Malongo

Le 12 mai 2019

Malongo, 50 rue Saint-André-des-Arts, 75 006 Paris
De 7h30 à 20h (8h30 le week-end)
Note globale : 13
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 7
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 2,70 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Perles de pluie » (buée)

 

Elle fait la jonction entre le populaire quartier Saint Michel et le plus classique Saint-Germain-des-Prés : c’est la rue Saint-André-des-Arts, toujours animée avec ses cinémas d’art et d’essai, magasins, restaurants et … cafés !

Le nôtre* se présente comme une boutique de l’extérieur : à l’entrée, café (sous toutes ses formes, ou presque !) et
nombreux accessoires. Plus loin, un espace de torréfaction et le comptoir de dégustation où de grandes ardoises listent
les nectars que le barista prépare puis dépose sur un plateau – à porter soi-même ensuite.
Ni bonjour, ni sourire : il n’est pas réveillé, Antony ? (Son prénom figure sur le ticket de caisse !) Ah si : le voilà qui récupère prestement le pourboire (laissé plus par réflexe que par envie) … mais sans un mot de remerciement ! Il sait pourtant être volubile avec les jeunes étrangères qui commandent quelques instants plus tard : quinquaphobe peut-être ? Dommage, l’idée était de passer un bon moment, il nous a cassé un peu l’ambiance, le gamin !

Tapi à l’arrière, le « salon de café » est heureusement plus chaleureux : poutres et pierres apparentes, grandes photos noir et blanc d’une péruvienne triant des grains et d’un vieux mexicain juché sur des sacs en toile de jute. De sympathiques lustres en liège tout en rondeurs aussi, une lonnnnnngue table haute en bois clair où de jeunes geeks pianotent sur leur ordinateur, de plus petites sur le côté et, au fond, un canapé et ses rondins pour pouvoir déposer ses tasses. Et puis une grande plante verte plantée dans un tonneau (sympa, l’idée déco !) et quelques notes de guitare à la Django Reinhardt :
de quoi savourer tranquillement notre expresso, élégant et fruité, et son carré de chocolat noir bio à 70% …

Pour conclure : qualité maximum, service minimum.

https://www.malongo.com/societe/nossecteursdactivite-lesboutiquesmalongo.php?page=41

* À deux pas d’ici, au 17 du quai des Grands-Augustins, Malongo a ouvert son nouveau centre de formation pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration mais aussi les passionnés voulant s’initier à la théorie et la pratique.

 

 




L’Heure gourmande du Passage Dauphine

Le 24 mars 2019
L’heure gourmande, 22 Passage Dauphine, 75006 Paris
De 11h30 à 19h (15h le lundi)
Note globale : 14
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 16
Café : 13
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Fleur que le jardinier peut avoir à l’œil » (iris)

Le plus difficile, c’est de trouver l’entrée ; sans connaître impossible ! Entre les rues Dauphine et Mazarine*,
la grille d’un passage que personne ne remarque, pas plus que la discrète enseigne en forme de théière.
On est à Saint-Germain-des-Prés, au cœur du Paris historique, avec pourtant l’impression d’être à mille lieues de la capitale : plus de voitures, de boutiques, de touristes. Juste un passage ancien au milieu duquel se niche une cour pavée, véritable oasis de calme et de fraîcheur. Et puis, parmi les appartements d’exception et bureaux hautement design,
ce salon de thé installé dans une ancienne ébénisterie …

Dehors, une poignée de tables prises d’assaut. Dedans, une bonbonnière un peu désuète avec son papier peint pour le moins daté (il faut aimer !), sa collection de théières (originales) et son chariot de desserts (visiblement faits maison) … également bondée. On finit par trouver une place sur la mezzanine, moins agréable car moins haute sous plafond
et pour le coup sans charme, mais tout aussi animée.
Etudiants de l’institut de langues d’en face, personnel des maisons d’édition voisines ou habitants du quartier,
tous se retrouvent devant une boisson chaude** et d’appétissantes douceurs à grignoter.

