Canelés-Café Baillardran

Vendredi 2 octobre 2020

Canelés-Café Baillardran, 36 Place Gambetta, 33000 Bordeaux
De 8h30 à 20h (9h à 19h30 le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café: 1,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Proche du bordeaux » (cramoisi)

 

Vendredi soir : notre TGV Inouï entre en gare Saint Jean …
Mon œil aguerri avise bientôt un café rouge et or. C’est Baillardran qui propose aussi (et surtout) de petits gâteaux recouverts d’une croûte caramélisée. Ah, les canelés !* Si l’on devait résumer Bordeaux à une gourmandise, c’est cette spécialité** à la forme si particulière qui viendrait aussitôt à l’esprit. Son nom vient d’ailleurs des petits moules en cuivre canelés dans lesquels on les cuit.

C’est en 1988 que Philippe Baillardran, fils de pâtissier, décide d’en faire son produit phare. Alliant savoir-faire et tradition,
il améliore sa qualité et reste LA référence malgré les nombreux concurrents. Peu à peu, d’autres boutiques de l’enseigne ouvrent au cœur de la ville. Son vaisseau amiral ? Incontestablement celui de la place Gambetta. La preuve : il s’est offert cette case dans la nouvelle édition du jeu Monopoly Bordeaux ! Un nouveau concept qui marie judicieusement café, boutique, laboratoire et cours ouverts à tous.

La boutique est colorée et joliment mise en scène. On y retrouve les couleurs de la Maison – jusqu’à la robe de (l’adorable) serveuse ! – et son côté rétro souligné par les vieilles pierres et le carrelage à l’ancienne. Des luminaires en cuivre rappellent les moules des célèbres canelés tandis qu’on aperçoit derrière un mur vitré, la fameuse « Ecole de canelés*** ».
La partie café ne propose qu’une demi-douzaine de tables bistrot, plus quelques une à l’extérieur … mais il pleut !
Par chance, nous trouvons deux places. De quoi prendre plaisir à déguster nos excellents cafés**** accompagnés de
mini canelés aux notes légères de rhum et de vanille … pour un prix somme toute modique compte tenu du cadre et
de la prestation !

Pour conclure : des gâteaux pleins d’a-rhums.

www.baillardran.com     

* Ou « cannelés » car personne ne s’accorde vraiment sur l’orthographe exacte du nom 
et en fait, aucune des écritures n’est inexacte. 
** Pâtisserie bordelaise datant du XVIè siècle.
*** Associée à l’Atelier des Chefs.   
 **** Italiens (« Ily »)




Milou

Dimanche 27 septembre 2020

Milou, 1 rue du Faubourg Saint Antoine, 75 011 Paris
Tous les jours de 7h30 à 1h (8h le week-end)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 12
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café: 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Toujours aux abois » (chien)

 

Où s’est donc niché Milou ? Place de la Bastille ; il a du flair : si près de l’Opéra que ses 2750 spectateurs ont peu de chances de le manquer … d’autant qu’il a vidé un pot de peinture bleu canard sur sa façade. Quel génie, ce Milou !
La terrasse les attend. Un temps de chien ? Pas de problème, elle est chauffée. Pourtant, entre les effluves de gaz oïl
et les klaxons des voitures, il faut vraiment être accro à la cigarette pour avoir envie de s’y poser.

Va pour l’intérieur, d’autant que le décor a de la gueule avec son style rétro-indus’. Carrelage ancien, moulures,
radiateurs en fonte et vieux lustres rappellent son année d’ouverture (1912 !) mais des verrières remplacent les fenêtres, un papier peint de palmiers apporte une touche d’exotisme, de petits fauteuils colorés mettent du pep’ et le comptoir arrondi en bois foncé un côté chaleureux.

Par l’escalier de fer, on grimpe à l’étage. Avis aux romantiques, c’est beaucoup plus tranquille, et pour peu que la table
de la fenêtre soit libre, la vue est imprenable sur la colonne de juillet*. Entre chien et loup**, une petite bougie rend l’ambiance plus intime encore. Et si comme Milou vous cédez à la gourmandise, goûtez l’os à moelle, il est tendre,
vous ne risquez  pas d’y laisser une canine !

