La Bohème

Le 9 février 2020
La Bohème, 19 bd Edgard Quinet, 75 014 Paris
Tous les jours de 7h à 2h
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Enfant de Bohème » (amour)

 

C’est le café du jour                                     
Que le grand Aznavour
N’a pu malheureusement connaître
Tout près de Montparnasse
Avec ses gais lampions
Pour toute décoration
Il déploie sa terrasse

Si son store délavé 
Ne nous fait pas rêver
Au printemps qui s’apprête
Entrons à l’intérieur
De cet endroit champêtre
Goûter à sa chaleur

La Bohème, la Bohème
On s’y retrouve
Pour un café
La Bohème, la Bohème
On y retourne pour bruncher.

Dans ce cadre bucolique  
ô combien romantique
En sortant d’un théâtre
On commande à boire
Pour échanger le soir
A la chaleur de l’âtre

Et si la serveuse tarde
Sous un grand candélabre
On patiente éblouis
Et malgré le vacarme
De cette salle étourdie
Mon Dieu, qu’elle a du charme 

La Bohème, la Bohème
Au milieu des
Coussins fleuris
La Bohème, la Bohème
Pour oublier Paris si gris       

Home Page




You Decide

Le 2 février 2020
You Decide, 152 avenue Victor Hugo 75 016 Paris
Every day from 8 a.m to 6 p.m, weekends at 9 p.m
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 13
Café : 16
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il le suit » (tu)

Café américain ou artisanal ? Tu décides !*
Avenue Victor Hugo, on trouve un Mac Café, un Starbucks et … You Decide !
Mon choix est (vite) fait : le nouveau petit coffee-shop de cette grande artère. 
Un véritable cocon où se pausent teen-agers du lycée Janson de Sailly tout proche et business men du quartier,
à toute heure de la journée. Quelques touristes aussi, à la recherche du musée Marmottan …

Terrasse ou intérieur ? You Decide !
La première est minuscule mais le trottoir suffisamment large pour ne pas se sentir bousculé par l’effervescence de la ville.
Le second n’est guère plus grand (un vrai trou de souris !) mais non dénué de charme – surtout la petite banquette
du fond, sous un décor d’oiseaux et de sous-bois agrandis par un (judicieux) miroir.

Salvador ou Guatemala ? You Decide !
Pour ma part, j’ai un petit faible pour le premier bien que le second soit bien fruité. Une chose est sûre : c’est sans conteste the best of the place. Il provient de deux célèbres torréfacteurs artisanaux** et passe ensuite dans la fameuse Marzocco, l’une des meilleures machines au monde, fabriquée à la main à Florence. 

Pudding or cheese-cake ? You decide !
De la porte de la cuisine (toujours ouverte), on aperçoit le pâtissier, car – cherry on the cake – tout est home-made.
A déguster sur place ou to take-away. Un cadre charmant et chaleureux, une cuisine fraîche et de qualité,
un service discret et efficace : what else ? The place to be …

Pour conclure : une bonne décision !

You decide

* J’suis bilingue !! 😉
** Square Miles à Londres et l’Arbre à café à Paris.




Les pipos

Le 26 janvier 2020
Les Pipos, 2 rue de l’Ecole Polytechnique 75 005 Paris
Du lundi au samedi de 7h à 1h
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 12 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Son arrivée provoque un départ » (relève)

En haut de la Montagne Sainte Geneviève, des touristes passent devant une devanture qui paye si peu de mine
qu’ils n’osent y entrer. S’ils savaient …
Depuis la fin du 19e siècle, c’est ici que les habitants du quartier se retrouvent.
Le nom a changé presque autant que les propriétaires. L’actuel « Pipos » vient de « p’tits polytechniciens »,
surnom donné aux élèves de première année de l’École* jadis voisine. Combien sont venus s’y ragaillardir ?
Et parmi eux peut-être, notre oncle Paul dans les années quarante puis notre père par la suite, qui sait ?

