26/01/2020
Les pipos
Le 26 janvier 2020
Les Pipos, 2 rue de l’Ecole Polytechnique 75 005 Paris
Du lundi au samedi de 7h à 1h
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 12
Prix d’un café : 2,00 €
Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Son arrivée provoque un départ » (relève)
En haut de la Montagne Sainte Geneviève, des touristes passent devant une devanture qui paye si peu de mine
qu’ils n’osent y entrer. S’ils savaient …
Depuis la fin du 19e siècle, c’est ici que les habitants du quartier se retrouvent.
Le nom a changé presque autant que les propriétaires. L’actuel « Pipos » vient de « p’tits polytechniciens »,
surnom donné aux élèves de première année de l’École* jadis voisine. Combien sont venus s’y ragaillardir ?
Et parmi eux peut-être, notre oncle Paul dans les années quarante puis notre père par la suite, qui sait ?
A l’intérieur, rien n’a changé ou si peu : le sol de mosaïque date la 2ème guerre, le bar en bois sculpté est resté dans son jus (depuis 1946 !), les murs sont recouverts de vieilles réclames et le plafond d’affiches jaunies. C’est rustique mais authentique. Sans doute ce qui a donné envie à Woody Allen, venu tourner « Midnight in Paris », d’y installer sa base. On est au cœur d’un des plus vieux quartiers de Paris**, face à une minuscule place pleine de charme … et au calme : un luxe ici !
Ce n’est pas pour autant un musée, c’est un vrai lieu de vie. Tout le monde semble se connaître, on y échange dans la bonne humeur, on s’y désaltère (de bons vins !), on s’y rassasie de « petits » plats traditionnels – genre potée auvergnate, saucisse d’Auvergne ou truffade : du roboratif, on est dans la Montagne, que diantre !
Mais une ombre plane sur cette institution qui, malgré son titre de « meilleur bistrot parisien 2018 », pourrait bien disparaître : le propriétaire du local commercial recherche un nouvel acquéreur du bail – une franchise de magasin notamment qui lui fournirait un loyer nettement plus élevé. La menace est telle que les clients ont lancé une pétition
en novembre dernier, pour demander à l’Unesco et à la Ville que les Pipos soient classés : pipophiles, à vos plumes !
Pour conclure : ce bistrot, c’est pas du pipeau !
https://www.facebook.com/lespiposbaravins/
* Fondée en 1794 et militarisée en 1804 par Napoléon, l’École polytechnique, – surnommée l’« X » (du symbole dans l’algèbre des polynômes) -, est la plus prestigieuse de nos écoles d’ingénieurs.
** Le quartier latin.
19/01/2020
La Terrasse
Le 19 janvier 2020
La Terrasse, 5 place de Barcelone, 75 016 Paris
De 8h à 23h30, 9h le samedi, 9h-18h le dimanche,
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Qui se répète » (ara)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine …
et juste en face, de quoi désaltérer des gosiers asséchés :
– De l’eau à la claire fontaine à colonnettes de Monsieur Wallace. Il en avait installé une centaine pour que chaque parisien puisse avoir de l’eau potable ; c’est l’une des rares survivantes (mais prévoir un gobelet, celui d’origine a disparu !)
– D’autres boissons de toutes sortes si l’on préfère, dans les brasseries qui s’étalent sur la large place.
Voilà qui peut paraître bien banal … et pourtant …
« La Terrasse » évoque chaleur et verdure : tout ce qu’on recherche à cette période de l’année.
Bonne pioche !
Sous son grand store bleu azur, cette terrasse est bien abritée derrière ses jardinières de fleurs. De quoi oublier un instant les pots d’échappement de la très passante avenue de Versailles, tout en profitant des parasols chauffants … en attendant le soleil estival. Si vous craignez les courants d’air, une seconde terrasse lui succède, plus protégée encore.
Mais pour un dépaysement total, c’est à l’intérieur qu’il faut s’installer.
