27/06/2021
Noir Barista’s Coffee
Le 27 juin 2021
Noir Barista’s Coffee, 120 bd Haussmann, 75008 Paris
Tous les jours de 8h à 18h (10h le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 17
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour :
« Un certain humour » (noir)
Noir de monde ! Mais qu’est-ce qui les attire tous ? Attroupés sur le large trottoir du boulevard, les employés du quartier Saint Augustin bavardent un gobelet à la main. Certains sont devant des tables hautes, d’autres sur des chaises de jardin,
la plupart juste debout. Derrière eux, une boutique minuscule et son unique comptoir …
Depuis le 4 janvier, ce coffee-shop propose des cafés d’exception, achetés en direct chez de petits producteurs puis fraîchement torréfiés par l’Arbre à café*, son partenaire. Sa devise ? Un café extraordinaire pour les jours ordinaires !
Et ça marche : les caféinomanes du secteur se précipitent, mais aussi de nombreux profanes devenus depuis de véritables adeptes. Ils les emportent ou les dégustent sur place.
Finement extraits par Erwan, barista chevronné, il y en a pour tous les goûts. On les découvre sur le tableau noir : expresso, cappuccino, mocaccino**, flat white***, latte****. Je choisis le guatémaltèque, un arabica puissant au goût légèrement chocolaté. Mon cher et tendre, lui, préfère le latte, légèrement caramélisé. Malgré le gobelet en carton, leur goût n’est pas altéré. Surprise : le règlement ne se fait que par carte bancaire. Au moins, on ne peut pas dire qu’ils travaillent au noir !
Et le tarif est somme toute très raisonnable au regard de la qualité.
Le samedi après-midi, les inconditionnels peuvent s’inscrire aux ateliers pratiques :
– Le premier leur permet de découvrir l’histoire et le marché du café, voyager à travers les meilleurs terroirs et suivre la route du grain, de la terre à la tasse. A deux, trois ou quatre, ils observent, touchent, sentent et dégustent une sélection des meilleurs crus et apprennent à réaliser une extraction espresso de qualité.
– Le second les initie aux Latte pour pouvoir donner la bonne texture au lait grâce à la buse à vapeur, le verser pour obtenir de superbes motifs … et épater leurs amis !
Pour conclure : il y a des fois où on a envie de tout voir en noir.
* Célèbre torréfacteur parisien alliant un savoir-faire artisanal pointu et les dernières avancées techniques.
** Mélange d’expresso, de liqueur ou de sirop de chocolat, de crème fouettée et de lait (Une vraie bombe !)
*** Boisson à base d’expresso et de lait cuit à la vapeur avec de fines bulles d’une consistance veloutée et brillante.
**** Cf. Top 30 et films des plus beaux dessins sur cafés en bas de cet article : http://lescafesdottilie.fr/artscafe-montreal/
20/06/2021
Café Beaujolais
Le 20 juin 2021
Café Beaujolais (ou Beau Joël !), 28 avenue de Suffren, 75 007 Paris
Tous les jours de 7h à 2h (8h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2,50 € (Brunch du WE : 28€)
Aux mots croisés du jour :
« Un homme qui en vaut deux » (paire)
Balade sur les quais jusqu’à la Dame de fer*. Pour la fête des pères, on a déniché une brasserie de quartier à l’ambiance familiale dans ce secteur pourtant on ne peut plus touristique.
Si l’intérieur n’est pas immense (mais chaleureux avec ses pierres et boiseries), la terrasse s’étale largement sur le trottoir. Face à l’avenue (calme à cette heure), certains choisissent l’ombre des tilleuls, pour profiter des lauriers roses et des jasmins. On leur préfère celle d’un paparasol, en attendant notre aîné et sa dulcinée …
Ils arrivent. Notre héros du jour range sa père-de-lunettes et on attaque le brunch.
Originaire de l’Aveyron (où l’on aime les bonnes choses !), le gérant porte une attention toute particulière au choix de ses produits. Et tout est fait maison, hormis le pain et les viennoiseries.
– Croissant, boisson chaude et jus fraîchement pressé nous ouvrent l’appétit.
Sachant que carottes, pommes et poires composent le troisième, c’est parti pour la détox !
– Une planche salée, soigneusement présentée, constitue le plat principal. Variée avec sa mini-cocotte d’oeufs brouillés et champignons à la truffe, son saumon gravlax** (ou bacon), son avocat sur tranche de pain toastée et son morceau de Comté. Une salade César bien assaisonnée ajoute une petite touche de verdure.
– Le point final est un trio de mini-douceurs sur ardoise : la tranche de pain père-du (pas perdu pour tout le monde !) me replonge dans mon enfance. Ah, ceux de ma mère-grand ! Quant au cheese cake aux fruits rouges, il me rappelle notre dernier périple aux States. Parfumée à la menthe fraîche, une salade de mangues, fraises et ananas vient ensuite à point nommé pour faire glisser tout ça …
On sort repus mais pas ruinés : de quoi poursuivre cette première journée sans couvre-feu – autant dire de fête !
Alors qui sait ? Peut-être reviendra-t-on ce soir pour siroter un mojito … Pardon : un mojitard !
Pour conclure : père okay pour cette belle fête !
https://restaurant-lebeaujolais.fr/fr
* Surnom donné à la tour Eiffel en raison de sa construction à base de ce métal (7 300 tonnes !)
** Spécialité de la cuisine traditionnelle nordique, à base de filets de saumon cru longuement marinés, macérés et séchés avec du sel, du sucre, du poivre et de l’aneth.
