Vinte Vinte

Le 2 avril 2024

Vinte Vinte », rua das Florès n° 206, Porto (Portugal)
Tous les jours, de 10h à 20h
Note globale : 16
Situation : 16
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 1,60 €

Aux mots croisés du jour :
« Coule au Portugal » (Porto)

 

Vinte Vinte* naît en 2020 sur la rive sud du Douro : réalisant que le processus de fabrication du chocolat est fortement lié à celui du porto**, le maître chocolatier Pedro Araujo créé un chocolat de si haute qualité qu’il est très vite primé.

Deux ans plus tard, il traverse le fleuve pour ouvrir le premier « Vinte Vinte Café » dans l’emblématique rue piétonne du centre historique de Porto. La vitrine intrigue avec son gigantesque fauteuil rouge de créateur ; on se croirait dans Alice au Pays des merveilles ! Et les bonnes effluves chocolatées incitent à entrer …

L’intérieur est tout aussi sophistiqué, les couleurs vives, les zones très différenciées : totalement surprenant ! Une télévision vintage diffuse l’histoire du chocolat qu’on découvre confortablement installé dans des Chesterfield***, tandis que sur le comptoir, une vieille machine le brasse. Les autres espaces proposent les produits de la marque à acheter et/ou consommer sur place.

Côté dégustation, le chocolat est partout :
– truffe au porto qui accompagne l’ expresso.
– chaud et liquide, différentes options permettent de choisir l’origine et la texture qu’on préfère (jusqu’au pur fondu mangé à la cuiller !)
– 4 petites barres de chocolat accompagnent 4 petits verres de porto, de la combinaison la plus forte (porto vieilli et chocolat 70%) à la plus légère (porto rosé et chocolat blanc), tandis que le spécialiste explique au fur et à mesure les accords.
– sous forme de gâteau : le brownie en contient des morceaux entiers et le « bolo**** » en a  la saveur intense.

Pour conclure : vin sur vin !

                                                  https://vintevintechocolate.pt

* Vingt (sur) vingt !
** La capitale du nord du Portugal est connue dans le Monde entier pour ce vin cuit qui a fait sa richesse et son prestige.
*** Ce style de fauteuil anglais, vieux de plus de 200 ans, est reconnaissable à son motif caractéristique en losanges avec boutons et sa façade cloutée ; il est fabriqué en cuir à l’origine.
**** Gâteau.




Camino de Porto à Santiago

Lundi 18 mars, Kiosque à Foz do Douro (à 8,5 km de Porto)
Sur un rond-point, boissons, oranges et biscuits seulement mais bienvenus après 2 h !

Mardi 19 mars, Chez Sandra à Vila Cha (à 5 km de Labruge)
Vrai café populaire dans un petit village de pêcheurs authentique. 
Patronne chaleureuse … qui rédige la note sur un bout de serviette en papier !

Mercredi 20 mars, Cafétéria Dunas à Aguçadoura (à 4 km de Pavoa de Varzim)
Crème orné d’un joli cœur et toasts beurrés prédécoupés … 

Jeudi 21 mars, Snack Bar Viegas à Castelo de Neiva (à 8 km de Marinhas)
Ouverture à 7h et patronne parlant français ; esseulés en terrasse, « copines »  autour d’une table (ça pépie !) et vieil homme regardant distraitement la télé …

Vendredi 22 mars, Bar Café Central à Carreço (à 10 km de Viana do Castello)
Caché en bas des marches de l’église, petit et tout en longueur : comptoir avec 3 tables sous une carte de l’Europe + 3 en terrasse. Patron en pantalon noir, chemise blanche et cravate carmin assortie à son gilet, aux petits soins malgré l’affluence des pèlerins (cycliste hollandais, couple de brésiliens,  trio allemand – et nous !), qui lui demandent en plus, de tamponner leur crédentiale*. Minuscule alimentation à côté … pour un plein de mini figues séchées !
 
Samedi 23 mars, O Xardin à La Guardia (à 4 km de Caminha)
Bateau annulé, erreur d’orientation, nos premiers pas en Espagne sont compliqués : on se remet en petit déjeunant d’une tortilla de patatas** tiède et moelleuse.

Dimanche 24 mars, Cafetaria Coffee-Time à Bayona (à 19 km de Porto Mougas)
Quatre heures pour pouvoir prendre un café. Mais il est bon … les churros*** aussi !

