Le Verbalon

Le 4 février 2024

Le Verbalon, 198 rue de Tolbiac, 75 013 Paris
De 8h à 24h, 10h le samedi (sauf dimanche et lundi) 
Note globale : 13
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 13
Prix d’un café : 2,30 €

Aux mots croisés du jour :
« Il est souvent en tournée » (Apéro)

« Verbalon » … pour « verre ballon », comme ceux qu’on trouve sur les tables : dans ce vieux bistrot, on annonce la couleur. On l’expose aussi, sur les murs et les bords du comptoir en étain, sans compter les plantes vertes, bien sûr. Rétro avec son sol en mosaïques et son mobilier à l’ancienne, il ne manque pas de charme.

Guetteurs, à vous la véranda : à l’angle des deux rues, c’est là qu’il faut se poster pour observer les flâneurs qui escaladent la Butte aux Cailles* ou les Smombies** qui manquent de se faire écraser sur l’artère principale !

Nostalgiques du Paris d’autrefois, préférez la salle. Gladys, la serveuse s’y active avec énergie. « Zut, je l’ai oublié : la tête à l’envers ! … Et le torchon du chef par terre, allez ! ». Pittoresque avec sa voix digne d’Arletty*** et sa bavarderie**** infatigable !

Les habitués l’interpellent et s’interpellent dans une ambiance gentiment bruyante. On s’inquiète des bulletins des enfants, de l’électricité qui augmente, des bouchons – pas ceux des bouteilles, non ! Le patron met un point d’honneur à servir de jolies quilles pour partager sa passion des vins d’auteur**** que son chef accompagne de petits plats de saison. Et ça plait : tout le quartier s’y donne rendez vous. Si la table vous tente, pensez à réserver, c’est presque toujours plein !

Pour conclure : pour boire un vert de rouge.

https://leverbalon.fr

* Colline recouverte de prairies, vignes et bois à l’origine, elle tire son nom de Pierre Caille qui l’acheta en 1543.
** Smartphone + zombies = le nez dans leur Smartphone.
*** Figure mythique de l’âge d’or du cinéma français, Arletty est connue pour ses répliques culte, dont la plus célèbre dans « Hôtel du Nord » : « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai un gueule d’atmosphère ! » (1898-1992)
**** Habitude de parler beaucoup, y compris pour ne rien dire (terme ancien, rarement utilisé de nos jours).
***** Vin qui ne ressemble pas à celui du voisin, donc tout sauf un vin standard, stéréotypé et fait pour plaire au plus grand nombre. Il est donc rarement produit en millions d’exemplaires. NB. Quilles = … bouteilles ! 😉




Circus

Le 2 juillet 2023
Circus, 204 rue de Tolbiac, 75013 Paris
De 7h à minuit (8h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 12 
Prix d’un café : 2,40

Aux mots croisés du jour : « Cercle de jeux » (Cirque)

« Circus » ? A l’origine, ce mot latin désignait un cercle, puis le lieu où se déroulaient des courses de chars, qui a donné ensuite … « cirque » : nous y voilà !

Au pied de la Butte aux Cailles, un grand store jaune aux bordures bleues, rouges et vertes colore joyeusement la terrasse d’angle d’une brasserie. La toile d’un chapiteau ? Presque ! 
« Bienvenue sur la piste aux étoiles ! » affiche la devise au-dessus de la porte. 
Sans hésiter, on entre : Il n’y a pas d’âge pour aller au cirque !

La salle est spacieuse, chaleureuse et rétro, avec son bon vieux parquet et ses gros radiateurs en fonte. Les tables rondes sont conviviales, les assises confortables. On s’y installe pour observer plus attentivement les détails. Le cirque est partout : sur les photos en noir et blanc qui couvrent tout un mur, les menus, maquettes de chapiteaux, affiches et autres maximes écrites sur les murs. « Ne pas déranger les animaux » : nos souvenirs d’enfance s’en reviennent. Les otaries dont la démarche nous faisait hurler de rire, les tigres qui nous donnaient des sueurs froides, et puis les funambules*, les clowns. Tiens, il y en a un grand dans un coin … en Playmobil !