Pour l’heure, si vous avez les crocs, c’est petit–déjeuner : jus de fruits au choix, boisson chaude, tartine et croissant.
Pour 6 €, c’est franchement correct vu l’emplacement, d’autant que les breuvages sont à la hauteur :
expresso Richard Perle noire, lait chaud vanillé ou chocolat chaud à l’ancienne.

Pour conclure : un café qui a du ouah ouah.

http://unpetitpoissurdix.fr/2014/05/27/les-secrets-de-la-rue-du-faubourg-saint-antoine/

* Elevée entre 1835 et 1840 en souvenir des trois journées de la révolution de juillet 1830 dite « Les Trois Glorieuses »,
elle est surmontée du Génie de la Liberté, sculpture en bronze doré réalisée par Auguste Dumont en 1836.
**A la tombée de la nuit.




L’Adresse

Dimanche 20 septembre 2020 

L’Adresse, 17 Place St Pol, 28400 Nogent-le-Rotrou*
Du lundi au samedi de 8h30 à minuit
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« On l’écrase parfois en voiture » (champignon)

 

En ce moment, nos voisins sont à l’ouest. Ils ont invité tout l’étage pour le week-end et nous avons saisi la Perche ! Quelques kilomètres avant l’arrivée, un impressionnant donjon** surplombe la route : il a été bâti par les ancêtres
de nos gens de Rotrou, de quoi donner envie de faire leur connaissance – des nogentais, pas leurs aïeux ! Quoique :
on n’est pas loin de Montmirail et des Visiteurs pourraient s’annoncer …

Sur la place de la Mairie, c’est l’effervescence ; c’est samedi, jour de marché ! Après avoir fait le plein de produits du terroir, les chalands apprécient de pouvoir se poser sur les terrasses des nombreux cafés. On en choisit une un peu au hasard
pour ses tables à l’ombre de grands parasols. L’intérieur, plus frais encore, s’étire tout en longueur, d’une rue à l’autre – avec une entrée accessible : avis aux PMR***. Un peu sombre mais on y vient plus pour l’ambiance que mettent le patron et ses habitués.

« Je baisse le rideau ! » L’un d’eux enlève son masque et s’adresse à l’assemblée réunie autour du comptoir. L’heure
est à la lecture des nouvelles. Aujourd’hui, ce sont les accidents de la route. « 40 % sont dus à l’alcool », décrypte-il
sur le journal local, pour conclure hilare : «  Ca veut dire que 60 % sont provoqués par des buveurs d’eau ! … 
Gauthier, remets-moi un calva**** ! … Bon, pas trop quand même, sinon ma femme va encore m’crier dessus ! ».

Nous autres citadins sommes plus sobres. A tort car le petit noir est loin d’être préparé avec la même adresse :
il nous arrache la gorge et le biscuit qui l’accompagne ne suffit pas à l’adoucir !

Pour conclure : côté café, une mal adresse …

https://www.facebook.com/ladressebarnogentrtou

* La forme ancienne nogiomum permet de dissocier ce Nogent des autres Nogent. Il s’agit ici d’une composition
novio– (nouveau), plus –magos (champ, marché), donc « le nouveau marché ».
Le toponyme Nogent-le-Rotrou apparait au XIIè siècle, du nom des seigneurs de la ville et comtes du Perche.
** Construit dans les années 1040, le donjon du château Saint-Jean est l’un des plus anciens de ce type encore debout
en France ; il est rectangulaire et fait 35 m de haut.
*** Personnes à Mobilité Réduite.
**** Appellation familière du « Calvados », le « Calva » est une eau-de-vie de Normandie obtenue par distillation
de cidre ou de poiré.




La Consigne

Dimanche 13 septembre 2020 

La Consigne, Gare de l’Est, rue d’Alsace, 75010 Paris
Tous les jours, de 8h30 à 21h (9h30 le dimanche)
Prix de l’expresso : 2,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Doublé au quotidien » (train)

 

Consignés ! Le Covid 19 repart à un train d’enfer ; si on ne se met pas tous aux abris, au train où vont les choses,
on risque un nouveau confinement. Mais où trouver une consigne ? Dans une gare bien sûr !

