Immersion

Le 11 décembre 2022
Immersion Vendôme, 23 rue Danielle Casanova, 75 001 Paris
Tous les jours de 9h à 16h, 19h le WE
Note globale : 14 
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 15 
Prix d’un café : 2,50 €
Brunch tous les jours, compter une trentaine d’euros

Aux mots croisés du jour : « Font les grandes rivières » (joailliers)

– Immersion : au sens propre, « action de plonger dans un liquide ».
Voilà qui est de bon augure pour un café ! Effectivement, leur « liquide » est un café de spécialité*. L’expresso et le latte révèlent des arômes subtils et délicats, le bonheur pour les gourmets que nous sommes ! Nos voisines ont préféré un chocolat chaud, plus réconfortant en ce jour de frimas (- 2° !). Elles le savourent avec délice tant il est « crémeux et fondant, avec une légère pincée de cannelle qui fait exploser les saveurs » : des connaisseuses, assurément !

– Immersion : au sens figuré, « action de plonger dans un milieu particulier ».
C’est un univers à part en effet : entre l’Opéra et la place Vendôme, il est situé dans une petite rue, à mille lieues de l’effervescence du quartier. La devanture est discrète mais l’intérieur coloré. Chaleureux aussi avec ses lustres en raphia, son bananier et ses plantes vertes qui dégringolent de la rampe de l’escalier**. Mais étroit : les serveuses doivent quasiment se faxer*** pour porter leurs commandes aux convives agglutinés. Sans doute la rançon du succès : s’il est particulier, c’est aussi parce qu’il est connu pour être « Le temple du brunch ».
Pas de chance : on a déjà petit-déjeuné. Plus prévoyants, les autres clients profitent d’une assiette aussi joliment présentée que bien garnie. A commencer par nos voisines qui arrosent généreusement leurs pancakes de sirop d’érable avant de se délecter de la crème fouettée à la fève de tonka qui les accompagne ! A notre gauche, un papa poule tartine de beurre la crumpet**** de son petit d’homme, pour lui montrer comment il fond tout doucement dans les petites alvéoles … 

Pour conclure : on s’y plonge avec délices.

https://immersionparis.fr/restaurant-vendome/

* Les cafés de spécialité se définissent comme des boissons haut de gamme, au goût et au caractère distincts et supérieurs à une boisson ordinaire à base de café : l’équivalent des grands crus pour les vins.
** Au premier, une autre salle peut accueillir une quinzaine de convives … sous réserve qu’ils ne soient pas trop grands !
*** Se glisser en rentrant la taille pour essayer d’avoir l’épaisseur d’une feuille passant dans un fax 😉
**** Petite crêpe anglaise, entre muffin et pancake. Avec ses petits trous, le dessus ressemble à la surface de la lune tandis que le dessous est doré. Une fois grillée, l’extérieur devient croustillant, tandis que l’intérieur reste moelleux.




Coutume

Le 4 décembre 2022
Coutume Café, 47 rue de Babylone, 75 007 Paris
De 8h30 à 17h30, 9h à 18h le WE, fermé le lundi
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 18 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Rouge même s’il est bleu » (sang*)

Dans la tranquille rue de Babylone, à deux pas du Bon Marché (le mal nommé), celui du jour est atypique : 
grand (rare pour un coffee shop parisien !), haut (3,50 m à minima !) et aux airs de laboratoire avec ses murs mis à nus, carrelages blancs, alambiques et même Erlenmeyers** en guise de carafes d’eau.
Derrière le comptoir, un écran géant diffuse, non pas les matchs de la coupe du monde (ouf !) mais des images de leur activité : sourçage***, sélection, torréfaction, mouture et préparation de leurs cafés de spécialité aux multiples profils aromatiques et gustatifs. Visiblement on a affaire à des passionnés**** ! 

