Torréfaction à la maison
De Ottilie
Corona Café / 21
Dimanche 31 janvier 2021
La torréfaction, comment ça marche* ?
La semaine dernière, vingtième sans pouvoir aller dans vos cafés préférés, vous aviez appris à cultiver un caféier :
que faire des 2,5 kg de cerises produits chaque année ?
Première étape : retirez l’écorce, la pulpe puis la peau du noyau pour ne garder que les graines internes – ou grains de
café. Trèèèèès long : invitez des proches pour une veillée « décorticage » ou visionnez un film … en lien avec le café !**
Il ne reste plus qu’à les faire sécher sur un tamis. Ils deviennent alors des grains de café vert, durs comme de la pierre
et impossibles à moudre.
Place à la torréfaction pour les alléger et les rendre (délicieusement) comestibles.
Vous avez planté votre caféier la semaine dernière ? La récolte n’est pas pour tantôt !
Direction le magasin bio pour trouver des grains de café entiers non torréfiés.
Nos grands-parents se servaient de leur cheminée avant-guerre mais de nos jours, on utilise :
– Une poêle : les grains grillent peu à peu et l’eau qu’ils contiennent s’évapore, ce qui entraîne des crépitements.
On les remue, ils changent de couleur ; plus on les laisse, plus ils s’assombrissent et plus fort est l’arôme.
– Un four : étalez vos grains sur une plaque percée à rebord, proches mais sans les superposer.
Une fois le four préchauffé à 230°, mettez-les à cuire 15 à 20′ à mi-hauteur.
Aux premiers crépitements, remuez pour que la torréfaction soit uniforme.
– Une machine à pop corn : placez-la sur la gazinière à feu moyen. Versez-y les grains, replacez le couvercle
et tournez la manivelle. Après 4 à 7′, vous entendez des crépitements : mettez votre hotte en marche et ouvrez
une fenêtre pour laisser la fumée s’échapper (S’il y en a trop … faites le 18 !)
– Une machine à torréfier domestique : suivez le mode d’emploi et laissez cuire jusqu’à la couleur souhaitée.
Quelle que soit la méthode choisie, basez-vous sur le volume, le crépitement, l’odeur, la couleur mais aussi votre instinct.
La torréfaction est un art car quelques secondes ou degrés en trop et c’est la catastrophe !
Et ne vous croyez pas tirés d’affaire une fois les grains grillés à votre goût : si vous ne les retirez pas aussitôt
pour les verser dans une passoire en métal et les remuer jusqu’à ce qu’ils aient refroidi … ils continuent à cuire !
–> On a torréfié nos 2,5 kg de cerises et obtenu 400 g de café :
sachant qu’il faut 9 g par tasse, combien de tasses pourra-t-on servir ?
–> On a torréfié à côté de notre alarme incendie … que la fumée a déclenché :
les voisins ont appelé les pompiers : on est t’horrifiés !
https://www.youtube.com/watch?v=awv7kDxJWbw
* Référence à Michel Chevalet, journaliste scientifique, qui utilisait cette phrase en transition de la présentation sommaire
d’une nouveauté technique et son mode d’utilisation détaillée.
** Charlot, garçon de café (1914), Café de Paris (1938), Le café du pont (2010 … sur la vie d’un café du sud-ouest en 1947), Butterfly Café (Philadelphie, 2011) etc.