08/09/2024
Le Tub
Le 8 septembre 2024
Le Tub, 26 rue de Beaujolais, 75 001 Paris
De 17h à minuit (midi le samedi), fermé dimanche et lundi
Privatisable (entreprises en semaine, anniversaires le WE), 60 personnes RC + sous-sol et 1erétage
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 17
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 3 €
Aux mots croisés du jour : « Royaume d’essieux » (garage)
Le Tub de l’été ! Tapi derrière le Palais-Royal, ce bar-restaurant est une pépite. Quelques tables sur le trottoir d’une petite rue calme (rare dans le quartier !), voilà qui est parfait pour prendre un godet après une balade à travers les Passages* ou dans les jardins* tous proches, voire dîner avant ou après un spectacle**.
Le Tub*** trône à l’entrée, célèbre et désormais vintage camion Citroën … ici, rouge écarlate ! Il fait office de cuisine, comme celle de l’ancien food truck**** que le patron conduisait jusqu’en 2018. Si vous ouvrez l’œil (et le bon !), vous le retrouverez partout dans la déco. Autant dire que c’est atypique et joyeux. Un peu tarabiscoté aussi, avec des salles étroites jusqu’au sous-sol et escaliers en colimaçon.
Votre gosier est sec ? A l’intérieur ou en terrasse, vous trouverez de quoi vous désaltérer – Pour moi, un café 100% arabica, issu d’une plantation salvadorienne, torréfié par un artisan Parisien. Attention, à partir de 19h, on n’y sert plus de boisson chaude : le Tub passe en mode “restauration”.
La cuisine est faite maison, préparée sous vos yeux par une compatriote, une Alsacienne, une vraie : autant dire que les Flamms***** sont authentiques – la Forestière est plébiscitée par les habitués, tandis qu’une version recouverte de fines rondelles de pommes et de cannelle ravit les bec-sucrés …
Pour conclure : un café beau comme un camion !
* Ensemble de voies piétonnes percées à travers des îlots urbains, entre la fin du XVIIIe siècle et le début du Second Empire, recouvertes d’une structure protectrice vitrée et abritant des boutiques / * Jardins du Palais-Royal ou du Louvre.
** Le Théâtre du Palais-Royal est juste en face et la Comédie Française à deux pas.
*** Premier véhicule utilitaire léger de type fourgon automobile, produit entre 1948 et 1981. Révolutionnaire pour l’époque, son nom était la contraction de Traction Utilitaire Basse. Il est devenu le véhicule quasi officiel des épiciers ambulants …
**** Inspiré de la street food américaine, ce nouveau concept de camion-restaurant propose un service de restauration de qualité à emporter. A l’origine (en 1872 !), c’était un « camion à nourriture » … d’où le nom !
***** Contraction de Flammekueche (« tarte à la flamme » en alsacien), composée d’une fine pâte à pain recouverte de crème fraîche ou fromage blanc, d’oignons et de lardons, traditionnellement cuite au four à bois très chaud.
18/06/2023
L’eau et les rêves
Le 18 juin 2023
L’eau et les rêves, 9 quai de l’Oise, 75019 Paris
De 10h à 23h (1h ven et sam, 19h dim, fermé lundi)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 17
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 2
Brunch le week-end : 24 €
Aux mots croisés du jour : « Poule avec ses enfants » (Papa)
« L’eau et les rêves », ou les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages : sur cette péniche amarrée le long du canal de l’Ourcq, on se désaltère (et pas que d’eau !). On s’y dépayse aussi car tout invite au voyage … Depuis 1950, elle a beaucoup navigué et transporté des tonnes de céréales. En 1980, un amoureux de la nature la transforme en librairie spécialisée, puis un marin en librairie maritime. Un botaniste reprend le gouvernail il y a 4 ans, il a plein de projets : la pandémie y met un coup d’arrêt ! Dans la cale au parquet patiné, les ventes de livres reprennent pourtant. Il sort la tête de l’eau et développe les échanges avec de nouvelles animations :
– Sur la grande terrasse du toit et le salon situé à l’avant, des dédicaces, contes, rencontres musicales et même trocs de plantes … un bon plan(t) !