L’ambiance est animée, la clientèle plutôt jeune. Des bobos***** venus bruncher et quelques touristes anglophones ou asiatiques. C’est plein et même plus : nombre de clients patientent au comptoir. Deux femmes quittent leur table. Enfin des places libres ? Même pas : elles sont allées fumer une cigarette sur le trottoir laissant leurs gants, boissons et croissants en plan (mais pas leur chien, tout de même !) … et elles prennent leur temps ! Qu’à cela ne tienne, le serveur reste zen.
Il nous apporte bientôt nos commandes, un espresso au nectar puissant et deux Latte d’une onctuosité rare :
une fois n’est pas coutume, notre aîné nous a rejoints pour notre pause dominicale 😉

Pour conclure : une Coutume qui a du bon.

http://www.coutumecafe.com

* Sang bleu signifie noble ; quelqu’un appartenant, par sa filiation, à la noblesse ou l’aristocratie. 
** Récipients à fond plat, base conique et col cylindrique, utilisés en verrerie de laboratoire.
*** Activité de mise en relation des importateurs avec des fabricants étrangers afin de trouver dans tout pays des produits au meilleur rapport qualité-prix.
**** Tom, l’Australien et Antoine, le Français, les fondateurs, appartiennent à cette nouvelle génération  qui revendique le vrai café, fait dans la tradition. Chaque année, ils se rendent chez les producteurs du monde entier pour les  choisir “à la source”. Ils les torréfient ensuite eux-mêmes – au début, en 2010, ici, dans la maison mère, puis à Romainville suite à l’ouverture de 6 autres coffee-shops.
**** Bourgeois-bohème : catégorie socio-professionnelle aisée habitant les grands centres urbains
(et l’expression dont ils sont gratifiés : « ça vote à gauche mais avec le portefeuille à droite ! ») 




Café d’Avant

Le 27 novembre 2022
Café d’Avant, 35 rue Claude Bernard, 75 005 Paris
De 8h à 23h30 sauf le WE
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Tendre avant d’être mûr » (âge)

Café d’Avant, café d’antan : on est là dans un authentique bistrot à l’ancienne, avec son carrelage à motifs et son mobilier en bois, ses bibelots et sa tapisserie d’un autre âge. Autour du comptoir massif, ses piliers, solides comme des fûts de chêne, n’ont pas fini de fêter l’arrivée du Beaujolais nouveau. 

– Quand le vin est tiré, il faut le boire, explique l’un d’eux d’un ton docte. 
Plus que jamais, ils sont au verre – en tout vin, tout honneur, bien sûr ! 
Et on peut dire que dans ce domaine, ils commencent à avoir de la bouteille. 
– Mais c’est pas un pichet capital, relativise un autre. 
– Mmm ! … Il a un goût de banane, cette année, s’émerveille un troisième.
– Méfie-toi ; si tu forces trop et qu’tu r’prends ta bagnole, c’est un goût d’prune* qu’il va avoir, persiffle le premier … 
Sur les tables voisines, imperturbables, les habitués plongent dans leur journal, entre deux gorgées de leur petit noir.

Dans la seconde salle, les tables sont déjà dressées pour le déjeuner. C’est ici qu’on se retrouve à midi, entre collègues ou amis, autour du plat du jour inscrit sur l’ardoise. La cuisine est simple, sans prise de tête, à l’image de la Maison.
De temps à autre, on y expose peintures ou photos. Et une fois par an, le patron y organise l’anniversaire de son bistrot :
il invite tous ses clients fidèles à un grand buffet … de quoi vous donner envie de devenir un habitué !

Mais il est temps de les quitter. Dehors, de nouveaux clients ont envahi la terrasse, particulièrement agréable il est vrai : face à la rue piétonne, on y est au calme, et ses guirlandes lumineuses et plaids épais contribuent à réchauffer le cœur et le corps.

Café d’Avent** : c’est aujourd’hui le premier des 4 dimanches d’avant Noël. 
Le compte à rebours a commencé …

Pour conclure : beaucoup d’Avant-ages.

http://www.lecafedavant.com

* Cf. L’expression familière « prendre une prune » = écoper d’une amende, avoir une contravention.
** En ancien français « advent », du latin « adventus » (« arrivée », « action d’avenir ») : avènement de Jésus-Christ et, par extension, temps liturgique des quatre semaines précédant la fête de Noël – L’année liturgique reprenant les principaux événements de la vie du Christ et commençant justement par l’Avent.




