Le Café de Paris

10 rue Buci, 75006 Paris | Station Vélib rue Dauphine | Dimanche de 8:00 à 2:00

Note globale : 14

Situation : 14  | Cadre : 14 | Accueil : 14 | Ambiance : 13 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Chef de rayons » pour « Radiologue »

 

Flânerie entre l’Odéon et la Seine, au milieu des petites rues et cours anciennes, c’est tout le charme du vieux Paris qui rejaillit : on y flânerait bien encore si ce n’était le froid qui nous piquait le visage.

Dans l’une des voies les plus animées, nous choisissons cette brasserie typiquement parisienne. Dehors, une large terrasse à même le trottoir qui doit être bien agréable l’été pour observer les va-et vient de cette rue piétonne, mais nous préférons nous réfugier à l’intérieur.

Passés les épais rideaux qui calfeutrent la porte, on découvre une atmosphère feutrée : fauteuils ou tabourets bien rembourrés, éclairage tamisé, menus sur de grandes ardoises entourées de cadres dorés, photos de la vie des cafés d’autrefois en noirs et blanc : bien confortable comme on en rêve ce matin !

Peu de monde encore, des touristes en majorité qui petit-déjeunent dans une ambiance encore engourdie : un british très smart à la moustache frétillante, deux orientales aux joues poudrées comme des loukoums, une allemande et son mari (qui pourrait jouer le menhir dans Astérix !) …

Les serveurs ont la traditionnelle tenue noire et blanche des garçons de café : pantalon et long tablier de sommelier sur chemise immaculée ; tous sont, à cette heure toujours, efficaces et attentionnés.

On se laisse tenter par un chocolat chaud servi sur un joli plateau d’argent, accompagné d’une crêpe à la crème de marrons … tout en étudiant le Menu qui est proposé dans pas moins de 7 langues différentes : de l’incontournable anglais, en passant par le russe, le japonais ou le portugais !

Quelques spécialités nous donnent l’envie de revenir pour un déjeuner : coq au vin, souris d’agneau rôtie au thym ou lasagnes de canard au foie gras. On en a déjà l’eau à la bouche ! Il y a même une carte exclusivement consacrée aux huîtres et fruits de mer : avis aux amateurs !

Pour conclure : « Ajoutez 2 lettres à Paris, et c’est le Paradis ! »
(Jules Renard)




Pavillon de la Fontaine

Pavillon de la Fontaine,jardin du Luxembourg, 75006 Paris | Station Vélib’34 rue de Condé | Dimanche de 9:00 à 21:00 |

Accessible  symbole-handicap

Note globale : 13

Situation : 17  | Cadre : 14 | Accueil : 11 | Ambiance : 10 | Qualité du café : 12

Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : «Passe l’été en fourrure » pour « mite»

 

En plein cœur du Luco, cette tâche verte qui s’étend tout de même sur 23 hectares, se cache une agréable buvette à l’ancienne, nichée sous des arbres séculaires.

L’air encore frais et les rafales de vent nous incitent à prendre place à l’intérieur, dans une petite salle style XVIIIème, simple mais lumineuse grâce à ses panneaux vitrés sur les trois principaux côtés.

Une seule table et deux chaises par contre, les autres étant déjà toutes dehors. Un ampli diffuse une musique impersonnelle et assez bruyante, tandis que des odeurs de graillon pas forcément des plus agréables à cette heure s’échappent de la cuisine, dont la porte est hélas restée ouverte.

Le service ne manque pas de bonne volonté même s’il reste très improvisé, on a même l’impression de déranger au début. Mais quand un japonais demande à se réfugier lui aussi à l’intérieur, on lui apporte volontiers le mobilier nécessaire.