Sur les pavés de la cour d’honneur de la Gare de l’est, quelques tables invitent à se poser. C’est la terrasse d’une brasserie installée à l’entrée du grand hall, en lieu et place de l’ancienne consigne dont elle a repris le nom.
N’allez pas pour autant imaginer un cadre banal, bien au contraire.
Une hauteur sous plafond impressionnante, un imposant comptoir Art nouveau, deux immenses tableaux ferroviaires*
et pour accéder au premier étage, un escalier monumental. On en serait presque intimidés, d’autant que les tables sont recouvertes de nappes immaculées. Sans doute faut-il mener grand train pour s’y asseoir …

Pas forcément. Avoir un certain train de vie certes, comptez plutôt un tarif de première classe, mais on n’est pas non plus au Train bleu**. Et puis, c’est presque un passage obligé pour qui veut attendre son train, passer le temps entre deux correspondances ou fêter des retrouvailles à l’arrivée : c’est l’unique brasserie de la gare. Députés européens pour Bruxelles ou Strasbourg, hommes d’affaires pour l’Allemagne ou le Luxembourg, familles pour le Grand Est ou barons
du rail*** avant de reprendre leur cabine de train, tout le monde s’y croise.

L’ambiance est feutrée. On chuchote, on pianote sur son téléphone ou son ordinateur,
on se plonge dans un roman de gare ou un recueil de poésies :

«  Le temps nous égare, le temps nous étreint,
    Le temps nous est gare, le temps nous est train » ****

Pour conclure : une carte qui chemine haut.

http://brasserie-laconsigne.fr

* Une vieille locomotive au charbon et l’incontournable horloge de la gare au siècle dernier.
** Restaurant gastronomique de la Gare de Lyon.
*** Conducteurs de train.
**** Jacques Prévert.




L’Annexe

Dimanche 6 septembre 2020 

L’Annexe, 22 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,40 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont quitté l’école depuis longtemps » (encriers)

 

C’est la rentrée : on se rue sur l’Annexe de la rue des Ecoles !
Un bistrot bien sûr, où les instit’ épuisés trouvent un peu de répit. Faire la classe masqué, ce n’est pas une sinécure,
or c’est le seul endroit où l’on peut l’enlever ; aucun inventeur n’a encore trouvé le moyen de boire avec !

Au Quartier latin, des tables s’étirent sur le trottoir à l’angle de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève :
n’hésitez pas à Rentrée. 
Passé le tonneau et son désormais traditionnel flacon de gel hydro alcoolique, on découvre une vaste salle
bordée de larges baies vitrées et murs de briques.
Vous venez en groupe ? La longue table industrielle à manivelle et engrenages sera parfaite.
Vous aimez les objets détournés ? Le billot de boucher récupéré pour le service vous amusera tout autant.
A moins que ce ne soient les plaques émaillées qu’un artiste a joliment assemblées. Il a joué sur tous les tableaux : métropolitain, avec celles de la ligne 10 voisine, publicitaire, sur le thème des apéritifs, et routier. Sachant qu’avec
ce dernier, les panneaux de signalisation peuvent judicieusement servir de piqûre de rappel à ceux qui reprendraient
le volant en ayant un peu forcé sur les précédents.

Au comptoir, il y a de l’ambiance ; quelques habitués s’offrent visiblement une bonne tranche de rigolade.
Avec leurs bottes, tabliers et bérets noirs, ils sont aussi pittoresques qu’inattendus ici, au coeur de la capitale.
Et le serveur, haut en couleur lui aussi, n’est pas en reste ; il faut dire qu’il est à bonne école.
Il n’en oublie pas moins notre nectar qu’il prépare avec soin. Son café est bien tassé, bien serré, et malgré
une attaque un peu brutale, s’avère avoir beaucoup de corps ensuite.
Aucune ombre au tableau, en somme … y compris au niveau de l’addition.

