Café Clown

Le 5 mai 2024
Café du clown, 6 rue Lobineau, 75 006 Paris
De 7h30 à 19h (dimanche 8h, lundi 7h30-17h30)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 11
Ambiance : 15
Café : 17
Prix d’un café : 3,50€

Aux mots croisés du jour :
« Il fait toujours son cirque » (Clown)

Il doit son nom aux clowns représentés sur sa frise en céramique : c’est le « Clown Bar », bistronomique* voisin du Cirque d’hiver**, classé monument historique.

Le « Café du clown » est son petit frère, un bistrot rétro abrité par le Marché Saint-Germain. Sa salle ouvre directement sur les étals des maraîchers : pittoresque !
Un comptoir vintage, six petites tables, plus quelques autres côté rue sous les arcades extérieures. Déco des années 30, banquette de velours, vinyle*** égrenant des chansons des années 70 : c’est exigu mais confortable.

Dès potron-minet (rare pour un coffee-shop !), le patron s’affaire. Un bon gros toutou l’observe, placide – pas le genre à faire des acrobaties : c’est la mascotte du quartier. Son maître et barista a sélectionné les meilleurs cafés de diverses origines, torréfacteurs aussi, et investit dans une vraie machine de compétition, une Marzocco. Le résultat est là !
Amoureux du café-filtre, vous apprécierez les variétés soigneusement extraites et sourcées. Vous préférez l’espresso ? Vous savourerez des cafés de spécialité. La carte change régulièrement, Il y en a toujours de nouveaux à tester … pour vous donner envie de revenir !

Mon cher et tendre ose à peine entamer son Latte****, tant son dessin, une fougère sophistiquée, est une œuvre d’art. Et non, ce n’est pas une tête de clown. Elle, on la découvre sur les craquants sablés d’une pâtissière japonaise renommée. D’autres douceurs maison trônent sur le comptoir, madeleines au beurre noisette, pain aux bananes et Kouign-amann. Pas de tarte à la crème par contre, étonnant, non ?

Pour conclure : une bonne piste.

                                    https://www.instagram.com/cafeduclown/

* Bistrot, café ou brasserie servant une cuisine raffinée et inventive, de type gastronomique mais non étoilé.
** Construit en 1852 dans le XIè, c’est un polygone à 20 côtés percés de 40 fenêtres, d’un diamètre de 42m avec une charpente en bois. Conçu pour 5 900 personnes, sa salle en accueille désormais 1650 pour répondre aux normes actuelles de sécurité.
*** Disque microsillon qui fut le principal support de diffusion d’enregistrement sonore commercial dans la 2d moitié du XXème.
**** Technique du latte art qui permet de verser du lait dans un café pour créer des formes stylisées à la surface de la tasse.




Les Insouciants

Le 20 février 2022
Les Insouciants, 116 bd Saint-Germain, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à 0h (2h du mercredi au samedi)
Note globale : 13
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 13 
Prix d’un café : 2,50 €
(Brunch le WE, 27 €)

 

Insouciants, ils ont repris cette brasserie*. Ceux qui ont connu l’âge d’or du Quartier latin pensent sans doute que c’était une affaire. Mais avec la pandémie, les commerces ont sacrément dévissé depuis 2 ans, ici plus qu’ailleurs, car touristes et étudiants ont déserté. Alors ils devaient l’être, insouciants, pour se lancer alors que les variants du Covid n’en finissaient pas de se succéder …

Heureusement, l’établissement est bien situé, traversant, avec une terrasse d’angle, lumineuse et animée.
Deux mois donc qu’ils sont installés ; la peinture est encore fraîche, la déco conforme aux tendances (on dit « trendy » !) : mobilier sobre, abat-jours de toutes formes pour la touche bohème et papier-peint verdoyant pour le côté nature.

Venons-en au brunch. A l’instar de la valse, il est à trois temps :

– On ouvre le bal avec deux boissons, fraîche et chaude. Plutôt que le traditionnel jus d’orange pressée, la citronnade maison au gingembre frais** nous inspire. Voilà une boisson qui devrait stimuler notre système digestif ! Pas de regrets : elle n’est ni trop amère, ni trop sucrée … et généreuse dans ses proportions (pas la peine d’entamer un régime détox, on a fait la semaine en une journée !)

– Pour le plat, on délaisse les pancakes au bacon et l’avocat brioché pour des oeufs brouillés au saumon. Accompagnés d’une salade mesclun et de galettes de pommes de terre, ils sont joliment présentés, et les produits soignés – mention spéciale aux dernières, particulièrement savoureuses.

