Monthly Archives: juin 2023


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Arras
25/06/2023

Le Georget

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Le 25 juin 2023
Le Georget, 42 place des Héros, 62 000 Arras
De 7h à 20h (8h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 17
Cadre : 10
Accueil : 13 
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 1.50 €

Aux mots croisés du jour : « Orateur sur perchoir » (Ara)


Harassés par la chaleur, nous quittons l’étuve parisienne pour une escapade dans la cité atrébate*. Jacqueline, Colas, Dédé et l’ami Bidasse nous accueillent à l’Hôtel de Ville (Arras est fière de ses Géants – on la comprend !) 
Le temps est clair, idéal pour une grimpette en haut du Beffroi**. A 75 mètres, la vue porte loin. Et juste à nos pieds, la place des Héros, avec ses arcades, ses façades baroques … est couverte de nombreuses terrasses de café. De quoi me combler d’aise !

Parmi elles, celle du plus vieil estaminet de la ville : le Georget. Si le bâtiment date du XVIè siècle, l’intérieur, plus récent, manque de charme. Un tantinet désuet, il évoque plutôt un bistrot des années 50.
Après plus de trente ans, l’ancienne patronne a rendu son tablier, mais l’esprit « Marie-Jo » habite toujours les lieux : c’était la mémoire vivante d’Arras – parole d’ancien !

Ici, on prend un p’tit jus – pas une chirloute tout d’même, un p’tit noir, un vrai : faut qu’ça réveille, précise un habitué tout en parcourant distraitement la Voix du Nord. 
On s’y retrouve entre nordistes, devant une pt’ite mousse, sans faire de manières. On s’y ravigote*** aussi avec un bon pt’it plat du cru : carbonnade flamande, poulet au Maroilles (ce fromage au si discret fumet !) ou, plus populaire encore, une andouillette**** ! 
Et quand vient le samedi, jour de marché, l’animation monte d’un cran …

Pour conclure : après ça, vous ne risquez pas de caler (« Pas de Calais » ! 😉

https://check.fr/cafe-georget-bar-restaurant-arras-17003

* Peuple celte de Gaule Belge.
** Depuis le XVIè siècle, il domine la ville. En 2015, il a été élu monument préféré des Français. 
On accède à son sommet par un ascenseur, puis un étroit escalier en colimaçon (43 marches !)
*** Se redonner de la vigueur, de la force.
**** Apparue au Moyen-âge, l’andouillette est devenue ici une institution culinaire. Depuis 1997, la Confrérie de l’andouillette veille à sa fabrication à l’ancienne, avec des ingrédients naturels et du terroir, et chaque dernier dimanche du mois d’août, une grande fête la célèbre sur cette même place.


Canal de l'Ourcq
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Le 18 juin 2023

L’eau et les rêves, 9 quai de l’Oise, 75019 Paris
De 10h à 23h (1h ven et sam, 19h dim, fermé lundi)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 17
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 2
Brunch le week-end : 24 €

Aux mots croisés du jour : « Poule avec ses enfants » (Papa)

« L’eau et les rêves », ou les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages : sur cette péniche amarrée le long du canal de l’Ourcq, on se désaltère (et pas que d’eau !). On s’y dépayse aussi car tout invite au voyage … Depuis 1950, elle a beaucoup navigué et transporté des tonnes de céréales. En 1980, un amoureux de la nature la transforme en librairie spécialisée, puis un marin en librairie maritime. Un botaniste reprend le gouvernail il y a 4 ans, il a plein de projets : la pandémie y met un coup d’arrêt ! Dans la cale au parquet patiné, les ventes de livres reprennent pourtant. Il sort la tête de l’eau et développe les échanges avec de nouvelles animations : 

– Sur la grande terrasse du toit et le salon situé à l’avant, des dédicaces, contes, rencontres musicales et même trocs de plantes … un bon plan(t) !

– Sur la grande table d’hôtes, des ateliers de peinture végétale, jardinage ou fabrication de terrariums (pour tous, grands et petits d’hommes !)

– Dans un recoin, des coussins pour que les moussaillons puissent se plonger dans les récits de matelots et capitaines au long cours (larguez les amarres !)

– Sur la terrasse couverte et dans la cale (au milieu de bateaux en bouteilles, casquettes de marins et instruments de navigation !) : bercé par le clapotis de l’eau, on y prend un repas (les poissons sont à l’honneur pour rappeler le passé de la péniche !) – ou une simple boisson. Entouré de plantes luxuriantes, quoi de mieux pour faire germer les idées quand on y vient travailler !

Aujourd’hui, nous y retrouvons nos deux héritiers pour la « faites des paires ». Avec, pour se caler, un bon brunch à fond de cale ! L’équipage défile, qui avec les boissons et le pain perdu, qui le gaspacho et les tartines*, qui le cheesecake final. Du frais et du maison, de quoi faire tanguer nos papilles : on n’est pas déçus du voyage ! Mais c’est (déjà !) le moment de prendre le large …

Pour conclure : un espace eau combien agréable.
   
                                                       https://www.penichelibrairie.com  

* Bio, avec saumon, bacon ou légumes, sur lit de guacamole et surplombées d’un œuf mollet. 


