Monthly Archives: octobre 2021


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Café emblématique du Trégor
31/10/2021

Le Barn’s

Le 31 octobre 2021
Le Barn’s, 33 place du Général Leclerc, 22 300 Lannion
Tous les jours de 9h à 1h,
Note globale : 14
Situation : 17
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour : « Un monde de bruts» (cidrerie)

 

Le Barn’s* : sans doute le café le plus photographié de la Côte de Granit Rose ! Installé dans l’une des emblématiques maisons à pans de bois du centre historique de Lannion**, sa façade est classée et daterait de 1602.

Au printemps 2018, un Trébeurdinais le reprend et y entreprend d’importants travaux. Mais deux ans et un Covid plus tard, il jette l’éponge.
Deux amis*** s’y intéressent alors ; pour eux, la crise est passée, les affaires vont reprendre. Ils l’acquièrent le 28 octobre 2021 … jour du deuxième confinement – et donc de fermeture des commerces « non essentiels ». Pas de chance pour nos bistrotiers, d’autant qu’ayant signé à cette date, ils ne sont éligibles à aucune aide de l’État. Pourtant, ils restent confiants, le Barn’s rouvrira : « Il ne va pas fermer avant d’avoir ouvert, ça c’est certain », assurent-ils. Ici l’on sait, que si on ne peut changer la direction du vent, on ajuste ses voiles pour atteindre sa destination …

Bien vu ! Le 19 mai, tables, chaises et tonneaux (les mange-debout du cru !) trouvent enfin place sur le parvis. Une terrasse aussitôt plébiscitée – surtout le jeudi, jour du marché. Trois semaines plus tard, l’intérieur ouvre à son tour. Peu à peu, les conditions drastiques du départ sont levées**** ; le Passe sanitaire suffit à présent. De quoi profiter du cachet de la bâtisse (parquet, faïences, pierres apparentes et poutres en chêne massif), et en cette période d’Halloween, des ribambelles de fantômes et citrouilles … assorties aux banquettes de velours orange !

L’équipe est aux petits soins et les locaux au rendez-vous, heureux de partager un café, une bolée de cidre ou une chope de bière (il y a même de la Delirium rouge***** !)

Pour conclure : résurrection après une mise en bière. 

https://www.facebook.com/Le-Barns  

* Anciennement « Lannionais », Alain Malo, son ancien propriétaire l’a cédé à Manu Berthou qui l’a rebaptisé « Le Barn’s ».
** Capitale du Trégor, Lannion est réputée pour ses maisons à colombages, dont certains murs exposés aux intempéries sont recouverts d’ardoises, comme on le voit souvent en Bretagne.
*** Nicolas Le Gros, patron du Breizh Shelter, et Mathieu Le Huérou, son ami d’enfance et associé.
**** Cf. Première terrasse après la réouverture : http://lescafesdottilie.fr/chez-fred-bordeaux/ 
***** Bière belge à la robe rouge et aux notes puissantes de cerise.      


Le vieux Mans
24/10/2021

Café Crème

Le 24 octobre 2021
Café Crème, 2 rue de la Barillerie, 72000 Le Mans
De 11h à 1h, 9h le samedi, 11h30 à minuit le vendredi
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 13 
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour : « Finit en queue de poisson » (sirène)

 

Le Café Crème ? Une boisson réconfortante à l’entrée de l’automne … mais pas seulement : au Mans, c’est une institution. C’est que leur Café Crème est au cœur de la cité sarthoise, autant dire, incontournable !

Sa bâtisse se dresse à l’angle de deux petites rues pavées et de sa terrasse, on aperçoit l’enseigne du vieil hôtel particulier* qui lui fait face. Elle représente une sirène jaillissant des flots qui a donné son nom à la place. Au centre, une sculpture reproduit aussi ces créatures mythiques** tandis que l’eau d’une fontaine ruisselle tranquillement à l’ombre d’un bel érable : bucolique et apaisant pour les passants désireux de se poser. Et ils sont nombreux aujourd’hui, les touristes notamment. Ils ont raison, la vieille ville a été superbement restaurée : Le Mans mérite plus que 24 heures !

La crise Covid et sa longue fermeture des bars et restaurants imposée avait permis au nouveau propriétaire de réaliser d’importants travaux. A la réouverture, en mai dernier, les Manceaux ont ainsi découvert un nouveau logo sur la façade. Et à l’intérieur, un mobilier volontairement sobre qui met en valeur les vieilles briques et poutres, et nous replonge des siècles en arrière. Sur les deux étages, de petites salles se succèdent, un vrai dédale !

