Ethique Café

Le 9 juillet 2023
Ethique Café, 17 rue St Christophe, 77 100 Meaux
De 8h30 à 18h (8h30 à 18h30 le samedi, fermé dimanche et lundi)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,10 €

Aux mots croisés du jour : « Affaires de mœurs » (Ethique)

Chaque année, nous nous retrouvons en Brie pour notre traditionnelle cousinade … et nous arrêtons avant pour une (désormais rituelle) escale à Meaux. Aujourd’hui, c’est avec notre aîné* que nous descendons de la cathédrale au pont sur lequel se tient le marché. Une signalétique nous intrigue : « Les Fées Solidaires ». Tiens, un nouveau « tiers-lieu » ! Ouvert le 5 juin dernier, il offre, sur deux niveaux, trois espaces dont chacun incarne « l‘engagement social, le respect de l’environnement et l’épanouissement culturel » (tout un programme !) : 

. une recyclerie de vêtements pour faire tourner l’économie circulaire.

. un « centre d’art » avec ses créations d’artistes locaux et ses animations : autour d’une longue table, les enfants apprennent par exemple, les bases de la couture, les adultes la teinture végétale et les seniors la sophrologie olfactive et énergétique** … 

. un salon de thé : « L’Éthique Café ». Si sa terrasse se résume à deux tables sur la rue piétonne, l’intérieur est vaste et lumineux. Comptoir à petits carreaux façon azulejos, fresques d’inspiration jungle et instruments de musique exotiques, tout invite à l’évasion. Sur les tables, divers objets accueillent les consommateurs : éventails siglés, jeux de société … et même un mini babyfoot ! 
Les petits d’hommes ne sont pas oubliés qui disposent de tables à leur taille où les attendent coloriages et puzzles, d’une bibliothèque pleine d’albums, de chaises-bébé – et même d’une table à langer dans le (grand) petit coin …

Ici, on boit et on mange sain et éco-responsable. En quoi le café est-il éthique*** ? Notre (sympathique) serveuse explique : ce sont les producteurs eux-mêmes qui fixent les prix (c’est un concept !) Et les sandwiches, gâteaux et autres produits sont tous issus de circuits courts et faits maison. Si en plus, on peut sauver la planète …

Pour conclure : fait rimer éthique et esthétique.

https://www.facebook.com/les.fees.solidaires/

* Où est-il sur la photo ? 😉
** Techniques de relaxation, visualisation et respiration alliées à des huiles essentielles relaxantes, apaisantes et énergisantes.
*** Du grec « ethos » qui signifie « manière de vivre », branche de la philosophie qui s’intéresse à la conduite des individus en société, avec trois principes fondamentaux : le respect de la personne, la bienfaisance et la justice.




Circus

Le 2 juillet 2023
Circus, 204 rue de Tolbiac, 75013 Paris
De 7h à minuit (8h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 12 
Prix d’un café : 2,40

Aux mots croisés du jour : « Cercle de jeux » (Cirque)

« Circus » ? A l’origine, ce mot latin désignait un cercle, puis le lieu où se déroulaient des courses de chars, qui a donné ensuite … « cirque » : nous y voilà !

Au pied de la Butte aux Cailles, un grand store jaune aux bordures bleues, rouges et vertes colore joyeusement la terrasse d’angle d’une brasserie. La toile d’un chapiteau ? Presque ! 
« Bienvenue sur la piste aux étoiles ! » affiche la devise au-dessus de la porte. 
Sans hésiter, on entre : Il n’y a pas d’âge pour aller au cirque !

