18/12/2022
Lola
Le 18 décembre 2022
Lola, 140 avenue Emile Zola, 75 015 Paris
Tous les jours de 7h à minuit, 8h-1h le samedi, 9h-22h le dimanche
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 2,00 €
Aux mots croisés du jour : « Transport en commun » (ola)
Lola grelotta et se réfugia chez … Lola. Elle avait pourtant pris soin de s’emmitoufler dans une doudoune (par dessus le col roulé de rigueur !), doublée d’une écharpe de laine et ses mitaines assorties (on reste parisienne !), le froid est vorace ce matin – et son nez coule comme de l’eau, là … Bonne pioche : ce petit bistrot parisien pur jus est confortable et chaleureux avec ses épais rideaux de velours rouge et ses gros radiateurs de fonte (avec poignée !)
D’autres exilés sibériens ont déjà trouvé refuge autour du comptoir, pour ne pas risquer d’être transformés en glaçons.
Ils en profitent pour jeter un œil sur le quotidien mis à disposition et échanger sur LE sujet du jour : la finale de la coupe du monde. France-Argentine, autant dire qu’il y aura des supporteurs à 16h !
L’un d’eux lance une devinette à la cantonade :
– Quel est le comble pour un footballeur ?
– D’avoir un but dans la vie, pardi ! s’exclame un autre.
Au fond, des familles ont investi la grande table d’hôtes : c’est jour de brunch aussi. Les petits d’hommes patientent en dessinant (feuilles et crayons sont à dispo) … ou en allant tirer la langue aux poissons à l’entrée pour le plus malicieux, tandis que le plus jeune, calé dans une chaise haute délicieusement rétro, babille tranquillement.
– Et pour vous, ce sera ?
– Un os à moelle et une soupe à l’oignon, dis-je après un rapide coup d’oeil sur l’ardoise …
Non, je plaisante, un express et un grand crème.
Ici, point d’accueil glacial, au contraire, on est plein d’attentions pour les clients. Les Polaroïd des habitués égaient le miroir et de petites bougies sont déjà sur les tables pour ne laisser personne dans le noir en cas de coupure de courant.
– Alors, cet os à moelle, il était comment ? m’interroge la serveuse en partant.
Pour conclure : vous ne tomberez pas sur un os.
14/07/2020
Chez Prosper
Dimanche 12 juillet 2020
Chez Prosper, 7 avenue du Trône, 75 011 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,30 €
Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Il lui arrive de faire la foire » (Trône)
Quand on s’arrête chez Prosper*, au pied des colonnes du Trône**,
De sa large terrasse, on peut voir défiler la faune.
Ou de son intérieur rétro – carrelage d’époque, boiseries, miroirs et tableaux –
Assis derrière les grandes baies vitrées, grandes ouvertes dès qu’il fait chaud.
Prosper yop la boum, c’est la star de la Nation,
Prosper yop la boum, c’est une véritable institution !
Toujours rempli comme un œuf, il est convivial et chaleureux
Mais pour un rendez-vous galant, mieux vaut trouver un autre lieu.
Aux heures de pointe, on est au coude à coude avec ses voisins,
Dans une authentique ambiance de bistrot parisien.
Malgré la frénésie ambiante, le serveur se met en quatre pour nous plaire
Il a d’la classe, il a du flair, il est pro … comme Prosper !
Tout de noir vêtu, hormis son masque et son tablier bleus
Assortis au néon des lettres indiquant le (pré)nom du lieu,
Au dessus de l’antique comptoir, entre deux vieilles réclames ;
Notre Prosper virevolte, sans souci du vacarme.
Portant à bout de bras son plateau argenté, il revient illy-co avec notre expresso,
Servi dans une tasse au liseré doré sur fond rouge-coquelicot.
Si le Prosper de Maurice Chevalier*** s’encanaille,
Chez celui-ci, on vient plutôt pour faire ripaille.
Amateurs de diététique macrobiotique, fuyez,
Ici, les recettes auvergnates sont la spécialité :
Pavé de Salers ou foie de veau persillé, purée maison et vins colorés
Suivis de l’exotique Tiramisu au Nutella … pour faire glisser !
Pour conclure : en voilà un qui mérite de prospérer.
https://www.chezprospernation.com
* Prénom d’origine latine (« prosperus ») signifiant « heureux ».
** Sur le vaste espace herbeux prolongé de vignes jusqu’à l’enceinte de la ville, un trône est installé le 26 août 1660
pour l’entrée solennelle dans Paris de Louis XVI et Marie-Thérèse d’Autriche, revenant de leur mariage à Saint-Jean de Luz. Il est alors baptisé « Place du Trône » pour devenir « Place du Trône renversé » en 1792, puis « Place de la Nation »
à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 1880, sous la Troisième République.
Dès 1787, Claude-Nicolas Ledoux y fait ériger deux colonnes encadrant la barrière d’octroi et l’entrée du Cours de Vincennes. Les statues de Philippe Auguste et Saint-Louis qui les surmontent sont quant à elles ajoutées en 1845.
*** Chanson interprétée en 1935.