– Sur la grande table d’hôtes, des ateliers de peinture végétale, jardinage ou fabrication de terrariums (pour tous, grands et petits d’hommes !)
– Dans un recoin, des coussins pour que les moussaillons puissent se plonger dans les récits de matelots et capitaines au long cours (larguez les amarres !)
– Sur la terrasse couverte et dans la cale (au milieu de bateaux en bouteilles, casquettes de marins et instruments de navigation !) : bercé par le clapotis de l’eau, on y prend un repas (les poissons sont à l’honneur pour rappeler le passé de la péniche !) – ou une simple boisson. Entouré de plantes luxuriantes, quoi de mieux pour faire germer les idées quand on y vient travailler !
Aujourd’hui, nous y retrouvons nos deux héritiers pour la « faites des paires ». Avec, pour se caler, un bon brunch à fond de cale ! L’équipage défile, qui avec les boissons et le pain perdu, qui le gaspacho et les tartines*, qui le cheesecake final. Du frais et du maison, de quoi faire tanguer nos papilles : on n’est pas déçus du voyage ! Mais c’est (déjà !) le moment de prendre le large …
Pour conclure : un espace eau combien agréable.
https://www.penichelibrairie.com
* Bio, avec saumon, bacon ou légumes, sur lit de guacamole et surplombées d’un œuf mollet.
31/05/2020
Bientôt en terrasse !
Dimanche 31 mai 2020
Feu vert pour un service au verre : le premier Sinistre a lancé la phase 2 du déconfinement, ce sera mardi.
Mais les conditions sanitaires drastiques* entraînent déjà une pluie de protestations. D’autant que restaurateurs
et cafetiers de la zone orange ** devront patienter encore au moins 3 semaines pour rouvrir en totalité. Pour eux,
seul le service en extérieur sera autorisé d’ici là : la terrasse comme planche de salut !
Mais que faire quand le trottoir est trop étroit ? Ou s’il pleut ? Si les boissons ne peuvent couler, ils finiront noyés.
L’orage ou plutôt la rage menace. Certains sont vent debout contre l’obligation de mettre leurs clients dehors.
Même ceux qui ont de la bouteille n’ont encore jamais vu ça.
En attendant, dans deux jours, la moindre terrasse sera prise d’assaut !
Alors pour aider nos parisiens en manque de grand air, voici notre best of :
– Ier: http://lescafesdottilie.fr/la-rose-de-france/ Place Dauphine, île de la Cité
– IIè : http://lescafesdottilie.fr/stern-passage-des-panoramas/ Les passages
– IIIè : http://lescafesdottilie.fr/la-terrasse-des-archives-paris/ Le Marais
– IVè : http://lescafesdottilie.fr/les-philosophes-paris/ Le Marais
– Vè : http://lescafesdottilie.fr/cafe-panis-notre-dame-paris/Face à Notre Dame
– VIè : http://lescafesdottilie.fr/l-heure-gourmande-du-passage-dauphine/
– VIIè : http://lescafesdottilie.fr/la-comtesse-tour-eiffel/ Face à la tour Eiffel
– VIIIè : http://lescafesdottilie.fr/paris-london/ Face à la Madeleine
– IXè : http://lescafesdottilie.fr/terrasse-choron-paris/ Quartier Châteaudun
– Xè : http://lescafesdottilie.fr/bistrot-theatre-de-la-renaissance/Pte St Martin
– XIè : http://lescafesdottilie.fr/le-bistrot-du-peintre-bastille/ Bastille
– XIIè : http://lescafesdottilie.fr/aux-cadrans-gare-de-lyon-paris/ Gare de Lyon
– XIIIè : http://lescafesdottilie.fr/caffetteria-de-la-felicita-station-f/ Station F
– XIVè : http://lescafesdottilie.fr/la-boheme-montparnasse/ Montparnasse
– XVè : http://lescafesdottilie.fr/le-bistrot-du-parc-balard-paris/ Parc André Citroën
– XVIè : http://lescafesdottilie.fr/au-petit-bistrot-d-auteuil-paris/ Auteuil
– XVIIè : http://lescafesdottilie.fr/the-place-to-wagram-ternes/ Ternes
– XVIIIè : http://lescafesdottilie.fr/la-maison-rose-montmartre-paris/ Montmartre
– XIXè : http://lescafesdottilie.fr/paname-brewing-company-bassin-villette/ Villette
– XXè : http://lescafesdottilie.fr/mon-coeur-belleville-vue-tour-eiffel/ Belleville
Pour conclure : une terrasse, sinon rien !
