The Coffee

Le 30 juin 2024
The Coffee, 28 rue Delambre, 75014 Paris
Tous les jours de 8h à 19h (WE 9h)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 13
Café : 17
Prix d’un café : 2,90 €

Aux mots croisés du jour :
« On s’y fait beaucoup de sushi » (Japon)

« The Coffee », ça sonne américain, non ? Pourtant, les signes qui l’accompagnent s’apparentent plus à des sinogrammes*. Renseignements pris, c’est effectivement écrit en japonais … et le café est brésilien ! Voilà qui est pour le moins déconcertant !

Mais nos motifs d’étonnement ne s’arrêtent pas là :
Vous voulez passer commande ? Un jeune homme vous indique un écran.
Vous ne maîtrisez pas l’anglais ? Il vous montre du doigt où cliquer.
Vous souhaitez un expresso et un Latte ? Il vous guide vers la rubrique « Puristes chauds » 
(Ne me demandez pas pourquoi !!)
Vous voulez valider votre commande ? Vous devez d’abord régler – par carte uniquement !
(Ca, c’est moins surprenant : le Japon est LE pays de la technologie !)

De prime abord, le service parait donc aussi minimaliste que la déco. Heureusement, la jeune femme qui nous apporte nos cafés est souriante et attentionnée : café d’exception servi sur un petit plateau ovale en bambou et joli présentoir avec différentes sortes de sucres. Et elle parle français, elle !

Voilà donc une adresse toute en contrastes, à l’image du Yin et du Yang** : déco en noir et blanc, tables rondes et alignements rectangulaires (livres parfaitement rangés sur les rayonnages***, tranches de gâteaux soigneusement disposées sous leur vitrine, gobelets et paquets de café impeccablement positionnés sur leurs étagères : dignes de Marie Kondo**** !) C’est épuré, limite trop, mais parquet clair et musique douce atténuent cette impression, en plus de la chaleur de l’hôtesse. Sans compter celle du soleil du matin dont on profite des quelques tables installées sur le trottoir.

Pour conclure : Zen-ith coffee.

https://thecoffee.jp/shortcut/franca/paris/the-coffee-montparnasse

* Signes d’écriture utilisés dans le système d’écriture chinois dont est dérivé le japonais.
** Dans la philosophie chinoise, le yin et le yang sont deux catégories qui, par leur complémentarité
et leur opposition, se prêtent à une première analyse de tous les phénomènes de la vie et du cosmos.
*** Sur le thème du café (dont le « Manuel du parfait barista » !)
**** Marie Kondō, née en 1984 à Tokyo, est une consultante et personnalité médiatique, spécialisée dans le rangement.




Backstage

Le 3 avril 2022
Backstage Café, 31 bis rue de la Gaité, 75 014 Paris
Tous les jours de 9h à minuit
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 12 
Prix d’un café : 2,90 €

Aux mots croisés du jour :
« Petite ou grande, elle vous regarde de haut » (Ourse)

 

« Backstage », en anglais « coulisses » … c’est qu’on est ici dans la rue des théâtres :
. Au 6, le Rive-gauche fait la part belle à la création contemporaine,
. Au 19, la Comédie italienne sera bientôt remplacée par un immeuble neuf, après une (incompréhensible) décision de la Mairie de Paris : sa façade baroque d’un bleu azur est si incroyable qu’elle figure pourtant dans tous les guides !
. Au 20, Bobino est la plus célèbre salle de music-hall de Paris,
. Au 26, la Gaîté-Montparnasse propose des formules dîner-spectacle,
. Au 31, Montparnasse et Petit Montparnasse ont des programmes très éclectiques.
Autant dire, qu’avant et après les représentations, la rue fourmille de spectateurs et comédiens, tous désireux de se rafraîchir le gosier et/ou se sustenter.