Cet Authre** Bistrot est l’annexe de la Petite Périgourdine, brasserie installée en face.
Tous deux ont été rachetés par un bougnat … d’où la présence d’aligot à la carte tout autant que de magret et foie gras
– sans oublier quelques bonnes bouteilles. Alors, si vous n’êtes pas végétariens, prof-itez en!

Pour conclure : une adresse maîtresse, que dire … une instit’ution !

https://www.facebook.com/pages/category/French-Restaurant/L-Annexe-de-La-Petite-Périgourdine-Paris-5-289457201252926/

* Suite aux mesures drastiques prises avec le rebond de la pandémie.           
 ** Autre plaque émaillée du décor, au nom d’une rivière auvergnate, qui coule dans le Cantal. 




Le Grand Café du Printemps

Dimanche 2 août 2020

Le Grand Café du Printemps, 2 place Verdun, 32 120 Mauvezin
Tous les jours « du matin au soir »
Prix de l’expresso : 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Arrive sans précipitation » (sécheresse)

Face à l’esplanade de l’ancien château*, le Grand Café du Printemps est un incontournable. 
Il a abrité le premier cinéma du village en 1924 … et semble figé dans le temps depuis !
Sa grande terrasse ombragée est toujours prisée, particulièrement quand le cagnard assomme le village.
Et notamment aujourd’hui : il fait 39° !

Un freluquet vieillard s’y dirige tranquillement.
– Eh bé, v’là le jeune homme !, sourit Annie, la patronne.
– Attention, v’là l’Antiquité ! prévient-il en pénétrant sous la tonnelle.
Il aborde une famille de touristes avec un large sourire :
– Moi, j’ai 94 ans et mes 100 ans, je vais y arriver : je partirai quand il faudra, mais pas avant !
Vous savez ce que c’est qu’une carne ? C’est invendable et ça sert à rien. Eh bé moi, j’suis une carne.
Et d’ajouter avec un clin d’œil complice : les vieux, faudrait s’en débarrasser dès qu’ils sont pitchous**.
Allez, roulez jeunesse !
Puis il se tourne vers un couple attablé plus au fond :
– Vous savez le remède miracle qui m’fait marcher sans canne pour 3,11 € par mois ?
C’est l’aspirine ! Et ma mémoire, elle a pas besoin d’ordinateur ! Allez, adiou !
Il repart alors, visiblement ravi de sa prestation : un vrai Gascon !***
Un habitué lève les yeux au ciel :
– Y nous épuise, faut faire quelque chose. Comment qu’on l’débranche ?
Avec lui, ils sont une demi-douzaine de papys à commenter les résultats du dernier match de rugby
de leur accent rocailleux …

Bientôt midi : notre avenante patronne disparaît pour s’enquérir du repas.
Le café fait aussi restaurant – oh, pas un étoilé, mais une cuisine simple et familiale à base de produits locaux.
On y propose un déjeuner à prix fixe composé de 3 plats et un quart de vin en pichet :
melon de Lectoure, jambon cru ou foie gras de canard maison ;
magret, confit ou cassoulet accompagnés de pommes de terre sautées à l’ail de Mauvezin et tomates desséchées 
et la fameuse croustade**** en guise de dessert.
Ici, le bonheur est dans l’assiette et l’authenticité au bout de la fourchette ! 

Pour conclure : un Gascon qui tient ses promesses.

https://www.facebook.com/grandcafeduprintemps/

*  L’ancienne forteresse du village, redoutée des alentours, lui valut son nom de « Mauvais voisin » (en occitan : mau vesin)
**  Enfants.                                              
*** Fanfaron, hâbleur.                                           
**** Tarte aux pommes régionale.




Le Café des Sports

Dimanche 26 juillet 2020
Le Café des Sports, 3 rue du Général de Gaulle, 35 360 Montauban-de-Bretagne
Tous les jours de 7h à 21h (8h le WE)
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont souvent une fièvre de cheval » (turfistes)

Il fait soif ! Partis aux horreurs* pour un interminable voyage jusqu’à Montauban de Gascogne, notre gosier est déjà sec. Mais trouverons nous de quoi nous désaltérer à une heure si matinale … un dimanche de surcroit ?
A droite de la voie rapide se dresse un clocher tout proche, celui de Montauban de Bretagne : un signe !

