Tag: Les Halles


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Rungis
09/02/2025

La Marée

Le 7 février 2025
2 place des Pêcheurs, 94 150 Rungis
Ouvert 24h/24 sauf week-ends et jours fériés
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 12
Ambiance : 17
Café : 12
Prix du café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour : « Parfois noire, souvent humaine » (marée)



3h40. Du matin. Mais que fait-on, debout, à cette heure ? C’est à cause de nos héritiers. Ou plutôt grâce à nos héritiers : ils nous ont offert une visite de Rungis*, le plus grand marché de produits frais au monde – pas plus, mais guère moins !
Si le réveil nous a tirés de notre sommeil, « La Marée », elle, ne s’est pas endormie : ici, on vous sert à toute heure du jour et de la nuit ! Pour nous par contre, c’est tout sauf habituel, on va avoir besoin de carburant : un (premier) café ne sera pas du luxe !

Au comptoir, Benoit manie son perco à vitesse grand V, avec des mouvements parfaitement calculés. Il houspille un lambin : « Tu l’as bu, ton serré ? »
Vendeurs sur le carreau**, préparateurs, caristes***, restaurateurs et poissonniers se succèdent pour avaler leur petit noir. Les enchères sont terminées, il va falloir remballer et nettoyer ou repartir avec la marchandise. En attendant, la pause-café, c’est sacré. Tout le monde se connaît ici, Rungis est une famille. D’autres se sont carrément attablés devant des produits de la marée, avec un petit coup de blanc pour faire glisser. La convivialité est de mise et l’ambiance bon enfant …

4h. Sandra, ancienne vendeuse au Pavillon des volailles, distribue blouses blanches et charlottes aux visiteurs. Solidement encadrés et toujours groupés, on évite dehors les camions qui manœuvrent dans tous les sens. Et dans les entrepôts où s’amoncellent poissons, carcasses de viande, fromages, fruits, légumes et fleurs, on se fait tout petits pour ne pas gêner les porte-palettes. Attention aussi où l’on met les pieds, le sol est souvent glissant : « C’est pas le Louvre ici ! », nous rappelle notre guide.

9h. Petit-déjeuner « rungissois » : myriade de produits frais salés et … dernier café !

Pour conclure : une visite idé-halles.

https://www.alamaree.fr


* Depuis le Moyen-âge, la France entière nourrissait la capitale grâce à ses Halles, situées en son coeur (« Le ventre de Paris » si bien décrit par Zola). Mais le manque d’espace et les problèmes d’hygiène les obligent à déménager à Rungis en 1969. Chaque année, 145 000 tonnes de marchandises y transitent à présent pour nourrir 20 millions de personnes. Nuit et jour, 14 000 salariés s’y activent, chacun bien dans son rôle, l’organisation est quasi militaire. Il y a même une crèche ouverte 24h/24 !
** Espace essentiel du Marché de Rungis, le carreau de vente en gros est un emplacement au sol strictement délimité, de 20m2 à 200m2, attribué à un opérateur afin qu’il puisse présenter et vendre ses marchandises aux acheteurs.
*** Conducteurs d’engins (chariots élévateurs etc.) pour déplacer les marchandises (stockage-déstockage).


Boutique-salon de thé du Forum des Halles
05/01/2020

Sept-Cinq

Le 5 janvier 2020
Sept-Cinq, 26 rue Berger, 75 001 Paris
De 11h à 19h, brunch le WE de 11h à 15h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 13
Brunch : 15 
Prix du Brunch : 25€

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Coiffe de chasseur alpin » (galette)

 

Leur histoire débute sur les bancs de l’école (de commerce) et puis, très vite, elles ont l’idée de s’associer :
Audrey et Lorna ont 23 ans, elles imaginent un concept-store pour promouvoir les créateurs parisiens (d’où « Sept-Cinq » ?)
Leur première boutique-salon de thé ouvre en 2012 rue Notre Dame de Lorette ; la seconde, trois ans plus tard,
sous la toute neuve Canopée, au cœur de la capitale.