On quitte la capitale pour se trouver propulsé au cœur des Caraïbes : les plantes dégringolent de leurs suspensions,
de (faux) champignons poussent au pied d’un arbre (entier !) Pour un total moment de détente, s’installer dans l’un
des deux fauteuils suspendus, se laisser bercer en fixant le ventilateur du plafond et s’imaginer à l’époque coloniale.
Un perroquet croaille. On sursaute. C’est Oscar, la mascotte de la maison. Il ne reste plus qu’à commander un petit verre de rhum pour se remettre de ses émotions … et replonger dans sa douce torpeur.
Pour conclure : un établissement qui mérite un Oscar.
12/01/2020
Good News
Le 12 janvier 2020
Good News Coffee, 27 bis rue Mademoiselle, 75 015 Paris
De 8h30 à 18h, 9h le samedi, 10h le dimanche (Fermé le lundi)
Note globale : 14
Situation : 11
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Arme australienne » (boomerang)
Bonne nouvelle pour Mademoiselle : un nouveau coffee shop a ouvert ses portes à ses pieds – rare dans ce quartier !
Le bâtiment est tout neuf, la déco moderne et épurée. Il n’est pas immense mais lumineux grâce à ses grandes verrières. Tables avec plateau de marbre et pieds de bistrot chinés, carreaux new yorkais couleur bleu canard, et puis le bois omniprésent, sans oublier la touche green : on s’y sent bien. Et si Mademoiselle veut se passer de l’eau sur les mains, un savon liquide parfumé assorti au carrelage l’attend sur le lava-beau, ainsi qu’une pile de serviettes d’invités joliment empilées sur l’étagère de bois : du jamais vu !
La Good News ? C’est le Good coffee ! Un café de spécialité – que dis-je, des cafés : on les choisit selon leur origine,
leur mode d’extraction*, leur préparation** et même leur capacité : verres et tasses sont soigneusement alignés
sur le comptoir avec l’indication des prix, des contenances et des récipients (j’adore !)
Le gérant est Australien, c’est un passionné. Pour les grains, il se fournit chez un compatriote ; la machine par contre
est italienne, mais quelle machine*** ! Quant à la torréfaction, elle serait plutôt anglo-saxonne – moins forte que
dans la botte donc. Si vous n’êtes pas puriste, vous pouvez demander à ce qu’on ajoute du lait, chaud, mousseux,
avec un élégant dessin : le Latte, c’est tout un art, on le savoure déjà avec les yeux !
L’autre Good News ? Une cuisine healty particulièrement soignée ou un « brekkie »**** le week-end avec son plat emblématique – non, pas du kangourou ! -, un toast à l’avocat.
Les serveurs (souriants) sont tous anglophones, la clientèle internationale … un véritable melting pot !
Pour conclure : Oh, my Good !
https://www.facebook.com/pages/category/Coffee-Shop/Good-News-Coffee-Shop-146948979358021/
* Expresso, filtre, à froid …
** Latte, flat white, cappuccino …
*** Marzocco
**** Brunch australien (avec ou sans dessert : 18,50 ou 22 €).
05/01/2020
Sept-Cinq
Le 5 janvier 2020
Sept-Cinq, 26 rue Berger, 75 001 Paris
De 11h à 19h, brunch le WE de 11h à 15h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 13
Brunch : 15
Prix du Brunch : 25€
Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Coiffe de chasseur alpin » (galette)
Leur histoire débute sur les bancs de l’école (de commerce) et puis, très vite, elles ont l’idée de s’associer :
Audrey et Lorna ont 23 ans, elles imaginent un concept-store pour promouvoir les créateurs parisiens (d’où « Sept-Cinq » ?)
Leur première boutique-salon de thé ouvre en 2012 rue Notre Dame de Lorette ; la seconde, trois ans plus tard,
sous la toute neuve Canopée, au cœur de la capitale.
Un vrai havre de tranquillité pour qui veut s’extraire de l’agitation du Forum. Les places sont chères
(une vingtaine seulement à l’intérieur, presque autant sur la rue piétonne), mais l’espace gai et lumineux
grâce à sa large baie vitrée et ses murs orange ou recouverts de papier peint fleuri.