Certains soirs, des magiciens viennent présenter leurs tours, la salle retient son souffle.
La semaine dernière, c’étaient des choristes, Fête de la Musique oblige. Et qui ?
John Meldrum et les Highlites**, venus faire leur numéro au Circus : incroyable !

Pour l’heure, l’équilibriste entre en piste ; elle virevolte entre les tables avec son plateau de tasses et de verres. Du vrai trapèze volant ! 
Et l’expresso, il est comment ? Costaud : après ça, tu soulèves la terre sans filet …

Au moment de quitter la scène, on jette un dernier coup d’œil au-dessus de la porte :
« A bientôt pour notre prochain spectacle ! » …

Pour conclure : une bonne piste …

https://lacarte.menu/restaurants/paris-1/le-circus

* Ancien nom de cette brasserie jusqu’en 2012.
** Extraits de l’Oratorio de la Paix que nous avions chanté à l’Alhambra en 2013, ainsi que des chansons de Johnny Cash, Steven Stills et Bob Dylan : de quoi me rappeler de bien jolis souvenirs !




Le Mêlécasse

Le 16 octobre 2022
Le Mêlécasse, 12 rue de la Butte-aux-Cailles75 013 Paris
De 8h à 0h (1h30 le vendredi et le samedi), accessible
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 17
Café : 13 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « L’effet d’une bombe » (tag)

La Butte-aux-Cailles, un nom en lien avec ces oiseaux si prisés des chasseurs ?
Pas du tout ! Pierre Caille en est à l’origine, ou plutôt sa famille par extension : en 1543, ce vigneron avait acquis un coteau sur cette butte champêtre couverte de vignes, bois, prés et moulins à vent. 
La colline a gardé ses étroites rues pavées en pente, vieux pavillons et places typiques*: une oasis en dehors du temps.

Sur l’artère principale, le Mêlécasse** est une institution. De sa terrasse, on ne voit guère de monde (rare dans la capitale !) mais on profite de la lumière et de la tranquillité. A l’entrée, un « bonjour » plein de gentillesse nous accueille, et une fois installés, le même serveur s’enquiert d’abord, non pas de savoir ce que l’on veut boire, mais si l’on est bien : question limite incongrue pour les parisiens que nous sommes ! (C’est bien la première fois !!). Peu après, son collègue dépose nos boissons sur l’ancienne bobine à enrouler les câbles qui nous sert de table : un expresso dans une tasse-soleil (j’adore !) et un crème à la mousse si volumineuse qu’on dirait un bonnet de Schtroumpf*** ! 

La salle triangulaire (insolite !) ne manque ni de charme, ni de caractère : murs en pierres, chaises canées multicolores, guirlandes d’ampoules, tableaux de street art mais aussi bar plus traditionnel pour garder l’esprit brasserie. Tout est fait pour qu’on s’y sente bien … et de fait, on y revient : tout le monde connaît tout le monde. Dehors, on se salue, on se hèle, on se serre la pince. Dedans, on circule, on échange, on s’épanche. Et quand le soir tombe, l’équipe, toujours aux petits soins, allume de petites bougies qui font danser des flammes dans les yeux des derniers clients …

Pour conclure : melting top !

                                       https://www.facebook.com/lemelecasseofficiel/

* Les carrières de calcaire de son sous-sol l’ont préservé des grands travaux d’Haussmann et lui ont permis de garder cet air de petit village. Mais, alors qu’il était historiquement ouvrier, le quartier est devenu un lieu de prédilection pour les artistes et hipsters aisés : en témoignent l’art de rue abondant, les lofts aux toits verdoyants et les boutiques gastronomiques.  

** Abréviation de « mêlé-cassis », du participe passé « mêlé » et de « cassis » pour un mélange d’eau-de-vie et de liqueur de cassis. NB. Expression « une voix de mêlé-casse » : une voix rauque, éraillée.

*** Créature bleue à bonnet blanc imaginée par Peyo en 1958, vivant en communauté dans un village champignon au milieu d’une lointaine forêt.