
11/06/2023
Kaffeebar 19
Le 11 juin 2023
Kaffeebar 19, 26 bis rue de l’Ourcq, 75019 Paris
De 8h30 à 17h (9h30 à 18h le WE)
Note globale : 13
Situation : 11
Cadre : 13
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 2 €
Aux mots croisés du jour : « Il ne fait plus bloc » (Est)
Cap à l’est pour une balade dans notre ancien quartier. Autrefois populaire, il s’est encore transformé – gentrifié* même, comme on dit ! Devenu branché, le Bassin de la Villette** est aussi couru (nombreux joggeurs d’ailleurs ce matin !) Pourtant, si l’on sort un peu des sentiers battus, il est (encore) possible de trouver de petits coins plus authentiques à l’abri de la folie du Canal.
Quelques tables de jardin en rang d’oignons le long d’une minuscule échoppe à la devanture gris-souris, retiennent notre attention. Celles d’un petit café « caché » : un coffee-shop germanophile … histoire de se retrouver encore plus à l’est !
L’espace est retreint : dans la pointe formée par l’angle des deux rues, on a juste le comptoir d’un côté, une tablette de l’autre. Au fond par contre, quelques marches montent à une mezzanine à la déco « retour de brocante ». Tables aux formes variées, ourson accroché à une étagère de livres et jardinières aux fenêtres, c’est minimaliste et épuré, à la berlinoise – ou plutôt dresdoise, ville d’origine du gérant.
Aaron a ouvert son Kaffeebar il y a 9 ans, il s’est entouré d’une équipe de compatriotes. On ne peut pas dire que ce soit un grand communiquant, mais pour peu qu’on s’intéresse, il peut être plus loquace. Et puis, il aime les produits de qualité : ses cafés (3 différents, tous de chez Coutume***) qu’il prépare dans une Marzocco****. Côté assiettes, tout est fait maison ; du délicieux Karottenkuchen à l’original Muffin à la farine de riz au chocolat et banane (plus léger que le classique), en passant par les soupes, tartes et même pains au parfum de sésame grillé …
Pour conclure : un délicieux est-aminet.
https://www.facebook.com/p/Kaffee-bar-19
* Sa population a été remplacée par une couche sociale plus aisée.
** Depuis la Rotonde de Stalingrad, il est bordé de comptoirs pour croisières fluviales, cinémas (dans d’anciens portiques en fonte reliés entre eux par bateau électrique !), port de plaisance, centre nautique, auberge de jeunesse, cafés et restaurants. Au pont-levant de Crimée, il se rétrécit pour rejoindre le rond-point où convergent les Canaux de l’Ourcq et St-Denis.
*** Torréfacteur parisien de cafés d’exception depuis 2011.
**** Machine à café expresso haut de gamme – italienne, bien sûr !

09/03/2023
Kaffeehaus
Le 5 mars 2023
Kaffeehaus, 11 rue Poncelet, 75 017 Paris
De 12h à 19h (13h le dimanche, 10h pour la boutique, fermé le lundi)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,60 €
Aux mots croisés du jour : « Eau de Cologne » (Wasser)
Cologne accueillait les délégués des Choeurs Franco-Allemands* ce week-end. Ambiance studieuse, tellement que – ça va vous paraître incroyable ! – je n’ai même pas eu le temps de tester un café ! C’est donc de ce côté du Rhin que j’ai cherché un Kaffeehaus et il est tenu par un natif** de … Cologne !
Non loin de la place des Ternes, les commerçants d’une rue animée vantent les produits de leurs étals :
« Elles sont bonnes mes oranges, elles sont bonnes ! ».
De la terrasse de notre boulangerie-pâtisserie, on est aux premières loges pour profiter de cette ambiance de marché. Mais entrons plutôt dans la boutique : au fond, un escalier en colimaçon (raide !) permet d’accéder au salon de thé-restaurant. Parquet clair, tables en bois sculpté, horloges à coucous, tableaux de famille ; on se croirait dans un chalet en Forêt noire ! Une banquette et ses coussins, des livres en allemand, un long tapis : gemütlich*** ! On est un peu serrés, rien de tel pour engager la conversation avec les nostalgiques de la gastronomie d’outre-Rhin …
Avec ces derniers frimas, la tuile-maison servie avec l’expresso ne suffit pas. Qu’à cela ne tienne ! On va se faire une douce violence et l’accompagner, à l’allemande, de Stücke**** de différents gâteaux : Forêt noire (ah ! l’appel de la forêt !), Strudel à la pomme ou au pavot, Streusel aux figues, Käseshane ou Sachertorte. Que du bon ! Mention spéciale à la première, légère et peu sucrée, aux fruits légèrement acidulés et à la chantilly délicatement parfumée au kirsch.
D’aucuns regrettent que la part diminue au fil des années : « Si ça continue, il ne restera plus que la griotte ! »
Pour conclure : coucou à nos amis allemands !
www.kaffeehaus-paris.fr
* La Fédération des CFA regroupe 18 chœurs français et allemands, dont Paris.
** Formé en Allemagne, Ralf Edeler est un pâtissier globe-trotteur : Londres, Bruxelles puis Paris où il travaille notamment avec Pierre Hermé. Elu meilleur pâtissier en 2008, il revient à ses origines 5 ans plus tard avec cette exquise « maison de café » dédiée à « la gastronomie allemande et de l’Est ». Son fils Jeremy l’y a rejoint l’an dernier …
*** Confortable.
**** Petits morceaux.

