?locale=fr_FR

* Viendrait, dit-on, du néerlandais « bas trinken » (boire fortement)
** Nom familier des bals-musettes et des dancings, qui évoque la grande époque du Paris canaille.
*** Fête bruyante réunissant de nombreux participants.
**** Le bastingage désigne le parapet autour du pont d’un bateau.




Café Mirabelle

Le 6 octobre 2024
Café Mirabelle, 16 rue de la Vacquerie, 75 011 Paris
De 8h à 23h (9h le WE, fermé lundi et mardi)
Note globale : 11
Situation : 10
Cadre : 10
Accueil : 11
Ambiance : 11
Café : 14
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour : « Distributeur de prunes » (mirabellier)

Une mirabelle ne fait pas un café …

Tout avait bien commencé pourtant : la mirabelle est l’une de nos madeleines à nous, gens de l’est*. De fait, la patronne est alsacienne et l’extérieur augurait du meilleur : terrasse agréablement aménagée donnant sur une rue peu passante (bien que sans âme) et devanture à l’ancienne, spécialités alsaciennes dont les traditionnelles Flammekueche annoncées sur l’ardoise … de quoi donner envie de pousser la porte !

Impression plus mitigée dès l’entrée : objets et mobilier dépareillés, l’ensemble est froid malgré la cheminée – qui n’a aucun charme au demeurant. La déco est de bric et de broc avec, certes quelques verres, maisonnettes et tableaux alsaciens, mais aussi un mobile de montgolfières, une fresque de Paris, un moulin à café à l’ancienne et autres babioles hétéroclites : il ne manque que les ratons laveurs !** Et la première pâtisserie aperçue en vitrine (fort belle d’ailleurs) est un … Paris-Brest !

Si la serveuse est appliquée, elle manque de chaleur elle aussi. Et son accent n’est malheureusement pas celui chantant (et incomparable !) de notre région. Moi qui espérais trouver une vraie alsacienne … avec son papillon*** 😉

Son café manque de caractère mais n’est pas mauvais. Il est servi dans de jolies tasses en terre cuite avec un mini biscuit chocolaté, léger et croustillant. Un petit pot de sucre roux les accompagne, croquignolet. De quoi terminer sur une note plus douce. Les curieux testeront le chocolat noir au pain d’épices, mais sans doute pas le brunch : à 36€, dans ce quartier et dans ce cadre, c’est franchement exagéré !

Pour conclure : mira pas si belle.

                             https://cafemirabelleparis.wixsite.com/home

* Petite prune ronde, de couleur jaune, fraîche et très parfumée, qu’on déguste de mi-août à fin septembre dans le nord de l’Alsace, en Lorraine, en Haute-Saône et … au Québec !
** Cf. L’« Inventaire » de Jacques Prévert, un des poèmes du Recueil « Paroles » écrit en 1946.
*** Surnom du Schlupfkapp, célèbre coiffe à grand nœud des alsaciennes, noire chez les protestantes, à fleurs brodées, peintes ou tissées, écossaises ou simplement rouges chez les catholiques.