Monthly Archives: septembre 2021


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Place des Vosges
26/09/2021

Café Mulot

Le 26 septembre 2021
Café Mulot, 6 place des Vosges, 75004 Paris
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h – Accessible
Note globale : 16
Situation : 17
Cadre : 16
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 15 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Vers à pieds » (alexandrin)

 

Et si on prenait notre café chez Victor Hugo ?
Sa maison est nichée sous les arcades de la place des Vosges, au cœur du Marais.
S’il y vécut de 1832 à 1848, elle a depuis été transformée en musée et, après d’importants travaux, rouvert ses portes cet été. On retrouve l’intérieur reconstitué, mais aussi, et c’est nouveau … un café* !

La salle** est aménagée dans les anciennes remises à carrosses. Elle est ornée de colonnes de pierre et de baies vitrées largement ouvertes sur la cour. Son plafond  framboise est de la couleur du mobilier extérieur. Le mur est recouvert d’une toile murale peinte au fusain, évoquant les travailleurs de la mer et inspirée des cahiers de dessin de l’écrivain. Quant au comptoir, il regorge de gourmandises salées et sucrées. Ce sont celles d’un célèbre pâtissier-traiteur de Saint Germain des Prés***. Tout est fait maison avec des plats signatures, comme le croque, le kouglof et l’éclair vanille-fraise auxquels il est difficile de résister …

Il bénéficie même d’une terrasse****, le lycée professionnel voisin ayant cédé sa cour : plantée de rosiers et agrémentée d’une fontaine dessinée par l’auteur lui-même, voilà de quoi faire le bonheur des parisiens confinés. Oui, je sais, ils peuvent à nouveau circuler librement, mais leurs appartements sont souvent tellement exigus qu’ils ont toujours l’impression de l’être un peu ! Savourer son expresso à l’ombre du figuier ou des châtaigniers est donc un vrai luxe pour la plupart.

Loin de l’agitation tumultueuse de la capitale, les visiteurs du musée et promeneurs de passage, mais aussi habitants du quartier ou enseignants de l’école maternelle voisine peuvent profiter de ce nouveau havre de sérénité. Bercés par le ruissellement de l’eau, les voilà bientôt hors du temps … bien loin des contingences de la rentrée !

Pour conclure : un café roman-tique.

https://www.cafe-mulot.com/

* Accessible sans visiter le musée.
**30 places assises.
*** La maison Mulot.
**** 40 places assises.


Boulevard des Invalides
19/09/2021

Gazoline Stand

Le 19 septembre 2021
Gazoline Stand, 17 bd des Invalides, 75 007 Paris
De 6h à minuit, sauf le dimanche
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 10
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 16 
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Contre-la-montre » (poignet)

 

« Gazoline Stand » : en français, « station essence ». Quel rapport avec le café ? 
C’était une station service ; depuis 10 jours, c’est aussi un coffee shop.
Un coup de pompe ? C’est le moment de faire le plein d’essence(s) !

Devant le large trottoir, un (énergique) pompiste brique les pompes. Avisant notre regard interloqué, il nous accueille chaleureusement et nous explique le concept : vous êtes en roue libre, vous perdez les pédales ?
On vous sert un remontant : essence pour la voiture, air pour les pneus du vélo, boisson pour vous. Gonflé, non ?

Le cadre est comme celui d’une bicyclette : sobre. Et minimaliste : dans la salle lilliputienne, il est impossible de s’asseoir – à moins de s’installer derrière l’ordinateur ! De fait, on y vient juste pour choisir ses achats et passer commande au (minuscule) comptoir. Pour la dégustation, c’est à l’extérieur. Quatre tables de pique-nique en alu qu’on enjambe pour prendre place sur l’un des bancs.

Notre commande est prête : le temps de s’extirper, on la récupère sur le rebord de la fenêtre ; des sachets de sucre et touillettes en bois y sont aussi à disposition. Les gobelets sont en carton mais joliment ornés de mains servant du café avec des pistolets de pompe à essence.
Par ailleurs, l’expresso a du caractère, sans être agressif. Ca ne m’étonne pas, mon œil (exercé !) a immédiatement repéré une rutilante Victoria Arduino*: ils en connaissent un rayon, c’est le haut de gamme des machines !
Par contre, mon cher et tendre regrette l’absence de mousse.
– Ils ont peur que la mousse tache, suggère notre voisin goguenard !
En cas d’hypoglycémie, on change de braquet : sandwiches, glaces, crêpes ou viennoiseries.
Et par forte chaleur, on réclame de l’E.P.O**.

Pour conclure : idéal pour un plein d’essence et des sens.

A suivre @thegazolinestand

* Etonnante machine à café italienne toute en cuivre, élégamment coiffée d’un aigle déployant ses ailes.
Cf. http://lescafesdottilie.fr/aux-vieux-garcons-paris/  
** Eau Potable Ordinaire ! Ne pas confondre avec l’ErythroPOïétine, utilisée par les tricheurs en compétition : 
cette hormone entraîne l’augmentation du nombre de globules rouges et donc la quantité d’oxygène alimentant
les muscles, avec le risque d’épaississement du sang et de vaisseaux bouchés.


