Les deux Magots

6 place St Germain des Prés, 75006 Paris | Station Vélib’ Bonaparte | Dimanche de 7:30 à 1:30

Note globale : 13

Situation : 17  | Cadre : 12 | Accueil : 6 | Ambiance : 11 | Qualité du café : 17

Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Cadre supérieur » pour « Site »

 

Cet établissement emblématique est un ancien magasin de soieries au nom d’une pièce de théâtre en vogue à l’époque, intitulée « Les Deux Magots de la Chine » : deux de ces gigantesques figurines orientales surplombent d’ailleurs la salle pour rappeler l’origine des étoffes initialement vendues ici.

En 1885, il est transformé en café où vont se succéder, au fil des ans, écrivains et artistes : Verlaine, Rimbaud, Breton, Eluard, Aragon, Picasso, Léger, Prévert, Hemingway, Sartre et Beauvoir, pour ne citer qu’eux.

S’il attire aussi à présent les gens du spectacle, de la mode et de la politique, il reste encore l’un des hauts lieux de l’art et de la littérature. Plusieurs prix y sont d’ailleurs remis chaque année, dont l’un à son nom.

Magnifiquement situé face à l’église Saint Germain des Prés, la plus ancienne de la capitale, il dispose d‘une terrasse extérieure baignée de soleil, d’une véranda tout aussi agréable et de la grande salle légendaire, déjà animée pour un début de matinée dominicale. Particulièrement haute de plafond, elle a un côté un peu austère avec ses banquettes de moleskine foncée et ses tables en acajou patiné. Un majestueux bouquet de lys aux effluves entêtantes trône au centre …

Les serveurs, tout de blanc et noir vêtus selon la tradition, s’activent dans un ballet semblant bien ordonné. Pourtant, quinze minutes après notre arrivée, aucun ne s’est inquiété de notre commande. Nous nous trouvons obligés d’en héler un repéré immobile à l’entrée. Il nous répond qu’il arrive … et file à l’opposé. Cela nous laisse le loisir d’observer les allées et venues d’un employé chargeant successivement des poubelles sur un monte-charge juste à côté du tambour de la porte … Dix minutes plus tard, le premier est revenu à son poste … mais nos gosiers sont toujours aussi secs. Nous finissons par en interpeller un autre qui nous apporte enfin nos boissons trente minutes après notre arrivée : de quoi nous rappeler l’éternité que chantait Juliette Gréco !

La présentation est soignée : sur un plateau argenté, les tasses posées sur un napperon, le petit pot à lait et le carré de chocolat, sont tous personnalisés. Les produits quant à eux sont de qualité.

Pour conclure : une réputation un peu démago …




Les Editeurs

4 Carrefour de l’Odéon, 75006 Paris | Station Vélib’ Quatre vent | Dimanche de 8:00 à 2:00

Note globale : 16

Situation : 17  | Cadre : 17 | Accueil : 13 | Ambiance : 17 | Qualité du café : 17

Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Donne le jour » pour « Eclaire »

 

Paris somnole encore quand nous longeons ses quais, doucement réchauffés par les premiers rayons du soleil : c’est tout simplement divin !

Au cœur de Saint Germain, quartier mythique s’il en est, nous optons pour cet établissement, plus récent que le Flore ou les Deux Magots, ses célèbres voisins, mais dans lequel on retrouve tout l’esprit « rive gauche » : professionnels du livre, écrivains, et autres intellectuels s’y côtoient ; et diverses manifestations littéraires y sont organisées : signatures, expositions et remises de prix. Celui des Editeurs récompense chaque année un auteur de nouvelles contemporain, dont l’ouvrage est paru dans les mois précédents.

Une grande terrasse s’étire le long de la rue, chauffée en hiver, tandis qu’à l’intérieur, passé le lourd rideau de velours de l’entrée, on accède à un univers bien particulier : une grande bibliothèque au cadre élégant et soigné, avec des murs couverts de livres – plus de 5000 best sellers offerts par les maisons d’édition et mis à disposition des clients -, des fauteuils club et banquettes de cuir rouge bien confortables, un immense lustre et quelques tableaux.

L’ambiance est studieuse et feutrée, sur fond de jazz, bien dans l’esprit germanopratin : une trentenaire dévore un roman, un homme d’affaires pianote sur son net book, un étudiant avale les nouvelles du jour en même temps que son petit noir grâce la presse apportée dès l’ouverture, et un vieil homme griffonne fébrilement sur son calepin tandis qu’un quatuor de japonais déguste tranquillement son brunch dominical.

Le service est discret, mais hélas pas toujours efficace. Un menu rappelant la couverture d’un livre nous invite à tester le petit déjeuner. Nous ne sommes pas déçus : si le café est bon sans être exceptionnel, les ficelles sont croustillantes à souhait et le citron pressé bien frais. Seule la note un peu salée nous rappelle qu’on est dans le quartier le plus cher de la capitale.

Mais la gigantesque pendule nous signale que le temps passe – même si elle a pris une heure de retard cette nuit :
il est temps de rentrer.

A la caisse, la carte en forme de signet s’offre à nous comme un joli souvenir, avant de quitter ce lieu enchanteur …

Pour conclure : un café à la page …