Vers 10 h, le soleil darde ses premiers rayons et plusieurs clients s’installent sur les chaises de métal vert d’eau de la terrasse : les membres d’une association pour organiser leurs affaires autour d’un verre, un couple d’amoureux pour échanger tranquillement, une promeneuse solitaire pour profiter tout simplement de la quiétude du lieu, du chant des oiseaux et de la vue sur les statues et massifs de fleurs. Plus tard, si l’envie vient de grignoter, on vous propose ici quelques salades et tartines, voire même un ou deux plats chauds : ce n’est pas de la grande gastronomie, mais l’emplacement est tel que cela devient un moment sans égal …

Une famille passe le long de l’allée – le père en tête avec un volumineux sachet d’où dépassent des croissants – et se dirige vers le grand bassin pour petit déjeuner en plein air. L’un des enfants apercevant le palais du Sénat tout proche s’exclame : « Papa, j’ai vu le château de Versailles ! »

Pour conclure : Fontaine, je boirai de ton eau … voire plus !




Le Nemrod

51 rue du Cherche-midi, 75006 Paris | Station Vélib’ rue St Placide | Dimanche de 7:30 à 0:00

Note globale : 13

Situation : 14  | Cadre : 13 | Accueil : 11 | Ambiance : 12 | Qualité du café : 13

Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : «Transport en commun » pour « Liesse »

 

Un bistrot de quartier très bien placé, à un carrefour particulièrement animé en ce dimanche matin, à deux pas du Bon Marché pour ceux qui y viendront en semaine.

D’où tire-t-il ce curieux nom ?
Du personnage biblique, vaillant chasseur devant l’Éternel, qui a donné son nom aux amateurs de chasse aussi habiles que passionnés ?
Ou de la BD fantastique narrant l’histoire de 3 amis transformés 
en loups garous, à la recherche d’un remède à leur état ?

Pour le savoir, il faudrait connaître le passe-temps favori de ses propriétaires. Sans doute des Auvergnats, si l’on en croit la carte proposant nombre de spécialités de ce terroir mais aussi le brunch dominical :

Pour 27 E, vous pouvez démarrer la journée avec une assiette « Découverte » (aligot, truffade, saucisse fraîche rôtie, jambon d’Auvergne, cantal et salade) accompagnée d’un verre de beaujolais, un panier du boulanger, une gaufre et une boisson chaude. Le tout servi à partir de 12 h …

Bon d’accord, faut pas être lève-tôt !

La salle s’étend tout autour du comptoir. Plusieurs affiches tapissent les murs : des vaches de l’Aubrac qui vous regardent placidement … D’où le nom du Saint de cette première rue peut-être ?

Assises face à face sur des tête-à-tête en peau d’autruche crème, deux vieilles dames discutent sous des abat-jours en forme de tonneaux. Au fond, quelques touristes, assis sur la longue banquette, étudient un plan de Paris …

Une grande terrasse s’étale sur tout l’angle : ainsi peut-on choisir sa place en fonction de celle du soleil … d’où le nom de Cherche-midi pour cette seconde rue, sans doute tiré d’une ancienne enseigne représentant un cadran solaire. Et quand viennent les frimas, on peut la fermer complètement et activer les appareils de chauffage à quartz pour plus de confort …

Pour conclure : on n’aime y rôder …




Les deux Magots

6 place St Germain des Prés, 75006 Paris | Station Vélib’ Bonaparte | Dimanche de 7:30 à 1:30

Note globale : 13

Situation : 17  | Cadre : 12 | Accueil : 6 | Ambiance : 11 | Qualité du café : 17

Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Cadre supérieur » pour « Site »

 

Cet établissement emblématique est un ancien magasin de soieries au nom d’une pièce de théâtre en vogue à l’époque, intitulée « Les Deux Magots de la Chine » : deux de ces gigantesques figurines orientales surplombent d’ailleurs la salle pour rappeler l’origine des étoffes initialement vendues ici.

En 1885, il est transformé en café où vont se succéder, au fil des ans, écrivains et artistes : Verlaine, Rimbaud, Breton, Eluard, Aragon, Picasso, Léger, Prévert, Hemingway, Sartre et Beauvoir, pour ne citer qu’eux.

S’il attire aussi à présent les gens du spectacle, de la mode et de la politique, il reste encore l’un des hauts lieux de l’art et de la littérature. Plusieurs prix y sont d’ailleurs remis chaque année, dont l’un à son nom.

