Café Mirabelle

Le 6 octobre 2024
Café Mirabelle, 16 rue de la Vacquerie, 75 011 Paris
De 8h à 23h (9h le WE, fermé lundi et mardi)
Note globale : 11
Situation : 10
Cadre : 10
Accueil : 11
Ambiance : 11
Café : 14
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour : « Distributeur de prunes » (mirabellier)

Une mirabelle ne fait pas un café …

Tout avait bien commencé pourtant : la mirabelle est l’une de nos madeleines à nous, gens de l’est*. De fait, la patronne est alsacienne et l’extérieur augurait du meilleur : terrasse agréablement aménagée donnant sur une rue peu passante (bien que sans âme) et devanture à l’ancienne, spécialités alsaciennes dont les traditionnelles Flammekueche annoncées sur l’ardoise … de quoi donner envie de pousser la porte !

Impression plus mitigée dès l’entrée : objets et mobilier dépareillés, l’ensemble est froid malgré la cheminée – qui n’a aucun charme au demeurant. La déco est de bric et de broc avec, certes quelques verres, maisonnettes et tableaux alsaciens, mais aussi un mobile de montgolfières, une fresque de Paris, un moulin à café à l’ancienne et autres babioles hétéroclites : il ne manque que les ratons laveurs !** Et la première pâtisserie aperçue en vitrine (fort belle d’ailleurs) est un … Paris-Brest !

Si la serveuse est appliquée, elle manque de chaleur elle aussi. Et son accent n’est malheureusement pas celui chantant (et incomparable !) de notre région. Moi qui espérais trouver une vraie alsacienne … avec son papillon*** 😉

Son café manque de caractère mais n’est pas mauvais. Il est servi dans de jolies tasses en terre cuite avec un mini biscuit chocolaté, léger et croustillant. Un petit pot de sucre roux les accompagne, croquignolet. De quoi terminer sur une note plus douce. Les curieux testeront le chocolat noir au pain d’épices, mais sans doute pas le brunch : à 36€, dans ce quartier et dans ce cadre, c’est franchement exagéré !

Pour conclure : mira pas si belle.

                             https://cafemirabelleparis.wixsite.com/home

* Petite prune ronde, de couleur jaune, fraîche et très parfumée, qu’on déguste de mi-août à fin septembre dans le nord de l’Alsace, en Lorraine, en Haute-Saône et … au Québec !
** Cf. L’« Inventaire » de Jacques Prévert, un des poèmes du Recueil « Paroles » écrit en 1946.
*** Surnom du Schlupfkapp, célèbre coiffe à grand nœud des alsaciennes, noire chez les protestantes, à fleurs brodées, peintes ou tissées, écossaises ou simplement rouges chez les catholiques.




Chanceux

Le 8 janvier 2023
Chanceux, 57 rue Saint-Maur, 75 011 Paris
De 8h30 à 17h (D à Ma) ou minuit (Me à S), 10h le dimanche 
Note globale : 14+
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 16 
Ambiance : 15
Café : 16  
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : «  Vert de terre » (Ecolo)

Chanceux, les habitants du quartier Saint-Maur : l’ancien salon de tatouage a été transformé l’an dernier en coffee shop-restaurant-caviste-épicerie (d’aucuns parlent même d’« épicetuerie » !) Tout ça dans un même (petit) lieu ; un concept très répandu aux Etats-Unis qu’ont voulu reproduire ici le couple de fondateurs. Farah qui, en cuisine, nous fait découvrir de nouvelles saveurs chaque semaine à partir de produits frais et de saison. Et Thomas qui, en salle, assure le service ; ancien torréfacteur*, il veille tout particulièrement à la qualité du café. A noter par ailleurs que les fromages de chèvre sont ceux de son agriculteur de père.