Matamata

Le 20 novembre 2022
Matamata, 58 rue d’Argout, 75 002 Paris
De 8h30 à 17h (10h le WE)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 15 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Fixe, elle vous poursuit » (Idée)

« Matamata », c’est l’histoire de Gérald parti explorer l’Australie. Il y découvre l’atmosphère conviviale des coffee-shops et une véritable culture du café qui aiguise son intérêt pour ce produit complexe et généreux. 
De retour en France, il se lance dans une formation de barrista-torréfacteur et devient un pro du « latte art ». Et après plusieurs expériences dans des bars spécialisés de la capitale, ouvre enfin son propre café avec Gaël, son ami entrepreneur. 
«  Matamata », c’est aussi le nom d’une petite ville de Nouvelle Zélande, dont la femme de ce dernier est originaire : une jolie manière de lui rappeler son pays natal…

Leur coffee-shop est situé dans une ruelle pavée du quartier Montorgueil, égayée des façades colorées de ses quelques boutiques : croquignolet*!
Disons-le tout de suite, c’est un mouchoir de poche : 8 places à l’extérieur, autant dedans – en comptant celles de la tablette contre la vitrine ! Ah, j’oubliais : il y en a encore 6 dans la micro-salle du sous-sol à laquelle on accède par un escalier en colimaçon (claustrophobes, s’abstenir !) La déco est minimaliste mais agréable avec ses tables et son comptoir en bois, et les sons apaisants d’un saxophone invitent à la détente. 

Difficile, dans ces conditions, de venir pour lire ou travailler. Non, si l’on s’y rend, c’est pour une pause rapide mais savoureuse : l’accueil est chaleureux et les boissons parfaitement maîtrisées. Il faut les voir contrôler la température, peser, mouler le café, le tasser ! Sans compter les quelques douceurs proposées en accompagnement : cookies, madeleines et autre cake choco-banane ; elles ne sont pas en nombre mais faites maison. Le résultat est là … et ça ne désemplit pas !!

Pour conclure : pour les matamateurs de café 😉

https://www.matamatacoffee.com

* Mignon, charmant.




Litteratum

Le 13 novembre 2022
Café Litteratum, 22 rue des Écoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 9h à minuit
Note globale : 17
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 19
Café : 16 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
« Deux notes pour une mélodie nostalgique » (Fado)

« Litteratum », rue des écoles : voilà qui est raccord puisque cet adjectif latin (comme le quartier !) désigne un érudit, particulièrement féru de littérature. De l’extérieur, c’est un écrin de verdure : deux petites tables de jardin, des plantes comme s’il en pleuvait, et, derrière la vitrine, des bouteilles et produits d’épicerie fine. Intrigués, on pousse la porte : un vaisselier, deux capelines, trois orchidées, quatre autres tables, des bocaux, des livres, des fleurs : seul manque le raton laveur* ! Tout cela en un seul et même lieu, à la fois boutique, café et galerie d’art. Dans un décor immaculé sur lequel tranchent plantes vertes et tableaux joyeusement colorés. 

Personne ? Ah si ! Une voix nous parvient du haut d’un escabeau tout au fond :
– Je finis d’arroser et je suis à vous !
C’est Gloria, la propriétaire. Un petit bout de femme élégamment chapeautée et toute de blanc vêtue (Tiens, tiens !).
Elle nous accueille avec chaleur et nous parle de ses passions qui envahissent son (minuscule) local :
les plantes, la littérature, la peinture.
– Le Portugal aussi, non ?
– Comment savez-vous ? 
– A cause des bouteilles de Porto, de Vino Verde, et puis l’affiche du Douro … 
– C’est ma région ! 
Et nous voilà partis sur ses attraits, tandis que notre hôtesse actionne les manettes de sa Simonelli** (blanche, il va sans dire !) pour nous préparer un (excellent) café …

Un voisin entre et s’installe ; « Philippe », nous précise-t-elle. Puis une compatriote, Sophie, venue corriger ses copies tout en dégustant un pastel de nata***. Carlos, son mari, arrive avec le chariot de courses. Tout ce petit monde discute de tout : poésie, fado****, jardinage : le lieu est propice aux échanges. On est pris par son charme et la gentillesse de ses hôtes. Bien plus qu’un café, c’est une expérience humaine !