A l’intérieur, rien n’a changé ou si peu : le sol de mosaïque date la 2ème guerre, le bar en bois sculpté est resté dans son jus (depuis 1946 !), les murs sont recouverts de vieilles réclames et le plafond d’affiches jaunies. C’est rustique mais authentique. Sans doute ce qui a donné envie à Woody Allen, venu tourner « Midnight in Paris », d’y installer sa base. On est au cœur d’un des plus vieux quartiers de Paris**, face à une minuscule place pleine de charme … et au calme : un luxe ici !
Ce n’est pas pour autant un musée, c’est un vrai lieu de vie. Tout le monde semble se connaître, on y échange dans la bonne humeur, on s’y désaltère (de bons vins !), on s’y rassasie de « petits » plats traditionnels – genre potée auvergnate, saucisse d’Auvergne ou truffade : du roboratif, on est dans la Montagne, que diantre !

Mais une ombre plane sur cette institution qui, malgré son titre de « meilleur bistrot parisien 2018 », pourrait bien disparaître : le propriétaire du local commercial recherche un nouvel acquéreur du bail – une franchise de magasin notamment qui lui fournirait un loyer nettement plus élevé. La menace est telle que les clients ont lancé une pétition
en novembre dernier, pour demander à l’Unesco et à la Ville que les Pipos soient classés : pipophiles, à vos plumes !

Pour conclure : ce bistrot, c’est pas du pipeau !

https://www.facebook.com/lespiposbaravins/

* Fondée en 1794 et militarisée en 1804 par Napoléon, l’École polytechnique, – surnommée l’« X » (du symbole dans l’algèbre des polynômes)  -, est la plus prestigieuse de nos écoles d’ingénieurs.
** Le quartier latin. 




La Terrasse

Le 19 janvier 2020
La Terrasse, 5 place de Barcelone, 75 016 Paris
De 8h à 23h30, 9h le samedi, 9h-18h le dimanche, symbole-handicap
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Qui se répète » (ara)

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine …
et juste en face, de quoi désaltérer des gosiers asséchés :

– De l’eau à la claire fontaine à colonnettes de Monsieur Wallace. Il en avait installé une centaine pour que chaque parisien puisse avoir de l’eau potable ; c’est l’une des rares survivantes (mais prévoir un gobelet, celui d’origine a disparu !)

– D’autres boissons de toutes sortes si l’on préfère, dans les brasseries qui s’étalent sur la large place.
Voilà qui peut paraître bien banal … et pourtant …

« La Terrasse » évoque chaleur et verdure : tout ce qu’on recherche à cette période de l’année.
Bonne pioche !

Sous son grand store bleu azur, cette terrasse est bien abritée derrière ses jardinières de fleurs. De quoi oublier un instant les pots d’échappement de la très passante avenue de Versailles, tout en profitant des parasols chauffants …  en attendant le soleil estival. Si vous craignez les courants d’air, une seconde terrasse lui succède, plus protégée encore.

Mais pour un dépaysement total, c’est à l’intérieur qu’il faut s’installer. 
On quitte la capitale pour se trouver propulsé au cœur des Caraïbes : les plantes dégringolent de leurs suspensions,
de (faux) champignons poussent au pied d’un arbre (entier !) Pour un total moment de détente, s’installer dans l’un
des deux fauteuils suspendus, se laisser bercer en fixant le ventilateur du plafond et s’imaginer à l’époque coloniale.
Un perroquet croaille. On sursaute. C’est Oscar, la mascotte de la maison. Il ne reste plus qu’à commander un petit verre de rhum pour se remettre de ses émotions … et replonger dans sa douce torpeur.