Dès l’extérieur, les caissettes de poires (pour la soif !) et de potimarrons exposés sur le banc donnent le ton.
Et à travers la grande baie vitrée, on aperçoit d’autres cageots de fruits sur des parpaings et une vitrine de fromages et charcuteries faisant office de comptoir. Un mur de briques, une échelle de jardin croulant sous les tresses d’ail, des étagères remplies de bouteilles ou bocaux et une dizaine de tables : le cadre est brut mais chaleureux et provincial.

C’est convivial, et l’accueil suit : sourire, bonne humeur et totale gentillesse. 
A peine installés, on nous sert des verres d’eau en nous laissant la carafe (rare !)
Je commande un expresso – méfiante (ne sont-ce pas des bobos-blabla-bios ?), mon cher et tendre son Latte.
La surprise est bonne, je dirais même plus, très bonne : mea culpa **, ce sont des pros !
Les clients ne s’y trompent pas qui viennent nombreux :
des bandes de copains, des familles du coin … et des touristes venus (comme nous !) pour l’expo Tintin*** !

Pour conclure : une chance à saisir !

https://fr.newtable.com/restaurant-chanceux-6391.php

* Pour améliorer la notoriété du café français, il avait crée « Belleville Brûlerie », entreprise de torréfaction bien connue.
** Expression d’origine latine, Mea culpa signifie « ma faute » ou « mon erreur », c’est une reconnaissance d’avoir mal agi.
*** « Tintin, l’aventure immersive » est une création unique conçue pour l’Atelier des Lumières, premier centre d’art numérique (38 rue Saint-Maur). Du 21 octobre au 22 janvier, elle propose, aux petits et aux grands (« de 7 à 77 ans »), de (re)plonger dans l’univers créatif et fictionnel d’Hergé, l’un des plus grands auteurs de bande dessinée du XXe siècle.




Pure Café

Le 5 juin 2022
Pure Café, 14 rue Jean Macé, 75 011 Paris
De 7h30 à 1h (samedi 8h, dimanche 9h-17h)
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 13
Ambiance : 17
Café : 14  
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Bon conducteur » (métal)

Pure café : un endroit culte dans cet authentique quartier où règne encore l’esprit village. A la pointe de deux rues, impossible de manquer sa (très belle) façade. Et les petites tables installées devant renforcent son côté carte postale …
On ne résiste pas, on jette un œil à l’intérieur. Plein de charme, lui aussi avec ses carrelages, miroirs, lustres et banquettes d’origine. Un vrai bistrot d’antan, presqu’un décor de cinéma. D’ailleurs, moult scènes de films s’y déroulent* car le quartier tranquille et la situation en angle dégagé facilitent la tâche des équipes de tournage. 

Autour du vieux comptoir en bois central, arrondi et convivial, les habitués commentent l’actualité du jour :
le jubilé de platine d’Élisabeth II.

  • Diamant, platine, y a quoi après ?
  • Sapin !
  • T’es dur ! T’as vu la vidéo d’hier où elle prend le thé avec l’ours Paddington ?
  • Ouaih, on a beau dire, à 96 ans, elle n’a pas perdu le sens de l’humour.
  • Et elle a du mérite avec ses héritiers : que des scandales !
  • Pas de quoi jubiler, mais quand on s’marie en grandes pompes, 
    ça finit souvent en sandales … Quand même, 70 ans de règne, ça conserve !
  • Ici, c’est pas Platine, c’est Patine. Au fait, Patron, çà vient d’où ce « Pure café » ?
  • Des ventilateurs incrustés en haut des baies vitrées, pour purifier l’air quand on fumait encore à l’intérieur.
  • Toute une époque … 

Pour conclure : dans le rétro.