Pour conclure : « Litteratum », tout un poème !

                https://www.facebook.com/profile.php?id=100034332197970  

* Cf. « Inventaire », poème de Jacques Prévert (1957)
** L’une des machines professionnelles les plus fiables et robustes, qui garantit un expresso de qualité.
*** Sorte de petit flan pâtissier, dégusté parfois tiède, typique du Portugal – littéralement « pâtisserie à la crème ». 
**** Chants populaires portugais au thème mélancolique, accompagné d’instruments à cordes pincées.




Le Cunningham

Le 6 novembre 2022
Le Cunningham, 2 rue des Hauts-Sablons35 400 Saint-Malo
Du mardi au dimanche, de 15h à 1h
Note globale : 16
Situation : 16
Cadre : 18
Accueil : 13
Ambiance : 17
Café : 14 
Prix d’un café : 1,80 € 

Aux mots croisés du jour : « Certains l’aiment baba » (rhum)  

Perché tel une vigie face à la mer, le Cunningham surplombe l’anse des Bas Sablons. La vue sur la plage et le port de plaisance est imprenable ; au coucher du soleil, c’est juste magique ! La ville close est toute proche (on l’aperçoit de l’autre côté de la baie), et pourtant, on se sent à mille lieues de la foule. 

De la promenade piétonne, on accède au Cunningham par une passerelle mobile actionnée par des poulies, comme sur un bateau ! D’ailleurs, l’intérieur nous propulse dans la cabine du capitaine d’un vieux galion* : boiseries en acajou du sol au plafond (œuvre d’un charpentier de marine) et objets nautiques variés : accastillage**,  gouvernail, scaphandre, tête de proue en bois polychrome et même la maquette d’une frégate*** (histoire de vérifier !) Un léger parfum de mobilier astiqué flotte. Bien calé dans un fauteuil club, on se laisse aller … 

Voileux et autres amoureux de la mer prennent régulièrement le pub d’assaut. Pour un apéritif, une partie de billard, un concert ou autre animation maison. Autour d’un cocktail, d’une bière locale ou d’un whisky, l’ambiance est chaleureuse. Ou d’un rhum : cette année, c’est d’actualité. La Route du même nom**** devait d’ailleurs mettre les voiles aujourd’hui, à 13h02 précises.

Mais la mer en a décidé autrement : la météo s’annonçant particulièrement musclée (et donc casse-bateaux !), le départ a été reporté de 2 ou 3 jours. Une première dans l’histoire de cette compétition ! Le brunch prévu pour le suivre sur grand écran aussi. En attendant, le barman qui connaît bien les us et coutumes du petit monde de la course au large, s’emploie à faire découvrir des rhums atypiques. Les amateurs affluent. 
– Attention, persifle un vieux loup de mer, toutes les routes mènent à Rome, mais le rhum mène à côté de la route !

Pour conclure : l’autre course du rhum….

                                          https://www.cunningham-bar.com  

* Grand navire à voiles, armé ou naviguant sous escorte, utilisé transporter les marchandises précieuses.
** Ensemble des accessoires qui, sur un voilier, servent au réglage du gréement et à la manœuvre des voiles.
*** Ancien bateau de guerre à trois mâts.
**** En 1975, le responsable du syndicat des rhumiers de Guadeloupe cherche à mettre en valeur leur savoir-faire. Au même moment en Métropole, un publicitaire inventeur du sport-spectacle veut créer une transatlantique en solitaire : leur rencontre sera à l’origine de la 1è Route du Rhum 3 ans plus tard …
Cf. Le café des skippeurs, dans l’intra-muros, avant le départ de cette course mythique :
http://lescafesdottilie.fr/univers-bar-saint-malo/