Tout le monde semble prendre son temps … surtout les serveurs ! Agréables mais leeeeeeeeents ! Or notre greeteuse*** tourangelle doit bientôt reprendre son train. Je descends accélérer le mouvement. Une délicieuse odeur de chocolat
a envahi l’escalier : il est servi à l’ancienne et fouetté devant vous dans sa chocolatière ; un peu amer et épais, mais doux
et réconfortant : « ça glisse dans la bouche, on dirait du velours », commente une connaisseuse qui l’accompagne d’une brioche à la confiture. Ici, la gourmandise n’est plus un vilain défaut : avis aux amateurs !

Pour conclure : un chocolat show.

https://www.facebook.com/pages/category/French-Restaurant/lheure-gourmande-228100473895438/

* Entre le n°30 de la rue Dauphine et le n°58 de la rue Mazarine.
** Belle carte de thés siglés.
*** Ambassadrice passionnée de sa ville, Evelyne nous a fait découvrir, avec nos amis canadiens cet été, les maisons insolites, passages secrets et cours privées de Tours … devant lesquels nous étions pourtant déjà passés à plusieurs reprises sans les remarquer ! (https://greeters.fr)

 




Marcello (Saint-Germain-des-Prés)

Le 17 mars 2019

Marcello, 8 Rue Mabillon, 75006 Paris
Tous les jours, de 8h à 23h, 23h30 le week-end
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Fait tourner la tête » (cou)

 

Deux ans déjà que notre bel italien s’est installé face au marché Saint-Germain* !
En toute discrétion, car seuls les initiés le remarquent. Ou les lynx : si on dirige ses yeux vers le bas, on aperçoit sa terrasse en contrebas. Une petite passerelle nous conduit d’abord dans l’ancienne bâtisse d’où l’on rejoint un escalier qui permet de descendre jusqu’à la jolie cour pavée : surprenant !
Loin du bitume et du brouhaha, c’est un vrai havre de paix. Bucolique avec son mur végétal (rafraîchissant en période
de canicule !) et italien avec sa petite fontaine si romantique, où certains ont même lancé des piécettes comme à celle
de Trévi**.
L’intérieur est aménagé en café turinois industrialisé (mur argenté, néons colorés, câbles apparents), cosy (canapés Chesterfield) et décontracté. Quoique … un chat s’y promène nonchalamment : félinophobes ou allergiques, tous aux abris !

Mais qui sont les Marcello ? « De fortes personnalités, exigeants et sérieux, mais capables de se détendre franchement » nous éclaire le dictionnaire des prénoms. Voilà qui correspond bien à nos serveurs du jour, tous chaleureux et pro.

Mon caffè matinal est un Malabar d’Inde, pesé et moulu à la minute pour exprimer toutes les saveurs de ses arômes et
très court, comme il se doit ; il est accompagné d’un biscuit aux amandes et d’un verre d’eau « frizzante » pour rafraîchir
le palais avant de le déguster. Mon cher et tendre a préféré un Caffe d’Orzo, aux graines d’orge torréfiées comme à Turin (une alternative au déca), et notre aîné (photographe émérite !), la Colazione***, pour attaquer la journée !

Pour conclure : un café qui nous botte …

http://www.marcello-paris.com

* Ancien marché couvert du quartier de l’odéon, il a réouvert en 2017 après cinq ans de travaux : quatre enseignes internationales (Apple, Nespresso, Uniqlo & Mark et Spencer Food) et deux boutiques consacrées à l’alimentation haut
de gamme (boucherie et restaurant), ouvertes le dimanche car situées en zone touristique internationale.
** A Rome où Fellini a tourné la scène mythique de son film, « La dolce vita », palme d’or au festival de Cannes en 1960 :
on y voyait un journaliste de presse people, prénommé justement Marcello, y rejoindre sa dulcinée …
*** Boisson chaude, jus de fruits au choix et croissant nocciola ou marbré italien (12€) – La Grande Colazione comprenant en plus un yaourt au granola et aux fruits rouges, des oeufs à la napolitaine ou pancakes au mascarpone ou tarte focaccia-avocat et de la mozzarella ou une assiette de fromages italiens (32€).