Quant à leur sélection d’accessoires (vêtements, bijoux et livres de bloggeurs sur Paris),
elle est vraiment originale : top pour une idée cadeau qui sorte du lot ! Et en retrait de la boutique, le coin salon de thé
est parfait pour un déjeuner entre amis, une pause-goûter girly … ou un brunch du nouvel an en famille.
Nous voilà donc attablés, puisque telle est la tradition, avec nos kids et leurs dulcinées.
Le jus d’orange est fraîchement pressé et le thé* plein de saveurs (d’après nos spécialistes !)
Par contre le café, pourtant de spécialité**, est servi dans une grande tasse – que dis-je, une baignoire ! –
et sans une once de lait. Sacrilège pour accompagner des tartines !
Mais le pain est croustillant et les confitures goûteuses***.
Un bon point aussi pour l’assiette salée même si elle mériterait d’être un peu plus copieuse.
La cerise sur le gâteau enfin, ce sont justement ceux qui sont exposés sous leur cloche à l’ancienne**** :
le choix est cornélien !
Tout est fait sur place (on peut même vérifier, la cuisine est ouverte), et servi dans une jolie vaisselle chinée.
Pour conclure : Halles et s’y !
http://www.sept-cinq.com/fr/content/18-salon-de-the
* Large choix de thés de la marque « Collection T », petite entreprise familiale la rue des Martyrs
proposant une gamme de thés raffinés en vrac.
** Café de la célèbre maison de torréfaction « Lomi » de la rue Marcadet.
*** Confitures artisanales d’une jeune marque parisienne, les « Confituriers de Paris ».
01/01/2020
SyLon
Le 29 décembre 2019
SyLon de Montmartre, 4 bis Rue Piemontesi, 75018 Paris
De 9h à 18h (10h le week-end)
Note globale : 13,5
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 2,20 €
Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Réunion de quartiers » (orange)
Décalé le nom, croisement des premières syllabes de Sydney et Londres :
deux des villes préférées d’un couple d’amis à l’origine du concept,
la troisième étant la leur, où ils ont ouvert ce coffee-shop il y a deux ans.
Décalée la situation, croisement de Montmartre-la-cohue et des petites rues tranquilles en contrebas des Abbesses.
Une devanture boisée ; SyLon veut se poser après une balade sur la Butte, c’est ici !
Décalée la déco, croisement de style haussmannien (moulures et parquet en chevrons) et berlinois (murs bruts
et sols en béton). Mais le revêtement cuivré réfléchissant du fond réunit les deux univers et agrandit l’espace.
Décalée l’ambiance, croisement des conversations anglophones de touristes égarés et des papotages des habitués
qui échangent au comptoir sur la vie du quartier. Le tout sans fond musical : le sonnant serait dissonant.
Décalés les plats, croisement du fait-maison et de saveurs insolites :
jus de pomme-chou kale* ou carottes-gingembre-épices, œuf miso**, tartine de patates douces-cream cheese
et gâteau au chocolat-caramel au beurre salé.
Calés, Carine et Léonard … euh, non : lui, c’est Pascal ! Passionnés par les grains, ils les choisissent parmi des cafés d’origine contrôlée, puis les préparent avec soin, en variant les techniques en fonction de ceux qui sont commandés.
Pour conclure : des calés question café.
https://www.facebook.com/SylondeMontmartre/videos/860488774303059/
* Légume ancien, connu depuis l’Antiquité et courant au Moyen Age, il revient sur le devant de la scène
depuis une dizaine d’années. Réputé pour ses nombreuses vertus dont une teneur exceptionnelle en vitamine C :
pour seulement 100 g consommés, il couvrirait 150 % des besoins quotidiens !
** Aliment japonais traditionnel qui se présente sous forme de pâte fermentée, à haute teneur en protéines,
de goût plus ou moins prononcé selon la fermentation, et relativement salé.