Récit de Voyage

Le 30 octobre 2022
Récit de Voyage, 9 rue de la Fosse, 35 400 Saint-Malo
Du vendredi au lundi, de 9h à 18h
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 13 
Prix d’un café : 1,50 € (brunch à 20,50 €) 

Aux mots croisés du jour : « Le réussir nécessite un certain bagage » (voyage) 

Récit de Voyage est le premier né* de Valentine et François … et c’est une pâtisserie ! Elle a fait son apparition un vendredi 13. Jour de chance ? Pas vraiment : trois jours plus tard, le Président annonçait le confinement – et donc sa fermeture !!

Après avoir oeuvré chacun dans de grands établissements**, nos tourtereaux s’étaient rencontrés chez un meilleur ouvrier de France, puis avaient mis le cap sur l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, la Russie, le Japon et l’Australie. Autant d’occasions de découvrir de nouvelles saveurs et associations de goûts …

De retour dans la Cité corsaire, ils décident de partager leurs découvertes avec ce salon de thé. Sur la place du marché aux légumes, on repère vite sa devanture azur, ses grandes baies vitrées et ses tables au soleil. La (très) grande salle évite d’être les uns sur les autres mais manque de chaleur (Il suffirait pourtant de peu : lambris de bois à la place du carrelage bleu, mobilier cosy …) Seuls les stickers de voyage et la carte du monde qui recouvre le mur du fond lui donnent un peu de cachet. Sur les piliers, quelques nœuds de Madras*** rappellent la Route du Rhum dont le départ approche, mais semblent dérisoires dans cette immense pièce comparés aux autres décos de l’intra-muros.

Heureusement, l’accueil est plus amène ; Pickles, y contribue : mascotte de la Maison, c’est un bon chien tranquille … et visiblement bien nourri. Les enfants le caressent au passage, et partagent régulièrement leurs pâtisseries avec lui ! 

Au menu du brunch, une boisson chaude (avec notamment un café parfaitement maîtrisé par la Barista), une boisson fraîche (excellent jus d’orange-carottes), un énorme croissant ou pain au chocolat, un (très bon mais pas bien grand) morceau de pain accompagné de beurre salé et (succulente) confiture abricots-vanille. Avec la (délicieuse) croustade aux champignons en guise de plat salé, nous voilà calés !

Pour conclure : cadre un peu triste, mais les pâtiss’rient ! 

                                      https://www.recitdevoyagepatisserie.fr

* Le deuxième est attendu dans les heures qui viennent : fille ou garçon ?
** Le Meurice et le George V pour elle, la Maison Angelina pour lui.
*** Ce tissu emblématique des Antilles arrive dans ces îles en 1948, par l’intermédiaire des employés indiens des Anglais – cette date coïncidant avec l’abolition de l’esclavage. Prisé pour ses couleurs vives, il symbolise 
le mélange ethnique des sociétés créoles qui ont connu un large métissage de diverses populations.




La Belle époque

Le 23 octobre 2022
La Belle époque, 11 rue de Dinan, 35 400 Saint-Malo
Tous les jours, de 11h à 10h 

Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour : « N’est utile que si on la jette » (ancre)

La belle époque, pour la vieille cité corsaire, c’est celle de la Route du Rhum* : pendant les semaines qui précèdent le départ, bistrotiers et boutiquiers rivalisent d’idées pour nous projeter aux Antilles. Palmes et tissus madras, recettes spéciales (à vous laisser baba !) et tonneaux par dizaines, il reste encore 15 jours, et pourtant l’effervescence pointe déjà …

A « La Belle époque »** aussi, tout a changé ! Le vieux bar patiné des loups de mer a laissé place à une paillotte des Caraïbes. Non, vous n’avez pas (encore) abusé du rhum : c’est bien du sable que vous foulez, des bambous qui recouvrent les piliers du  comptoir, des planches de surf qui tapissent le plafond : ambiance Sea, Sun and Surf. 