Ce Backstage-là, je l’avais repéré en septembre dernier : deux énormes ours en peluche avaient tranquillement enfourché les motos garées devant. Et puis, je me suis rendue compte qu’il y en avait d’autres (des ours, pas des motos !), installés dans d’amusantes positions : l’un d’eux portait l’ardoise du menu, un autre  étudiait consciencieusement la carte, d’autres encore se tenaient à la fenêtre, le museau écrasé contre la vitre. En repassant début janvier, je les avais revus : tous avaient une couronne sur la tête ! Il me tardait de pouvoir prendre un café avec eux …

A l’ouverture ce matin, ce sont les seuls à être attablés, une dizaine, chacun dans une posture différente. L’un d’eux accepte de nous recevoir à sa table et nous regarde d’un air … bonhomme ! Le serveur est moins affable, mais consciencieux. Et le café moins rond que nos plantigrades. Heureusement, une amande au chocolat vient l’adoucir et l’eau qui les accompagne est servie dans un verre à pied : la classe !

Un cadre de bois brut aux lignes sobres, des briques et des pierres, des fauteuils confortables : pas étonnant qu’ils l’aient choisi pour tanière !

Pour conclure : un accueil un peu ours …

https://backstage-hipi.jimdosite.com

NB. Inspiré par les ours confinés des Gobelins :

Coronavirus Café / 4

 




Les Tontons

Le 6 mars 2022
Les Tontons, 38 rue Raymond Losserand, 75 014 Paris
Tous les jours, de 10h à 23h30
Note globale : 12
Situation : 12
Cadre : 12
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 11 
Prix d’un café : 2 €

 

Les Tontons* ? On pense aussitôt à ceux de Lautner**, dans son film le plus célèbre. Et puis Audiard, qui leur cisela des dialogues si savoureux qu’ils sont restés dans la mémoire collective. C’était il y a près de 60 ans …

Ce bistrot est à leur image : il n’a pas changé depuis des lustres ! Mais malgré ce côté vieillot, ou peut-être à cause de ce côté vieillot, on s’y sent à l’aise dès l’entrée : des mosaïques anciennes, des tables à la bonne franquette et un vieux comptoir nous ramènent à leur époque. Et comme leurs reproductions sont sur tous les murs, on les imagine bien se balancer certaines de leurs répliques devenues cultes :  
– « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! »
– « Y dors (…) ? Bah y dormira encore mieux quand il aura pris ça (…) ! Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban. Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux ! »
– « Écoute, on t’connaît pas, mais laisse nous t’dire que tu t’prépares des nuits blanches, des migraines, des « nervous breakdown », comme on dit de nos jours. »
– « Patricia, mon petit… Je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L’homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois mais la vérité m’oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu ! »
– « Mais dis-donc, on est tout de même pas venu pour beurrer les sandwichs ! »

Ici personne ne la joue Star, ni le Garçon, ni les Habitués – tous des viandards. C’est que les assiettes se partagent entre carnivores : « Charcutaille des Tontons », « Burger au Cantal », « Salade géante au magret fumé et au gésier de volaille ». Sans compter les tartares, une trentaine à toutes les sauces.                                                                                                             
– « J’ai connu une Polonaise qui en prenait au petit-déjeuner », auraient ajouté nos Tontons.
Sur la carte, on retrouve leur humour … et des prix plus que corrects.

Pour conclure : des Tontons pas flingueurs.

https://restaurant-lestontons14.zenchef.com

* Comédie Franco-germano-italienne, avec Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre et Francis Blanche (1963).
** Réalisateur et scénariste français, Georges Lautner est né le 24 janvier 1926 et mort le 22 novembre 2013. Attiré dès ses débuts vers la comédie, il est surtout connu pour avoir mis en image les plus fameuses répliques de Michel Audiard. 