– Enfin, et bien que repus, on ne résiste pas à la note sucrée : non pas les pancakes au sirop d’érable ou la pavlova*** aux fruits rouges mais un granola bowl et une brioche perdue (pas pour tout le monde !) au caramel au beurre salé … goûteux et raffinés à la fois !                       

Pour conclure : “L’insouciance ne s’improvise pas” (Raymond Radiguet)                      

https://www.thefork.fr/restaurant/les-insouciants

* La mal nommée « Boul’Mich » qui était donc sur le boulevard Saint-Germain et non boulevard Saint Michel !
** Citron, gingembre et piment sont reconnus pour leurs multiples bienfaits pour notre organisme. 
Une boisson healthy, à consommer plusieurs fois par semaine dans le cadre d’une cure détox :
Presser 3 citrons jaunes, verser leur jus dans de 40 cl d’eau tiède. Ajouter 2 cuillerées à soupe de miel, une pincée de Piment de Cayenne ainsi qu’un petit morceau de gingembre frais râpé. Mélanger rapidement.
NB. On peut remplacer le piment par du poivre et le miel par du sirop d’érable, voire ajouter quelques feuilles de menthe (laquelle possède des vertus digestives, grâce à sa concentration en fer et vitamine C).
*** Gâteau à base de meringue nappé de crème chantilly et recouvert de fruits frais, nommé en l’honneur de la ballerine russe Anna Pavlova. Sa spécificité est d’être croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur.




Marcello (Saint-Germain-des-Prés)

Le 17 mars 2019

Marcello, 8 Rue Mabillon, 75006 Paris
Tous les jours, de 8h à 23h, 23h30 le week-end
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Fait tourner la tête » (cou)

 

Deux ans déjà que notre bel italien s’est installé face au marché Saint-Germain* !
En toute discrétion, car seuls les initiés le remarquent. Ou les lynx : si on dirige ses yeux vers le bas, on aperçoit sa terrasse en contrebas. Une petite passerelle nous conduit d’abord dans l’ancienne bâtisse d’où l’on rejoint un escalier qui permet de descendre jusqu’à la jolie cour pavée : surprenant !
Loin du bitume et du brouhaha, c’est un vrai havre de paix. Bucolique avec son mur végétal (rafraîchissant en période
de canicule !) et italien avec sa petite fontaine si romantique, où certains ont même lancé des piécettes comme à celle
de Trévi**.
L’intérieur est aménagé en café turinois industrialisé (mur argenté, néons colorés, câbles apparents), cosy (canapés Chesterfield) et décontracté. Quoique … un chat s’y promène nonchalamment : félinophobes ou allergiques, tous aux abris !

Mais qui sont les Marcello ? « De fortes personnalités, exigeants et sérieux, mais capables de se détendre franchement » nous éclaire le dictionnaire des prénoms. Voilà qui correspond bien à nos serveurs du jour, tous chaleureux et pro.

Mon caffè matinal est un Malabar d’Inde, pesé et moulu à la minute pour exprimer toutes les saveurs de ses arômes et
très court, comme il se doit ; il est accompagné d’un biscuit aux amandes et d’un verre d’eau « frizzante » pour rafraîchir
le palais avant de le déguster. Mon cher et tendre a préféré un Caffe d’Orzo, aux graines d’orge torréfiées comme à Turin (une alternative au déca), et notre aîné (photographe émérite !), la Colazione***, pour attaquer la journée !

Pour conclure : un café qui nous botte …

http://www.marcello-paris.com

* Ancien marché couvert du quartier de l’odéon, il a réouvert en 2017 après cinq ans de travaux : quatre enseignes internationales (Apple, Nespresso, Uniqlo & Mark et Spencer Food) et deux boutiques consacrées à l’alimentation haut
de gamme (boucherie et restaurant), ouvertes le dimanche car situées en zone touristique internationale.
** A Rome où Fellini a tourné la scène mythique de son film, « La dolce vita », palme d’or au festival de Cannes en 1960 :
on y voyait un journaliste de presse people, prénommé justement Marcello, y rejoindre sa dulcinée …
*** Boisson chaude, jus de fruits au choix et croissant nocciola ou marbré italien (12€) – La Grande Colazione comprenant en plus un yaourt au granola et aux fruits rouges, des oeufs à la napolitaine ou pancakes au mascarpone ou tarte focaccia-avocat et de la mozzarella ou une assiette de fromages italiens (32€).