 

 

 

 




Les antiquaires

Le 16 décembre 2018

Les Antiquaires, 13 rue du Bac, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à minuit
Note globale : 13,5
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 10
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Souvent en chine* » (antiquaire)

 

D’une nature solitaire, il vient ici se rattacher au monde : il y prend son café-tartines matinal tout en dévorant le journal. C’est qu’il aime s’informer et lit d’ailleurs, avec pour chacun un rituel différent, tous les quotidiens – dont notre humoriste s’inspire sans doute pour ses one-man show …

C’est donc en voisin que Michel Boujenah vient ici ; mais les touristes du musée d’Orsay tout proche – voire du Louvre situé juste de l’autre côté du Pont Royal – semblent s’y trouver bien eux aussi.

C’est vrai qu’il a beaucoup de charme, ce bistrot ! Inspiré des boutiques d’antiquaires du quartier, il dégage quelque chose de so french, avec ses moulages au plafond, son carrelage en damiers, ses miroirs anciens, ses vieux radiateurs en fonte et ses ventilateurs. Il y a même un antique porte-parapluie : accessoire indispensable aujourd’hui … et délicieusement désuet!

Bien calés sur notre banquette capitonnée, on aimerait savourer notre nectar du jour mais il est aussi insipide que la tasse qui le contient, aucune saveur, juste un arrière goût d’eau ; pas de chocolat ni de biscuit non plus pour l’accompagner :
le minimum syndical … alors qu’il est loin d’être donné !

Pour conclure : un antique air.

https://www.facebook.com/pages/Les-Antiquaires/172103736291999

* Même s’il est entré dans le vocabulaire courant, l’origine du terme est très ancienne.
Les premiers chineurs étaient des colporteurs ou chiffonniers, qui allaient de village en village dénicher de vieux objets
à vendre ou échanger. Ils les transportaient sur leur dos, autrefois appelé échine, tâche évidemment très physique :
on disait donc qu’ils s’échinaient.
Aujourd’hui, le sens du mot a bien évolué et ne signifie plus que rechercher de vieux objets usagers, dans les brocantes ou vides greniers.

 

 




La Maison Sauvage

La Maison Sauvage, 5 rue de Buci, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à 2h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :

La meilleure def’: « Bailleur de fond » (cancre)

 

Ca y est ! On est d’équerre pour la rentrée … des glaces !
Direction Odéon et la très animée rue de Buci, temple des italiennes où se précipitent les parisiens branchés et milliers de touristes – j’exagère à peine, c’est pire que la gare Montparnasse un 31 août !

Au numéro 5, une petite maison à deux étages, construite en 1851, dont la façade de lierre
et de glycine attire l’attention … et les objectifs ! C’est du faux, donc un peu kitsch, mais non dénué de charme. D’autant que la déco de la terrasse est tout aussi bohème : les chaises proviennent d’un ancien stock du Parc Monceau et les abat-jours sont tressés de raphia.
Par contre, il ne faut pas craindre la promiscuité ; on est serré, très très serré, et ceux dont
les tables bordent la chaussée se font carrément frôler par les voitures … sans que cela semble les déranger tant ils sont pris par leurs discussions !

L’intérieur est minuscule et intemporel : poutres et vieux plancher, meubles chinés (dont
un étonnant comptoir en arc de cercle !), déco hétéroclite et champêtre avec ses bouquets
de fleurs sauvages et plantes vertes … sur fond de reggae bien tonique ! De quoi donner la pêche aux serveurs qui ne savent plus où tourner la tête tant les commandes affluent.

Les clients qui le souhaitent peuvent se réfugier à l’étage, plus intime et confortable, mais tout aussi surprenant, entre boudoir et cabinet de curiosités.
Ils peuvent même, en s’installant près la fenêtre, profiter de la vie bouillonnante du carrefour … en toute tranquillité !

Quant à mon étalon, l’expresso, il ne manque pas de caractère*, mais pourquoi le servir dans un (petit) verre de cantine rempli à peine à moitié ?

Pour conclure : une façon de se mettre au verre ?

http://www.maison-sauvage.fr/#

* Massaya mexicain bio, 70% arabica, 30% robusta.