Maison Péret

Le 17 octobre 2021
Maison Péret, 6 rue Daguerre, 75014 Paris
Tous les jours, de 8h à 23h30
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 2,70 € 

Aux mots croisés du jour : « Elle se trouve en tête » (cervelle)

 

Péret* ? Je dirais même plus : pérenne ! C’est que, depuis 1908, 4 générations s’y sont déjà succédées. Dans la célèbre rue Daguerre**, qui s’étire joyeusement dans une ambiance de grande rue de village, ce bistrot à vins est une institution.
Au milieu des boulangers, fromagers, cavistes et marchands des quatre saisons, sa terrasse s’étale sur le large trottoir. Parfait pour profiter de l’ambiance conviviale de cette rue piétonne et ses vendeurs à la criée : sons et images assurés ! 

Si sa terrasse ressemble à n’importe quelle autre, l’intérieur nous plonge un siècle en arrière : plafond voûté, boiseries, appliques et gravures anciennes, barres de laiton, banquettes et mobilier de bistrot ; même si tout a été refait il y a vingt ans, on s’y croit. Le marron, unique couleur, est décliné sur tous les tons. Sombre donc, limite triste. Mais la gaité est ailleurs : notre serveur, pourtant sanglé dans un costume on ne peut plus traditionnel, est d’humeur badine. Il a la réplique malicieuse, l’œil qui frise et les bacchantes*** retroussées : au client qui déclare manger bio, vegan et sans gluten et demande ce qu’il peut commander, il répond tranquillement, sans sourciller : un taxi !

Le vin est à l’honneur : une cinquantaine des plus belles appellations de chaque région, servies au verre.
Pour les accompagner, des plats du terroir aux couleurs auvergnates. Les produits sont frais et soigneusement sélectionnés. Pas question d’utiliser un congélateur ou un micro-ondes : ici, on cuisine à l’ancienne, oui Monsieur !
Les cuisses de canard, par exemple, sont confites avec manchon.
Le café ? S’il n’est pas un grand cru, il n’en reste pas moins tout à fait honorable. On vous l’apporte avec un peu d’eau servie dans un très élégant verre à pied : classe !

Pour conclure : mérite d’être re-Péret !

https://www.maisonperet.com/fr/

* « Péret » désigne un lieu planté de poiriers ; il peut aussi être le diminutif du prénom Pierre.
** Louis Daguerre  et Nicéphore Niépce ont mis au point le daguerréotype, procédé photographique qui produit une image sans négatif sur une surface d’argent pur, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière.
Voir aussi dans la même rue : http://lescafesdottilie.fr/la-chope-daguerre-denfert-rochereau/
*** Moustaches (mot familier)            




La Bohème

Le 9 février 2020
La Bohème, 19 bd Edgard Quinet, 75 014 Paris
Tous les jours de 7h à 2h
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Enfant de Bohème » (amour)

 

C’est le café du jour                                     
Que le grand Aznavour
N’a pu malheureusement connaître
Tout près de Montparnasse
Avec ses gais lampions
Pour toute décoration
Il déploie sa terrasse

Si son store délavé 
Ne nous fait pas rêver
Au printemps qui s’apprête
Entrons à l’intérieur
De cet endroit champêtre
Goûter à sa chaleur

La Bohème, la Bohème
On s’y retrouve
Pour un café
La Bohème, la Bohème
On y retourne pour bruncher.

Dans ce cadre bucolique  
ô combien romantique
En sortant d’un théâtre
On commande à boire
Pour échanger le soir
A la chaleur de l’âtre

Et si la serveuse tarde
Sous un grand candélabre
On patiente éblouis
Et malgré le vacarme
De cette salle étourdie
Mon Dieu, qu’elle a du charme 

La Bohème, la Bohème
Au milieu des
Coussins fleuris
La Bohème, la Bohème
Pour oublier Paris si gris       

Accueil




Au Temps Passé

Le 22 septembre 2019
Au Temps Passé, 108 rue d’Alésia, 75 014 Paris
Tous les jours de 6h à minuit
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « La mort y précède la naissance, le divorce y vient avant le mariage et le succès avant le travail » (dictionnaire)

« Il s’est glissé dans nos pensées à notre insu, 
   Le temps passé n’est pas passé inaperçu », chantait jadis Michel Jonasz*. 
Ce Temps Passé là est bien visible lui aussi, à l’angle des rues des Plantes et d’Alésia – axe ô combien fréquenté.
En bus, à bicyclette, en voiture ou pédibus jambus**, impossible de le manquer !