Lundi 25 mars, Rosita à Panxon (à 4 km de Ramallosa)
Un petit port tapi dans la baie. Tout est fermé ! Tout ? Non, « Rosita » est ouverte, c’est la seule à cette heure mais il faut la trouver, elle n’est pas directement sur le chemin du Camino nous glisse un ouvrier au passage. Belles peintures marines sur les murs, magnifiques tartines grillées avec beurre et confiture … et sempiternelle télé !

Mardi 26 mars, Chez Magallanes à Vigo (à 4 km du centre-ville)
Ville-étape décevante, aucun fléchage, de la pluie, du froid (3°). On s’en extirpe pour rejoindre sa banlieue et, à un grand carrefour, une cafétéria grande et claire, avec plantes vertes et … table à langer pour les petits d’hommes (peu nombreux sur le camino, bien qu’on en ait rencontré un allaité par sa pèlerine de mère sur une dune portugaise !) Ici, on retrouve notre allemande en sandales et nos espagnols avec leurs parapluies ! Serveurs impeccables (pantalon noir, tee-shirt blanche et tablier à poche et bretelles en cuir), crème délicieux et toasts au pain de sigle divins !

Mercredi 27 mars, Pastelaria Acuna à Arcade (à 8 km de Redondela)
Immense, moderne et impersonnel mais efficace, avec des crèmes mousseux et des toasts moelleux … et l’on y retrouve nos 5 canadiens de Vancouver ! 

Jeudi 28 mars, A Pousada do Peregrino à Barro (à 9 km de Pontevedra)
Avec Maria, venue d’Argentine, nous quittons les belles maisons à arcades de notre ville-étape pour traverser la forêt sous une pluie diluvienne. Le premier café est à plus de 2h, mais il est plein de charme avec ses vieilles pierres, faïences, cheminée et tables de pin clair. Et empli de pèlerins, avec capes de pluie, boissons chaudes, tartines et lazos**** – voire bière et sandwich à la tortilla pour 2 espagnols ! Mention spéciale au crème et son morceau de brioche offert. 

Vendredi 29 marsFogar do Peregrino à Casalderrique (à 8km de Caldas de Reis)
La pluie redouble, notre camino se transforme en un gigantesque ruisseau. Après 2 h, on est à essorer : le très beau Latte et les grandes tartines arrivent à point nommé !

Samedi 30 mars, A Milagrosa à Picarana (à 9 km de Padron)
Brume, pluie : le premier café ouvert est noyé de pèlerins,  dont Maria la catalane et autres connaissances de dortoirs ! Bonheur de se retrouver, être au sec (pas pour longtemps, la pluie redouble dehors) et reprendre des forces en vue des derniers km. 
Entre les étapes, les détours, les courses et les visites, nous aurons fait 397 km !

* « Passeport » du pèlerin de Compostelle, attestant de son identité et ses étapes sur le camino.
** Variante d’omelette typiquement espagnole, épaisse, cuite des deux côtés et garnie de pommes de terre. 
*** Long beignet allongé qu’on sucre selon le goût, originaire d’Espagne et du Portugal.
**** Torsades de pâte feuilletée garnies de miel et de lait concentré.




Fabrica da Nata

Le 17 mars 2024

Fabrica da Nata, rua Santa Catarina 331, Porto (Portugal)
Tous les jours, de 8h à 23h 
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 1,10 € (Pastel de Nata : 1 €)

Aux mots croisés du jour :
« Elle est dans les choux » (Crème)

« Nata », en portugais, c’est la crème ; « pastel », une pâtisserie … et la « Pastel de Nata »*, l’emblème de la gastronomie portugaise. Si c’est à Lisbonne qu’est née la recette, on en trouve dans tout le Portugal – une « Nata », comme on dit ici. 

Arrivés tout à l’heure à Porto, nous avons déposé nos sacs à dos à l’auberge des pèlerins et sommes partis (re)découvrir la ville. Dans la rue commerçante la plus animée, une « pastelaria »** nous intrigue : derrière la vitre, des cuisiniers fabriquent, découpent et cuisent la pâte, puis préparent la crème ; on suit ainsi tout le processus … et même les bacs qui circulent ensuite au plafond !