La salle est spacieuse, chaleureuse et rétro, avec son bon vieux parquet et ses gros radiateurs en fonte. Les tables rondes sont conviviales, les assises confortables. On s’y installe pour observer plus attentivement les détails. Le cirque est partout : sur les photos en noir et blanc qui couvrent tout un mur, les menus, maquettes de chapiteaux, affiches et autres maximes écrites sur les murs. « Ne pas déranger les animaux » : nos souvenirs d’enfance s’en reviennent. Les otaries dont la démarche nous faisait hurler de rire, les tigres qui nous donnaient des sueurs froides, et puis les funambules*, les clowns. Tiens, il y en a un grand dans un coin … en Playmobil !

Certains soirs, des magiciens viennent présenter leurs tours, la salle retient son souffle.
La semaine dernière, c’étaient des choristes, Fête de la Musique oblige. Et qui ?
John Meldrum et les Highlites**, venus faire leur numéro au Circus : incroyable !

Pour l’heure, l’équilibriste entre en piste ; elle virevolte entre les tables avec son plateau de tasses et de verres. Du vrai trapèze volant ! 
Et l’expresso, il est comment ? Costaud : après ça, tu soulèves la terre sans filet …

Au moment de quitter la scène, on jette un dernier coup d’œil au-dessus de la porte :
« A bientôt pour notre prochain spectacle ! » …

Pour conclure : une bonne piste …

https://lacarte.menu/restaurants/paris-1/le-circus

* Ancien nom de cette brasserie jusqu’en 2012.
** Extraits de l’Oratorio de la Paix que nous avions chanté à l’Alhambra en 2013, ainsi que des chansons de Johnny Cash, Steven Stills et Bob Dylan : de quoi me rappeler de bien jolis souvenirs !




Le Georget

Le 25 juin 2023
Le Georget, 42 place des Héros, 62 000 Arras
De 7h à 20h (8h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 17
Cadre : 10
Accueil : 13 
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 1.50 €

Aux mots croisés du jour : « Orateur sur perchoir » (Ara)

Harassés par la chaleur, nous quittons l’étuve parisienne pour une escapade dans la cité atrébate*. Jacqueline, Colas, Dédé et l’ami Bidasse nous accueillent à l’Hôtel de Ville (Arras est fière de ses Géants – on la comprend !) 
Le temps est clair, idéal pour une grimpette en haut du Beffroi**. A 75 mètres, la vue porte loin. Et juste à nos pieds, la place des Héros, avec ses arcades, ses façades baroques … est couverte de nombreuses terrasses de café. De quoi me combler d’aise !

Parmi elles, celle du plus vieil estaminet de la ville : le Georget. Si le bâtiment date du XVIè siècle, l’intérieur, plus récent, manque de charme. Un tantinet désuet, il évoque plutôt un bistrot des années 50.
Après plus de trente ans, l’ancienne patronne a rendu son tablier, mais l’esprit « Marie-Jo » habite toujours les lieux : c’était la mémoire vivante d’Arras – parole d’ancien !

Ici, on prend un p’tit jus – pas une chirloute tout d’même, un p’tit noir, un vrai : faut qu’ça réveille, précise un habitué tout en parcourant distraitement la Voix du Nord. 
On s’y retrouve entre nordistes, devant une pt’ite mousse, sans faire de manières. On s’y ravigote*** aussi avec un bon pt’it plat du cru : carbonnade flamande, poulet au Maroilles (ce fromage au si discret fumet !) ou, plus populaire encore, une andouillette**** ! 
Et quand vient le samedi, jour de marché, l’animation monte d’un cran …

Pour conclure : après ça, vous ne risquez pas de caler (« Pas de Calais » ! 😉

https://check.fr/cafe-georget-bar-restaurant-arras-17003

* Peuple celte de Gaule Belge.
** Depuis le XVIè siècle, il domine la ville. En 2015, il a été élu monument préféré des Français. 
On accède à son sommet par un ascenseur, puis un étroit escalier en colimaçon (43 marches !)
*** Se redonner de la vigueur, de la force.
**** Apparue au Moyen-âge, l’andouillette est devenue ici une institution culinaire. Depuis 1997, la Confrérie de l’andouillette veille à sa fabrication à l’ancienne, avec des ingrédients naturels et du terroir, et chaque dernier dimanche du mois d’août, une grande fête la célèbre sur cette même place.