* Protocole d’ouverture :
– Les tables seront espacées d’un mètre.
– Les groupes seront limités à 10 personnes.
– Un seul serveur s’occupera de chaque table ; il devra se laver les mains toutes les 30 mn ou avoir des gants.
– Les personnels porteront un masque en salle et en cuisine, tout comme les clients durant leurs déplacements.
– La consommation debout ne sera pas autorisée à l’intérieur des salles.
– Il faudra privilégier le menu numérique, en scannant un QR code par exemple, présenter la carte à l’oral
avec une distance suffisante ou demander aux clients de se désinfecter les mains s’il est sur support papier.
– Les buffets seront autorisés sous réserve de la mise en place d’un sens de circulation et d’un marquage au sol.
– Les distances de sécurité seront aussi respectées dans les files d’attente aux toilettes.
** Mayotte, la Guadeloupe et l’Ile de France.
10/05/2020
Coronavirus Café / 8
Dimanche 10 mai 2020
Le déconfinement, c’est demain !
Mais comment le fêter sans cafés ?!
Le déconfinement ? Quel déconfinement ? Moi je suis en CDI* !! Et déconfit ! Ca fait sept semaines que je tourne en rond dans mon bistrot, seul avec mes factures. Mes serveurs sont au chômage technique mais les charges courent toujours. Deux mois de loyer pour rien, un troisième, je ne pourrai pas. Après les gilets jaunes et les grèves, ma trésorerie est à zéro. Mon moral aussi ! Trois semaines encore à attendre pour savoir à quoi m’en tenir. Et si je peux rouvrir en juin, avec les mesures sanitaires, ça va donner quoi ? On fait comment pour boire un café avec un masque ?
J’essaie de tromper l’angoisse en surfant sur le Net. On trouve tout sur la toile ! Même un moine bouddhiste !
Selon lui, le seul moyen pour se sentir apaisé, c’est de finir ce qu’on a commencé. Alors j’ai scanné mon bistrot.
Et sifflé le fond de la cafetière, puis celui de la bouteille de rouge d’Ottrott, celle de Gewürztraminer, un pti tou pti Crémant, pi une voddkka, in rest douiski, un rom blanc … I ave rézon, c vrémen f ikass, jem snes tel men biyen. Ge v me fer in peu ty rou pille on ron ron rrr rrr rrr …
– Marcel, Marcel, que fais-tu ?
– Hein, quoi ? Qui es-tu ?
– Je suis ton Coron’ange. Pauvre de toi, dans quel état tu t’es mis ?
– Je bois la tasse !
– Allons, allons, il y a toujours une solution! Les plateformes solidaires**, tu connais ?
– Si je connais quoi ?
– Une idée de tes fournisseurs : pour éviter une épidémie de faillites, de grandes marques de café, brasseurs et limonadiers ont proposé aux consommateurs de soutenir leurs bistrots préférés en achetant un avoir à utiliser
dans les mois suivant la réouverture. Eux mêmes offrent parfois une majoration. Les bistrotiers récupèrent directement
les contributions et peuvent ainsi régler leurs traites. Et s’ils ont des questions de RH ou de gestion financière, le service
en ligne y répond. Ça marche fort : des centaines de milliers de clients ont déjà été participé, certains ajoutent même un petit mot pour encourager leur cafetier favori. Alors, ressaisis toi : il est temps de t’inscrire !
