Café de la Poste

Le 2 avril 2023

Café de la Poste, 14 Place de la République, 59 380 Bergues
De 7h à 21h (9h le week-end)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 10
Accueil : 17 
Ambiance : 17
Café : 14 
Prix d’un café : 1,40 €

Aux mots croisés du jour : « Alimentaire, il emballe » (Film)

 « Bienvenue chez les Cht’is* » : quinze ans déjà ! Français, Belges, Allemands, et même Brésiliens et Japonais continuent d’affluer à Bergues. Ils visitent la petite ville fortifiée à l’occasion du « Ch’ti Tour », ponctué d’anecdotes sur le tournage du film de Dany Boon. Et font une halte au Café de la Poste pour se retrouver au cœur du décor. Sa terrasse est installée sur la place principale** avec pleine vue sur l’hôtel de ville et l’incontournable beffroi*** … il ne manque plus que la baraque à frites ! A l’intérieur, le bistrot affiche les souvenirs du film : le fameux vélo (c’est là que Kad Merad fait sa mémorable chute !) et les photos du tournage. 

Pour le reste, simplicité et convivialité sont les maîtres mots. Vous ne connaissez personne ? Aucune importance ! On vient vous saluer et vous serrer la main ; c’est çà le nord ! Et puis, les habitués discutent de tout et de rien, de rien surtout, c’est bon pour le moral ! Le patron a un mot pour chacun. Il a repris le café il y a un an et ne compte plus les (généreuses) tartines, pintjes****, gaufres et cafés servis !

Parlons café justement : dans le film, le personnage joué par Dany Boon expliquait qu’on y ajoutait toujours de la chicorée et qu’on y trempait sa tartine de Maroilles*****. C’est donc un peu méfiants qu’on le commande aujourd’hui. Mais non ! L’expresso et le cappuccino sont excellents et le biscuit en forme de cigarette fourré au chocolat exquis !

Pour conclure : recommandé 😉             

                https://www.cirkwi.com/fr/point-interet/677002-cafe-de-la-poste  

* Mot inventé par les Poilus durant la Première guerre mondiale pour désigner leurs camarades originaires du Nord, à partir de « ch’est ti, ch’est mi » (c’est toi, c’est moi).
** Le centre-ville est en cours de réaménagement, d’ici 2 ans, tout sera terminé : il sera plus verdoyant, plus accueillant pour les piétons qui pourront se poser et profiteront d’une grande fontaine. Et le stationnement sera légèrement déplacé mais toujours dans le centre. 

*** Édifices abritant les cloches communales, chartes et trésors, les réunions échevinales et servant de tour de guet et de prison, ils sont devenus les symboles de la puissance des communes. 
A Bergues, l’oncle de Dany Boon en était le carillonneur de 1934 à 1999 et y habitait. Son successeur ayant préféré vivre ailleurs, il est désormais possible d’y passer la nuit (25 € par personne). 
**** Petites pintes, verres de bières.   
***** Considéré comme le roi des fromages du Nord et le plus fin des fromages forts.




Dunkerque It-Coffee

Le 26 mars 2023

Dunkerque It Coffee, 14 Rue du Président Wilson, 59 140 Dunkerque
De 9h à 18h30 sauf le dimanche
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Leurre d’été » (UV)

Dunkerque, la Nordissime. Ses petits immeubles en brique, ses larges avenues, son musée à flot* et ses quelques vestiges de la guerre : l’hôtel de ville**, l’église St Eloi*** et le Beffroi****.
Mais Dunkerque, c’est aussi le vent du Nord, froid et cinglant. Il s’engouffre dans les rues, nous fouette le visage et nous pique les mains. Et ne nous donne qu’une envie : s’abriter bien au chaud.

Heureusement, ce coffee-shop est un vrai cocon. Si la première salle se contente d’un comptoir et quelques tables, la seconde a des allures de véritable salon. Autour de tables basses, on s’installe dans les fauteuils ou canapés sous le grand lustre à l’ancienne. En face, un mur de briques (pour la touche locale), un autre recouvert de fleurs (pour la touche printanière). Au-dessus de la cheminée, des photos coincées dans le cadre du grand miroir nous intriguent : celles du mug siglé de la boutique dans les différents pays visités !
Par la fenêtre, on aperçoit l’arrière-cour transformée en terrasse boisée. Bien que protégée du vent et de la circulation, personne ne s’y risque aujourd’hui … mais elle doit être appréciée quand les températures remontent ! 