Gagné ! Le café du village est ouvert. Plutôt banal de l’extérieur, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Et là, surprise : la déco est bien plus au goût du jour à l’intérieur, avec beaucoup d’espace et de lumière – mention spéciale
à la verrière en pyramide de la pièce du fond. Mais surtout quelle ambiance ! Chaleureuse et bon enfant dans la première
salle noire de monde. A croire que tous les Montalbanais** s’y sont donnés rendez-vous ! Les plus anciens sont
dûment chapeautés, jour du Seigneur oblige. Un petit verre de blanc pour chacun et les échanges fusent :

– Tu crois en Dieu, toi ? Eh ben, t’es pas rancunier !
– J’ai dit je crois, j’ai pas dit qu’j’étais sûr … Eh, le Gwe, remets-moi un coup ! ***
– C’est çà : quand ton verre est plein, tu le vides et quand il est vide, tu le plains …
– Dis voir Imogène, tes prothèses visuelles t’as pas c’te jour ?
– Ah, gast ! J’oublie toujours quelque chose ; la seule chose que je n’oublie pas, c’est d’oublier quelque chose …

Dans la pièce voisine, des jeunes disputent une partie de billard tandis qu’un turfomaniaque remplit fébrilement ses grilles,
ses journaux étalés devant de lui.
Ici, c’est LE coeur du bourg ; on s’y retrouve  au quotidien mais pas seulement. Toute l’année est rythmée par des soirées : de la galette des rois à la Saint-Sylvestre en passant par la Saint-Patrick, la fête de la musique, Halloween et le Beaujolais nouveau – sans compter les spéciales karaokés, latinos ou despérados.

Si le service est un peu débordé, la gentillesse est de mise. Mais ne demandez pas croissants ou tartines ;
il faut aller les chercher soi-même, comme souvent dans la région, à la boulangerie (heureusement) voisine****.
Le petit noir a du caractère, le lait du crème est servi à part dans un charmant petit pot et les biscuits qui les accompagnent sont délicieusement craquants. Vous préférez un Perrier ? Ne soyez pas surpris de voir arriver une « Plancoët intense » :
c’est sa cousine bretonne !

Pour conclure : lever le coude, c’est du sport.

https://www.facebook.com/pages/category/Sports-Bar/Le-BDS-Bar-Des-Sports  

*  Aux aurores ! 😉        
** Habitants de Montauban-de-Bretagne (environ 6 000)     
*** Sers-moi à boire !
**** « Aux Délices de Montauban », ouverte tous les jours de 6h30 à 20h … et dont le nom tient ses promesses !




Café Pesked

Dimanche 19 juillet 2020
Café Pesked*, 21 rue du Port, La Roche jaune, 22 220 Plouguiel
Du mercredi au dimanche, tous les jours pendant les vacances scolaires
Prix de l’expresso : 1,50 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Des gars des eaux » (Marins).

 

La petite route dégringole jusqu’au port de La Roche Jaune**. Sa particularité ? Elle est submersible : chaque mois, le Jaudy la recouvre entièrement jusqu’à s’inviter parfois dans les maisons. Emile a vécu enfant au Pesked et se souvient avoir vu
la mer y entrer et venir jusqu’au pied du lit. L’ancienne cabane de pêcheurs est devenue café-restaurant, mais les grandes marées*** rythment toujours les mois. Il vaut donc mieux surveiller leurs coefficients avant d’y faire escale et prévoir de grandes bottes, voire un canot pour accoster jusqu’au perron !

Une fois rendu, on est au bout du monde : les pieds dans l’eau ou leurs doigts en éventail, on profite de la vue sur l’estuaire et ses « plates**** ». Si l’extérieur peut paraître banal, dès le seuil franchi, on est sous le charme : les couleurs bigarrées,
le joyeux bric à brac d’objets marins et le comptoir aux allures de bar des îles avec son toit de paille. Tellement pittoresque que bien des films ont d’ailleurs été tournés ici.

