Machine à café

Corona Café / 35

Dimanche 9 mai 2021

 

La machine à café ?
Pour Richard Branson*, c’est le meilleur outil de communication !
Oui, mais ça, c’était avant la pandémie !
Depuis, les salariés doivent porter un masque … lequel rend, vous en conviendrez, l’absorption d’un liquide délicate !
Or, si le ministère du Travail prévoit quelques exceptions sur le port du premier, pas un mot sur les pauses café …

« Il faut faire appel au bon sens et reprendre les fondamentaux », déclare un responsable des ressources humaines.
Mais comme le chef d’entreprise est garant de la santé de ses salariés, il doit veiller à ce qu’ils se protègent les uns des autres … et en matière de café, certains mettent le paquet :

–        Lavez-vous soigneusement les mains avec du savon ou du gel hydro alcoolique puis placez-les sous le sèche-mains automatique ou utilisez des serviettes  de papier jetables (pour faire plaisir aux zécolos !)

–        Dirigez-vous vers la machine à café en respectant la distanciation sociale,  soit plus d’un mètre de vos collègues (Bonjour la convivialité !)

–        Miracle, la machine est libre : avancez, seul(e) ! C’est le moment de mettre vos gants. Si vous n’en avez pas, nettoyez scrupuleusement la façade de la machine avec une lingette désinfectante.

–        Prenez un gobelet  et posez-le sur le réceptacle, appuyez sur le bouton de votre choix puis laissez couler votre café. Normalement, vous devez sentir ses arômes, sinon :
a )      le virus est déjà à l’œuvre (comme test anti-Covid, y a pas mieux !)
b )      le café n’a aucun goût (autant prendre directement un verre d’eau !)

–        Maintenant, jetez les gants et récupérez votre café (Mais oui, tout arrive !) 
a )      Vous avez un siroteur** ou autre masque permettant de boire sans l’ôter ? Dégustez-le tranquillement …
b )      Vous n’avez pas de masque spécifique ? Isolez-vous près d’une fenêtre ouverte et baissez votre masque.
Dix minutes chrono, pas plus. C’est ce que la Ministre du travail vous autorise … pour que vous ayez le temps de souffler sur  votre café pour le refroidir !

–        Remettez votre masque et jetez votre gobelet (Attention : pas l’inverse !!)

–        Retournez aux sanitaires vous désinfecter les mains avec du savon ou du gel hydro alcoolique et séchez-les avec le plus grand soin …

          Avec tout ça, l’heure a tourné, il est temps de rentrer chez vous !

 

* Entrepreneur britannique, connu grâce aux succès de sa marque Virgin Group.
** http://lescafesdottilie.fr/siroteur-masque/

Illustration de Babouse
,
François-Henry Monier de son vrai nom, dessinateur de presse, journaliste et auteur de bandes-dessinées, né le 8 mai 1972.




Vienne et ses cafés

Corona Café / 24

Dimanche 21 février 2021

Vienne et ses cafés : pas de boissons, des révisions !

 

Si les étudiants parisiens ont (partiellement) retrouvé le chemin de la Fac début janvier,
leurs cafés sont toujours fermés … depuis 24 semaines : une éternité !

A mille kilomètres, les Autrichiens subissent eux aussi les restrictions liées au Covid, plus draconiennes encore :
ils n’ont pas échappé à un 3è confinement alors que bars et restaurants ont de nouveau fermé leurs portes en novembre.
Tous ? Non ! Soucieuse de ses étudiants particulièrement affectés par les mesures sanitaires (plus de lycée ni d’université, de cinéma, concert, sport ou Kaffeehaus* – et donc de liens), la Ville de Vienne a autorisé l’ouverture de certains cafés pour eux.

L’objectif est double : faciliter leurs études grâce à ces nouveaux espaces vastes et paisibles ; leur offrir un peu
de convivialité pour rompre leur isolement. Quant aux établissements concernés, ils retrouvent un sentiment d’utilité
après des mois d’inactivité et espèrent, qui sait, garder cette nouvelle clientèle une fois la pandémie jugulée …

Dans le centre historique de la capitale, le « Café Museum » est l’un d’eux, élégant et confortable.
Depuis 1899, de grands écrivains s’y sont installés pour rédiger leurs ouvrages et nombre d’artistes y ont fait salon**.
A présent, seuls les étudiants peuvent occuper ses tables rebaptisées « Lerntisch »***. S’ils ne sont pas autorisés
à consommer, ils trouvent une bouteille d’eau et une friandise (pour le moral des troupes !), sans compter l’indispensable connexion internet.