Magnifiquement situé face à l’église Saint Germain des Prés, la plus ancienne de la capitale, il dispose d‘une terrasse extérieure baignée de soleil, d’une véranda tout aussi agréable et de la grande salle légendaire, déjà animée pour un début de matinée dominicale. Particulièrement haute de plafond, elle a un côté un peu austère avec ses banquettes de moleskine foncée et ses tables en acajou patiné. Un majestueux bouquet de lys aux effluves entêtantes trône au centre …

Les serveurs, tout de blanc et noir vêtus selon la tradition, s’activent dans un ballet semblant bien ordonné. Pourtant, quinze minutes après notre arrivée, aucun ne s’est inquiété de notre commande. Nous nous trouvons obligés d’en héler un repéré immobile à l’entrée. Il nous répond qu’il arrive … et file à l’opposé. Cela nous laisse le loisir d’observer les allées et venues d’un employé chargeant successivement des poubelles sur un monte-charge juste à côté du tambour de la porte … Dix minutes plus tard, le premier est revenu à son poste … mais nos gosiers sont toujours aussi secs. Nous finissons par en interpeller un autre qui nous apporte enfin nos boissons trente minutes après notre arrivée : de quoi nous rappeler l’éternité que chantait Juliette Gréco !

La présentation est soignée : sur un plateau argenté, les tasses posées sur un napperon, le petit pot à lait et le carré de chocolat, sont tous personnalisés. Les produits quant à eux sont de qualité.

Pour conclure : une réputation un peu démago …




Les Editeurs

4 Carrefour de l’Odéon, 75006 Paris | Station Vélib’ Quatre vent | Dimanche de 8:00 à 2:00

Note globale : 16

Situation : 17  | Cadre : 17 | Accueil : 13 | Ambiance : 17 | Qualité du café : 17

Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Donne le jour » pour « Eclaire »

 

Paris somnole encore quand nous longeons ses quais, doucement réchauffés par les premiers rayons du soleil : c’est tout simplement divin !

Au cœur de Saint Germain, quartier mythique s’il en est, nous optons pour cet établissement, plus récent que le Flore ou les Deux Magots, ses célèbres voisins, mais dans lequel on retrouve tout l’esprit « rive gauche » : professionnels du livre, écrivains, et autres intellectuels s’y côtoient ; et diverses manifestations littéraires y sont organisées : signatures, expositions et remises de prix. Celui des Editeurs récompense chaque année un auteur de nouvelles contemporain, dont l’ouvrage est paru dans les mois précédents.

Une grande terrasse s’étire le long de la rue, chauffée en hiver, tandis qu’à l’intérieur, passé le lourd rideau de velours de l’entrée, on accède à un univers bien particulier : une grande bibliothèque au cadre élégant et soigné, avec des murs couverts de livres – plus de 5000 best sellers offerts par les maisons d’édition et mis à disposition des clients -, des fauteuils club et banquettes de cuir rouge bien confortables, un immense lustre et quelques tableaux.

L’ambiance est studieuse et feutrée, sur fond de jazz, bien dans l’esprit germanopratin : une trentenaire dévore un roman, un homme d’affaires pianote sur son net book, un étudiant avale les nouvelles du jour en même temps que son petit noir grâce la presse apportée dès l’ouverture, et un vieil homme griffonne fébrilement sur son calepin tandis qu’un quatuor de japonais déguste tranquillement son brunch dominical.

Le service est discret, mais hélas pas toujours efficace. Un menu rappelant la couverture d’un livre nous invite à tester le petit déjeuner. Nous ne sommes pas déçus : si le café est bon sans être exceptionnel, les ficelles sont croustillantes à souhait et le citron pressé bien frais. Seule la note un peu salée nous rappelle qu’on est dans le quartier le plus cher de la capitale.

Mais la gigantesque pendule nous signale que le temps passe – même si elle a pris une heure de retard cette nuit :
il est temps de rentrer.

A la caisse, la carte en forme de signet s’offre à nous comme un joli souvenir, avant de quitter ce lieu enchanteur …

Pour conclure : un café à la page …