Bassin de la Villette
11/06/2023

Kaffeebar 19

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Le 11 juin 2023

Kaffeebar 19, 26 bis rue de l’Ourcq, 75019 Paris
De 8h30 à 17h (9h30 à 18h le WE)
Note globale : 13
Situation : 11
Cadre : 13
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 15 
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Il ne fait plus bloc » (Est)


Cap à l’est pour une balade dans notre ancien quartier. Autrefois populaire, il s’est encore transformé – gentrifié* même, comme on dit ! Devenu branché, le Bassin de la Villette** est aussi couru (nombreux joggeurs d’ailleurs ce matin !) Pourtant, si l’on sort un peu des sentiers battus, il est (encore) possible de trouver de petits coins plus authentiques à l’abri de la folie du Canal.

Quelques tables de jardin en rang d’oignons le long d’une minuscule échoppe à la devanture gris-souris, retiennent notre attention. Celles d’un petit café « caché » : un coffee-shop germanophile … histoire de se retrouver encore plus à l’est !

L’espace est retreint : dans la pointe formée par l’angle des deux rues, on a juste le comptoir d’un côté, une tablette de l’autre. Au fond par contre, quelques marches montent à une mezzanine à la déco « retour de brocante ». Tables aux formes variées, ourson accroché à une étagère de livres et jardinières aux fenêtres, c’est minimaliste et épuré, à la berlinoise – ou plutôt dresdoise, ville d’origine du gérant.

Aaron a ouvert son Kaffeebar il y a 9 ans, il s’est entouré d’une équipe de compatriotes. On ne peut pas dire que ce soit un grand communiquant, mais pour peu qu’on s’intéresse, il peut être plus loquace. Et puis, il aime les produits de qualité : ses cafés (3 différents, tous de chez Coutume***) qu’il prépare dans une Marzocco****. Côté assiettes, tout est fait maison ; du délicieux Karottenkuchen à l’original Muffin à la farine de riz au chocolat et banane (plus léger que le classique), en passant par les soupes, tartes et même pains au parfum de sésame grillé …

Pour conclure : un délicieux est-aminet.

                                  https://www.facebook.com/p/Kaffee-bar-19

* Sa population a été remplacée par une couche sociale plus aisée.
** Depuis la Rotonde de Stalingrad, il est bordé de comptoirs pour croisières fluviales, cinémas (dans d’anciens portiques en fonte reliés entre eux par bateau électrique !), port de plaisance, centre nautique, auberge de jeunesse, cafés et restaurants. Au pont-levant de Crimée, il se rétrécit pour rejoindre le rond-point où convergent les Canaux de l’Ourcq et St-Denis.
*** Torréfacteur parisien de cafés d’exception depuis 2011.
**** Machine à café expresso haut de gamme – italienne, bien sûr ! 


Montmartre
03/06/2023

La Mère Catherine

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Le 4 juin 2023
La Mère Catherine, 6 place du Tertre, 75018 Paris
Tous les jours, de 7 h à 2 h
Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 15
Accueil : 14 
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 3,90 €

Aux mots croisés du jour : « Se fait plaquer par une pianiste » (accord)

1793 : à Montmartre, la Révolution sonne le glas du presbytère. Saisi par l’État, il est revendu à Catherine Lamotte* qui le transforme en café-restaurant. Danton est l’un de ses premiers clients. C’est toujours avec chaleur qu’elle les accueille et elle n’hésite jamais à boire un petit coup avec eux : elle devient ainsi leur « Mère Catherine ».

1814 : Napoléon a perdu ; les alliés occupent Paris. Parmi eux, des Cosaques viennent ici pour boire un verre et échapper à l’autorité de leurs officiers. Ils réclament leurs boissons bruyamment en criant : « Bystro ! Bystro ! » (Vite ! Vite !)
C’est en tout cas ce que dit la légende – et la plaque commémorative  de l’entrée …

2023 : si la place du Tertre a beaucoup perdu de son charme (les terrasses ont remplacé la plupart des peintres et leurs chevalets), la Mère Catherine n’a rien perdu du sien.
Son décor reste fidèle à la tradition : rustique avec ses nappes Vichy et son mobilier de bistrot, ses céramiques et photos noir et blanc du Montmartre d’autrefois.
Et confortable : un lourd rideau de velours carmin calfeutre la porte, un perroquet** attend les paletots*** et les nombreuses salles des deux étages permettent à chacun de trouver son coin.
Il y a même un patio intérieur pour qui veut éviter la terrasse grouillante de la place …

Bien sanglés dans leur tenue traditionnelle, les serveurs sont aimables et efficaces. Par contre, dès 9h, ils ont déjà dressé toutes les tables à l’intérieur pour le déjeuner. Et les allergiques au pollen ? Pas de souci : une petite table est rapidement débarrassée, nous voilà prêts à savourer notre nectar matinal. Un petit moineau vient nous tenir compagnie : ouf, Il en reste encore quelques uns à Paris**** !

Le soir, pianistes et chanteurs viennent interpréter quelques rengaines de la Butte.
Les touristes plébiscitent … surtout quand on accepte de jouer leur morceau préféré !

Pour conclure : une mère veille sur la Place, Catherine !
                                                               https://lamerecatherine.com

* Elle meurt d’un accident en 1844 à l’âge de 76 ans.
** Porte-manteau dont les patères joliment courbées en couronne ressemblent à des perroquets accrochés à leur perchoir.
*** Vêtement de dessus, généralement assez court et boutonné par-devant
(également appelé « pardessus »).
**** L’absence de nichoir explique en partie leur disparition : ils aiment faire leur nid dans les anfractuosités des murs, or la modernisation des bâtiments fait disparaître ces cavités tant convoitées.