 




The Moose

The Moose, 16 Rue des Quatre Vents, 75 006 Paris |
Tous les jours, de 11h à 2h | Station Vélib’ Cujas – St Michel

Note globale : 15
Situation : 15 | Cadre : 14 | Accueil : 16 | Ambiance : 16 | Café : 13
Prix d’un café : 1,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
« Montreur d’ours » pour « planétarium »

 

Je me souviens … de cette taverne où Aymeric nous avait entraînés avec son frère et sa marraine, pour nous faire goûter
sa poutine(1) québécoise – et à Paris, c’était The adresse !
Une graisseuse(2) recouverte de sauce brune et du célèbre « fromage couic-couic » (en effet, c’est bien le bruit qu’il fait sous la dent !), du genre qui tient tellement au corps qu’après, on est armés pour remonter le Saint-Laurent torse nu
à la nage ! Pas si tant pire(3) côté goût, mais il faut vraiment avoir un appétit de bûcheron.
D’ailleurs, on s’attendait presque à en croiser icitte(4) tant la déco était rustique : bar recouvert de rondins de bois, panneaux d’alerte au caribou et cornes d’orignal(5) accrochés au mur et même … empreintes d’ours au sol !
Seuls des écrans rappelaient l’influence des States avec une retransmission du dernier match de hockey dans une ambiance survoltée. Pas facile de s’entendre jaser(6) mais c’était chaleureux et bin raide(8) dépaysant !

Cette année, ambiance grand nord dans notre capitale : l’hiver est vif comme une claque(7), à nous donner envie de retourner nous réfugier dans notre cabane au Canada … beaucoup plus calme asteure(9) – ils viennent seulement d’ouvrir !
Quelques habitués discutent tranquillement en prenant une tite frette(10) tandis que le serveur québécois reste assis
sur son steak en pelletant des nuages(11), et que, sur les écrans, des patineurs rivalisent d’arabesques et autres axels
pour décrocher un titre olympique …

Pour conclure : un endroit qui ne vous laissera pas de glace.

http://www.mooseparis.com/fr/

1 – Spécialité québécoise, une institution là-bas où on en trouve à quasi chaque coin de rue.
2 – Portion de frites.
3 – Pas mal.
4 – Ici.
5 – Animal emblématique du Québec (en anglais, « the moose »), équivalent de l’élan chez nous.
6 – Parler.
7 – Cf. Chanson de Beaudommage.
8 – Complètement.
9 – A cette heure.
10 – Une bière comme dans « Broue », la pièce de théâtre « Une tite frette mon Gérard » nous précise Anne-Marie.
11 – Assis à ne rien faire en se laissant aller à la rêverie.




La Rotonde

La Rotonde, 105 bd du Montparnasse, 75006 Paris | Station vélib’ au 40 rue du Montparnasse | Tous les jours, de 7h30 à 1h

Note globale : 14

Situation : 14  | Cadre : 14 | Accueil : 15 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 3,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Porte-voix » pour « urne »

 

En marche vers la rive gauche ! Riche en brasseries réputées, on y trouve notamment le Select,
la Coupole, le Dôme et la Rotonde quasiment face à face. A l’angle des boulevards Raspail et Montparnasse, la dernière étale son nom en lettres d’or sur fond de stores d’un rouge éclatant : impossible de la manquer !

Célèbre café emblématique des années folles, elle a gardé son cadre chic, avec ses lampes et lustres art déco, ses cuivres bien astiqués, ses banquettes rouges et nappes blanches immaculées et ses reproductions d’artistes l’ayant fréquentée : Modigliani, Chagall et Picasso. D’autres personnalités littéraires ou politiques s’y sont aussi affichées : Apollinaire, Cocteau ou Prévert mais aussi Lénine, Trotski et plus récemment, François Hollande à l’occasion de sa victoire à la primaire socialiste en 2011 … et Emmanuel Macron, après sa qualification au second tour de l’élection présidentielle il y a tout juste deux semaines, pour une soirée de fête
au milieu de ses soutiens et people.*

Aisance et élégance sont les maîtres mots : sous de majestueuses orchidées, les assises sont confortables et les lourdes tentures des sas d’entrée empêchent les courants d’air. Voilà qui explique sans doute la forte proportion de retraités BCBG. De nombreux touristes aussi (beaucoup d’asiatiques), et en semaine, des hommes d’affaires qui réservent les box du
rez-de-chaussée ou les salons du premier pour pouvoir échanger en toute discrétion.