La jeunesse malouine s’y retrouve avant ou après les cours, les touristes y font escale. On refait le monde dans toutes les langues, sur fond de (très forte) musique reggae. Bientôt, on pourra suivre les exploits des skippers sur la vieille mappemonde ou la télévision XXL provisoirement installée dans l’immense cheminée***.

Sabler le champagne pour étancher sa soif ? Pas vraiment ! Ici, l’atmosphère est au rhum : toutes les routes y mènent ! Mention spéciale pour le planteur**** fait maison et autres rhums arrangés.On trouve aussi de savoureux cocktails, de nombreuses bières locales, des cidres bien sûr et même … du café (Ouf !)

Pour conclure : du rhum, of course ! 

https://www.facebook.com/people/La-Belle-Epoque-Saint-Malo/100063623407978/

* Depuis 1978, cette course transatlantique en solitaire s’élance tous les 4 ans de Saint-Malo pour rejoindre Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Cette année, elle partira le dimanche 6 novembre …
** Il est situé dans l’une des maisons les plus anciennes de l’intra-muros, l’une des seules à avoir survécu aux bombardements.
*** La seule cheminée encore en activité dans un bar à Saint-Malo. Quand le feu y crépite l’hiver, on s’y réchauffe avec un bon chocolat à l’ancienne au retour d’un tour des remparts …
**** Le punch planteur ou planteur est un cocktail à base de rhum de la cuisine antillaise, auquel on associe des jus d’orange, goyave, ananas, citron et grenadine, ainsi que du sirop de canne.




Le Mêlécasse

Le 16 octobre 2022
Le Mêlécasse, 12 rue de la Butte-aux-Cailles75 013 Paris
De 8h à 0h (1h30 le vendredi et le samedi), accessible
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 17
Café : 13 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « L’effet d’une bombe » (tag)

La Butte-aux-Cailles, un nom en lien avec ces oiseaux si prisés des chasseurs ?
Pas du tout ! Pierre Caille en est à l’origine, ou plutôt sa famille par extension : en 1543, ce vigneron avait acquis un coteau sur cette butte champêtre couverte de vignes, bois, prés et moulins à vent. 
La colline a gardé ses étroites rues pavées en pente, vieux pavillons et places typiques*: une oasis en dehors du temps.

Sur l’artère principale, le Mêlécasse** est une institution. De sa terrasse, on ne voit guère de monde (rare dans la capitale !) mais on profite de la lumière et de la tranquillité. A l’entrée, un « bonjour » plein de gentillesse nous accueille, et une fois installés, le même serveur s’enquiert d’abord, non pas de savoir ce que l’on veut boire, mais si l’on est bien : question limite incongrue pour les parisiens que nous sommes ! (C’est bien la première fois !!). Peu après, son collègue dépose nos boissons sur l’ancienne bobine à enrouler les câbles qui nous sert de table : un expresso dans une tasse-soleil (j’adore !) et un crème à la mousse si volumineuse qu’on dirait un bonnet de Schtroumpf*** ! 

La salle triangulaire (insolite !) ne manque ni de charme, ni de caractère : murs en pierres, chaises canées multicolores, guirlandes d’ampoules, tableaux de street art mais aussi bar plus traditionnel pour garder l’esprit brasserie. Tout est fait pour qu’on s’y sente bien … et de fait, on y revient : tout le monde connaît tout le monde. Dehors, on se salue, on se hèle, on se serre la pince. Dedans, on circule, on échange, on s’épanche. Et quand le soir tombe, l’équipe, toujours aux petits soins, allume de petites bougies qui font danser des flammes dans les yeux des derniers clients …

Pour conclure : melting top !

                                       https://www.facebook.com/lemelecasseofficiel/

* Les carrières de calcaire de son sous-sol l’ont préservé des grands travaux d’Haussmann et lui ont permis de garder cet air de petit village. Mais, alors qu’il était historiquement ouvrier, le quartier est devenu un lieu de prédilection pour les artistes et hipsters aisés : en témoignent l’art de rue abondant, les lofts aux toits verdoyants et les boutiques gastronomiques.  