. « Avant le coucher du soleil » (2004) : une des 1ères scènes de retrouvailles après dix ans du couple phare, y a lieu.
. « Urgences » (2005) : dans un épisode de la cultissime série, le romantique médecin se rend à Paris pour soutenir son ex, au chevet de sa mère. Elle l’accueille fraîchement puis finit par accepter un petit déjeuner sur cette même terrasse.
. « Le code a changé » (2009) : c’est sur son zinc que Danièle Thompson installe Dany Boon pour un café-croissant !
. « L’escale » (2012) : célèbre chef américain et réalisateur de programmes culinaires et culturels pour Travel Channel, Anthony Bourdin se retrouve ici, à l’occasion d’un épisode parisien, devant un café … comme un vrai français !
. « Les Infidèles » (2012) : dès le 1er sketch, Jean Dujardin et Gilles Lellouche sirotent une bière à sa terrasse.
. « Doubles vies » (2018) : Guillaume Canet, Juliette Binoche, Vincent Macaigne et Christa Théret jouent des quarantenaires diplômés parisiens dans leur quotidienneté … café inclus.
. « Ce soir-là et les jours d’après » (2019) : porté par Sandrine Bonnaire, Simon Abkarian et Naidra Ayadi, ce téléfilm a pour toile de fond les attentats du Bataclan et ses cafés voisins. C’est au Pure Café, du même le quartier, qu’il a été tourné.019) : porté par Sandrine Bonnaire, Simon Abkarian et Naidra Ayadi, l’intrigue de ce téléfilm a pour toile de fond les attentats du Bataclan et les cafés voisins. C’est au Pure Café, du même le quartier, qu’il a été tourné.

https://www.facebook.com/lepurecafeparis/
https://www.parismatch.com/Royal-Blog/Elizabeth-II-son-incroyable-sketch-avec-l-ours-Paddington-pour-lancer-le-concert-du-Jubile-1810046



Café Divan

Le 13 février 2022
Café Divan, 60 rue de la Roquette, 75 011 Paris
Tous les jours de 8h à 2h, accessible
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 11 
Prix d’un café : 2,50 €

 

Divan : canapé sans bras ni dossier, souvent installé contre un mur et garni de coussins, propice au repos donc. Le grand Sigmund* l’utilisait pour faciliter le lâcher prise de ses patients et donc l’expression libre de leur parole. Le nom donné à ce café serait-il une incitation subliminale** à la détente et la relaxation maximale ?

Il est chaleureux en tout cas avec sa grande salle à l’ambiance métallo. Un long comptoir de cuivre, une ardoise murale géante, un antique poêle à bois et de grands miroirs nous plongent dans le passé. Tonneaux et vieux postes de radio achèvent de nous y figer. Et puis une longue banquette rouge nous incite à prendre le temps : le voilà donc, ce divin divan !

L’équipe est jeune et dynamique, l’accueil haut en couleur … comme leurs chemises Wax***, aux motifs et couleurs différentes pour chacun. Le service est décontracté, juste ce qu’il faut, preste et souriant. Que demander de plus ?
Un bon café ! … Joker : ce n’est assurément pas le point fort de la Maison. Mais l’ambiance conviviale le compense aisément. Il paraît même que de petits concerts de Jazz sont organisés le dimanche après-midi : on est venus trop tôt !

La grosse horloge de gare nous rappelle hélas qu’il est l’heure de partir.
Un dernier coup d’œil à la terrasse installée sur le passage du même nom que la rue, qu’un plaisantin (ou amoureux de la gente canine ?) a rebaptisé « Cité de la ©roquette ». Cette ancienne ruelle pavée est une impasse ; elle mène à l’entrepôt des papiers peints Daval : pas de circulation donc, ce qui doit être bien agréable aux beaux jours …

Pour conclure :  idéal pour un café allongé.

https://cafedivanparis.fr/fr

* Médecin viennois, fondateur de la psychanalyse (1856-1939)
** Subliminal (psychanalyse) : qui est inférieur au seuil de la conscience (subconscient)
*** Véritable symbole identitaire de la culture vestimentaire africaine, le Wax a été initialement importé par les colons hollandais, avant de se répandre et d’être adopté par le peuple local. Il possède une grande qualité ainsi qu’une tenue exceptionnelle des couleurs. Aujourd’hui le Wax est sur les plus grands podiums du monde entier, apportant à la mode contemporaine une touche on ne peut plus ethnique et originale. Après avoir longtemps permis aux femmes d’exprimer leur émancipation à travers les motifs, ce tissu très coloré est devenu l’étoffe africaine la plus en vogue du moment.