Le personnel est irréprochable, aimable et efficace ; chefs de rangs, maîtres d’hôtels et serveurs sont vêtus de noir avec le long tablier blanc de rigueur.
Les prix sont à la hauteur du lieu : petit noir à 3€ et thé à 12, mais parmi les formules de petit-déjeuner proposées, l’une est particulièrement intéressante : pour 5€, on a vous offre un expresso, une tartine beurrée et un verre du jus d’orange … d’autant que la baguette semble vraiment bonne : nos voisins en redemandent !

Pour conclure : on peut en faire sa brasserie d’élection.

* http://www.bfmtv.com/culture/la-rotonde-un-brasserie-mythique-repere-des-artistes-a-paris-1149759.html




La Balle au Bond

La Balle au Bond, Port des Saints Pères, 75006 Paris | Station vélib’ au 5 quai Malaquais |
Du mardi au samedi de 12 h à 18 h, brunch le WE de 11h30 à 15h, 24€

Note globale : 16

Situation : 19  | Cadre : 15 | Accueil : 16 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 14

Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « On peut y être mené en bateau » pour « île »

 

Rive gauche, au pied du Pont des Arts, une jolie péniche blanche est amarrée : embarquement immédiat, larguez les amarres ! …. Euh, non, elle reste à quai, mais bien à quai !

Qu’à cela ne tienne : à bord, l’intérieur est cosy et la terrasse du pont supérieur ouverte hiver comme été. De l’un comme de l’autre, vue imprenable sur le Musée du Louvre et les quais de Seine. De quoi s’offrir une pause tranquille au coeur de la capitale, sur l’eau … histoire de prolonger les vacances avec un café, un cocktail, une glace (bio) ou un brunch. Notre cadet a besoin de forces, il vient de franchir le seuil d’une nouvelle année : va pour le dernier !

 Malgré le grand soleil, nous préférons le salon moins venté et plus tranquille
– ceci d’autant plus qu’on est servi à table : après les traditionnels jus de fruits, boissons chaudes, petits pains et viennoiseries, on a le choix entre trois assiettes dont les noms évoquent des peintres* exposés sur l’autre rive, puis on finit sur une note sucrée avec une verrine de fromage blanc accompagnée d’un cake au citron. Des produits vraiment goûteux et de qualité,
y compris le pain ce qui n’est pas si fréquent ; seul le café crème n’était pas à la hauteur … et
le service un peu précipité : tout notre repas étant arrivé quasiment au même moment, notre table était encombrée et nos plats ont refroidi (Saint Croc**, faites quelque chose !)

Outre la gastronomie, la culture est de règle ici : il y a quelques années, on assistait à des numéros de cirque (d’où le nom) ; actuellement plutôt des expositions et rencontres littéraires, des soirées festives aussi où les artistes se jettent à l’eau et la musique résonne sur la Seine*** (pop, folk, électro, wave, indé ou autres, c’est éclectique !) Et puis, la péniche est régulièrement privatisée pour des tournages de clips et émissions, ou des shootings photo : il est prudent de passer un coup de fil avant de s’y rendre !

Pour conclure : un brunch où tout est au quai.

http://laballeaubond.fr/peniche-paris/

* Berthe Morisot, Georges Seurat et Louise Abbéma, impressionnistes ou inspirés par ce mouvement de la seconde moitié du XIXème (2 femmes sur les 3 !)
** Synchro …
*** Scène

 

 




Le Lucernaire

53 rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris | Station vélib’ au 41 de la même rue | L 9h-21h, Ma au V 9h-0h30, S 10h-0h30, D 11h- 21h | symbole-handicap

Note globale : 14

Situation : 14  | Cadre : 13 | Accueil : 15 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 1,90 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Occupe le devant de la scène » pour « rideau »

 

Au rez-de-chaussée d’un immeuble haussmannien, l’ancien atelier de fabrication de chalumeaux s’est transformé en Centre national d’art et d’essai il y a tout juste 40 ans. Lieu étonnant, il est construit autour d’une rue intérieure pavée avec sa fontaine Wallace, ses réverbères, ses bancs publics et pas moins de trois cinémas, trois théâtres, une galerie d’exposition, une librairie, un restaurant et … un café.