13/06/2021
L’Usine de Charonne
Le 13 juin 2021
L’Usine de Charonne, 1 rue d’Avron, 75 020 Paris
Tous les jours de 7h30 à 2h, 8h le WE (23h pendant le couvre-feu)
Note globale : 13,5
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Il nous met au courant » (électricien)
Charonne* était à l’origine un village agricole. Après son rattachement à Paris**, il s’industrialise de manière prodigieuse. Puis, dans les années 60, usines et ateliers disparaissent peu à peu, au profit d’immeubles de logements …
Seuls les anciens se souviennent aujourd’hui de cette époque. Le cadre rétro indus’ de notre Usine leur rappelle sans doute la Centrale de production électrique. Des éléments ont été récupérés un peu partout : un voltmètre***, un tableau électrique et ses bobines, une banderole (« Non à la fermeture de l’Usine ! »), des turbines et des engrenages.
On pense à l’affiche du film « Les temps modernes » où Charlot travaillait à la chaîne. Il finissait par sombrer dans la folie, à force de resserrer des boulons à une cadence infernale.
Mais ici, l’ambiance est toute autre, c’est la cantine du quartier. On s’y retrouve autour de la « gamelle du jour »,
dans une ambiance bruyante et chaleureuse. Le lieu porte bien son nom, c’est l’usine !
On y vient aussi avant le turbin, pour un petit noir au zinc. On y retourne après, pour partager la Cuvée du Syndicat entre camarades travailleurs. Pour un peu, on ne serait pas surpris de voir débarquer Arlette**** !
Côté détente, pas besoin de congés payés : l’Usine dispose d’une terrasse. Elle est un peu bruyante certes – on est sur le boulevard Charonne ! -, mais vaste et ensoleillée.
« Toute la chaîne de production de l’Usine vous souhaite la bienvenue » lit-on. Pourtant, le service tient du minimum syndical : il est efficace mais distant. Peut-être s’agit-il de diesels, on est à l’ouverture après tout …
Pour conclure : un bon tuyau !
* A l’est de la capitale et à deux pas de la Nation.
** En 1860 par Napoléon III.
*** Appareil, dont l’unité de mesure est le volt. Il mesure la tension ou différence de potentiel électrique entre deux points.
**** Militante syndicale, Arlette Laguiller devient porte-parole de Lutte Ouvrière. Elle est la première femme à se présenter à l’élection présidentielle en 1974. Elle se représentera les 5 fois suivantes et obtiendra de 1,33 à 5,72 % des suffrages. A ce jour, elle détient le record du nombre de candidatures présidentielles en France.
06/06/2021
Madison Caffè
Le 6 juin 2021
Madison Caffè, 10 Chaussée de la Muette, 75 116 Paris
Tous les jours de 9h à 21h (Minuit hors couvre-feu)
Note globale : 16
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,50 €
Brunch le WE de 11h à 16h
Octobre 2019, une trattoria remplace le Grand Bistrot de la Muette : le Madison* Caffè. Pourtant, son nom évoque plutôt l’autre côté de l’Atlantique. On pense au Madison Square Garden à l’époque de la prohibition, avec sa mythique salle de boxe. D’ailleurs, tout nous le rappelle : les briques rouges brûlées aux murs, tuyauteries apparentes, ventilateurs vintage, sols carrelés, chaises Tolix dépareillées, tables taguées au chalumeau, jusqu’aux longs néons rouges. On y est !
Il suffit de prendre place pour boire un verre ou manger un morceau sur l’une des balançoires géantes ou cages de combat suspendues : nous voilà transportés cent ans en arrière. Au mur, des boxeurs iconiques, des gants de boxe en tous genres et des jambons crus en guise de punching ball. On assiste à un combat de boxe sur Madison Avenue. Les adversaires arrivent ; ils montent sur le ring, le match commence …
– Première reprise : le pizzaiolo enfourne ses pizzas** dans le four à bois en hurlant devant la jeunesse du quartier qui attend ses Napolitaines. L’ambiance est survoltée, le Prosecco coule à flots. Son adversaire a baissé la garde, il jette l’éponge. Un coup de gong interrompt l’affrontement …
– Deuxième reprise : le pastaiolo a retrouvé ses esprits. Dans son aquarium de verre, il fait le show. Ses mains expertes confectionnent en live pas moins de dix sortes de pâtes extra-fraîches***, servies dans des casseroles en cuivre XXL. Attablées devant leur verre de chianti, des célébrités le regardent médusées, Lenny Kravitz, Alice Taglioni, Laurent Delahousse et tutti quanti. Le pizzaiolo est mis KO.
… Je sors de ma rêverie : ça, c’était dans une autre vie, celle d’avant le Covid ! Pour l’heure, seule la terrasse est accessible. Mais c’est déjà un luxe : il y a seulement deux semaines, nous nous contentions d’en rêver depuis des mois. Et plutôt que de prendre des coups … on les boit !
Pour conclure : « La boxe est réputée être le plus dur de tous les sports, alors qu’en fait, c’est juste un coup à prendre. »
Marc Escayrol****
* Danse en ligne, créée à la fin des années 1950 aux États-Unis et popularisée au début des années 1960.
** A la farine bio italienne qu’il a laissée reposer six jours, les moins chères de Paris : 5 € !
*** Orecchiete, linguini, mafaldines, lasagnes, tagliatelles, coquillettes, fusilli, ravioli, spaghetti et macaroni.
**** Auteur et humoriste français né en 1957, cf. « Mots et Grumots », dictionnaire humoristique.