Milou

Dimanche 27 septembre 2020

Milou, 1 rue du Faubourg Saint Antoine, 75 011 Paris
Tous les jours de 7h30 à 1h (8h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 12
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café: 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Toujours aux abois » (chien)

 

Où s’est donc niché Milou ? Place de la Bastille ; il a du flair : si près de l’Opéra que ses 2750 spectateurs ont peu de chances de le manquer … d’autant qu’il a vidé un pot de peinture bleu canard sur sa façade. Quel génie, ce Milou !
La terrasse les attend. Un temps de chien ? Pas de problème, elle est chauffée. Pourtant, entre les effluves de gaz oïl
et les klaxons des voitures, il faut vraiment être accro à la cigarette pour avoir envie de s’y poser.

Va pour l’intérieur, d’autant que le décor a de la gueule avec son style rétro-indus’. Carrelage ancien, moulures,
radiateurs en fonte et vieux lustres rappellent son année d’ouverture (1912 !) mais des verrières remplacent les fenêtres, un papier peint de palmiers apporte une touche d’exotisme, de petits fauteuils colorés mettent du pep’ et le comptoir arrondi en bois foncé un côté chaleureux.

Par l’escalier de fer, on grimpe à l’étage. Avis aux romantiques, c’est beaucoup plus tranquille, et pour peu que la table
de la fenêtre soit libre, la vue est imprenable sur la colonne de juillet*. Entre chien et loup**, une petite bougie rend l’ambiance plus intime encore. Et si comme Milou vous cédez à la gourmandise, goûtez l’os à moelle, il est tendre,
vous ne risquez  pas d’y laisser une canine !

Pour l’heure, si vous avez les crocs, c’est petit–déjeuner : jus de fruits au choix, boisson chaude, tartine et croissant.
Pour 6 €, c’est franchement correct vu l’emplacement, d’autant que les breuvages sont à la hauteur :
expresso Richard Perle noire, lait chaud vanillé ou chocolat chaud à l’ancienne.

Pour conclure : un café qui a du ouah ouah.

http://unpetitpoissurdix.fr/2014/05/27/les-secrets-de-la-rue-du-faubourg-saint-antoine/

* Elevée entre 1835 et 1840 en souvenir des trois journées de la révolution de juillet 1830 dite « Les Trois Glorieuses »,
elle est surmontée du Génie de la Liberté, sculpture en bronze doré réalisée par Auguste Dumont en 1836.
**A la tombée de la nuit.




Chez Prosper

Dimanche 12 juillet 2020

Chez Prosper, 7 avenue du Trône, 75 011 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Il lui arrive de faire la foire » (Trône)

Quand on s’arrête chez Prosper*, au pied des colonnes du Trône**,
De sa large terrasse, on peut voir défiler la faune.
Ou de son intérieur rétro – carrelage d’époque, boiseries, miroirs et tableaux –
Assis derrière les grandes baies vitrées, grandes ouvertes dès qu’il fait chaud.
Prosper yop la boum, c’est la star de la Nation,
Prosper yop la boum, c’est une véritable institution !

Toujours rempli comme un œuf, il est convivial et chaleureux
Mais pour un rendez-vous galant, mieux vaut trouver un autre lieu.
Aux heures de pointe, on est au coude à coude avec ses voisins,
Dans une authentique ambiance de bistrot parisien.
Malgré la frénésie ambiante, le serveur se met en quatre pour nous plaire
Il a d’la classe, il a du flair, il est pro … comme Prosper !

Tout de noir vêtu, hormis son masque et son tablier bleus
Assortis au néon des lettres indiquant le (pré)nom du lieu,
Au dessus de l’antique comptoir, entre deux vieilles réclames ;
Notre Prosper virevolte, sans souci du vacarme.
Portant à bout de bras son plateau argenté, il revient illy-co avec notre expresso,
Servi dans une tasse au liseré doré sur fond rouge-coquelicot.