Pour conclure : le café ne coule plus… mais le patron si.
* Confinement à Durée Indéterminée
** https://www.jaimemonbistrot.fr, https://barsolidaire.fr, https://sauvermonbar.fr
03/05/2020
Coronavirus Café / 7
Dimanche 3 mai 2020
Premiers fermés, derniers rouverts ! Le 11 mai, les cafetiers ne pourront lever leurs rideaux comme les autres.
Quand leur confinement va-t-il prendre fin?
Danilo Bianco est l’un d’eux, un novateur puisque son Trip Bike Café est en réalité un escadron de triporteurs. S’inspirant de la mouvance « foodtrucks », il les a équipés de machines à café professionnelles, pour en faire des coffee shops miniature mobiles et écolos. Ses baristas tout-terrain se garent devant les monuments, musées, expositions, ventes privées et manifestations éloignés d’un débit de boissons : quand les visiteurs doivent patienter dans une longue file d’attente – jusqu’à plusieurs heures parfois ! -, ils leur proposent des boissons sans risque pour eux de perdre leur place. Egalement
à ceux qui pique-niquent dans les parcs de la capitale, si prisés que les emplacements sont difficiles à garder. Il offre donc un vrai service, d’autant qu’il met un point d’honneur à sélectionner des produits de qualité*.
Son affaire est toute récente, moins d’un an. Quand la crise sanitaire l’a obligé à tout arrêter le 15 mars dernier, c’était pour lui le risque de devoir licencier ses salariés et mettre la clé sous la porte. Mais notre entrepreneur en a dans la cafetière. Voyant les français applaudir tous les soirs à 20h pour remercier les soignants, il a une idée : puisqu’il ne peut plus servir ses cafés aux passants, pourquoi ne pas les apporter aux hôpitaux, histoire de chasser le blues des blouses – un instant
au moins. Mais comment financer un tel projet ? Ses salariés sont au chômage technique et lui n’a plus aucune recette.
Il décide de faire appel aux dons, par le biais d’une cagnotte solidaire et de mécénat. Et ça marche … ou plutôt, ça roule !
Grâce à cette reconversion menée Illy-co presto, son café est réanimé en urgence … et les soignants bien soignés : depuis
le 28 mars, tous les matins à 6h, ses livreurs garent leur triporteur devant les services d’urgence et de réanimation de grands hôpitaux parisiens. Pendant 4 heures, ils distribuent des cafés accompagnés de jus d’oranges et de croissants**. C’est le moment où les équipes de nuit croisent celles de jour et passent le relais. Et désormais celui d’une petite parenthèse que tous attendent avec impatience !
Pour conclure : un petit noir pour les blouses blanches.
https://www.facebook.com/pg/tripbikecafe/posts/
* Kimbo Caffe Napolitain, thé Dammann, chocolat Valrhona, jus Ulti et Yumi et viennoiseries artisanales.
*** Plus de 250 petits déjeuners servis chaque jour sous emballages individuels et dans les conditions sanitaires réglementaires (masque, distance supérieure à 1m …)
26/04/2020
Coronavirus Café / 6
Dimanche 26 avril 2020
Pause-café, pause sacrée !
Soudain, le temps s’arrête. On discute entre collègues, de tout et de rien, de rien surtout.
Notre quart d’heure de récréation, en somme – voire plus si affinités ! Moment clé de la vie au travail,
c’est devenu un rituel indispensable pour se détendre et repartir boostés, mieux nous connaître aussi.
Mais depuis 6 semaines, terminé ! Les bistrots sont fermés, les machines à café à l’arrêt et nous, en télétravail.
Alors, fini ce rendez-vous avant d’ouvrir ses dossiers, après le déjeuner ou au cours de la journée ?
Eh non ! Une pause-café digitale le remplace à présent.
L’espace commun est devenu virtuel et chacun s’y connecte s’il le souhaite*.