Pour l’heure, on plébiscite les boissons chaudes : expresso ou café-noisette (de mousse !), latte macchiato (parfumé au spéculoos !), voire « chocolat-signature » (chaud et surmonté d’une crème fouettée avec coulis de caramel).
Mais au « Eat-coffee », on s’y sustente aussi : toasts grillés ou, pour les becs sucrés, gourmandises locales***** et autres douceurs d’outre-Atlantique servies dans une jolie vaisselle rétro.

Pour conclure : dans le hit des cafés de la ville.
                                
                      https://www.facebook.com/itcoffeedunkerque/ 

* Face au Musée portuaire, deux bateaux à flot peuvent être visités :
La « Duchesse Anne, navire-école de 1901 présentant les conditions de vie des cadets.
Le « Sandettié », dernier bateau-feu français mis en service, construit en 1947 et désaffecté en juin 1989.
** Bâtiment centenaire, de style Renaissance flamande, il fut endommagé pendant les deux guerres mais à chaque fois restauré. En 2005, son beffroi (d’une hauteur de 75 m) est admis au patrimoine mondial de l’UNESCO.
*** Surnommée « La cathédrale des sables », sa façade a pu être conservée.
**** Ancienne tour de l’église primitive (XVè siècle), il est classé depuis 1840 … et carillonne toutes les 15 mn !
***** « Les doigts de Jean Bart », du nom du célèbre corsaire né et mort à Dunkerque, que sa statue représente le doigt pointé vers l’Angleterre : gâteau aux amandes et crème café enrobée de chocolat, créé en 1958. 




Café de l’Est

Le 19 mars 2023

Café de l’Est, 78 bd de Strasbourg, 75 010 Paris
Tous les jours de 7h à 23h (8h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 3 € (1,30 € au comptoir)

Aux mots croisés du jour : « C’est une menace » (Gare !) 

Inutile d’accélérer le train : le nôtre a été annulé sans crier gare, et au train où vont les grèves, il y en a pour un moment ! L’occasion d’une pause, d’autant que j’apprécie particulièrement l’ambiance des cafés de gares. A l’Est, je me mets en quête. 

A l’entrée des quais, de nombreux stands en servent dans un gobelet en carton. Et pour le boire sur place, c’est debout au milieu des courants d’air ! Juste en face, des enseignes internationales vous offrent un siège – après avoir fait la queue pour récupérer votre mixture … dans un gobelet en carton ! Où est la qualité, le service, le confort ??

Dépités, nous sortons. De l’autre côté de la rue, un café ordinaire en apparence avec ses tables en terrasse et sa véranda à l’angle. Qu’importe : tout sauf une chaîne. Et là, c’est la bonne surprise. L’intérieur est spacieux, confortable et chaleureux. De beaux volumes, des tons beiges et orangés, beaucoup de rondeur (Le comptoir et les (immenses) banquettes sont arrondis : très Feng-shui !) Griotte sur le Strudel, les grands lustres à l’ancienne dégringolant d’abat-jours coniques : j’adore !

Mais ce n’est pas tout : il y a aussi, et surtout, une vraie ambiance de brasserie de gare* : beaucoup de voyageurs – des parisiens, des provinciaux, des étrangers -, en attente de départ ou en retrouvailles. Une cohorte de serveurs et leurs plateaux qui virevolte entre les (nombreuses) valises : un service express qui ne manque pas d’entrain. Quel sens de l’équilibre, il faut les présenter à la course des garçons de café !** Impeccables dans leur tenue traditionnelle***, tous sont souriants et attentionnés du début à la fin (rare !) Ah, on peut dire qu’ici, ça brasse !  

Pour conclure : une affaire qui roule.
                                