 

 

 

 




La Maison Sauvage

La Maison Sauvage, 5 rue de Buci, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à 2h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :

La meilleure def’: « Bailleur de fond » (cancre)

 

Ca y est ! On est d’équerre pour la rentrée … des glaces !
Direction Odéon et la très animée rue de Buci, temple des italiennes où se précipitent les parisiens branchés et milliers de touristes – j’exagère à peine, c’est pire que la gare Montparnasse un 31 août !

Au numéro 5, une petite maison à deux étages, construite en 1851, dont la façade de lierre
et de glycine attire l’attention … et les objectifs ! C’est du faux, donc un peu kitsch, mais non dénué de charme. D’autant que la déco de la terrasse est tout aussi bohème : les chaises proviennent d’un ancien stock du Parc Monceau et les abat-jours sont tressés de raphia.
Par contre, il ne faut pas craindre la promiscuité ; on est serré, très très serré, et ceux dont
les tables bordent la chaussée se font carrément frôler par les voitures … sans que cela semble les déranger tant ils sont pris par leurs discussions !

L’intérieur est minuscule et intemporel : poutres et vieux plancher, meubles chinés (dont
un étonnant comptoir en arc de cercle !), déco hétéroclite et champêtre avec ses bouquets
de fleurs sauvages et plantes vertes … sur fond de reggae bien tonique ! De quoi donner la pêche aux serveurs qui ne savent plus où tourner la tête tant les commandes affluent.

Les clients qui le souhaitent peuvent se réfugier à l’étage, plus intime et confortable, mais tout aussi surprenant, entre boudoir et cabinet de curiosités.
Ils peuvent même, en s’installant près la fenêtre, profiter de la vie bouillonnante du carrefour … en toute tranquillité !

Quant à mon étalon, l’expresso, il ne manque pas de caractère*, mais pourquoi le servir dans un (petit) verre de cantine rempli à peine à moitié ?

Pour conclure : une façon de se mettre au verre ?

http://www.maison-sauvage.fr/#

* Massaya mexicain bio, 70% arabica, 30% robusta.

 




The Moose

The Moose, 16 Rue des Quatre Vents, 75 006 Paris |
Tous les jours, de 11h à 2h | Station Vélib’ Cujas – St Michel

Note globale : 15
Situation : 15 | Cadre : 14 | Accueil : 16 | Ambiance : 16 | Café : 13
Prix d’un café : 1,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’:
« Montreur d’ours » pour « planétarium »

 

Je me souviens … de cette taverne où Aymeric nous avait entraînés avec son frère et sa marraine, pour nous faire goûter
sa poutine(1) québécoise – et à Paris, c’était The adresse !
Une graisseuse(2) recouverte de sauce brune et du célèbre « fromage couic-couic » (en effet, c’est bien le bruit qu’il fait sous la dent !), du genre qui tient tellement au corps qu’après, on est armés pour remonter le Saint-Laurent torse nu
à la nage ! Pas si tant pire(3) côté goût, mais il faut vraiment avoir un appétit de bûcheron.
D’ailleurs, on s’attendait presque à en croiser icitte(4) tant la déco était rustique : bar recouvert de rondins de bois, panneaux d’alerte au caribou et cornes d’orignal(5) accrochés au mur et même … empreintes d’ours au sol !
Seuls des écrans rappelaient l’influence des States avec une retransmission du dernier match de hockey dans une ambiance survoltée. Pas facile de s’entendre jaser(6) mais c’était chaleureux et bin raide(8) dépaysant !

Cette année, ambiance grand nord dans notre capitale : l’hiver est vif comme une claque(7), à nous donner envie de retourner nous réfugier dans notre cabane au Canada … beaucoup plus calme asteure(9) – ils viennent seulement d’ouvrir !
Quelques habitués discutent tranquillement en prenant une tite frette(10) tandis que le serveur québécois reste assis
sur son steak en pelletant des nuages(11), et que, sur les écrans, des patineurs rivalisent d’arabesques et autres axels
pour décrocher un titre olympique …

Pour conclure : un endroit qui ne vous laissera pas de glace.

http://www.mooseparis.com/fr/

1 – Spécialité québécoise, une institution là-bas où on en trouve à quasi chaque coin de rue.
2 – Portion de frites.
3 – Pas mal.
4 – Ici.
5 – Animal emblématique du Québec (en anglais, « the moose »), équivalent de l’élan chez nous.
6 – Parler.
7 – Cf. Chanson de Beaudommage.
8 – Complètement.
9 – A cette heure.
10 – Une bière comme dans « Broue », la pièce de théâtre « Une tite frette mon Gérard » nous précise Anne-Marie.
11 – Assis à ne rien faire en se laissant aller à la rêverie.