Une fois par jour ou par semaine, on retrouve ses petites habitudes … et quelques nouveautés :
la tasse en porcelaine de la comptable, le mug personnalisé de la Principale, le verre à double paroi du prof de techno,
voire quelques éléments de l’intérieur de nos collègues que l’on distingue subrepticement sur l’écran. On échange
à présent nos astuces de confinés, états d’âmes et dessins humoristiques** – en lien avec le Coronavirus bien sûr !
Un moment précieux pendant lequel, on laisse de côté son travail et sa famille pour prendre du temps pour soi. Quoi que ! Il n’est pas rare de les voir ressurgir à l’improviste : un mari qui passe l’aspirateur à l’arrière, un petitout barbouillé de peinture qui vient (fièrement) montrer son chef d’œuvre, l’adolescente de la famille qui traverse le champ en nuisette
ou le bouledogue de service qui écrase son museau sur l’écran.
Ces pauses régulières structurent notre journée – ce qui est loin d’être inutile quand vie professionnelle et personnelle sont si étroitement mêlées ! Et puis, à l’heure de la distanciation sociale obligatoire, elles maintiennent le lien avec nos collègues, voire rompent l’isolement et l’inquiétude pour certains.
Un moment convivial indispensable quand notre interlocuteur principal au travail est devenu l’écran.
Il casse la routine de ces journées désormais ordi-nerfs et nous évite d’être à cran …
Pour conclure : écran total !
* Outils de visioconférences pour échanger à plusieurs en direct :
Zoom, Skype, Whereby, LiveStorm, Jitsi, Blizz, Webex etc.
** Grâce au partage d’écran.
19/04/2020
Coronavirus Café / 5
Dimanche 19 avril 2020
Ras la cafetière !
Trente-six jours déjà que les cafés sont fermés :
Inutile de vous dire que je suis au trente-sixième dessous !
Un tsunami viral s’est abattu sur notre pays. La France a déclaré la guerre au coronavirus. C’est l’immobilisation générale ! En bon petit soldat, je respecte scrupuleusement les recommandations. Comme tout le monde (ou plus exactement,
un peu plus de la moitié du monde), je reste confinée. Claquemurée, 23h/24 !
Au début, j’enfourchais mon vélo d’appartement pour me rendre à mon télétravail, mais depuis deux semaines,
je suis en télévacances : ça change tout ! Je peux ne rien faire de la journée ; si je n’ai pas fini, je continue le lendemain.
Au fait, quel jour est-on ? Mermanche ou lundredi ? J’interroge ma cafetière faute d’avoir pu poser la question à mon livreur de capsules : il s’est contenté d’un bref signe de l’autre côté de la porte. J’avais pourtant enfilé un gant de toilette pour lui donner un pourboire. C’est que je suis consciente des risques qu’il encourt pour me porter ces produits – de toute première nécessité, est-il besoin de le rappeler.
Une heure par jour, nous avons droit à la trêve des confineurs. Je demande à mon téléphone l’autorisation de sortir
à moins d’un kilomètre. Faute de masque, je fais trois tours avec mon foulard. Je peux ainsi faire mes courses « essentielles » avec un minimum de sécurité. Mais chaque fois que je croise un passant, je fais quand même un écart.
On ne sait jamais !
A l’entrée de la supérette, le vigile asperge nos mains de gel hydroalcoolique. Il veille aussi à ce que les distances
de sécurité soient respectées. Et surveille les psychopâtes et autres sérialstockeurs qui voudraient vider les rayons !
Heureusement, au pays des Gaulois, il y a des irréductibles.
Notre boulangère en est une. Elle ne craint pas d’être démasquée. Elle n’a pas non plus marqué de traçage au sol.
Cela dit, je ne suis pas sûre qu’il y ait deux mètres dans son espace clients.