                                        http://www.cafedelest.com 

* La dénomination « Brasserie  » vient des brasseurs qui créaient des lieux de vente de leur bières.
Ceux d’Alsace arrivèrent dans la capitale à la création de la ligne de chemin de fer entre Strasbourg et Paris en 1852.
** Course mettant à l’épreuve les talents de rapidité et d’équilibre des serveuses et garçons de café. Ils doivent courir avec un plateau sur lequel sont déposés des verres et une bouteille remplis de liquide, sans les renverser, sur un parcours donné.
*** Long tablier blanc sur chemise blanche, gilet et pantalon noirs … d’où leur surnom parfois de « pingouins » !




Rotonde de la Muette

Le 12 mars 2023
La Rotonde, 12 chaussée de la Muette, 75 016 Paris
Tous les jours de 7h à minuit
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour : « Pour retrouver le temps perdu »(madeleine)   

Une institution à la Muette ! Face à l’ancienne Gare*, et dans la plus pure tradition des grandes brasseries parisiennes, la Rotonde est particulièrement appréciée :

  • des familles du quartier les mercredis et week-ends, avant une promenade dans les jardins du Ranelagh et/ou une séance de marionnettes pour les petits,
  • des touristes (beaucoup de japonais !) venus admirer les oeuvres d’art du musée Marmottan,
  • des shoppeuses invétérées après une razzia des boutiques de Passy,
  • des hommes d’affaires à la recherche d’un cadre élégant et feutré pour leurs rendez-vous.

Toute une équipe vous accueille : le voiturier prend en charge votre carrosse (mais pas vos vélos !), le maître d’hôtel vous place, le serveur gère votre commande. Tenues impeccables, service très professionnel – pas toujours souriant, mais efficace.

  • Vous raffolez des banquettes, chaises à dossier bas, tables en demi cercle et le brouhaha typique des brasseries ? La grande salle est pour vous,
  • Vous préférez de confortables fauteuils en moleskine, des alcôves plus intimes, des éclairages doux ? Les compartiments et leurs petites lampes art déco sont parfaits,
  • Vous recherchez la lumière et l’animation ? La véranda est toute indiquée,
  • Vous aimez vous faire caresser par les premiers rayons du soleil – ou, plus prosaïquement êtes (encore) fumeur ? C’est la terrasse qu’il vous faut !

Mais l’expresso, me direz-vous ? Raffiné – avec, cerise sur le gâteau ou plutôt madeleine*** sur le café -, une attention appréciée : aérienne et encore tiède, cette madeleine est tellement exquise que je ne peux m’empêcher d’en faire compliment … et d’avoir l’agréable surprise de m’en voir offrir une seconde ! 

Pour conclure : un café qui tourne rond.

                                               https://www.rotondemuette.paris

* C’était l’une des gares de la ligne Pont Cardinet-Auteuil de 1854 à 1985, devenue restaurant depuis.
** On peut y voir une collection d’objets d’art et de tableaux du Premier Empire, ainsi que des œuvres de peintres impressionnistes dont la plus grande collection au monde d’œuvres de Claude Monet.
*** Toute boisson chaude est servie avec une madeleine, cuite au fur et à mesure pour être toujours tiède.




Kaffeehaus

Le 5 mars 2023
Kaffeehaus, 11 rue Poncelet, 75 017 Paris
De 12h à 19h (13h le dimanche, 10h pour la boutique, fermé le lundi)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15 
Café : 14 
Prix d’un café : 2,60 €
Aux mots croisés du jour : « Eau de Cologne » (Wasser)

Cologne accueillait les délégués des Choeurs Franco-Allemands* ce week-end. Ambiance studieuse, tellement que – ça va vous paraître incroyable ! – je n’ai même pas eu le temps de tester un café ! C’est donc de ce côté du Rhin que j’ai cherché un Kaffeehaus et il est tenu par un natif** de … Cologne ! 