Mon café ? Une crème ! Non, qu’il ait un parfum formidigieux***, mais j’apprécie sa jolie tasse en porcelaine peinte de vieilles boutiques en noir et blanc, ainsi que le mini carambar qui l’accompagne … et me rappelle nos friandises des années soixante 😉

Pour conclure : tel Mans charmant.

https://www.facebook.com/cafecremelm/

* Datant de 1726, il est l’un des premiers hôtels particuliers construit au Mans et aurait appartenu au négociant en étamine Véron du Verger. La statue de la sirène est en fait un bas-relief et marque l’expansion outre-Atlantique du commerce de cette étoffe mince et légère si recherchée, que Jean Véron avait inventée au XVIIe siècle.
** Intitulée « Sirènes » et créée en 1991 par Claude Ribot, sculpteur dessinateur né au Mans (1934-2010).
*** Formidable et prodigieux à la fois !        


Rue Daguerre
17/10/2021

Maison Péret

Le 17 octobre 2021
Maison Péret, 6 rue Daguerre, 75014 Paris
Tous les jours, de 8h à 23h30
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 2,70 € 

Aux mots croisés du jour : « Elle se trouve en tête » (cervelle)

 

Péret* ? Je dirais même plus : pérenne ! C’est que, depuis 1908, 4 générations s’y sont déjà succédées. Dans la célèbre rue Daguerre**, qui s’étire joyeusement dans une ambiance de grande rue de village, ce bistrot à vins est une institution.
Au milieu des boulangers, fromagers, cavistes et marchands des quatre saisons, sa terrasse s’étale sur le large trottoir. Parfait pour profiter de l’ambiance conviviale de cette rue piétonne et ses vendeurs à la criée : sons et images assurés ! 

Si sa terrasse ressemble à n’importe quelle autre, l’intérieur nous plonge un siècle en arrière : plafond voûté, boiseries, appliques et gravures anciennes, barres de laiton, banquettes et mobilier de bistrot ; même si tout a été refait il y a vingt ans, on s’y croit. Le marron, unique couleur, est décliné sur tous les tons. Sombre donc, limite triste. Mais la gaité est ailleurs : notre serveur, pourtant sanglé dans un costume on ne peut plus traditionnel, est d’humeur badine. Il a la réplique malicieuse, l’œil qui frise et les bacchantes*** retroussées : au client qui déclare manger bio, vegan et sans gluten et demande ce qu’il peut commander, il répond tranquillement, sans sourciller : un taxi !

Le vin est à l’honneur : une cinquantaine des plus belles appellations de chaque région, servies au verre.
Pour les accompagner, des plats du terroir aux couleurs auvergnates. Les produits sont frais et soigneusement sélectionnés. Pas question d’utiliser un congélateur ou un micro-ondes : ici, on cuisine à l’ancienne, oui Monsieur !
Les cuisses de canard, par exemple, sont confites avec manchon.
Le café ? S’il n’est pas un grand cru, il n’en reste pas moins tout à fait honorable. On vous l’apporte avec un peu d’eau servie dans un très élégant verre à pied : classe !

Pour conclure : mérite d’être re-Péret !

https://www.maisonperet.com/fr/

* « Péret » désigne un lieu planté de poiriers ; il peut aussi être le diminutif du prénom Pierre.
** Louis Daguerre  et Nicéphore Niépce ont mis au point le daguerréotype, procédé photographique qui produit une image sans négatif sur une surface d’argent pur, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière.
Voir aussi dans la même rue : http://lescafesdottilie.fr/la-chope-daguerre-denfert-rochereau/
*** Moustaches (mot familier)            


Dans le Paname d'autrefois

Le 10 octobre 2021
L’Entrepot’s, 2 rue Sorbier, 75020 Paris
De 7h à 2h sauf le dimanche
Note globale : 12,5
Situation : 10
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 10 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Coup de bar » (apéro)

 

Ménilmontant, que Maurice Chevalier* chantait en son temps :
« un p’tit coin sans égal et ses gars, toujours remontant, 
et même redescendant, les rues de Ménilmuche, le coeur ardent 
»

En la remontant justement, on trouve ce vrai bistrot parigot, bien connu des alpinistes de la rue Ménilmontant. Par cette fraîche journée d’automne, on délaisse sa terrasse ouverte sur le square pour se réfugier près du vieux poêle en faïence.