Mardi, pour fêter la fin du premier mois de confinement, elle avait apporté sa cafetière et proposait un expresso à tous
ses habitués. Elle nous l’offrait dans un simple gobelet en carton, certes ; et nous invitait à le déguster dehors, forcément. Mais il était surmonté d’une crème onctueuse et dégageait des arômes prometteurs. Dès la première gorgée, un vrai nectar glissait sur notre palais. Et bien après la dernière, on profitait encore de sa belle longueur en bouche. Au soleil,
sur l’avenue, tous ensemble mais à un mètre d’écart les uns des autres, nous avons partagé … un pur moment de félicité !
Pour conclure : un café déconféïné … ou l’art de se resocialiser à distance.
12/04/2020
Coronavirus Café / 4
Dimanche 12 avril 2020
Disparus les nounours* des Gobelins ? Non, confinés … comme nous !
Au 25 de l’avenue, le premier de ces plantigrades en peluche parcourt toujours le numéro du « Journal de Paris »
du 21 novembre 2018, date à laquelle il fit la une. Philippe, un humaniste, voulait « amener le sourire aux riverains
et combattre la morosité ». Puisant dans sa propre b-ourse, il en avait ainsi acquis une cinquantaine pour les installer
dans sa librairie, les distribuer à ses compères** ou les prêter à des gobeliniens***. Devenu viral, le phénomène
s’était alors propagé dans tout le quartier et même au-delà … jusqu’au Japon !
Avec le climat anxiogène généré par la pandémie, il a jugé plus que jamais nécessaire d’offrir un peu de douceur
et d’humour. Et quoi de plus apaisant qu’un nounours qui nous rappelle le compagnon de notre enfance ?
Ou Baloo chantant qu’« il en faut peu pour être heureux ». De quoi nous aider à prendre notre mal en patience …
Il les a donc remis au goût du jour : ses nounours font leurs courses de première nécessité, en respectant, bien sûr,
le mètre de distance réglementaire. Et les affichettes « confinement » ou « distanciation » scotchées sur leurs jolis bedons, rappellent les conseils de prudence.
D’autres apparaissent aux fenêtres à 20h pour applaudir les soignants.
Et alors que nous ne sommes plus autorisés à fréquenter les troquets depuis 4 semaines (et donc d’en tester de nouveaux pour nos lecteurs !!), les nounours sont les seuls à pouvoir y rester.
Au Café de la Manufacture, QG des instigateurs de ce projet, l’un est toujours au comptoir tandis que deux autres sont assis contre la baie vitrée : le derrière bien au chaud contre les radiateurs en fonte, ils saluent discrètement les rares passants
qui se pressent sur l’avenue.
Mais certains de nos ursidés présentant les symptômes du coronavirours, le bistrot a dû être réquisitionné pour permettre les dépistages nécessaires. L’éminent Dr Raours a été appelé à la rescourse et se démène à présent pour tenter de pourfendre le mal avec son traitement à la mieloquine. Nul doute qu’avec ce régime, ils reprennent du poil de la bête.
Pour conclure : un café dans la c-ourse.
https://www.facebook.com/nounours.gobelins.paris
* Peluches géantes de 1,34m et 4,9 kg – et même 2,40m pour leur patriarche !
** Michel le pharmacien, Eric le caviste, Guilhem le photographe, Gaëlle la serveuse et Jérôme le jeune patron du café
« la Manufacture ».
*** Le libraire les envoie gratuitement en immersion dans les magasins environnants ou chez les riverains.
Il suffit de lui demander par mail (lesnounoursdesgobelins@gmail.com), venir le chercher et partager sa vie pendant
48 heures en prenant des photos du nounours en situation pour les lui envoyer … sachant que la photo publiée la plus vue fait gagner un nounours des Gobelins.
05/04/2020
Coronavirus Café / 3
Dimanche 5 avril 2020
Trois semaines sans pouvoir tester nos cafés préférés et vingt jours confinés entre quatre murs,
comme près de 4 milliards de personnes … soit près de la moitié de la population mondiale !
Les mesures sont plus ou moins strictes selon les pays, et plus ou moins anciennes.
C’est ainsi que j’ai découvert un café de Bangkok* qui, il y a quelques jours encore servait notre nectar favori.