Non loin de la place des Ternes, les commerçants d’une rue animée vantent les produits de leurs étals :
« Elles sont bonnes mes oranges, elles sont bonnes ! ». 
De la terrasse de notre boulangerie-pâtisserie, on est aux premières loges pour profiter de cette ambiance de marché. Mais entrons plutôt dans la boutique : au fond, un escalier en colimaçon (raide !) permet d’accéder au salon de thé-restaurant. Parquet clair, tables en bois sculpté, horloges à coucous, tableaux de famille ; on se croirait dans un chalet en Forêt noire ! Une banquette et ses coussins, des livres en allemand, un long tapis : gemütlich*** ! On est un peu serrés, rien de tel pour engager la conversation avec les nostalgiques de la gastronomie d’outre-Rhin …

Avec ces derniers frimas, la tuile-maison servie avec l’expresso ne suffit pas. Qu’à cela ne tienne ! On va se faire une douce violence et l’accompagner, à l’allemande, de Stücke**** de différents gâteaux : Forêt noire (ah ! l’appel de la forêt !), Strudel à la pomme ou au pavot, Streusel aux figues, Käseshane ou Sachertorte. Que du bon ! Mention spéciale à la première, légère et peu sucrée, aux fruits légèrement acidulés et à la chantilly délicatement parfumée au kirsch.
D’aucuns regrettent que la part diminue au fil des années : « Si ça continue, il ne restera plus que la griotte ! »

Pour conclure : coucou à nos amis allemands !

                                               www.kaffeehaus-paris.fr

* La Fédération des CFA regroupe 18 chœurs français et allemands, dont Paris.
** Formé en Allemagne, Ralf Edeler est un pâtissier globe-trotteur : Londres, Bruxelles puis Paris où il travaille notamment avec Pierre Hermé. Elu meilleur pâtissier en 2008, il revient à ses origines 5 ans plus tard avec cette exquise « maison de café » dédiée à « la gastronomie allemande et de l’Est ». Son fils Jeremy l’y a rejoint l’an dernier …
*** Confortable.  
**** Petits morceaux. 




Caffè Greco

Le 26 février 2023
Antico Caffè Greco, Via del Condotti, 286, 00185 Roma (Italie)
De 9h à 21h (10h en hiver) – Photo d’Alberto Pizzoli/Getty
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 17
Accueil : 14 
Ambiance : 15
Café : 16  
Prix d’un café : 7 € (2,50 € au comptoir)

Aux mots croisés du jour : « Un trafic à base de vols » (aérien)

Une place* fourmillante de touristes, clients argentés dévalisant les enseignes de luxe, vendeurs de marrons grillés et pickpockets à l’affût : notre escapade romaine est loin d’être un long Tibre** tranquille.

Heureusement, des salons feutrés nous offrent une pause bienvenue : ceux du Caffè Greco,établissement ancestral s’il en est***. Sans remonter à  l’antiquité, il date tout de même de 1760. Il doit son nom à son fondateur  grec, qui préparait le café décanté et non filtré comme alors en Italie.

Au XIXe siècle, artistes et écrivains étrangers s’installent dans ce quartier à l’occasion de leur Grand Tour****: le Caffè Greco devient leur salon. Autant dire que quand on s’assied, c’est un bout d’histoire que l’on s’offre. Qui sait : peut-être Liszt ou Goethe ont-ils posé leur séant sur ce siège velouté (et quelque peu défraîchi) ? Mythique, assurément ! Et suranné : petits guéridons marbrés en guise de tables, tentures rouges, miroirs dorés. Et plus de 300 œuvres sont exposées dans une enfilade de salles (9 !), soit la plus grande galerie d’art privée ouverte au public au monde*****. 

Ce matin, ce sont des hommes d’affaires et des touristes (dont nous !) 
Un serveur en queue de pie s’enquiert de notre commande. Du Prosecco pour être raccord avec ce cadre si Rome-antique ? Trop tôt ! Mon cher et tendre opte pour un (onctueux) cappuccino, tandis que je teste un (très raffiné) caffè au gingembre.
Mais tout n’a pas vieilli, les prix sont stratosphériques ! Si votre bourse n’est pas suffisamment garnie, préférez l’espresso pris au comptoir : beaucoup moins cher … et bien plus romain !

Pour conclure : un café à histoire(s)

www.caffegreco.it

* La Place d’Espagne, l’une des plus connues de Rome, avec ses escaliers jusqu’à l’église de la Trinité des Monts.
** Fleuve traversant Rome.      
*** C’est le deuxième plus ancien d’Italie (Le premier étant « le Florian » à Venise).