Quelques plaisanciers et randonneurs (on est sur le GR 34), mais pas de hordes de touristes. Les clients sont surtout
des Rochois, pêcheurs ou retraités, ostréiculteurs ou cultivateurs bio (dont quelques figures locales particulièrement expressives !) On échange des infos entre voisins ou on trinque dans un joyeux brouhaha (ce doit être le rhum !)
Des étudiants étrangers venus apprendre notre langue assurent le service : simple et convivial, parfois approximatif,
mais c’est finalement bien dans l’esprit de la maison !

Si l’on peut boire un café (accompagné de sa mini galette Saint-Michel toute au beurre !) ou une bière du cru*****,
la spécialité, ce sont les rhums arrangés maison : canneberge, gingembre, miel, figue, ananas, dattes, cannelle, kumquat
et autres. Souvenir des Antilles où la patronne a passé son enfance avant de s’installer au Québec comme boulangère
puis guide de chiens de traîneau … mais c’est une autre histoire !
Un petit creux ? Cap sur les ressources locales : bar grillé, moules de bouchot, homard entier, palourdes farcies, huîtres
du coin (l’ostréiculteur est à 200m) … mais une addition qui a parfois le goût de la mer : salée !

Pour conclure : ici, tous les chemins mènent à rhum.

https://www.facebook.com/Le-Café-Pesked

* Pesked (prononcer « pesket ») : poissons, en breton.  
** Nom en lien avec les lichens qui recouvrent les rochers. A moins que ce ne soit avec l’infidélité associée à cette couleur : on sait que les marins partaient pour de longs mois …
*** A la pleine lune et la nouvelle lune, lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont dans le même axe : l’influence des corps célestes s’additionne et les marées sont de plus grande amplitude.
**** Bateaux ostréicoles.  
***** « La Philomenn » de Tréguier (petite ville de caractère toute proche).




Chez Prosper

Dimanche 12 juillet 2020

Chez Prosper, 7 avenue du Trône, 75 011 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Il lui arrive de faire la foire » (Trône)

Quand on s’arrête chez Prosper*, au pied des colonnes du Trône**,
De sa large terrasse, on peut voir défiler la faune.
Ou de son intérieur rétro – carrelage d’époque, boiseries, miroirs et tableaux –
Assis derrière les grandes baies vitrées, grandes ouvertes dès qu’il fait chaud.
Prosper yop la boum, c’est la star de la Nation,
Prosper yop la boum, c’est une véritable institution !

Toujours rempli comme un œuf, il est convivial et chaleureux
Mais pour un rendez-vous galant, mieux vaut trouver un autre lieu.
Aux heures de pointe, on est au coude à coude avec ses voisins,
Dans une authentique ambiance de bistrot parisien.
Malgré la frénésie ambiante, le serveur se met en quatre pour nous plaire
Il a d’la classe, il a du flair, il est pro … comme Prosper !

Tout de noir vêtu, hormis son masque et son tablier bleus
Assortis au néon des lettres indiquant le (pré)nom du lieu,
Au dessus de l’antique comptoir, entre deux vieilles réclames ;
Notre Prosper virevolte, sans souci du vacarme.
Portant à bout de bras son plateau argenté, il revient illy-co avec notre expresso,
Servi dans une tasse au liseré doré sur fond rouge-coquelicot.

Si le Prosper de Maurice Chevalier*** s’encanaille,
Chez celui-ci, on vient plutôt pour faire ripaille.
Amateurs de diététique macrobiotique, fuyez,
Ici, les recettes auvergnates sont la spécialité :
Pavé de Salers ou foie de veau persillé, purée maison et vins colorés
Suivis de l’exotique Tiramisu au Nutella … pour faire glisser !