L’eau et les rêves

Le 18 juin 2023

L’eau et les rêves, 9 quai de l’Oise, 75019 Paris
De 10h à 23h (1h ven et sam, 19h dim, fermé lundi)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 17
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 2
Brunch le week-end : 24 €

Aux mots croisés du jour : « Poule avec ses enfants » (Papa)

« L’eau et les rêves », ou les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages : sur cette péniche amarrée le long du canal de l’Ourcq, on se désaltère (et pas que d’eau !). On s’y dépayse aussi car tout invite au voyage … Depuis 1950, elle a beaucoup navigué et transporté des tonnes de céréales. En 1980, un amoureux de la nature la transforme en librairie spécialisée, puis un marin en librairie maritime. Un botaniste reprend le gouvernail il y a 4 ans, il a plein de projets : la pandémie y met un coup d’arrêt ! Dans la cale au parquet patiné, les ventes de livres reprennent pourtant. Il sort la tête de l’eau et développe les échanges avec de nouvelles animations : 

– Sur la grande terrasse du toit et le salon situé à l’avant, des dédicaces, contes, rencontres musicales et même trocs de plantes … un bon plan(t) !

– Sur la grande table d’hôtes, des ateliers de peinture végétale, jardinage ou fabrication de terrariums (pour tous, grands et petits d’hommes !)

– Dans un recoin, des coussins pour que les moussaillons puissent se plonger dans les récits de matelots et capitaines au long cours (larguez les amarres !)

– Sur la terrasse couverte et dans la cale (au milieu de bateaux en bouteilles, casquettes de marins et instruments de navigation !) : bercé par le clapotis de l’eau, on y prend un repas (les poissons sont à l’honneur pour rappeler le passé de la péniche !) – ou une simple boisson. Entouré de plantes luxuriantes, quoi de mieux pour faire germer les idées quand on y vient travailler !

Aujourd’hui, nous y retrouvons nos deux héritiers pour la « faites des paires ». Avec, pour se caler, un bon brunch à fond de cale ! L’équipage défile, qui avec les boissons et le pain perdu, qui le gaspacho et les tartines*, qui le cheesecake final. Du frais et du maison, de quoi faire tanguer nos papilles : on n’est pas déçus du voyage ! Mais c’est (déjà !) le moment de prendre le large …

Pour conclure : un espace eau combien agréable.
   
                                                       https://www.penichelibrairie.com  

* Bio, avec saumon, bacon ou légumes, sur lit de guacamole et surplombées d’un œuf mollet. 




Kaffeebar 19

Le 11 juin 2023

Kaffeebar 19, 26 bis rue de l’Ourcq, 75019 Paris
De 8h30 à 17h (9h30 à 18h le WE)
Note globale : 13
Situation : 11
Cadre : 13
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 15 
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Il ne fait plus bloc » (Est)

Cap à l’est pour une balade dans notre ancien quartier. Autrefois populaire, il s’est encore transformé – gentrifié* même, comme on dit ! Devenu branché, le Bassin de la Villette** est aussi couru (nombreux joggeurs d’ailleurs ce matin !) Pourtant, si l’on sort un peu des sentiers battus, il est (encore) possible de trouver de petits coins plus authentiques à l’abri de la folie du Canal.

Quelques tables de jardin en rang d’oignons le long d’une minuscule échoppe à la devanture gris-souris, retiennent notre attention. Celles d’un petit café « caché » : un coffee-shop germanophile … histoire de se retrouver encore plus à l’est !

L’espace est retreint : dans la pointe formée par l’angle des deux rues, on a juste le comptoir d’un côté, une tablette de l’autre. Au fond par contre, quelques marches montent à une mezzanine à la déco « retour de brocante ». Tables aux formes variées, ourson accroché à une étagère de livres et jardinières aux fenêtres, c’est minimaliste et épuré, à la berlinoise – ou plutôt dresdoise, ville d’origine du gérant.