**** “Le Grand Tour » est le voyage effectué par les jeunes aristocrates pour parfaire leurs études alors fondées sur les humanités grecques et latines. En Italie avant tout, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Suisse. Au XIXè, il est l’apanage des amateurs d’art, collectionneurs et écrivains, dont Goethe et Alexandre Dumas.
On les retrouve sur les médaillons, plâtres et miniatures de la salle Omnibus où un groupe d’érudits se réunit chaque mois depuis 1940, pour publier des études relatives à la Capitale : la tradition littéraire perdure ainsi … 

***** La société Antico Caffè Greco a développé un parcours numérique pour la publication progressive sur les réseaux sociaux et le site web de la collection : peintures, bustes, bas-reliefs et statuettes reproduisant les visages des nombreux clients mais aussi, sonnets, notes, croquis et photos. Cf. Andersen, Apollinaire, Baudelaire, Berlioz, Bizet, Byron, Casanova, Goethe, Liszt, Mendelssohn, Strauss, Stendhal, Wagner, pour n’en citer que quelques-uns.




Angelo

Le 19 février 2023
Angelo Caffè, Via Venti Settembre, 25, 00185 Roma (Italie)
De 6h à 18h (7h à 15h le WE)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 17
Café : 17
Prix d’un café : 1 €  (Capuccino : 1,30 €)

Aux mots croisés du jour : « Bon gardien » (ange)

L’ange a son café : chez Angelo, dans le quartier des Ministères. Bon, ce n’est pas la Place Navone*, mais on est à deux pas de celle de la République et de Termini**.
Autant dire que les clients sont nombreux : ouvriers, artisans et employés des Ministères, mais aussi touristes à l’arrivée ou au départ. Ils sont légion à s’y précipiter.
Rush dans la ruche : dès l’ouverture, ils affluent par grappes entières au comptoir.
Les conversations vont bon train (la gare est à deux pas !)
Pourtant, même si elle est parfois un peu débordée, l’équipe reste souriante :
pas de stress, pas de flottement, une synchronisation parfaite (Mais comment font-ils ??!) 

Au milieu de cet afflux, on tente de passer commande dans un savant mél-ange d’anglais et de gestes. Heureusement, l’un des serveurs comprend qu’on est français ; il nous écoute avec une patience d’ange et prend les choses en main.

Une table se libère – elles sont peu nombreuses (on est dans un bistro typique de Rome avec ses contraintes d’espace !) et aussi hautes qu’étroites.
La salle est toute en longueur, mais claire avec ses carrelages bleu azur et ses baies vitrées. 
Notre ange gardien nous a repérés et nous apporte nos précieux nectars : point de Latte pour mon cher et tendre, mais un Capuccino qui s’en rapproche étonnamment, sans poudre de cacao et crémeux à souhait. Quant à moi, je savoure un espresso haut en saveurs …

Les ventres creux se régalent de spécialités préparées sur place avec des produits locaux : 
panini, petits biscuits traditionnels, cornetti***, fruits et même … english breakfast pour les inconditionnels 😉
Le tout à des prix toujours doux et populaires !

Pour conclure : allez-y, vous serez aux anges !

             https://www.facebook.com/dangelogastronomia/?locale=it_IT

* Elle est considérée par certains comme LA plus belle place de Rome. C’est en tout cas, la plus grande et surtout une des plus prisées ! Construite sur un ancien stade qui pouvait accueillir plus de 30 000 personnes au 1er siècle, l’architecture baroque y domine aujourd’hui. Autour de ses 3 fontaines, artistes et musiciens y créent par ailleurs une ambiance chaleureuse et festive.
** C’est la principale gare de Rome et la plus importante d’Italie (800 trains et 480 000 voyageurs chaque jour). 
*** A Rome, il ressemble à un croissant, mais ce n’est pas un croissant ; ce n’est pas une brioche non plus : c’est un cornetto (au pluriel, des cornetti). On le choisit au sucre, à la crème, à la confiture ou au chocolat.