** Abréviation de « mêlé-cassis », du participe passé « mêlé » et de « cassis » pour un mélange d’eau-de-vie et de liqueur de cassis. NB. Expression « une voix de mêlé-casse » : une voix rauque, éraillée.

*** Créature bleue à bonnet blanc imaginée par Peyo en 1958, vivant en communauté dans un village champignon au milieu d’une lointaine forêt.




Capone

Le 9 octobre 2022
Capone, 8 avenue du Trône, 75 012 Paris
De 7h à 1h (2h le vendredi et le samedi)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 13 
Prix d’un café : 2,80 €

Aux mots croisés du jour : « Voiture à découvrir » (décapotable)

« Capone » ? On imagine aussitôt un repaire de gangsters !
Celui d’Alphonse,dit « Al Capone* », qui sévissait à l’est des Etats-Unis au siècle dernier …

Que nenni ! Ici, « Capone » nous fait plutôt penser à … « capot » : une superbe autobianchi** trône devant le comptoir. Décapotable de surcroît, de quoi donner envie à notre quatuor de s’y engouffrer pour pouvoir poster un selfie au frère de notre amie italienne, en ce jour anniversaire. Mais bien que le Garçon soit gentil comme un bisounours, on n’ose lui demander l’autorisation, juste un simple portrait de nous, sagement assises sur la banquette …

La salle est immense et en même temps très intime ; toute en noir, elle dégage pourtant une atmosphère on ne peut plus chaleureuse. Ces Italiens sont décidément toujours les rois de la déco ! 
Pour un tête à tête ou repas de groupe, les deux salles de l’étage sont parfaites – d’autant qu’on peut les privatiser.
Et de l’un de leurs box, on peut même plonger sur la place de la Nation***, nouvellement végétalisée !

En rangs d’oignons sur la terrasse, les bras « à moitié manche »****, des clients profitent de la douceur automnale : 
sur la contre allée, donc en retrait de la circulation, et au pied des colonnes de la Nation où la vue est juste imprenable.

Avant de partir, un dernier coup d’œil sur le store : « Se retrouver » 
Oui, c’était exactement ça : toutes les 4 … et Rossella !

Pour conclure : divin pour un riz-auto !`

https://fr.restaurantguru.com/Capone-Paris

* Pour fuir la misère de l’Italie, ses parents s’installent à New-York. Alphonse est le 4è de 9 enfants, il nait le 17 janvier 1899. Malgré de bons résultats, il doit quitter l’école à 14 ans après avoir frappé un professeur. Plusieurs bandes le forment aux techniques du banditisme. De ces années, il garde une cicatrice sur la joue d’où son surnom de « Scarface » (le balafré).
Il devient rapidement le symbole de la corruption et contribue à l’émergence du système de mafia. Dans les années 1920, il fait fortune dans le trafic d’alcool de contrebande mais est condamné pour fraude fiscale en 1931. Il meurt le 25 janvier 1947, à 48 ans.

** Petite voiture urbaine fabriquée par la société du même nom, créée par messieurs Bianchi, constructeur de deux roues, voitures et camions, Pirelli, constructeur de pneumatiques et câbles, et Agnelli, patron de Fiat (entre 1957 et 1969). 
A noter : la petite taille et la maniabilité de ce mini cabriolet permettait d’évoluer sur la scène d’un théâtre, d’autant qu’avec la capote baissée, les acteurs restaient en vue des spectateurs : c’est ainsi qu’en 1965, une Bianchina décapotable apparaît à plusieurs reprises sur la scène parisienne du Châtelet dans l’opérette « Monsieur Carnaval » (dialogues de Frédéric Dard, production de Charles Aznavour et interprétation de Jean Richard et Georges Guetary).

*** Depuis juillet 2019, ses 8 voies de circulation ont été réduites à 4 et son square central agrandi : 
larges passages piétons, espace de brumisation, installation de bacs à légumes et plantation de 200 arbres.
Au total, la superficie des espaces verts a été augmentée de 6 000 m² à 12.000m² !

**** Expression chère à notre belle amie italienne pour désigner les manches courtes 😉