Pour conclure : en voilà un qui mérite de prospérer.

https://www.chezprospernation.com

* Prénom d’origine latine (« prosperus ») signifiant « heureux ».
** Sur le vaste espace herbeux prolongé de vignes jusqu’à l’enceinte de la ville, un trône est installé le 26 août 1660
pour l’entrée solennelle dans Paris de Louis XVI et Marie-Thérèse d’Autriche, revenant de leur mariage à Saint-Jean de Luz. Il est alors baptisé « Place du Trône » pour devenir « Place du Trône renversé » en 1792, puis « Place de la Nation »
à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 1880, sous la Troisième République. 
Dès 1787, Claude-Nicolas Ledoux  y fait ériger deux colonnes encadrant la barrière d’octroi et l’entrée du Cours de Vincennes. Les statues de Philippe Auguste et Saint-Louis qui les surmontent sont quant à elles ajoutées en 1845.
*** Chanson interprétée en 1935.




Frappé par Bloom

Dimanche 5 juillet 2020

Frappé par Bloom, 2 rue Guénégaud, 75 006 Paris symbole-handicap
Du mardi au dimanche, de 11h à 19h (minuit du jeudi au samedi)
Prix de l’expresso : 2,50 €
Brunch le week-end de 11h30 à 16h (Buffet à 35 €)


Aux mots croisés du jour, l
a meilleure def’ de Philippe Bouvard :
« Cesse d’ouvrir son porte-monnaie quand on lui offre un portefeuille » (Ministre). 

 

Par ici la Monnaie ! Saviez-vous que celle de Paris est l’institution la plus ancienne de l’Hexagone et plus vieille entreprise du monde ? Eh oui ! C’est la seule à n’avoir jamais cessé sa production puisqu’aujourd’hui encore, ses usines continuent
de frapper les pièces de deux euros … d’où le nom de son nouveau Café : « Frappé » !

Face au Pont-Neuf où elle est installée depuis 1775, La Monnaie abrite en effet non seulement ses ateliers et son Musée* mais aussi le restaurant trois étoiles de Guy Savoy et ce nouvel espace**. Ouvert il y a 3 ans, il est destiné aux visiteurs
du Musée mais aussi aux connaisseurs. Des amoureux de la rive gauche ou des organisateurs d’événements qui profitent de cette adresse discrète, à l’abri des regards, pour leurs soirées d’entreprise, anniversaires, mariages ou séminaires.

Parmi eux, mon cher et tendre – digne père de notre fils ! 😉 -, qui m’invite à fêter mon passage de la quarantaine***
à la soixantaine. Avec une nouvelle surprise : les portraits de mes congénères**** affichés sur les murs de ce monument historique tout autour de la cour où nous sommes installés !

Mais il est temps de passer aux réjouissances : à l’ombre de l’olivier, notre brunch débute par des mini viennoiseries accompagnées d’un café du Brésil gourmand et doux, aux notes de noisettes et chocolat noir*****.
Charcuteries et poissons fumés, salades composées, pain cocotte et plats chauds****** prennent ensuite le relais.
Puis vient la farandole de desserts, avec du café filtre à volonté pour clôturer ces agapes.

Au final, un brunch en or qui mérite une médaille. Mieux vaut ne pas être aux pièces pour bien en profiter car on ne peut pas dire qu’on soit payé en monnaie de singe. Et même s’il vaut mieux ne pas avoir d’oursins dans son porte-monnaie,
on règle finalement la note argent content.

Pour conclure : un brunch qui n’est pas monnaie courante.

http://www.frappe.bloom-restaurant.fr

* On y découvre l’art de la gravure et nos monnaies successives ainsi qu’un espace d’expositions d’art contemporain.
** Espace de détente et de restauration ouvert par la famille Bloom, déjà propriétaire de deux autres restaurants à Paris. Leur règle : des plats 100% maison à partir de produits de saison provenant directement de petits producteurs régionaux. 
*** Les Schtroumpfs, personnages imaginés par Peyo en 1958, auxquels la Monnaie rend hommage cette année. 
**** Le confinement !
***** « Bob’o link », torréfié par « Terres de café », spécialiste parisien des cafés de spécialité.
****** Oeuf cassé dans un petit pain individuel, lasagnes végétariennes, risotto aux courgettes, poulet aux épinards.