La Manufacture

Le 12 février 2023
La Manufacture, 62 bd des Gobelins, 75 013 Paris
De 7h à minuit (8h à 23h30 le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 13 
Ambiance : 14
Café : 13  
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour : « Ne sont pas imprimés pour être lus » (Tissus)

La « Manufacture Royale des meubles et des tapisseries de la Couronne », c’est ce majestueux bâtiment où les meilleurs tapissiers, peintres, orfèvres, graveurs et ébénistes du Royaume avaient été regroupés par Colbert dès 1662*.
Actuellement dédiée à l’approvisionnement en tapisseries et tapis des palais officiels de la République, il est possible (et instructif !) de visiter les coulisses de ses ateliers de restauration*.

Quelques mètres plus haut, c’est une autre Manufacture qui nous attend … qui n’en a pas moins un lien avec la précédente : pour un peu, on se croirait dans l’atelier d’un de ses artisans. Les inscriptions d’« artiste cartonnier » et « maître licier tapissier » sont d’ailleurs toujours gravées sur le mur. Au fond, d’anciennes armoires dont les vitrines grillagées laissent apparaître de nombreuses fioles de teinture. Elles disposent aussi de longs et fins tiroirs aux vieilles étiquettes indiquant (dans une superbe écriture cursive tracée à la plume !) les noms des couleurs : « jaune caille », « jaune souffre », « jaune de Naples » etc. Quelques gros radiateurs en fonte et meubles rétro complètent le décor, ainsi que … d’énormes nounours, nombreux, et parfois installés dans des positions acrobatiques !

Des ouvriers s’accoudent au zinc, tandis que les habitués retrouvent leur place en salle … et les accros à la cibiche** celles en terrasse : c’est un bistrot populaire qui semble rallier tout le quartier .
Mon cher et tendre apprécie la mousse du crème, de bonne qualité (de plus en plus difficile à trouver !), mais le café lui-même a plus de force que de saveur ; je dirai même plus : il faut pas le chercher !

Pour conclure : un café de bonne facture.

          https://www.oubruncher.com/brunch-la-manufacture-75013-7592.php

* Au milieu du XVè siècle, Jehan Gobelin était un teinturier de laine réputé, installé près d’un moulin sur la Bièvre, connue pour ses qualités tinctoriales. Ses descendants agrandissent les ateliers qui sont rachetés en 1662 par Colbert, Ministre de Louis XIV, pour en faire une Manufacture Royale.
**  Terme ancien et familier pour désigner une cigarette.

 




Tram

Le 5 février 2023
Tram, 47 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, 75 005 Paris
Du mardi au samedi, de 9h à 19h30
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 12
Accueil : 14 
Ambiance : 15
Café : 16 
Prix d’un café : 2,80 €

Aux mots croisés du jour : « Toujours à la page » (Livre)

« Tram » : le moyen de transport pour s’y rendre ?
Que nenni ! Le cœur du vieux Paris ne s’y prête pas,
ni encore moins cette pittoresque ruelle de la montagne Sainte-Geneviève.
Alors, un nom en lien avec celui de sa créatrice ?
Sans doute, puisqu’elle s’appelle Marion Trama.
Il évoque aussi la trame d’un roman* ou celle d’une imprimerie**.
En août 2020*** justement, notre entrepreneuse a fermé son bistrot de la rue du Cherche-Midi pour ouvrir ce café-librairie … ou librairie-café. 

Au pied d’un bel immeuble XVIIIè****, une devanture bleu nuit avec deux entrées :

  • Celle du coffee-shop, où les amateurs apprécient l’excellent café d’un grand torréfacteur italien*****, préparé avec une Marzocco, rolls des machines et italienne elle aussi ! Pour l’accompagner, le père de notre gérante – ancien étoilé Michelin, excusez du peu ! – propose une carte courte mais alléchante, avec son célèbre croque-monsieur rehaussé de sel à la truffe et son tout aussi renommé fondant à la châtaigne. Dommage que le cadre soit aussi austère, ça manque de chaleur !
  • Celle de la librairie, où les férus de nouveautés littéraires dénichent des ouvrages aussi soigneusement sélectionnés que les produits frais. Ici, point de livres à succès, uniquement les coups de cœur des propriétaires : comme quoi on peut être à la fois au four et aux bouquins !
  • Au fond, une troisième salle relie les deux précédentes. Son mur de livres et sa grande table d’hôtes invitent à réunir le sens et les sens. Parfait pour épicer le goût des mots ou dévorer un bon roman. Vous reprendrez bien un petit livre ? 

