Le Cyrano
Le 15 septembre 2024
Le Cyrano, 3 rue Biot, 75 017 Paris
De 9h à 2h (10h le WE)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Il a du nez » (Cyrano)
Cyrano m’était conté …
Ce serait un joyau
au pied de la butte Montmartre. Il fut d’abord maison close : la porte-miroir du fond menait aux chambres à l’étage ! … En 1914, il devint bistrot et prit le nom de « Cyrano », en référence aux peintures des scènes du héros d’Edmond Rostand sur les murs. On y croisait alors aussi bien les surréalistes* que … la bande à Bonnot** !
Désormais, il est plutôt fréquenté par les habitués de l’Européen, théâtre mitoyen. Mais le décor n’a pas changé : devanture boisée, peintures sur toile, mosaïques dorées de style Art nouveau***, miroirs piqués et longs comptoir et banquette en bois foncé. C’est spartiate – limite austère, mais authentique et de caractère.
Ce serait un couple,
celui de Roxane et Christian, bien sûr : au comptoir, la première répond aux commandes des clients, que le second sert, avec autant d’attention que de discrétion.
Ce serait un public,
celui des cadets de Gascogne qui, dès l’ouverture, prennent d’assaut les tables alignées sur le trottoir, baignées de soleil à cette heure. Un habitué passe le nez dans la salle, suivi d’un autre ; elle se remplit ensuite très vite tant elle est petite. Les tables sont collées, c’est bruyant mais chaleureux, on s’y serre dans une ambiance joyeuse.
Que dis-je, ce serait une soif d’idéal
avec ce café de qualité, un vrai nectar, servi dans une tasse en terre cuite des plus originales : en voilà un qui ne manque pas de tempérament !
Pour conclure : Le Cyrano ? Quel panache !
* André Breton, Salvador Dali, Luis Buñuel
** Groupe anarchiste criminel qui sévissait dans la capitale durant la Belle Epoque.
*** Mouvement artistique de la fin du XIX e et du début du XX e siècle qui s’appuie sur l’esthétique des lignes courbes et met en avant les motifs floraux.