Mais d’où vient ce nom ? D’origine latine, le « Lucernarium » désignait ce moment où l’on allume les lampes, à la tombée de la nuit … il est aussi celui où sont frappés les trois coups et où se remplissent les salles obscures !

Le bar est plutôt sombre et quelque peu étriqué (les petites tables rondes sont vraiment collées), mais il y règne une atmosphère paisible et authentique : fond rouge et noir, spots accrochés à des chariots de travelling, et sur les murs, les engrenages des Temps modernes et des affiches de films, pièces ou one-man show (actuellement, celui de Michael Hirsch, jeune auteur-interprète, dans la lignée des Devos et Desproges, avec « L’Art de trouver une question à chaque réponse »).

Sans doute croise-t-on ici des artistes et leurs équipes avant ou après les spectacles. Mais à cette heure matinale, on y retrouve surtout les habitués venus simplement se détendre avec un journal ou un ami. L’ingénieur du son a branché Radio classique et Haendel distille à présent sa musique sacrée, tandis que la réalisatrice prend les commandes avec une gentillesse toute naturelle (en voilà une qui ne fait pas de cinéma !) puis nous apporte bientôt notre café (Richard) accompagné d’un spéculoos. Le prix est particulièrement raisonnable pour le quartier (c’est tout de même l’arrondissement le plus cher de Paris !). Mais il est temps que je m’attaque au script de mon article : rideau !

Pour conclure : retour au siècle des Lumière.

www.lucernaire.fr/restaurant-bar/37-bar-restaurant.html

 




Le Guynemer

78 rue d’Assas, 75006 Paris | Station vélib’ 90 rue d’Assas | Tous les jours de 8:00 à 18:00 (9h le WE)

Note globale : 14

Situation : 15  | Cadre : 14 | Accueil : 15 | Ambiance : 14 | Qualité du café : 12

Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Tête en l’air » pour « Aviateur »

 

Ici, on l’appelle le Luco, c’est le jardin du (Palais du) Luxembourg. A l’ombre de ses arbres centenaires, on déambule paisiblement avec la sensation que le temps s’est arrêté. C’est qu’il en a vu défiler des générations depuis plus de quatre siècles : des petits d’hommes venus écouter Guignol, se promener à dos d’âne ou tenter d’attraper la queue du singe au manège, des amoureux roucoulant à l’ombre d’une statue, des étudiants bouquinant au soleil, des sportifs échangeant quelques balles, des écologistes s’initiant à l’apiculture, des retraités pointant à la pétanque et puis, bien sûr, des sénateurs prenant juste l’air après une séance.

En face de la sortie Guynemer, des joggeurs font une pause au soleil, installés sur les quelques tables d’une brasserie face au jardin. L’établissement a repris le nom de la rue et de son célèbre aviateur ; il aurait pu tout autant reprendre sa devise : « Faire face » !

On retrouve notre As des As (de la rue d’As-as !) à l’intérieur, posant fièrement près d’un Morane-Saulnier, un Nieuport ou un SPAD sur des photos en noir et blanc. Le reste de la déco est tout aussi rétro – chaleureux et lumineux aussi, grâce aux grandes baies vitrées et miroirs. Les tables sont suffisamment espacées et les banquettes confortables pour qu’on s’y sente à l’aise. Et pour la note d’originalité, une curieuse lampe-seau à champagne « Veuve Clicquot » trône sur le vieux bar !
De bons petits morceaux de jazz sont diffusés en fond sonore – les propriétaires sont visiblement des amateurs ! -, pas trop fort, juste ce qu’il faut pour permettre lectures ou discussions dans une atmosphère tranquille et conviviale.

Passage au sous-sol (Claustrophobes, s’abstenir !) : une cave voûtée accueille des conversations plus intimes ou le suivi passionné de matchs de football sur grand écran. Mais pourquoi diable n’ont-ils pas laissé les pierres apparentes ? Cette peinture grise qui les recouvre est bien malvenue …

Pour conclure : on ne peut mieux pour s’accouder au zinc !

https://www.youtube.com/watch?v=gspV5ihTCpA (Guynemer, 2’09)