Aaron a ouvert son Kaffeebar il y a 9 ans, il s’est entouré d’une équipe de compatriotes. On ne peut pas dire que ce soit un grand communiquant, mais pour peu qu’on s’intéresse, il peut être plus loquace. Et puis, il aime les produits de qualité : ses cafés (3 différents, tous de chez Coutume***) qu’il prépare dans une Marzocco****. Côté assiettes, tout est fait maison ; du délicieux Karottenkuchen à l’original Muffin à la farine de riz au chocolat et banane (plus léger que le classique), en passant par les soupes, tartes et même pains au parfum de sésame grillé …

Pour conclure : un délicieux est-aminet.

                                  https://www.facebook.com/p/Kaffee-bar-19

* Sa population a été remplacée par une couche sociale plus aisée.
** Depuis la Rotonde de Stalingrad, il est bordé de comptoirs pour croisières fluviales, cinémas (dans d’anciens portiques en fonte reliés entre eux par bateau électrique !), port de plaisance, centre nautique, auberge de jeunesse, cafés et restaurants. Au pont-levant de Crimée, il se rétrécit pour rejoindre le rond-point où convergent les Canaux de l’Ourcq et St-Denis.
*** Torréfacteur parisien de cafés d’exception depuis 2011.
**** Machine à café expresso haut de gamme – italienne, bien sûr ! 




La Mère Catherine

Le 4 juin 2023
La Mère Catherine, 6 place du Tertre, 75018 Paris
Tous les jours, de 7 h à 2 h
Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 15
Accueil : 14 
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 3,90 €

Aux mots croisés du jour : « Se fait plaquer par une pianiste » (accord)

1793 : à Montmartre, la Révolution sonne le glas du presbytère. Saisi par l’État, il est revendu à Catherine Lamotte* qui le transforme en café-restaurant. Danton est l’un de ses premiers clients. C’est toujours avec chaleur qu’elle les accueille et elle n’hésite jamais à boire un petit coup avec eux : elle devient ainsi leur « Mère Catherine ».

1814 : Napoléon a perdu ; les alliés occupent Paris. Parmi eux, des Cosaques viennent ici pour boire un verre et échapper à l’autorité de leurs officiers. Ils réclament leurs boissons bruyamment en criant : « Bystro ! Bystro ! » (Vite ! Vite !)
C’est en tout cas ce que dit la légende – et la plaque commémorative  de l’entrée …

2023 : si la place du Tertre a beaucoup perdu de son charme (les terrasses ont remplacé la plupart des peintres et leurs chevalets), la Mère Catherine n’a rien perdu du sien.
Son décor reste fidèle à la tradition : rustique avec ses nappes Vichy et son mobilier de bistrot, ses céramiques et photos noir et blanc du Montmartre d’autrefois.
Et confortable : un lourd rideau de velours carmin calfeutre la porte, un perroquet** attend les paletots*** et les nombreuses salles des deux étages permettent à chacun de trouver son coin.
Il y a même un patio intérieur pour qui veut éviter la terrasse grouillante de la place …

Bien sanglés dans leur tenue traditionnelle, les serveurs sont aimables et efficaces. Par contre, dès 9h, ils ont déjà dressé toutes les tables à l’intérieur pour le déjeuner. Et les allergiques au pollen ? Pas de souci : une petite table est rapidement débarrassée, nous voilà prêts à savourer notre nectar matinal. Un petit moineau vient nous tenir compagnie : ouf, Il en reste encore quelques uns à Paris**** !

Le soir, pianistes et chanteurs viennent interpréter quelques rengaines de la Butte.
Les touristes plébiscitent … surtout quand on accepte de jouer leur morceau préféré !