Un vrai havre de tranquillité pour qui veut s’extraire de l’agitation du Forum. Les places sont chères
(une vingtaine seulement à l’intérieur, presque autant sur la rue piétonne), mais l’espace gai et lumineux 
grâce à sa large baie vitrée et ses murs orange ou recouverts de papier peint fleuri.

Quant à leur sélection d’accessoires (vêtements, bijoux et livres de bloggeurs sur Paris),
elle est vraiment originale : top pour une idée cadeau qui sorte du lot ! Et en retrait de la boutique, le coin salon de thé
est parfait pour un déjeuner entre amis, une pause-goûter girly … ou un brunch du nouvel an en famille.

Nous voilà donc attablés, puisque telle est la tradition, avec nos kids et leurs dulcinées.
Le jus d’orange est fraîchement pressé et le thé* plein de saveurs (d’après nos spécialistes !)
Par contre le café, pourtant de spécialité**, est servi dans une grande tasse – que dis-je, une baignoire ! –
et sans une once de lait. Sacrilège pour accompagner des tartines !
Mais le pain est croustillant et les confitures goûteuses***.
Un bon point aussi pour l’assiette salée même si elle mériterait d’être un peu plus copieuse.
La cerise sur le gâteau enfin, ce sont justement ceux qui sont exposés sous leur cloche à l’ancienne**** :
le choix est cornélien !
Tout est fait sur place (on peut même vérifier, la cuisine est ouverte), et servi dans une jolie vaisselle chinée.

Pour conclure : Halles et s’y !

http://www.sept-cinq.com/fr/content/18-salon-de-the

* Large choix de thés de la marque « Collection T », petite entreprise familiale la rue des Martyrs
proposant une gamme de thés raffinés en vrac.
** Café de la célèbre maison de torréfaction « Lomi » de la rue Marcadet.
*** Confitures artisanales d’une jeune marque parisienne, les « Confituriers de Paris ».


Au Chien qui fume
07/07/2019

Au Chien qui fume

Le 7 juillet 2019

Au chien qui fume, 33 rue du Pont Neuf, 75 001 Paris
De 7h30 à 2h
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 13
Café : 13
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Parfois assis sur un toit » (chien)

 

Tout commence en 1740 : une modeste auberge* ouvre devant les Halles au Roy. Avec Haussmann et la rénovation
du quartier, elle disparaît pour réapparaitre quelques années plus tard face aux pavillons conçus par Baltard.
En 1920, le nouveau propriétaire s’affiche avec son griffon et son caniche, l’un fume le cigare, l’autre la pipe : le nom
est trouvé ! Depuis, le Forum a remplacé les Halles, mais le Chien qui fume a conservé ses bonnes vieilles recettes.
Et visiblement, la formule fait un tabac : si vous avez les crocs …

Ici, les cabots sont partout : sur la devanture et le comptoir en bois** ornés de têtes de chiens qui fument, ou les tableaux classiques revisités par la gente canine. Pour le reste, l’établissement est cossu : idéal quand il fait un temps de chien !

Notre serveuse aussi ne manque pas de chien. Pour autant, elle ne nous traite pas comme tels*** et nous propose même de choisir notre table. Elle nous apporte un café encore fumant, accompagné d’une meringue maison joliment décorée de paillettes multicolores, puis retourne s’affairer : un groupe arrive, c’est le moment de donner un bon coup de collier. 

Avec ma collègue-amie-et fidèle lectrice ;), nous nous installons face à la terrasse ouverte sur le parvis des Halles.
On distingue la Canopée et l’église Sainte Eustache au loin, tout en observant le ballet des voitures, bicyclettes, trottinettes, gyropodes et monoroues**** – sans compter les gens du cru promenant leurs compagnons à 4 pattes. Gare à ne pas
passer sous l’un de ces engins… au risque de se retrouver dans la rubrique des « chiens écrasés » !

Pour conclure : pour les mordus du rétro décalé.

https://www.auchienquifume.com

* « Au chien qui fume » fait partie des plus anciens restaurants de la capitale au même titre que le Procope ou La Pérouse.
** Tous sont inscrits au titre des monuments historiques français et donc protégés.
*** Comme des chiens. 
**** Plateformes à deux roues avec manche dotées d’un système de stabilisation gyroscopique et
roues électriques équipées d’un moteur.