Conscient du danger, dans le contexte actuel d’épidémie au coronavirus, et soucieux de rassurer ses clients
et son personnel, son propriétaire a imaginé un nouveau concept : le café à roulettes !
Apirak Chamraksin explique s’être inspiré de la Chine, premier pays touché, qui prônait la distanciation sociale
pour freiner l’évolution de la maladie et prévenir de nouvelles infections.
Il a ainsi eu l’idée d’un système de cordes et poulies pour servir les boissons sur de petits chariots à une distance
d’un mètre : de quoi éviter tout contact physique entre le personnel et les clients, et donc les risques de transmission
du virus – d’autant que les premiers portent également des masques et des gants, et que les seconds sont invités
dès l’entrée à utiliser le désinfectant pour les mains mis à leur disposition.
Une pancarte précise par ailleurs que les paiements électroniques doivent être privilégiés afin d’éviter aux serveurs
de manipuler des espèces. Beaucoup pensent en effet ici, que certains de leurs compatriotes ont été contaminés
après avoir reçu des billets de touristes infectés.
L’initiative a été plébiscitée, notamment par les expatriés français de Bangkok qui se sentaient rassurés
de pouvoir continuer à siroter leur boisson préférée sans le moindre contact physique avec d’autres.
Mais depuis, les consignes se sont durcies. Alors que la Chine vient d’entamer son déconfinement,
la Thaïlande est entrée avant-hier dans le groupe des pays confinés …
Pour conclure : une affaire qui roule.
* « Art of Coffee », 50 Ngam Wong Wan Phahol Yothin Road, Lat Yao Subdistrict.
29/03/2020
Coronavirus Café / 2
Dimanche 29 mars 2020
Deux semaines déjà sans pouvoir tester nos cafés préférés : marc de ne plus trouver notre boisson favorite !
Et pour mes articles, plus de grain à moudre. De quoi me donner envie de prendre la poudre d’escampette.
Mais le confinement* rend impossible toute sortie de plus d’une heure dans un périmètre d’1 km.
Dehors, pas un chat ; seulement des chiens à-croc aux sorties en liesse avec leurs maîtres souvent masqués.
Les masques, parlons en ! C’est la pénurie … et la grande débrouille.
Les plus inquiets récupèrent ce qu’ils ont sous la main : écharpe ou foulard (comme ce bandana élégamment porté
par une ancienne doctoresse du quartier), masque de nuit, de moto ou de plongée.
Certains se lancent dans la confection : la mère d’une collègue en a fabriqué un d’après un tuto trouvé sur le Net
(bon pied et surtout bon œil, à près de 90 ans !)
D’autres créent des productions artisanales à partir de Sopalin, filtre à aspirateur ou … à café ! Quand on vous dit
que cette boisson est incontournable ! 😉
Eh oui ! Les aficionados du petit noir ont aussitôt pensé à leur accessoire favori : facile à trouver (ni en rupture
de stock), pas cher et de plusieurs tailles (N° 1 pour un petit gabarit, 2 pour la taille au-dessus … jusqu’à 6 !)
– Avantage 1. Il protège : si l’on passe sa main sur le visage après avoir touché une surface potentiellement contaminée,
ce dernier est épargné.
– Avantage 2. Il est intelligent : non seulement, il filtre le café qui coule de l’intérieur, mais aussi les gouttelettes
projetées de l’extérieur.
– Avantage 3. Il est citoyen : il permet de préserver les stocks de masques chirurgicaux pour les soignants.
– Avantage 4. Il est pratique : plus besoin de le chercher au fond du placard, si vous voulez un café, vous l’avez
toujours sous la main – ou plutôt sur le nez !
– Avantage 5. Il est seyant … au point qu’on se demande si les fashion victims ne vont pas en faire très vite
un accessoire de mode.
Pour conclure : évitons aux virus de s’inviter au bal masqué ohé !
* Une bonne nouvelle néanmoins aujourd’hui : avec le changement d’heure, on a 60 mn de confinement en moins !