Pour conclure : une mère veille sur la Place, Catherine !
                                                               https://lamerecatherine.com

* Elle meurt d’un accident en 1844 à l’âge de 76 ans.
** Porte-manteau dont les patères joliment courbées en couronne ressemblent à des perroquets accrochés à leur perchoir.
*** Vêtement de dessus, généralement assez court et boutonné par-devant
(également appelé « pardessus »).
**** L’absence de nichoir explique en partie leur disparition : ils aiment faire leur nid dans les anfractuosités des murs, or la modernisation des bâtiments fait disparaître ces cavités tant convoitées.




Babel

Le 21 mai 2023

Le 28 mai 2023
Babel, 3 rue Lemon, 75 020 Paris
Tous les jours, de 7 h30 à 1h
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 17
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Cours souvent séché » (oued)

Babel* évoque la tour que les Babyloniens voulurent construire pour atteindre le ciel et ainsi le Paradis. Quels présomptueux ! Eux qui ne parlaient qu’une langue, ne formaient qu’un peuple, furent punis : Dieu créa les langues pour les empêcher de communiquer entre eux et les dispersa sur toute la terre …

Le rapport avec notre Babel du jour ? Un café (bien sûr !) situé dans un quartier cosmopolite**.  Ici, synagogues, boucheries halal, supermarchés asiatiques, bars de nuit et ateliers d’artistes se côtoient dans une ambiance joyeuse et souvent bruyante. 

Du très animé boulevard de Belleville, on repère pourtant une ruelle piétonne étonnamment paisible. Quelques clients discutent tranquillement autour des tables posées sur les pavés, terrasse d’un café-hôtel-restaurant ouvert voilà 18 mois.

L’intérieur est tout aussi inattendu, plutôt sombre et bas de plafond. Murs patinés, poutres au plafond, papier peint vintage, sol de tomettes et mobilier rustique donnent l’impression d’arriver dans une vieille auberge. Et puis au fond, une mezzanine tout aussi surprenante : lumineuse grâce à sa verrière de toit et dépaysante avec son imposante tenture orientale. Pour le coup, on se croirait à Bab El Oued*** !

Les serveurs sont jeunes et souriants – désorganisés aussi ! On finit par passer commande au comptoir. L’attente reprend. Encore oubliés ? Eh non ! Nos boissons arrivent, avec leurs cuillères et pot de cassonade vieillots à souhait, sur un plateau qui l’est tout autant (ils ont dévalisé le buffet de la grand-mère ou quoi ?) Mais quel nectar ! Notre café développe une gamme d’arômes incroyable ! Et les petits déjeuners, servis dans une superbe vaisselle dépareillée, nous inspirent tout autant : croissants, tartines, mais aussi chakchouka, babka et keshkeh**** : une véritable invitation au voyage !

Pour conclure : Babel mène bien au paradis, c’est maintenant prouvé.

             https://www.babel-belleville.com/restaurant 

* Nom hébreu de Babylone, ville antique de Mésopotamie  située sur l’Euphrate, dans ce qui est aujourd’hui l’Irak.
** Qui comprend des personnes de tous les pays et subit leurs influences multiples.
*** Quartier populaire du centre historique d’Alger, mais aussi expression de la langue française pour désigner un lieu lointain.
**** Poêlée de poivrons et piments, tomates, oignons et œufs de la cuisine berbère ; gâteau traditionnel polonais ; plat traditionnel composé de yaourt mélangé avec du boulgour, très présent au petit-déjeuner en Syrie ou au Liban.

 




Odette

Le 21 mai 2023

Odette, 77 rue Galande, 75 005 Paris
Tous les jours, de 10h à 19h
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 11
Prix d’un café : 3,30 €

Aux mots croisés du jour : « Lieux de naissance » (choux)

Odette était mon adorable grand-mère, née Wintergerst en 1897, si attentionnée qu’elle donnait l’impression, à chacun de ses (nombreux) petits-enfants, qu’il était unique. Et puis gourmande : elle n’adorait rien tant que les Paris-Brest !

