Café Laurent
De Ottilie
33 rue Dauphine, 75006 Paris | Station Vélib’ 7 rue du Pont de Lodi | De 9:00 à minuit
Note globale : 16
Situation : 16 | Cadre : 17 | Accueil : 17 | Ambiance : 15 | Qualité du café : 15
Prix d’un café : 4,00 €
Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’ : « Ne sèche pas facilement » pour « érudit »
Les ennuis volent autour de vous en escadrille ? Il est temps de vous poser dans un endroit quiet pour reprendre votre souffle. Un petit havre de paix se cache justement derrière les murs de l’hôtel d’Aubusson, au coeur du vieux Paris.
Passée la porte cochère en chêne massif, cette authentique demeure du XVIIème a un charme fou : des pièces grandioses, d’énormes poutres, de majestueuses tapisseries (à l’origine du nom), de lourdes tentures ainsi qu’une monumentale cheminée en pierres de Bourgogne et un piano à queue.
Mais notre coup de cœur va au patio central, invisible de la rue et tranchant avec l’animation très urbaine du quartier : jardinières de fleurs et buis taillés, statue grecque et fontaine encadrée de treillages donnent l’impression d’être hors du temps. Un immense parasol protège autant des regards que du soleil (et réchauffe même l’hiver venu). L’occasion de se déconnecter pour s’évader du quotidien tout en savourant une boisson ou un petit-déjeuner. Ici, tout est calme et sérénité.
Le personnel s’active discrètement, absolument impeccable et d’une exquise gentillesse ; les autres clients (anglo-saxons pour la plupart) s’entretiennent à voix feutrée. On savoure notre nectar – servi dans des tasses en porcelaine sur des nappes immaculées …
Les vieilles pierres nous rappellent que le lieu est chargé d’histoire : depuis 1690, les gens de lettres y dissertent autour d’une nouvelle boisson, « l’Eau de Café » et Montesquieu déclare : « Au Café Laurent, on apprête le café d’une telle manière qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent ».
Devenu « Café Tabou » après guerre, il reste le rendez-vous des intellectuels : Sartre, Camus, Beauvoir et Queneau s’y retrouvent, Vian joue du jazz tandis que Greco déclame du Prévert. Bardot y dansera quant à elle des nuits entières : les ouvriers des Messageries de Presse voisines travaillant 24 heures sur 24, il a en effet obtenu l’autorisation de rester ouvert et devient alors le centre de la vie nocturne Germanopratine.
Depuis, il a repris son nom d’origine mais poursuit la tradition en accueillant régulièrement concerts et cafés littéraires.
Pour conclure : pour un peu, je me prendrai pour la Dauphine …
En temps que membre de l’escadrille, ma soeur italienne y sera ma prochaine invitée 😉