Le café passe, le temps aussi : comment le passer ?
Prendre un café ou boire du petit lait, manger un morceau ou digérer une nouvelle, parler de la pluie et du beau temps
ou faire de l’esprit, feuilleter des dossiers jaunis ou compulser des écrits, charger son ordinateur ou envoyer un texto,
et bien d’autres passe-temps. On s’y retrouve comme au bon vieux temps, tandis qu’au mur, l’antique pendule égrène imperturbablement ses heures. On y passe du bon temps … et on finit par se fossiliser.

Des meubles patinés, un vieux radiateur en fonte, des lampadaires et lustres dépareillés, une cheminée et son miroir
d’un autre âge : s’il n’était le grand comptoir recouvert de journaux, on se croirait chez Mémé. Il y a même sa batterie
de casseroles en cuivre et ses photos de famille ! Seul détail insolite, le vélo suspendu à l’entrée qui fait figure d’OVI***.
Il a du vécu lui aussi.

Grand-mère sait faire un bon café et son garçon le sert avec gentillesse et discrétion. Un regret toutefois : que nos breuvages ne soient pas servis dans des tasses un peu vintage. Après tout, les assiettes murales sont bien d’époque …

Pour conclure : un café dans l’air du temps.

www.restaurant-autempspasse.fr

* En 1988, reprenant une chanson de Georges Brassens écrite en 1961.
** Pour les non latinistes, « à pied » : 
« pedibus » (forme de « pes » pour pied) et « jambus » (pseudo-latin d’après la jambe en français).
*** Objet Volant Identifié.




La Chope Daguerre

Le 9 décembre 2018

La Chope Daguerre, 17 rue Daguerre, 75 014 Paris
Tous les jours de 8h à minuit
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 12
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Chargée à demi » (chope)

 

Naguère chemin de l’ancienne commune de Montrouge,
Daguerre* est devenue rue parisienne.
Vivante et colorée, elle s’ouvre sur des cours et ruelles pleines de charme, dans un quartier où il fait bon vivre.
La partie piétonne, commerçante et populaire, offre une belle balade olfactive, visuelle et animée :
étals de produits de bouche et boutiques d’artisans, tous là depuis des lustres,
sans compter les petits bars-restaurants d’un autre temps où se retrouvent les habitants du quartier.

Notre bistrot du jour est à son image, il ne fait pas de manières : la déco est simple mais chaleureuse
(murs jaune moutarde !), les tables serrées – pour plus de convivialité 😉
Et de fait, c’est bondé … et bruyant (A déconseiller pour une déclaration !)
Des jeunes, des anciens, des collègues, des voisins et des bandes de copains, l’atmosphère est bon enfant.
Service à la bonne franquette, rapide, et dans la bonne humeur.

Pas de chope à café (pourtant, ça existe !) mais une vraie tasse en porcelaine couleur … café. L’expresso ne nous laisse pourtant pas un souvenir impérissable mais on vient ici plutôt pour boire une bière** et manger un bout sans chichi.

La chope ? Voila qui me rappelle la remarque de Jacques Chirac à Angela Merkel quand elle lui en avait offert une,
une pièce historique datant de 1710 : « J’ai mieux à la maison, avait-il déclaré, une canette 1664 ! »

Pour conclure : à choper pour l’ambiance …

https://www.facebook.com/pages/La-Chope-Daguerre/171576009519275

* Du nom de Louis Daguerre (1787-1851), inventeur du daguerréotype, ancêtre de l’appareil photographique.
Si au n° 57, il ne reste que l’enseigne du club photo, au 56, on trouve encore le studio de photographie professionnelle.
Un peu plus loin, au 86, une enfilade de maisonnettes autour d’une ruelle pavée : c’est Ciné-Tamaris, le royaume d’Agnès Varda, qui a filmé son voisinage dans son documentaire ­Daguerréotypes, en 1975, puis dans Les Plages d’Agnès en 2008.
** Bières artisanales parisiennes et bon choix de bières à la pression.