Pour conclure : un établissement qui mérite un Oscar.

http://laterrasse-paris16.fr




Good News

Le 12 janvier 2020
Good News Coffee, 27 bis rue Mademoiselle, 75 015 Paris
De 8h30 à 18h, 9h le samedi, 10h le dimanche (Fermé le lundi)
Note globale : 14
Situation : 11
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 17 
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Arme australienne » (boomerang)

 

Bonne nouvelle pour Mademoiselle : un nouveau coffee shop a ouvert ses portes à ses pieds – rare dans ce quartier !
Le bâtiment est tout neuf, la déco moderne et épurée. Il n’est pas immense mais  lumineux grâce à ses grandes verrières. Tables avec plateau de marbre et pieds de bistrot chinés, carreaux new yorkais couleur bleu canard, et puis le bois omniprésent, sans oublier la touche green : on s’y sent bien. Et si Mademoiselle veut se passer de l’eau sur les mains, un savon liquide parfumé assorti au carrelage l’attend sur le lava-beau, ainsi qu’une pile de serviettes d’invités joliment empilées sur l’étagère de bois : du jamais vu !

La Good News ? C’est le Good coffee ! Un café de spécialité – que dis-je, des cafés : on les choisit selon leur origine,
leur mode d’extraction*, leur préparation** et même leur capacité : verres et tasses sont soigneusement alignés
sur le comptoir avec l’indication des prix, des contenances et des récipients (j’adore !)
Le gérant est Australien, c’est un passionné. Pour les grains, il se fournit chez un compatriote ; la machine par contre
est italienne, mais quelle machine*** ! Quant à la torréfaction, elle serait plutôt anglo-saxonne – moins forte que
dans la botte donc. Si vous n’êtes pas puriste, vous pouvez demander à ce qu’on ajoute du lait, chaud, mousseux,
avec un élégant dessin : le Latte, c’est tout un art, on le savoure déjà avec les yeux !

L’autre Good News ? Une cuisine healty particulièrement soignée ou un « brekkie »**** le week-end avec son plat emblématique – non, pas du kangourou ! -, un toast à l’avocat.
Les serveurs (souriants) sont tous anglophones, la clientèle internationale … un véritable melting pot !

Pour conclure : Oh, my Good !

https://www.facebook.com/pages/category/Coffee-Shop/Good-News-Coffee-Shop-146948979358021/

* Expresso, filtre, à froid …
** Latte, flat white, cappuccino …
*** Marzocco
**** Brunch australien (avec ou sans dessert : 18,50 ou 22 €).




Sept-Cinq

Le 5 janvier 2020
Sept-Cinq, 26 rue Berger, 75 001 Paris
De 11h à 19h, brunch le WE de 11h à 15h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 13
Brunch : 15 
Prix du Brunch : 25€

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Coiffe de chasseur alpin » (galette)

 

Leur histoire débute sur les bancs de l’école (de commerce) et puis, très vite, elles ont l’idée de s’associer :
Audrey et Lorna ont 23 ans, elles imaginent un concept-store pour promouvoir les créateurs parisiens (d’où « Sept-Cinq » ?)
Leur première boutique-salon de thé ouvre en 2012 rue Notre Dame de Lorette ; la seconde, trois ans plus tard,
sous la toute neuve Canopée, au cœur de la capitale.

Un vrai havre de tranquillité pour qui veut s’extraire de l’agitation du Forum. Les places sont chères
(une vingtaine seulement à l’intérieur, presque autant sur la rue piétonne), mais l’espace gai et lumineux 
grâce à sa large baie vitrée et ses murs orange ou recouverts de papier peint fleuri.

Quant à leur sélection d’accessoires (vêtements, bijoux et livres de bloggeurs sur Paris),
elle est vraiment originale : top pour une idée cadeau qui sorte du lot ! Et en retrait de la boutique, le coin salon de thé
est parfait pour un déjeuner entre amis, une pause-goûter girly … ou un brunch du nouvel an en famille.