Odette était aussi le prénom de celle de Frédéric. Née en 1920 (une jeunette, cette Odette !), elle excellait dans la confection des choux à la crème. D’abord spécialiste du web, son petit-fils décide ensuite de partir à la recherche des arômes perdus de ses madeleines à lui : il s’entoure de chefs pâtissiers et ouvre cette échoppe en 2007.

On est au cœur de Paris, à quelques mètres de la Huchette où les touristes affluent par hordes. Tout est pourtant incroyablement paisible dans cette petite ruelle pavée. 
Une vieille église*, un joli jardin public**, de beaux immeubles XVIIè éclairés par quelques lampadaires. On se croirait au fin fond de la province …

Devant une devanture pittoresque, le comptoir à choux est une invitation à s’installer.
Au soleil, sur les tables rétro, ou à l’intérieur – dans tous les cas, vue unique sur Notre-Dame ! Les plus alertes escaladent le vieil (et étroit) escalier en colimaçon jusqu’aux étages. Autour de petites tables rondes, un peu dans la pénombre, l’ambiance est feutrée ; il flotte comme un parfum des Années folles***.

Après la boisson (un chocolat chaud bien épais plutôt que le café un peu âcre, voire – soyons fous ! – une coupette de champagne pour une grande occasion !), le choix du chou : l’un des incontournables ou la spécialité du mois (Cappuccino pour la fête des pères, histoire de devenir le chouchou !) Vient alors la dégustation de ces bijoux – à genoux : trop chou ! Puis l’achat d’une réglette de 6, aux parfums variés … avant d’aller confesser son péché de gourmandise juste en face !  

Pour conclure : Odette, elle est chou-ette !

                         https://www.facebook.com/leschouxodetteparis/

* Saint-Julien-Le-Pauvre est l’une des plus anciennes églises de Paris, construite en 1165, en même temps que Notre-Dame.
** Le Square René-Viviani fait sans doute partie des plus insolites de Paris. Situé près des quais de Seine, c’est un jardin verdoyant parsemé de vestiges historiques et donnant vue sur Notre-Dame. On y retrouve même le plus vieil arbre de Paris, un robinier planté en 1601 !
*** Période d’intense activité sociale, culturelle et artistique, commençant en 1920 et se terminant aux États-Unis en 1929 avec le début de la Grande Dépression, qui atteint la France en 1931.




Chez Gudule

Le 14 mai 2023
Chez Gudule, 58 bd de Picpus, 75 012 Paris
Tous les jours, de 7h à 12h
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 16
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour : « On y arrose les piliers » (bistrot)

C’était le « Rendez-vous des amis » depuis 1910 ; un siècle plus tard, il prend le nom de la grand-mère du nouveau propriétaire : « Gudule ». Elle était championne cycliste en Belgique. Pour lui rendre hommage, il suspend de vieux vélos au plafond – auxquels il ajoute une trottinette antédiluvienne et 4 chaises minuscules. C’est ce qu’on appelle un décor renversant ! Pour le reste, tout est (vraiment) resté dans son jus : le carrelage mosaïque Art déco*, les radiateurs de fonte et les murs vieillis … certains clients aussi ! C’est un bistrot patiné, intemporel, qui a une vraie gueule d’atmosphère : pas étonnant qu’il ait connu de nombreux tournages !

On s’y retrouve nombreux, un peu collés les uns aux autres. C’est bruyant – pas propice à la déclaration d’un Jules, Gudule ! -, mais convivial. Sauf quand deux têtes de mules s’obstinent à vouloir suivre leur idée. Aucun ne veut céder, les voilà qui en font une pendule**. Alors soudain, sans préambule, ça se bouscule et ça turbule***. Pas au point de perdre les pédales cependant, ça reste bon enfant !