Si le Prosper de Maurice Chevalier*** s’encanaille,
Chez celui-ci, on vient plutôt pour faire ripaille.
Amateurs de diététique macrobiotique, fuyez,
Ici, les recettes auvergnates sont la spécialité :
Pavé de Salers ou foie de veau persillé, purée maison et vins colorés
Suivis de l’exotique Tiramisu au Nutella … pour faire glisser !

Pour conclure : en voilà un qui mérite de prospérer.

https://www.chezprospernation.com

* Prénom d’origine latine (« prosperus ») signifiant « heureux ».
** Sur le vaste espace herbeux prolongé de vignes jusqu’à l’enceinte de la ville, un trône est installé le 26 août 1660
pour l’entrée solennelle dans Paris de Louis XVI et Marie-Thérèse d’Autriche, revenant de leur mariage à Saint-Jean de Luz. Il est alors baptisé « Place du Trône » pour devenir « Place du Trône renversé » en 1792, puis « Place de la Nation »
à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 1880, sous la Troisième République. 
Dès 1787, Claude-Nicolas Ledoux  y fait ériger deux colonnes encadrant la barrière d’octroi et l’entrée du Cours de Vincennes. Les statues de Philippe Auguste et Saint-Louis qui les surmontent sont quant à elles ajoutées en 1845.
*** Chanson interprétée en 1935.




La Fontaine de Belleville

Le 14 avril 2019
La Fontaine de Belleville, 33 rue Juliette Dodu, 75011 Paris
Tous les jours de 8h à 22h
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « A toujours le dernier mot » (écho)

Il ne faut jamais dire : « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau » … surtout quand elle est pétillante, faite maison et destinée
à préparer le palais avant un espresso dit de « spécialité ». Car chez elle coule un café frais et de qualité, avec une légère pointe d’acidité. L’Allongé et le filtre sont plus doux, le Latte onctueux avec une mousse joliment décorée.
Ici, point de jus de chaussette, de bière bas de gamme ou de sandwich de mauvaise qualité : les propriétaires misent
sur des produits artisanaux de petits producteurs triés sur le volet. Fondateurs de la Brûlerie de Belleville, ils ont aussi
(et surtout !) un très bon atelier de torréfaction à deux pas … Ceci explique cela !
Quelques bières locales*, jus de fruits** et apéritifs délicieusement vintage*** complètent la carte des breuvages.
Et pour se sustenter à cette heure, un petit déjeuner**** qu’attaque à notre droite un groupe de randonneurs allemands ou brunch … qu’un coup d’œil sur la carte nous dissuade d’essayer : 28€ pour un contenu réduit avec boissons en supplément !

Dans cet estaminet des années 20, moulures, sol carrelé et plafond (superbe !) ont été soigneusement conservés.
Le comptoir de cuivre en arc de cercle aussi, où tant d’habitués se sont accoudés. Quelques belles chaises « bistrot »,
des tabourets hauts, de belles tables en bois et de grands luminaires complètent le décor qui reflète bien l’ambiance
du populaire quartier de Belleville.
Au fond, une inscription annonce « Jazz tous les samedis à 16h30 » sur le grand miroir piqué : saxo, contrebasse,
batterie et trompette viennent alors compléter le piano pour faire swinguer la salle, petite mais haute de plafond …
de quoi égayer l’apéro !

Pour conclure : belle ville et bon café.

https://cafesbelleville.com/pages/la-fontaine-de-belleville

* Deck & Donohue ou Outland en pression, deux des meilleurs brasseurs franciliens, à Montreuil et Fontenay-sous-Bois.
** Importés d’Allemagne via le fournisseur Van Nahmen.
*** Casanis, Pastis H. Bardouin, Pernod, Ricard, Suze Saveur, Quinquina et Vieux Pontarlier.
**** Tartines de pain fumé rustique, œufs-mouillettes, tranches de pain perdu et compotée de rhubarbe.