Nous voilà donc attablés, puisque telle est la tradition, avec nos kids et leurs dulcinées.
Le jus d’orange est fraîchement pressé et le thé* plein de saveurs (d’après nos spécialistes !)
Par contre le café, pourtant de spécialité**, est servi dans une grande tasse – que dis-je, une baignoire ! –
et sans une once de lait. Sacrilège pour accompagner des tartines !
Mais le pain est croustillant et les confitures goûteuses***.
Un bon point aussi pour l’assiette salée même si elle mériterait d’être un peu plus copieuse.
La cerise sur le gâteau enfin, ce sont justement ceux qui sont exposés sous leur cloche à l’ancienne**** :
le choix est cornélien !
Tout est fait sur place (on peut même vérifier, la cuisine est ouverte), et servi dans une jolie vaisselle chinée.

Pour conclure : Halles et s’y !

http://www.sept-cinq.com/fr/content/18-salon-de-the

* Large choix de thés de la marque « Collection T », petite entreprise familiale la rue des Martyrs
proposant une gamme de thés raffinés en vrac.
** Café de la célèbre maison de torréfaction « Lomi » de la rue Marcadet.
*** Confitures artisanales d’une jeune marque parisienne, les « Confituriers de Paris ».




SyLon

Le 29 décembre 2019
SyLon de Montmartre, 4 bis Rue Piemontesi, 75018 Paris
De 9h à 18h (10h le week-end)
Note globale : 13,5
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 15 
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Réunion de quartiers » (orange)

 

Décalé le nom, croisement des premières syllabes de Sydney et Londres :
deux des villes préférées d’un couple d’amis à l’origine du concept,
la troisième étant la leur, où ils ont ouvert ce coffee-shop il y a deux ans.

Décalée la situation, croisement de Montmartre-la-cohue et des petites rues tranquilles en contrebas des Abbesses.
Une devanture boisée ; SyLon veut se poser après une balade sur la Butte, c’est ici !

Décalée la déco, croisement de style haussmannien (moulures et parquet en chevrons) et berlinois (murs bruts
et sols en béton). Mais le revêtement cuivré réfléchissant du fond réunit les deux univers et agrandit l’espace.

Décalée l’ambiance, croisement des conversations anglophones de touristes égarés et des papotages des habitués
qui échangent au comptoir sur la vie du quartier. Le tout sans fond musical : le sonnant serait dissonant.

Décalés les plats, croisement du fait-maison et de saveurs insolites :
jus de pomme-chou kale* ou carottes-gingembre-épices, œuf miso**, tartine de patates douces-cream cheese
et gâteau au chocolat-caramel au beurre salé.

Calés, Carine et Léonard … euh, non : lui, c’est Pascal ! Passionnés par les grains, ils les choisissent parmi des cafés d’origine contrôlée, puis les préparent avec soin, en variant les techniques en fonction de ceux qui sont commandés. 

Pour conclure : des calés question café.

https://www.facebook.com/SylondeMontmartre/videos/860488774303059/

* Légume ancien, connu depuis l’Antiquité et courant au Moyen Age, il revient sur le devant de la scène
depuis une dizaine d’années. Réputé pour ses nombreuses vertus dont une teneur exceptionnelle en vitamine C :
pour seulement 100 g consommés, il couvrirait 150 % des besoins quotidiens !
** Aliment japonais traditionnel qui se présente sous forme de pâte fermentée, à haute teneur en protéines,
de goût plus ou moins prononcé selon la fermentation, et relativement salé. 




Kitsuné

Le 22 décembre 2019
Kitsuné, 2 place André Malraux, 75 001 Paris
De 8h30 à minuit (8h30 à 12h dimanche et lundi) ; symbole-handicap 
Note globale : 12,5
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 10
Ambiance : 11
Café : 12 
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Un coup des japonais » (atemi)

 

Kitsuné, késako ? C’est le nom d’un empire – rien de moins ! Créé par un breton et une japonaise, la marque du renard*
est devenue le summum de la branchitude dans l’univers de la mode, la musique … et des cafés : Tokyo en 2013, Paris, Séoul, New-York, puis de nouveau Paris avec ce premier Café-Restaurant inauguré en septembre.