 




L’Harmony Café

L’Harmony Café, 117 bd Port Royal, 75014 Paris |
De 7h à 2h (9h le samedi, 11h le dimanche) | Station Vélib’ St Jacques – Val de Grâce

Note globale : 13,5
Situation : 12 | Cadre : 12 | Accueil : 14 | Ambiance : 14 | Café : 14
Prix d’un café : 2,40 € (Brunch 19,50€)

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
« Point de côté » pour « face »

 

A côté de l’entrée historique de l’hôpital Cochin*, une terrasse s’étale à l’angle de la rue du Faubourg Saint-Jacques et du boulevard de Port-Royal … vide : il pleut ! Comme les autres, on se réfugie à l’intérieur : bistrot Parisien classique, tenu par des Aveyronnais qui n’oublient pas leurs racines. Outre les charcuteries et viandes du pays annoncées à la carte (dont une côte de bœuf de 1kg à partager sur billot !), de vieux objets rappellent la cuisine d’autrefois : un presse-purée antédiluvien, d’anciennes balances à plateaux, un tonnelet en bois de chêne.

Le jeune serveur nous propose une table le long de la baie vitrée pour profiter de la lumière … juste sur la trappe : on ne va pas y passer au moins ? Non, c’est une galéjade ! On est bien dans notre petit coin, sous les plantes vertes. La tourne est agréable (Que de la chanson française !) et les produits du brunch** simples mais de grande qualité – copieux aussi : petits mangeurs d’abstenir !

Clientèle variée, toutes générations confondues : gentleman en velours côtelé-casquette au comptoir, couple de voyageurs demandant à être installé « en vitrine », trio d’infirmières de la maternité d’en face venu fêter un évènement (une promo ?). Un grand-père s’installe au fond, comme nous, pour déjeuner avec sa (plus si) petite fille. Il parcourt le journal en attendant les plats et lui indique les gros titres … pour le refermer brusquement en décrétant : « Pas la peine de regarder la page nécro, je sais qu’ j’y suis pas ! »

Pour conclure : brunch massif dans lieu central.

https://www.harmony-cafe.com

* Avec à l’intérieur, une pépite bien cachée : l’ancienne abbaye, dont la salle capitulaire, la chapelle et le cloître ont été intégrés dans l’enceinte de l’hôpital : un vrai havre de paix où flâner en découvrant son histoire mouvementée …
** Boisson chaude au choix, jus d orange pressé, croissant, œufs au plat et poitrine fumée, assiette auvergnate (charcuterie d’Auvergne, pommes de terre sautées et salade) ou nordique (saumon gravelax frais avec les mêmes accompagnements) puis dessert maison du jour.




Café Signes

Café Signes, 33 avenue Jean Moulin, 75014 Paris |
Du lundi au vendredi, de 8h à 19h, 18h l’hiver | Station Vélib’ 56 de la même avenue

Note globale : 16

Situation : 13  | Cadre : 15 | Accueil : 19 | Ambiance : 17 | Café : 13

Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Conduit au pavillon » pour « oreille »

Fin 98, non loin d’Alésia, un café ferme. L’équipe du CAT* voisin a alors une idée :
Et si on le reprenait pour mettre nos employés sourds et malentendants
en situation réelle de travail,
et aussi créer un lieu de rencontre ouvert sur le monde entendant ?
Cinq ans plus tard, le Café Signes est né, une première nationale !