Voilà un lieu idéal pour notre pause-café ! Commande prise au comptoir, on laisse les mange-debout du rez-de-chaussée pour s’installer plus confortablement à l’étage.
La salle est élégante avec ses banquettes bleues, ses grands lustres, ses azuléjos*** typiques et ses photos en noir et blanc de Ribeira et Vila de Gaia. Des fenêtres, on plonge sur la rue piétonne, d’où on assiste parfois à des concerts. Mais aujourd’hui, c’est fado … en fond musical !

Beaucoup de monde, touristes notamment, qui accompagnent leur boisson de LA spécialité. On la savoure aussi bien au petit-déjeuner, qu’au goûter, au dessert ou avec un simple café – voire un verre de Porto. Fraîchement sortie du four, elle est servie tiède et croustillante, avec de la cannelle pour la saupoudrer  : « Muito doce, muito bom**** ! » Vous avez la dent sucrée ? Emportez-en un (joli) coffret de 6 !  

Pour conclure : la tarte à la crème de Porto !

                                    https://fabricadanata.pt

* Créée par les moines de Belém en 1837, la Pastel de Nata est souvent assimilée à un flan. C’est en fait une préparation à base de pâte feuilletée, garnie d’une crème moelleuse à base de jaunes d’œuf et de lait. Ils la vendaient dans la boulangerie jouxtant le Monastère … où on peut toujours se la procurer !
** Pâtisserie-salon-de-thé au cœur de la ville, près du Mercado do Bolhão et à proximité du célèbre Majestic Café (Cf. http://lescafesdottilie.fr/le-majestic-porto-portugal/)
*** Carreau ou ensemble de carreaux de faïence décorés.             
 **** Très doux, très bon ! 




Litteratum

Le 13 novembre 2022
Café Litteratum, 22 rue des Écoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 9h à minuit
Note globale : 17
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 19
Ambiance : 19
Café : 16 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
« Deux notes pour une mélodie nostalgique » (Fado)

« Litteratum », rue des écoles : voilà qui est raccord puisque cet adjectif latin (comme le quartier !) désigne un érudit, particulièrement féru de littérature. De l’extérieur, c’est un écrin de verdure : deux petites tables de jardin, des plantes comme s’il en pleuvait, et, derrière la vitrine, des bouteilles et produits d’épicerie fine. Intrigués, on pousse la porte : un vaisselier, deux capelines, trois orchidées, quatre autres tables, des bocaux, des livres, des fleurs : seul manque le raton laveur* ! Tout cela en un seul et même lieu, à la fois boutique, café et galerie d’art. Dans un décor immaculé sur lequel tranchent plantes vertes et tableaux joyeusement colorés. 

Personne ? Ah si ! Une voix nous parvient du haut d’un escabeau tout au fond :
– Je finis d’arroser et je suis à vous !
C’est Gloria, la propriétaire. Un petit bout de femme élégamment chapeautée et toute de blanc vêtue (Tiens, tiens !).
Elle nous accueille avec chaleur et nous parle de ses passions qui envahissent son (minuscule) local :
les plantes, la littérature, la peinture.
– Le Portugal aussi, non ?
– Comment savez-vous ? 
– A cause des bouteilles de Porto, de Vino Verde, et puis l’affiche du Douro … 
– C’est ma région ! 
Et nous voilà partis sur ses attraits, tandis que notre hôtesse actionne les manettes de sa Simonelli** (blanche, il va sans dire !) pour nous préparer un (excellent) café …

Un voisin entre et s’installe ; « Philippe », nous précise-t-elle. Puis une compatriote, Sophie, venue corriger ses copies tout en dégustant un pastel de nata***. Carlos, son mari, arrive avec le chariot de courses. Tout ce petit monde discute de tout : poésie, fado****, jardinage : le lieu est propice aux échanges. On est pris par son charme et la gentillesse de ses hôtes. Bien plus qu’un café, c’est une expérience humaine !

Pour conclure : « Litteratum », tout un poème !

                https://www.facebook.com/profile.php?id=100034332197970  

* Cf. « Inventaire », poème de Jacques Prévert (1957)
** L’une des machines professionnelles les plus fiables et robustes, qui garantit un expresso de qualité.
*** Sorte de petit flan pâtissier, dégusté parfois tiède, typique du Portugal – littéralement « pâtisserie à la crème ». 
**** Chants populaires portugais au thème mélancolique, accompagné d’instruments à cordes pincées.