Voici donc la nouvelle adresse trendy** de la capitale : au pied de la Comédie française, un bel immeuble Haussmannien face au Louvre. Grande hauteur sous plafond et larges baies vitrées au rez-de chaussée pour la partie café, mais déco épurée, très épurée, trop épurée : quatre petites tables rondes et leurs fauteuils, un comptoir en inox et l’escalier d’accès au restaurant. Ca manque de convivialité !

Le service est tout aussi minimaliste. Au pays du soleil levant***, le réveil est semble-t-il laborieux : la porte est close
à l’heure annoncée, il faudra patienter quinze bonnes minutes, puis passer commande au comptoir – pour ne pas manquer les accessoires en vente ? Tasses, soucoupes et mugs siglés, paquets de café Kitsuné, gourmandises (dont des sablés
en forme de renards) et compilations musicales de la maison qu’on entend en fond sonore, très sonore, trop sonore !
La barista – une Européenne sortie d’un Manga**** –  s’attelle (enfin) à notre latte. La mousse est belle et ornée d’un magnifique cœur, mais le café manque de parfum pour un ensemble … nippon ni mauvais.

Un label éponyme, un quartier chic, un café branché, un peu trop sans doute : trop de la hype***** ! 

Pour conclure : un cas raté.

https://www.maisonkitsune.com/mk/fr/cafe-kitsune-2/ 

* Petit renard se dit « kitsuné » en japonais.   
** Branchée, dernier cri.
*** Pourquoi dit-on que le Japon est le pays du Soleil-levant ? En japonais, « Japon » se dit Nihon ou Nippon et s’écrit 日本, 日 signifiant « soleil » (ou jour) et 本 « origine » (ou racine). Nihon peut donc se traduire comme « origine du Soleil »,
soit « Soleil Levant ». Les Japonais eux-mêmes appellent donc leur archipel ainsi.   
**** Bande dessinée japonaise.
***** Avant-gardisme.

 




Maison de Balzac

Le 15 décembre 2019
Maison de Balzac, 47 rue Raynouard, 75 016 Paris
Du mardi au dimanche de 10h à 18h ;  symbole-handicap
Note globale : 14
Situation : 16
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 13
Café : 13 
Prix d’un café : 3,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Père d’Honoré » (Goriot)

 

En contrebas de la rue, une maison blanche aux volets verts d’eau accrochée aux coteaux de Passy :
celle où vécut Balzac*, devenue depuis musée.
Après un an de travaux, ce dernier est plus accessible et s’est vu doter d’un nouveau pavillon d’accueil
comprenant bibliothèque et … café.

Incongru ? Que nenni : pour  l’écrivain, ce breuvage était une véritable drogue. Il ne confiait à personne
le soin de le confectionner et choisissait des variétés de Martinique, de l’île Bourbon et du Yémen
qu’il mélangeait et faisait bouillir des heures durant, pour obtenir un concentré capable de le tenir éveillé toute la nuit**. Cet ogre de travail en buvait, dit-on, jusqu’à 50 tasses par jour (j’ai trouvé mon maître !!) Aux hommes de solide constitution, Balzac recommandait même de « broyer grossièrement le café, l’humidifier légèrement et l’avaler ! »

Point de tout ça à présent : les cafés sont artisanaux et goûteux, au lait d’amande pour qui les préfère plus doux, accompagnés des pâtisseries maison qui ont fait la renommée de Rose Bakery***.
On les déguste à l’intérieur dans un espace de bois et verre, épuré et lumineux, ou dans le jardin, face à la maison
et à la tour Eiffel. Loin du tumulte parisien, on peut alors en profiter pour (re)découvrir l’univers balzacien
en se plongeant dans des ouvrages de la Comédie humaine mis à disposition …

Pour conclure : un café qui mérite d’être honoré.