Près du comptoir, un serveur nous salue d’une main partant de sa bouche dans notre direction : sa façon de nous dire bonjour. Trois collègues l’accompagnent, encadrés par deux moniteurs ; tous portent des tee-shirts au dos desquels la bienvenue nous est souhaitée, en français et en signes.

Les clients bilingues ou juste téméraires (un lexique de base leur est destiné), passent commande en LSF**.
Attirer l’attention des serveurs ? On tape du pied (pour émettre des vibrations) ou on utilise le signal lumineux installé près de sa table – on peut aussi lui faire signe, s’il passe à portée de main.
Demander un café ? Poing gauche fermé, la main droite tourne au-dessus, pouce levé et auriculaire tendu : on mime en fait le geste de moudre***.
Certains signes sont évidents, d’autres moins ; quelques uns se ressemblent tellement qu’on peine à les différencier.
Cette fois, c’est l’entendant qui est en difficulté ! Heureusement, les responsables, jamais bien loin, viennent à la rescousse.

La salle est remplie d’habitués, étudiants, salariés ou retraités, et les échanges ne manquent pas.
Le midi, on vient y déjeuner (menu simple mais bon – penser à réserver car c’est vite plein !) et le soir parfois, y écouter de la poésie ou voir une pièce de théâtre … d’un nouveau genre, bien sûr !

Pour conclure : plutôt bon signe !

http://www.cafesignes.com

* Centre d’Aide par le Travail (devenu Etablissement et Service d’Aide par le Travail)
** Langue Française des Signes.
*** http://www.sematos.eu/lsf-p-café-6581.html




Le Zeyer

62 rue d’Alésia, 75014 Paris | Station vélib’ 8 avenue Jean Moulin |Dimanche de 8:00 à 0:30

Note globale : 13

Situation : 12  | Cadre : 14 | Accueil : 14 | Ambiance : 13 | Qualité du café : 14

Prix d’un café : 2 € de 8 à 12 h – 2,80 € après

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « S’il est jaune, il n’est pas fou » pour « Rire »

 

Sur la (trépidante) place d’Alésia, des stores bouton d’or, comme une tâche de soleil dans la grisaille de décembre, et un « Z » qui veut dire … Zeyer ! Ouvert par une famille alsacienne il y a plus d’un siècle, c’est devenu une véritable institution.

Dès la porte franchie, on est imprégné de cette atmosphère si particulière des vieilles brasseries parisiennes : banquettes recouvertes de velours rouge, murs habillés de grands miroirs, barres de laiton, lumineuse verrière jaune orangée, mosaïque d’époque au sol, éclairages feutrés …
On a envie de s’y réfugier un jour de neige !

Rénovée dans le style Belle Epoque, elle offre plusieurs espaces, élégants tout autant que confortables, dont une salle et un petit salon privatif à l’étage : plus tranquilles, ils sont parfaits pour un repas d’affaires, un événement familial ou un rendez-vous galant.

Au rez-de-chaussée, le zinc a disparu, mais une centrale de commande trône au milieu.
Un maître d’hôtel y gère le défilé des serveurs. Impeccablement sanglés dans leur tenue traditionnelle – long tablier blanc sur pantalon et chemise noirs -, les garçons se faufilent entre les tables avec discrétion et efficacité.

Les clients sont des habitués, presque des pensionnaires ; certains venaient déjà enfants, ils y ont leur rond de serviette. Ils retrouvent ici la mer avec ses fruits et l’Alsace avec ses choux, ses vins et ses bières qu’ils partagent le plus souvent en famille ou avec des amis – bon vivants de préférence !

Une vieille dame semble perdue, son serveur habituel n’est pas là : « Vous saurez servir mon chocolat ? Dans une petite tasse et sans sucre, mais avec une grande cuillerée de crème et un peu de cannelle et de muscade ! » Pour contrer le froid, quoi de mieux, il est vrai, qu’une boisson bien chaude, onctueuse et épicée …

Pour conclure : un café à e-zeyer !

http://lezeyer.com