L'âme de Paname

Le 12 septembre 2021

Le Magnolia d’Eden, 29 rue Saint-Blaise, 75020 Paris
De 8h à 2h (Fermé le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 11 
Prix d’un café : 2,20 € 

Aux mots croisés du jour : « Façon de compter sur ses doigts » (tâtons)

 

Des magnolias à Paris ? Pourtant, on n’est pas au jardin des Serres d’Auteuil*, ni au Louvre ou au Palais royal, mais au cœur de l’ancien village de Charonne**, dans le nord-est de la capitale. En remontant la rue Saint-Blaise, piétonne et pavée à cet endroit, on aperçoit l’église Saint-Germain-de-Charonne*** dressée sur la colline. Autour de nous, maisons et jardinets lui donnent un charme provincial …

Sur une placette qui fleure bon la vie de cocagne, se trouve notre bistrot du jour : sa salle minuscule ne peut contenir que quelques tables et chaises. Qu’importe ! Ce sont ses terrasses qui attirent. La première est fermée et chauffée, idéale pour l’hiver. La seconde s’étale à l’ombre des magnolias ornés d’ampoules multicolores : il y a comme un air de fête !

C’est ici qu’on s’installe par beau temps … et on y est nombreux aujourd’hui : habitants du quartier et touristes désireux de découvrir l’un des derniers témoins du Paris rural**** – dont ceux de l’auberge de jeunesse voisine. Pendant la semaine, c’est le tour des parents de l’école toute proche, une fois déposés leurs petits d’hommes, et des collégiens et professeurs du collège Saint-Blaise. Plus insolite : les camarades du Parti dont la permanence donne … sur la terrasse ! On peut dire qu’ils ne manquent pas de sens pratique. Ni d’humour d’ailleurs si l’on en croit le conseil du jour d’une des permanentes : ton patron te fait des avances ? Profite-en pour lui en demander une !

L’ambiance est bon enfant, cosmopolite et conviviale. A mille lieues de la circulation et des buildings semble-t-il.
Et pourtant …

Pour conclure : l’âme de Paname ..

https://le-magnolia-deden.business.site

* Élégant jardin du XIXè siècle situé Porte d’Auteuil, célèbre pour sa grande serre tropicale.
** Avant son annexion à Paris en 1860, on y trouvait les demeures de riches parisiens qui appréciaient ses paysages de campagne et sa situation à flanc de colline. C’est aujourd’hui une zone protégée.
*** Pleine de charme avec son clocher du XIIIè siècle et son cimetière attenant, l’un des 2 derniers de Paris.
**** Avec la rue Berton, au pied de la Maison de Balzac, dans le XVIè arrondissement.


Café Lapérouse
05/09/2021

Café Lapérouse

Le 5 septembre 2021
Café Lapérouse, Hôtel de la Marine, 2 place de la Concorde, 75008 Paris
Tous les jours de 8h30 à minuit
Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 13 
Prix d’un café : 5,00 €

Aux mots croisés du jour : « On peut y être mené en bateau » (île)

 

Amarré place de la Concorde, l’Hôtel de la Marine est bâti au XVIIIe siècle par le Premier architecte du Roi. En 1798, il devient le siège du Ministère de la Marine*, puis musée 200 ans plus tard. Après 4 ans de restauration, il a rouvert ses portes en juin dernier … avec un nouveau café**, « Limonadier du Roi depuis 1766 » !

Nous voilà donc au cœur de Paris … et de son principal nœud de circulation ! Pourtant, quand ils y accèdent depuis les arcades de la place ou bien par la rue Royale, les explorateurs découvrent une véritable oasis de calme. C’est ici qu’il faut s’installer ! Certes, les salons intérieurs sont somptueux et appellent au voyage, hommage à La Pérouse*** : fauteuils coquillages – tout comme le bar qui en est recouvert -, suspensions poissons et bateaux dessinés aux murs. Mais l’ensemble est trop chargé. Et de toute façon, ils ne sont accessibles qu’à l’heure du déjeuner, de même que la seconde terrasse côté Place de la Concorde.

Nous nous installons donc dans la cour d’honneur : fleurs sur les tables, coussins sur les banquettes ; non seulement l’architecture est sublime mais le cadre soigné !
En costume noir inspiré du XVIIIè (siècle !), avec jaquette à boutons dorés, la serveuse se consacre aux âmes matinales venues se retrouver autour d’un petit déjeuner : jus de fruit, boisson chaude, viennoiserie, toasts, œuf à la coque estampillé « Lapérouse » et précoupé par ses soins avec un toque œuf****, étonnant mais visiblement efficace. Ornée de bleu (marine, il va sans dire !), la vaisselle est siglée – comme le sucre et le chocolat qui accompagnent mon expresso.
Chic et raffiné, donc … mais attention au coup de canon : avant de prendre le large, il faut sortir les grosses coupures !

Pour conclure : une escale à ne pas manquer !

https://www.hotel-de-la-marine.paris/Autour-de-la-visite/Gastronomie/Le-Cafe-Laperouse

* Où le Service Hydrographique et Océanique de la Marine a eu des bureaux : mon père y officiait il fut un temps quand il ne sillonnait pas les mers sur le d’Entrecasteaux ou le Lapérouse …
** Egalement un restaurant et son célèbre chef, et très bientôt, une cave, une épicerie fine, une chocolaterie et un glacier.
*** Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788) est un officier et grand navigateur français. Originaire d’une famille noble d’Albi, il s’engage dans la Marine royale. En 1785, Louis XVI le choisit pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l’océan Pacifique. Mais trois ans après son départ de Brest,  elle disparaît à Vanikoro. Après le naufrage, le vice-amiral d’Entrecasteaux dirige des secours, en vain (1791-1794). Le mystère est (en partie) levé en 1828, avec la découverte de l’épave de L’Astrolabe par Dumont d’Urville, puis de La Boussole par Discombe en 1964.
**** Le toque œuf, un objet du quotidien (2’23) : https://www.youtube.com/watch?v=TCnRwivZgqg