Fumeurs et vapoteurs s’agglutinent dans la grande véranda en pointe qui fait l’angle des deux rues. Quant aux claustrophobes, adeptes du bronzage par temps de canicule ou autres, ils s’installent sur le trottoir face au boulevard. Les véhicules sont rares, le poste d’observation idéal pour suivre les joueurs de pétanque en fin de journée. Dans l’allée centrale, leurs parties s’éternisent parfois jusqu’au crépuscule. Et quand des musiciens investissent le kiosque, ils se retrouvent aux premières loges … Le soir, Gudule se couche tard : les noctambules apprécient.

Pour conclure : ne ratez pas ce dernier rétro !

                    https://www.facebook.com/chezgudule/?locale=fr_FR 

* Abréviation d’Arts décoratifs, c’est un mouvement de portée mondiale né dans les années 1910, qui prend son plein épanouissement au cours des années 20, avant de décliner à partir des années 30. Il concerne l’architecture, mais aussi l’activité de design que réclament alors les grandes séries d’équipement de l’habitat à cette époque, ainsi que la mode vestimentaire et les arts graphiques. 
** Considérer avec exagération un fait anodin. 
*** S’agiter de manière bruyante et désordonnée.




Maison Générale

Le 7 mai 2023

Maison Générale, 4 rue de la Corne de Cerf, 35400 Saint-Malo
De 10h à 13h et 14h à 19h (dimanche et lundi de 14h à 19h)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Produit de régime » (datte) 

Maison Générale ou maison du monde ? Non loin du Château, à l’angle de deux ruelles pavées, cette bâtisse évoque une maison coloniale autant qu’un magasin général. On imagine les cargaisons débarquées sur les quais de la Cité corsaire : tapis noués à la main, coffres en teck sculpté, mobilier asiatique ancien et autres trésors exposés dans le magasin. Mais aussi des pamplemousses d’Israël, ananas du Cameroun, canneberges du Canada et plantes d’Afrique du sud qu’on retrouve dans les jus de fruits et infusions du Salon de thé. 

Jusqu’en 1946, c’était l’imprimerie de la ville. La grand-mère de Dominique la transforme en commerce de tissus et linge domestique : la « Maison du Rideau ». Sa fille lui succède, puis son petit-fils. Architecte d’intérieur, il reconfigure entièrement l’espace pour en faire un concept-store*. Murs en pierres apparentes, larges escaliers en métal brut, offre élargie ; on est en 2014 : la Maison Générale est née. 

Sur 3 étages ouverts, il propose des pièces uniques chinées à travers le monde pour décorer son intérieur (sous réserve d’une bourse bien garnie) ou simplement passer un agréable moment … On y trouve à boire et à ranger : du magasin, on passe directement à l’espace Café, impressionnant par ses volumes, son imposant comptoir et sa pénombre. Malgré la ribambelle de luminaires de toutes formes et tailles, les meubles exotiques sont massifs et sombres, et les portraits d’autochtones en noir et blanc. Des livres de voyage, des vases étonnants, nous voilà propulsés au bout du monde ! Mais pourquoi tous ces … compteurs à gaz ?

L’ambiance est feutrée, la clientèle cosmopolite – raccord avec le cadre. Beaucoup ne résistent pas aux appétissantes pâtisseries présentées sous cloche. Nous nous « contentons » d’un breuvage : café d’Ethiopie au goût intense et fruité, accompagné d’un chocolat noir de marque pour moi. Et pour mon cher et tendre, nectar de myrtilles sauvages particulièrement onctueux. La qualité est là …

Pour conclure : monde et merveilles.

                    https://www.facebook.com/lamaisongenerale/?locale=fr_FR

* Notion marketing décrivant un commerce de détail thématique qui intègre un point de restauration, lié au thème du lieu. Il se caractérise par la mise en scène d’univers créatifs mélangeant les produits et multipliant les tendances.