17/09/2022
Engel Weincafé
Le 25 septembre 2022
Engel Weincafé, Ostertorsteinweg 31-33, Brême (Allemagne)
Du mardi au samedi, de 10h à minuit (17h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,10 €
Aux mots croisés du jour : « Cahier de notes » (partitions)
Les musiciens de Brême*, c’est nous ! Pour un week-end – pardon : « Wochenende » -, tous les présidents et chefs de chœur des chorales franco-allemandes** se rejoignent cette année dans la cité hanséatique***.
Notre point de ralliement est l’Institut français, dans le Viertel, quartier branché de l’est de la ville.Tout le monde n’est pas encore arrivé. Sur la place voisine, un ange passe ; on l’attrape au vol : quel meilleur endroit qu’un « Café à vin » pour patienter ?
D’autant que la terrasse est agréable : à l’ombre des arbres ou des parasols, on s’émerveille des maisons colorées et des ruelles pavées … moins des trams tout proches. Heureusement, à l’intérieur, la vieille bâtisse ne manque pas de charme ; bois foncé et sol en damier nous rappellent que c’était autrefois une pharmacie. Un parfum de nostalgie flotte ; l’atmosphère est tranquille : une vraie petite oasis …
L’amatrice de café que je suis est aux anges : l’expresso est servi dans une tasse siglée « Freibeuter Kaffee aus übersee**** », avec un dé de gâteau maison et un petit verre d’eau croquignolet … il ne manque plus que le napperon !
Le fin connaisseur de thé doit avoir une patience d’ange : ici, pas de sachets mais des feuilles de thé en vrac !
L’amateur de vin exigeant quant à lui bénéficie d’un vaste choix, qu’il peut compléter d’un plat du cru, bien roboratif.
Et le curieux ne résiste pas à un très amusant et savoureux Spritzer de jus de cola et rhubarbe, servi dans un verre à vin !
Mais pour qui veut sourire aux anges, c’est un lundi qu’il faut venir, quand au début de chaque mois, des artistes viennent s’y produire … musicallemand !
Pour conclure : on en repart en-chant-és !
* Conte des Frères Grimm : un meunier décide de tuer son âne devenu trop vieux, pour récupérer sa peau. L'animal, qui a compris, s'enfuit à Brême pour devenir musicien. Chemin faisant, il rencontre un chien, un chat et un coq dans la même situation. Tous quatre découvrent une maison habitée par des voleurs. Ils élaborent un plan pour prendre leur place : l'âne se place devant la fenêtre, le chien monte sur l'âne, le chat sur le chien et le coq sur le chat puis ils donnent tous de la voix ensemble. Effrayés, les voleurs s'enfuient et nos 4 compères s'installent dans la maison.
** Berlin, Münich, Freiburg, Bonn, Aachen, Köln, Brême et Hambourg ; Paris, Strasbourg, Lyon, Orange, Toulouse, Aurillac, Le Mans, Boulogne-sur-mer + Zürich et Varsovie.
*** Ville d’Europe du Nord qui, au Moyen-Age, a adhéré à la ligue marchande de la Hanse : 200 en tout dont Lübeck, Hambourg, Cologne et dBrême.
**** Littéralement : « Café corsaire d'outre-mer » !

07/03/2021
Cantate du Café
Corona Café / 26ème semaine sans cafés : une demi année !!
Dimanche 7 mars 2021
Cantate du Café* de Johann Sebastian Bach : pouvais-je rêver mieux pour conjuguer ma passion
à l’anniversaire du dernier concert de notre Chorale Franco-allemande** ?
C’est l’une des plus connues de Bach. Elle s’inspire d’une ode*** à la « cafémania » qui envahit alors l’Europe.
La haute société s’entiche de cette boisson tonifiante sans être alcoolisée. Mais les autorités tentent de l’interdire :
elle a la couleur du diable, ensorcelle les femmes et les rend stériles dit-on …
Notre compositeur est venu s’installer à Leipzig****, l’une des capitales musicales de l’époque.
S’il est connu pour être un protestant austère, il aime aussi la bonne chère, la compagnie*****
… et apprécie ses trois petites tasses de café quotidiennes.
Dans cette ville, les cafés sont alors particulièrement à la mode. Le Zimmermann est l’un d’eux ;
il accueille un collège musical dont Bach assure la direction. C’est pour lui qu’il a composé cette cantate.
Bach s’y moque des jeunes qui se passionnent pour le café et de la vieille garde rigide qui n’y voit que du mal :
un père ne supporte pas de voir sa fille prête à tout pour ses « trois tasses quotidiennes » (Tiens, tiens !)
Il la menace mais rien n’y fait :
Père, ne soyez pas si dur !
Si trois fois par jour je ne peux pas, boire ma petite tasse de café,
Alors dans mon tourment, je deviendrais comme une chèvre rôtie.
Ah, comme le café a bon goût !
Plus agréable que mille baisers, plus doux qu’un vin de muscat.
Un café, je dois avoir un café,
Et si quelqu’un veut me faire plaisir, ah, qu’il me donne juste un café !
Elle finit pourtant par céder quand il lui annonce que puisque c’est ainsi, elle ne pourra se marier …
Mais elle fait savoir secrètement qu’aucun homme ne l’épousera sans un contrat qui l’autorise à boire
autant de cafés qu’elle le veut !
* Oeuvre profane, et même légère, elle se distingue de ses autres cantates car elle n’est ni religieuse
ni dédiée à un prince. Son fils a même porté la mention « cantate comique » sur la partition.
Elle se prés