La Manufacture de Café

 

Le 10 février 2019

La Manufacture de Café, 12 rue Saint Sabin, 75 011 Paris
De 8h30 à 19h00 (Samedi 19h30, dimanche 9 à18h, fermé le lundi)
Note globale : 17
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 17
Café : 19
Prix d’un café : de 2,50 € (assemblage Signature) à 15€

 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il broie du noir » (torréfacteur)

 

Après la Manufacture du Chocolat, Alain Ducasse, célèbre chef étoilé, a inauguré celle du café dans le même quartier de la Bastille ; c’était vendredi ! Parce qu’il est l’ultime plaisir gustatif d’un repas, il a voulu en savoir plus : visite de plantations, échanges avec des torréfacteurs … une nouvelle passion est née.
« Comme en cuisine, la torréfaction est une cuisson ; un art hautement technique dans lequel il faut beaucoup de sensibilité et un peu de magie ». De la sélection des crus à leur préparation, il y a mis son exigence de la grande cuisine et inventé, à l’instar de la gastronomie, la « cafénomie* ».

Quelles bonnes effluves ! On approche ! Une architecture métallique ; trois espaces : vente, production et dégustation.
Pas de tables mais un comptoir en étain, plus convivial, derrière lequel officie Tom, ancien joueur de rugby professionnel reconverti après un accident.
Notre « cafelier » prépare nos boissons avec minutie : il trie les grains un par un, les pèse et les mouds avec une extrême précision, tout en nous détaillant les étapes du grain à la tasse : un passionné ! Tellement, qu’il vient de remporter le championnat de France de barista le 30 janvier : devant 4 juges certifiés – comme vous, sourit-t-il en nous désignant avec les deux autres consommateurs – il a été évalué sur le goût, la créativité, la compétence technique, la présentation générale de ses expressos. Et fort de cette réussite, prépare celui du monde, le 10 avril prochain !

Mon assemblage « Signature » – un véritable nectar ! – semble flotter dans sa tasse à double paroi, transparente et design. Le cappucino de mon cher et tendre est servi avec une cuillère évidée pour remuer le sucre sans casser la crème : jusqu’au moindre détail ! Pour les accompagner, une mini tablette de chocolat noir et une madeleine parfumée au citron vert tout juste sortie du four et d’une légèreté incroyable : divin !

Pour conclure : menue facture pour un café d’exception.

https://www.lecafe-alainducasse.com

https://actu.orange.fr/france/videos/paris-le-cafe-torrefie-parfait-selon-alain-ducasse-CNT000001cvP2m.html

* Connaissance et art du café, du grain à la tasse.
** Terme inventé (et déposé) par Ducasse pour désigner celui qui conjugue l’expertise du café et le sens du service.

 




Le Bistrot du Peintre

Le Bistrot du Peintre, 116 avenue Ledru Rollin, 75011 Paris |
Ouvert 7j/7, 364 j/an (sauf le 24/12 au soir et le 25/12), de 7h à 2h | Station Vélib’ Traversière-Ledru Rollin

Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 17
Accueil : 135
Ambiance : 16
Café : 11
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
La meilleure def’: « Pour l’art ou le cochon » (palette)

Symbole de la Révolution française, la Bastille était recherchée par les artistes, à l’image de Guimard qui en a réalisé l’entrée du métro. C’est à cette époque** qu’est né le café liquoriste « A Jean-Pierre », où ils se retrouvaient au milieu
des habitants de ce faubourg populaire. Au fil des ans, le quartier a changé, le nom du bistrot aussi …
Avec l’ouverture de son Opéra en 1989, la Bastille a retrouvé sa tradition artistique : peintres et artisans sont revenus
et ont donné au patron l’idée de ce nouveau nom.