Pour conclure : un café de caractères.

                                 https://www.facebook.com/tramlibrairiecafe/

* Dans un récit, la trame désigne l’ensemble des événements qui vont survenir et structurer l’histoire.
** En imprimerie, la trame correspond à un maillage de points permettant la reproduction. 
*** Pile entre les deux premiers confinements !
**** C’est là que fut tournée la première scène du Corniaud (film avec Bourvil et de Funès, 1965).
***** Gianni Frasi, « chasseur de haricots » comme il aimait se définir et héritier d’une célèbre famille, torréfacteurs à Vérone depuis 1836.




Cafet’O

Le 29 janvier 2023
Cafet’O*, 31 rue Viala, 75 015 Paris
De 7h30 à 17h (vendredi 18h, samedi 8h-18h), sauf dimanche
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 15
Accueil : 15 
Ambiance : 15
Café : 16
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Doit son nom à Christophe Colomb» (Colombie)  

A quelques pas du Pont de Bir Hakeim, face à l’hôtel Gustave (la Tour Eiffel n’est pas loin !), cette enseigne a vu le jour il y a quelques mois. Un énième coffee-shop ? Il en a les codes, c’est vrai : déco épurée, musique d’ambiance, boissons de qualité, collations variées, wifi gratuit et service rapide. Mais il est bien plus encore :  

. plus matinal : dès 7h30 au lieu des 9 ou 10h habituels – quand ce n’est pas 11h !
. plus spacieux : 4 petits salons se succèdent, séparés par des cloisons légères.
. plus cosy : jolie porte d’entrée à petits carreaux, bois clair, nombreux lustres en osier, plantes vertes luxuriantes, banquettes de tissu, coussins variés, poêle à bois chaleureux …
. plus exotique : à peine la porte franchie, on quitte Paris pour la Colombie. Nul besoin de réviser son espagnol, ni encore moins de prendre son passeport. La propriétaire maîtrise parfaitement notre langue qu’elle fait chanter avec son accent. 

Il est 8h : elle prépare l’arepa. Car ici, vous ne trouverez ni baguette, ni croissants : on a quitté la capitale, je vous l’ai dit ! C’est donc une galette de maïs accompagnée de lentilles et de riz qui fait office de petit-déjeuner.
Vous préférez du pain ? Ils sont d’une grande variété**.
Une pâtisserie ? Les signatures-maison vous attendent sous leurs cloches. 
Et puis, bien sûr, l’incontournable café tinto***, car le réveil sonne tôt dans les Andes (d’où l’ouverture dès potron minet !) Rond, équilibré et d’une grande douceur, il a une petite note de cacao … 
A midi, l’ardoise annonce une entrée et un plat (de quoi en faire sa petite cantine !) et pour le soir, on peut s’approvisionner en produits locaux au coin épicerie.

Nouveau mais déjà plébiscité si l’on en croit l’affluence les deux fois où nous sommes passés : des latinos bien sûr mais aussi des touristes. L’ambiance reste tranquille ; les différents espaces y sont sans doute pour quelque chose, le fond musical aussi …

Pour conclure : un café O top !

https://www.thefork.fr/restaurant/cafet-o-r732366

* Cafeto = caféier.
** « Pandeyuca », fait de farine, yucca et fromage, « pandebono », de farine de maïs, manioc et fromage ou bien « empanada », petit chausson en pâte à pain farci de légumes, viande ou fruits (celui à la goyave est un délice !)
* Café noir. NB. La Colombie est le troisième plus gros producteur de café au monde derrière le Brésil et le Vietnam. Pour 2022, sa production est estimée à plus de 13 millions de sacs de 60 kg de grains. Son café est l’un des plus réputés grâce à ses conditions optimales de culture : climat tropical, sols riches en nutriments et altitude comprise entre 1000 et 2000 m.