http://www.maisondebalzac.paris.fr

* En 1840, criblé de dettes, Balzac vient se cacher, sous le nom de sa gouvernante-maîtresse, au milieu des vignes.
Mais la petite maison de la rue Raynouard était aussi le dernier étage d’un hôtel particulier plaqué contre la paroi
d’une ancienne carrière : en voyant un huissier arriver dans son jardin, il pouvait donc s’enfuir par un escalier intérieur jusqu’à la rue Berton.
** Sa cafetière en porcelaine de Limoges exposée au musée lui servit des centaines de litres. Dans son Traité des excitants modernes, Balzac écrit : « Le café tombe dans votre estomac. Dès lors, tout s’agite : les idées s’ébranlent comme les bataillons de la Grande Armée sur le terrain d’une bataille. Les souvenirs arrivent au pas de charge, enseignes déployées ; la cavalerie légère des comparaisons se développe par un magnifique galop ; l’artillerie de la logique arrive avec son train et ses gargousses ; les traits d’esprit arrivent en tirailleurs ; les figures se dressent ; le papier se couvre d’encre, car la veille commence et finit par des torrents d’eau noire, comme la bataille par sa poudre noire. »
*** Enseigne du café, incontournable pour les amateurs de bio et d’authenticité à l’anglo-saxonne. 




Café Dom

Le 8 décembre 2019
Café Dom, Münsterplatz, 52 062 Aachen
De 9h à 18h30 (19h le samedi, 10h le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 14
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,10 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Utile pour régler la note » (diapason)

« Dom » ? Was ist das ? C’est une cathédrale, et même la plus ancienne de toute l’Europe du Nord*.
En cette fin d’année, un parfum de pain d’épices et de vin chaud à la cannelle flotte dans les ruelles de
l’ancienne capitale impériale que nous découvrons à l’occasion d’un concert commun avec nos homologues Aixois.

Envie de faire une pause après la cohue des marchés de Noël ?
Quelques chaises en fer forgé vous tendent leurs assises dans une jolie cour pavée entourée de vieilles maisons.

Frigorifié ? Réfugiez-vous à l’intérieur, face à la baie vitrée, dans l’un des deux fauteuils : bien installé sur votre peau de mouton, vous savourez alors la vue sur (un bout de) la cathédrale, ainsi qu’un excellent café accompagné d’un mini Printen**. Délicat sucrier de faïence bleue, joli petit pot de fleurs, musique fifties toute en discrétion, service attentionné : une vraie bulle de confort !

En bande ou en famille ? La longue table en bois est pour vous.

Ambiance tranquille dans ce café tout en longueur au mobilier dépareillé. Et déco sympathique : lustre à l’ancienne et bûche accrochée au plafond (doré !), d’où dégringolent des rubans au bout desquels sont suspendues des boules de Noël.

A l’autre extrémité, près d’un vieux poêle en faïence, une seconde table basse et ses fauteuils donnent sur la rue piétonne. Sur le comptoir tout proche, des cloches  transparentes laissent deviner d’appétissants gâteaux – tous faits maison par la femme du chef, nous précise Germaine, la serveuse, ainsi qu’une pile de crêpes tout aussi engageantes.

Quel endroit charmant pour qui est épuisé par la valse des répèt’ après un réveil en fanfare pour arriver jusque là.
Un vrai havre de paix !

Pour conclure : un Aix-cellent établissement.

www.cafedom-aachen.de/page 

* Construite au VIIIᵉ siècle sous le règne de Charlemagne qui avait fait d’Aix-la-Chapelle sa capitale, c’est une basilique octogonale à coupole de style carolingien (d’où les colonnes de marbre, portes de bronze et mosaïques) ; l’empereur
y fut enseveli en 814. Et sur le trône de pierre de la galerie supérieure, les rois de l’Empire romain germanique se firent couronner jusqu’en 1531.
** Spécialité aixoise possédant une appellation d’origine contrôlée, composée de farine, sucre, cassonade et épices.