Après avoir sacrifié au rituel du gel hydro alcoolique, Jakob s’installe dans la salle du fond aux murs couverts de livres : propice à l’étude ! Il apprécie le confort des banquettes de velours rouge et la tranquillité. Ici, contrairement à sa (bruyante) colocation, seules quelques notes de piano accompagnent sa réflexion.
A quelques mètres, Carlotte savoure l’espace, elle qui tourne en rond depuis des mois dans son studio de 17m2.
Changer de cadre lui permet aussi de séparer travail et vie quotidienne : des atouts incommensurables à ses yeux !

Bien que l’opération soit avant tout destinée aux étudiants en manque d’espace, de calme ou de wifi pour travailler
chez eux, seul le nombre limite de fait les entrées****. 

Après Vienne … Paris ?

https://www.youtube.com/watch?v=xCse9eB2Njk&feature=emb_err_woyt

* Véritable institution, le Kaffeehaus joue un rôle capital dans la vie sociale de Vienne et est si emblématique
qu’il a été inscrit à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel autrichien en 2011.
** Les écrivains, Karl Kraus et Elias Canetti, les peintres Gustave Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka  
ou les architectes Otto Wagner et Adolf Loos.
***  Tables d’études.
**** 15 jeunes pour 300 m², les étudiants réservant en ligne leur créneau horaire.




L’Inavoué

Dimanche 14 juin 2020

L’Inavoué, 4 impasse Gomboust, 75 001 Paris
Tous les jours de 11h à 1h
Horaires post-confinement : jusqu’à 22h.
Prix de l’expresso : 3 €
Brunch week-ends et jours fériés : 17 €, boissons non comprises

 

Inavoué … mais surtout inattendu ! A deux pas de la célèbre place Vendôme, ce joyau se cache dans un écrin de verdure.
Sa terrasse s’étire au fond d’une (large) impasse, en toute discrétion. Loin de l’effervescence de la ville, si loin …

En guise d’accueil, un flacon de gel hydro alcoolique trône sur le guéridon à l’entrée : on ne risque pas d’oublier
les gestes barrière ! On s’installe ensuite à l’extérieur – post confinement oblige.
Un pur bonheur ! Dans cette enclave piétonne, bien à l’abri des regards, on profite de ce lieu simple et bohème.
Plantes vertes et suspensions en macramé, grands coussins et objets chinés, tout est fait pour nous dépayser.
Bercés par le doux bruit d’une fontaine, on se sent à mille lieues de la capitale …

Quand les températures auront chuté, il sera toujours temps de se réfugier à l’intérieur – avec un peu de chance,
le coronavirus aura tiré sa révérence ! Avec ses banquettes de velours et sa cheminée, il est intime et chaleureux.
On s’imagine déjà dîner aux chandelles dans cette ambiance tamisée propice aux confidences, voire au secret … inavoué ?

Mais pour l’heure, c’est brunch ! Et si on le prend au jardin, cela n’empêche pas l’élégance : les serviettes blanches sont
en tissu, les couverts en métal argenté et la vaisselle à l’ancienne. Le contenu de l’assiette est tout aussi raffiné et la présentation soignée. Les œufs brouillés à huile de truffe sont moelleux, les toasts à l’avocat craquants (mention spéciale au pain noir !). Ils sont accompagnés d’un granola aux fruits, de pancakes au sirop d’érable et de mini moelleux au chocolat. Un unique plat donc, mais copieux autant que savoureux. Tout est fait maison avec des produits frais nous précise d’ailleurs notre serveur, un jeune homme souriant et efficace.

La boisson n’est pas comprise, mais les jus frais minute incontournables. On opte pour la « Vis ta mine », composée de carottes, pommes et gingembre : un puissant antioxydant, anti-inflammatoire et antifatigue. De quoi prendre des forces avant de replonger dans la trépidante vie parisienne 😉

Pour conclure : se trouver dans une impasse devient ici un plaisir.

https://inavoue.com

* Inavoué mais incontournable depuis novembre 2017, quand trois amis ont ouvert ce restaurant situé dans une enclave
de la place du marché Saint-Honoré.