Nostalgiques des années 1900, voilà une adresse pour vous ! Entièrement restauré en 2012, le bistrot a gardé tout son charme et d’ailleurs été classé aux monuments historiques : boiseries et tableaux, miroirs et moulures, carrelages mosaïques et fresques au plafond. On replonge un bon siècle en arrière …
Autour du comptoir en bois, les habitués se serrent pour lever le coude, tandis que le reste de la clientèle s’entasse
sur les banquettes en salle. Ce n’est pas bien grand*** et quelque peu bruyant (typiquement parisien !) dans une ambiance plutôt bohème, mais le service est efficace et avenant (moins typiquement parisien !)

A cette heure, on s’y installe pour un simple petit noir (qui arrache : un véritable réveille-matin !) ou un vrai petit-déjeuner (choix de notre voisine qui étale beurre et confiture sur de larges tartines de pain de campagne
bien alvéolé : tentant !) Les grasse-matineurs arriveront plus tard pour le brunch dominical**** … mais les alouettes
que nous sommes seront déjà parties !

Pour conclure : un bistrot haut en couleurs.

http://www.bistrotdupeintre.com/fr/
https://www.youtube.com/watch?v=S1xnu7t3ggg
* Hector Guimard, figure emblématique de l’Art nouveau
** En 1902.
*** La deuxième salle à l’étage n’est pas ouverte à cette heure.
**** Boisson chaude, verre d’oranges pressées, brioche et pain avec beurre et confiture + une petite assiette d’œufs brouillés, bacon/saumon, caviar d’aubergines et salade suivie d’un dessert (salade de fruits, mini moelleux et pana cotta)

 




Le Baromètre

Le Baromètre, 38 Bd Voltaire, 75 011 Paris | Station Vélib’ 104 bd Richard Lenoir | Du lundi au samedi de 7h30 à 2h, le dimanche de 10h à 1h

Note globale : 10

Situation : 11  | Cadre : 10 | Accueil : 10 | Ambiance : 13 | Café du brunch : 6
(Brunch : 13)

Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Il se taille quand on a besoin de lui » pour « crayon »

Tandis que les vacances commencent pour certains parents, c’est la rentrée pour élèves* et enseignants**. Il va en falloir de l’énergie scolaire : tous au bar-au-maître !

C’est un petit café-restaurant situé à deux pas du Bataclan***** dont la terrasse spacieuse et arborée fait l’angle du boulevard Voltaire et de la rue Oberkampf. L’intérieur est plus étriqué et quelque peu banal, mais nos banquettes en simili cuir sont confortables (=bien fermes !)

Clientèle branchée, dont quelques sportives de la Parisienne, course*** du jour …

Le brunch démarre avec quinze minutes de retard, le buffet mettra une bonne heure à s’organiser et nous verrons le plateau de charcuteries-fromages arriver au moment du dessert : les serveurs sont pourtant en nombre (4 !), mais c’est l’improvisation la plus totale … et il y a du tirage dans l’air !

Si les viennoiseries, tartines et jus de fruits sont corrects, les confitures manquent à l’appel et le café (filtre) est très âcre – nous l’aurions bien adouci d’un peu de lait, mais notre demande restera vaine. Autre ombre au tableau : pas de plat chaud. Par contre, le saumon est moelleux, les aubergines et autres légumes en salade bien cuisinés, les samousas délicieux (on regrette juste d’avoir dû se servir dans le plat avec nos doigts !!) et les desserts vraiment top (meilleure note au tiramisu, crémeux et parfumé à souhait !)

Au terme de cette évaluation-surprise****, on ne va pas lui mettre une bulle mais il peut – il doit – mieux faire, beaucoup mieux faire !

Pour conclure : un baromètre dont on attend la remontée.

www.barometre-paris.com

* « Apprenants », ** « Didacticiens formatifs », *** « Déplacement planifié dans un milieu plus ou moins connu », ****« Evaluation formative aléatoire » … en langage Educ’ Nat’ !

**** Où les survivants du 13 novembre 2015 se sont réfugiés après l’assaut du raid.