L’entrée étonne : on croirait une bouche de métro** ! L’intérieur détonne avec sa déco unique … mais pas uniforme : c’est un bric à brac vintage et bigarré, avec quelques vraies pièces de musées : retour dans le passé ! On se lance dans un inventaire à la Prévert*** pour répertorier le nombre d’objets – incongrus parfois ! – accrochés aux murs et au plafond : une caisse enregistreuse du siècle dernier, une vieille machine à café en cuivre, des téléphones d’une autre époque, casiers de bouteilles, tableaux, dessins, affiches ou encore un antique vélo et des petites voitures d’un autre âge.

L’espace ne manque pas et l’ambiance est bon enfant ; les habitués sont légion.
– Tu forces un peu, Robert !
– C’est l’toubi’ : faut boire au moins 1 litre et demi par jour qu’il m’a dit !
– Ouaih, mais c’était d’l’eau !
– Eh ben, c’est d’l’eau d’vie que j’prends !

On s’y retrouve aussi entre potes autour d’un plateau de cochonnailles. Et les spectateurs des salles branchées voisines**** viennent y commenter les concerts. C’est vite bruyant d’autant qu’à l’occasion de rencontres musicales, on y chante même tout en sirotant une bonne bière brassée dans le quartier …

Pour conclure : le bon plan de Ménilmontant.

https://www.facebook.com/Lentrepots-1246315752125138/

* Il est né le 12 septembre 1888 dans le XXe, dans cet ancien centre industriel de Paris. Chanteur, acteur, écrivain, parolier, danseur, imitateur, comique, il fut même, brièvement, chroniqueur et homme d’affaires. Il décède le 1ᵉʳ janvier 1972.
** Elle rappelle les accès aux stations de métro conçus par Guimard au début du XXᵉ siècle, dans un style Art nouveau.
*** A l’origine de cette expression, un poème de Jacques Prévert, appelé « Inventaire », issu de son célèbre recueil « Paroles » (1946). On y retrouve des éléments sans lien apparent, donnant à l’ensemble une dimension confuse.
**** « La Maro » (ou Maroquinerie), installée dans une vieille usine, et le « Vingtième Théâtre », juste à côté.


Coffee-shop
03/10/2021

Ten Belles

Le 3 octobre 2021
Ten Belles, 10 rue de la Grange aux Belles, 75010 Paris
De 8h à 17h en semaine, 9h à 18h le week-end
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 17 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Est à Londres » (east)

 

Ten Belles ? C’est le nom d’un coffee-shop ouvert par deux anglaises*, en référence au numéro et au nom de la rue ET en souvenir d’un pub de l’est londonien fréquenté par elles autrefois. Dans le quartier du canal Saint-Martin, il est incontournable. A côté d’un fleuriste dont les plantes s’étalent largement sur le trottoir, de hautes fenêtres éclairent son étroite façade. It’s raining again : on est heureux de s’y réfugier pour se mettre au sec !

L’intérieur est un peu étriqué mais lumineux. Avec ses meubles en bois aux pieds de couleurs vives, il est chaleureux bien que rudimentaire. Face aux banquettes et tabourets, on compte une douzaine de (toutes) petites tables rondes : 3 sur le trottoir, autant face au comptoir, 2 dans l’arrière salle et 4 dans la mezzanine, soit le double de convives au maximum – pas plus, mais guère moins !

Un doux parfum de café fraîchement torréfié flotte dans l’air. Tout droit venu de la brûlerie de Belleville**, il se révèle digne d’un grand cru. Le Latte de mon cher et tendre est d’aussi bonne facture et son dessin parfaitement exécuté ; dommage que la mousse ne soit pas plus crémeuse …

D’autres bonnes effluves nous parviennent, celles des douceurs confectionnées sur place – aux accents british, of course : cookies, scones, muffins, banana bread, cakes en tout genres … dont le fameux carotte cake glacé au beurre de cacahuète !
A midi, l’ardoise affiche une soupe, une salade et deux sandwiches dont un grillé – avec une mention spéciale pour le pain au levain dont la croûte bien foncée et la mie aérée ravissent les amateurs …

Pour conclure : rien ne cloche*** !

https://www.tenbelles.com

* Le duo en a ouvert deux autres : 53 rue du Cherche-Midi dans le VIè et 17 rue Bréguet dans le XIè.
** Torréfacteur de café frais et d’assemblage de spécialité, il s’adresse aux particuliers et aux professionnels.
NB. On peut aussi assister à la torréfaction (14b Rue Lally-Tollendal, XIXè) et participer à des cupping.
*** Traduction de « bell » en anglais 😉